[La Résurrection de Rocambole 03] • Rédemption - La Vengeance de Vasilika

R�DEMPTION1 I Il �tait pr�s de minuit, et l'on causait depuis neuf heures autour d'une table de th� dans le salon de la comtesse Artoff. La comtesse Artoff n'�tait autre que cette belle et malheureuse Baccarat que l'amour avait pouss�e au repentir, et qui longtemps, sous le nom de madame Charmet, avait �t� la providence des pauvres. Un jour, Dieu avait eu piti� de ce coeur bris�, et un dernier rayon d'amour avait r�chauff� toutes ces ruines. Le comte Artoff, jeune, beau, intelligent, riche � millions, avait aim� Louise Charmet, d�j� purifi�e par le repentir; et il lui avait offert sa main. Il y avait onze ans de cela. Mais le bonheur a le privil�ge de refaire une seconde jeunesse � ceux dont la jeunesse premi�re s'est pass�e au milieu des orages de la vie. Baccarat avait quarante ans; on lui en donnait vingt-huit � peine, tant elle �tait belle. En vain ouvrait-elle les portes de son salon � toutes les plus belles femmes de Paris. Elle demeurait reine par la beaut�, au milieu d'elles. Ce soir-l�, une blonde et blanche cr�ature, assise aupr�s d'elle sur un sofa, rivalisait cependant de beaut�, de charme et d'�clat avec madame la comtesse Artoff. C'�tait la blonde Vasilika Wasserenoff, la femme aux myst�rieuses vengeances, l'implacable ennemie de son jeune cousin Yvan Potenieff. La r�union �tait nombreuse. Il y avait l� le comte Kouroff, � qui Vasilika avait promis sa main. Puis trois ou quatre vieux amis de Baccarat, entre autres le vicomte Fabien d'Asmolles, le mari de cette Blanche de Chamery, dont Rocambole avait �t� un moment le fr�re. On avait parl� d'abord de ce pauvre Yvan Potenieff.