Le Cavalier Fortune

Le Cavalier Fortune
Authors
Féval (père), Paul
Publisher
benhenda89 - FRBoarD
Tags
littérature française
Date
2014-07-22T00:00:00+00:00
Size
0.70 MB
Lang
fr
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Ce livre numérique regroupe deux Les œuvres de Paul Féval le chevalier Ténèbre le prélat avait une parenté très nombreuse dans le plus haut monde du faubourg Saint-Germain. À cause de cela, et aussi dans un but charitable, le château ouvrait parfois ses portes à une société fort pieuse assurément, mais tenant à la cour presque autant qu’à l’église. Un soir entre autres, il y avait quelques dames de l’intimité de Mme la duchesse de Berry.

On pouvait voir, de la route qui mène à Charenton, le long du bord de l’eau, de sévères et riches toilettes au milieu des ga-zons.

Je ne sais pas pourquoi cette portion de la campagne de Paris est si triste. Comment ne sont-elles pas charmantes ces prairies où la Marne vient marier ses eaux à celles de la Seine ? Le vin est la gaieté, dit-on ; comment cet océan de vin qui sub-merge la commune de Bercy n’égaye-t-il pas un peu ces navrants paysages ? Tout Bacchus est là ; Bacchus, chanté avec tant de constance par nos poètes ébriolants. Bacchus ne peut-il rasséréner ces horizons en deuil ? ou faut-il croire que Bacchus lui-même, ennemi de l’eau, est incommodé par le voisinage de la rivière ?

Extrait du livre Le Cavalier Fortune :

« J'avais fait impression sur le père commun des fidèles par ma tournure galante et mon agréable caractère : au lieu d'être pendu, feu le petit collet, et Dieu sait où je serais parvenu dans cette voie nouvelle si le protonotaire apostolique n'avait eu une nièce.

« Je m'éveillai un matin au château Saint-Ange, et il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître là l'influence de mon étoile : ma vocation est l'épée, et huit jours de plus j'avais la tonsure !

« Au lieu de cela et en moitié moins de temps, une personne charitable qui venait visiter les prisonniers, eut pitié de ma jeu-nesse et me donna la clef des champs. Je gagnai la mer et pris passage comme matelot à bord d'un navire qui revenait en France. Les corsaires algériens nous abordèrent en face de l'île de Sardaigne, et me voilà l'esclave des infidèles.