Extases de femmes

Extases de femmes
Authors
Collectif
Publisher
Editions Blanche
Tags
erotique
ISBN
9782266165662
Date
2013-02-09T23:00:00+00:00
Size
0.26 MB
Lang
fr
Downloaded: 8 times

L'extase érotique est la chose du monde la mieux partagée. Au jeu de l'intime vérité, les auteurs de ce recueil rivalisent d'audace, d'imagination, d'impudeur. De l'innocente à la perverse, chacune confie ici ses rêves sexuels, ses obsessions, ses recettes secrètes, ses techniques inavouables. À la recherche du plaisir extrême, ni le bien ni le mal n'ont droit de cité, mais tous les démons sont les bienvenus.

Par Corine Allouch, Elisabeth Barillé, Mercedes BelAnge,Valérie Boisgel, Sylvie Bourgeois, Sophie Cadalen, Cléa Carmin, Lou Cristal, J. M. Entki, Gaëlle Gilin, Nadège Goutouly, Élizabeth Herrgott, Michèle Larue, Maïna Lecherbonnier, Marie Lincourt, Marie-Jeanne Marti, Lise Michel, Emmanuelle Poinger, Noémie Ray, Françoise Rey, Julie Saget, Salomé, Sylvie Sanchez, Ljubi Zwezdana.

Également chez Pocket : Caprices de femmes, Désirs de femmes, Fantasmes de femmes, Femmes amoureuses, Plaisirs de femmes et Pulsions de femmes.

ExtraitCléa Carmin

Au pays des Mille et Une Nuits

Quatre mois que nous correspondons. Nous nous sommes rencontrés sur un site de «chat» où je m'étais inscrite tandis que ma jambe cassée me bloquait à la maison et que le temps me semblait long. Toi, tu étais un habitué. Tu m'as expliqué que le contact avec les femmes était difficile sous la loi islamique de ton pays et que tu souhaitais mieux nous comprendre à travers ce dialogue virtuel.L'avantage de la virtualité - éloignement, anonymat (nous n'avons échangé que nos prénoms, France et Mehdi) -, c'est qu'elle permet d'aller à l'essentiel, d'échanger derrière ces écrans des mots intimes qu'il nous aurait fallu des années de tête-à-tête pour oser. Très vite, j'ai tout su de toi. Le décès de ta femme, ton célibat, les enfants confiés au matriarcat, le travail à la banque, les rares sorties au bistrot, autour du thé à la menthe. Une solitude existentielle entourée d'un grand tumulte dénué de sens et d'échange. Je t'ai confié mon parcours de femme qui n'a pas trouvé son prince char­mant mais croisé beaucoup de messagers qui semblaient l'annoncer. Une vie qualifiée de dissolue par d'aucuns, très vide de cette qualité humaine que l'on appelle «partage».Tu es resté de plus en plus souvent au travail, arguant de dossiers à finir, afin de me retrouver. Moi, j'allumais systématiquement mon ordinateur vers 18 heures et nous nous racontions nos journées, mais surtout nos rêves, nos espoirs, nos projets. Nous avons beaucoup parlé de nos pays respectifs. J'aimais te décrire mes forêts et tu me faisais visiter tes oasis. Nous parlions chevaux aussi, de ces arabes si beaux et si endurants et de mes demi-sang géants qui sautent des montagnes. Nous avons tissé des liens à travers cette passion commune, des envies de voyage, de ren­contre bientôt.Ma jambe s'est remise, j'ai recommencé à monter et aussi à travailler. Mais j'ai organisé mes journées pour te consacrer quotidiennement une heure de clavier et d'écran. Nous avons volontairement renoncé à la caméra, pour continuer à explorer l'autre sans s'achopper à une image. Nous nous sommes avoué une certaine attirance, nous avons imaginé que nos corps, peut-être, pourraient se sentir aussi proches que nos esprits.Depuis une semaine, j'étais sans nouvelles et je commençais à m'inquiéter. Non, nous n'étions pas dans une de ces pseudo-relations où l'on craint toujours d'avoir vexé l'autre, non, ce n'était pas ça. Tu devais avoir eu un accident, ou un malheur était arrivé à l'un des tiens... Je regrettais de ne pas être à tes côtés, de ne pas pouvoir te soulager, t'aider, je t'en voulais un peu de ne pas m'informer... Tous les soirs encore, je lançais la connexion, en vain. Je ne cherchais pas d'autre dialogue. Je tournais dans l'appartement, pour m'occuper, et je revenais toutes les cinq minutes vérifier que la petite icône signalant ta présence ne s'était pas activée. Mais non... Jusqu'à ce soir. Ce soir où enfin, tout étonnée, je découvre que tu m'attends.

Présentation de l'éditeurFidèle à une déjà longue tradition, Franck Spengler donne carte blanche aux univers fantasmatiques d'une vingtaine de femmes autour, cette année, du thème de la pulsion. Thème riche et évocateur, les pulsions féminines, quelle qu'elles soient, nous entraîne vers des cieux insoupçonnés où nous nous perdons avec délices. Chacune de ces femmes a imaginé pour nous une histoire de femme en extase où elle dévoile le meilleur et le pire d'elle-même, conduisant le lecteur au paradis des lectures amoureuses. --Ce texte fait référence à l'édition Broché .