Portrait de l'intellectuel en animal de compagnie

- Authors
- Surya, Michel
- Publisher
- Montano - TAZ
- Tags
- france , philosophie , essai
- ISBN
- 9782844900364
- Date
- 2013-09-12T16:58:31+00:00
- Size
- 0.07 MB
- Lang
- fr
Titre :Portrait de l’intellectuel en animal de compagnieAuteur : Michel Surya Edition :Farrago, 2000 (édition papier : 64 pages).Lien : http://www3.zippyshare.com/v/50560428/file.htmlFormats : doc/pdf/epub/mobi
On n’a jamais vu personne renoncer à soi-même avec moins de raisons ni de profit que l’intellectuel depuis maintenant vingt ans. De tous les sujets auxquels cette époque prête tristement à penser, c’est le plus remarquable sans doute. Et contre lequel il ne sert à rien d’en appeler à tous ceux qui auraient mieux aimé mourir qu’admettre jamais que rien pourrait les domestiquer. Leurs noms sont innombrables pourtant, qu’il ne sert à rien d’opposer au nombre de ceux qui sont aujourd’hui pour la domination comme sont les animaux de compagnie.
Parce que la vénalité des uns est sans pouvoir racheter la vanité des autres. Pire même : il se peut que cette vanité ne cesse pas de hanter, mais comme un remords à rebours, ce qu’a montré de vénalité l’intellectuel depuis maintenant vingt ans.
«C’est à ce moment qu’on a vu les intellectuels se mettre à penser comme pensent les journalistes. Il est arrivé, et cela appartient à notre temps récent, qu’on voie des intellectuels (des philosophes ! la question n’est pas même celle des sociologues) penser comme pensent les journalistes ; écrire comme écrivent les journalistes ; penser et écrire comme eux et auprès d’eux.Comme eux, auprès d’eux et pour eux. C’est-à-dire dans une langue et avec des mots que les journalistes ont tout à coup été en mesure de comprendre. Et qu’étaient faits pour comprendre ceux pour lesquels les journalistes, ordinairement, écrivent. Selon eux, à tout le moins. Et l’on a vu, en effet, les journalistes faire de cette langue et de ces mots, un cas très particulier. On a pu penser de bonne foi que c’était le signe que le journalisme s’était hissé à la hauteur de la pensée. C’était simplement celui que la pensée s’était abaissée à celle du journalisme.»Michel Surya a publié Exit (préface de Bernard Noël, Séguier), Les Noyés, Séguier, Georges Bataille, la mort à l’œuvre, Gallimard,Défiguration, Fourbis, Olivet, Fourbis, De la domination, Farrago, L’Imprécation littéraire,Farrago, De l’argent, la ruine de la politique,Payot.
Il a créé et dirige la revue Lignes aux éditions Léo Scheer.