Un Cadet De Famille

Authors
Dumas, Alexandre
Publisher
Bibebook
Date
2013-06-07T00:00:00+00:00
Size
0.62 MB
Lang
fr
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Ce fait partie des récits publiés sous le nom d'Alexandre Dumas mais auxquels

il n'a que peu contribué. Il s'agit en fait de la traduction par Victor

Perceval (c'est à dire Marie de Fernand, sa maîtresse) d'un roman anglais

d'Edward John Trelawney (1792-1881) Adventures of a younger son, qui connut un

certain succès lors de sa parution en 1831. Très tôt, le jeune Trelawney se

révolte contre la brutale autorité paternelle. Mis en pension, il en est

rapidement renvoyé en raison de son comportement violent. Son père l'envoie

alors faire son apprentissage naval d'abord dans une école où il ne reste que

peu de temps, puis sur une frégate anglaise en route pour les Indes. Lors

d'une escale à Bombay, il se venge des outrages et humiliations subis pendant

le voyage en molestant l'officier responsable. Obligé de déserter, il est

alors pris sous la protection de De Ruyter qui lui accorde confiance et

amitié. Extrait : Je souffris mortellement de cet insensible abandon, et je

restai bouche béante, immobile, terrifié, ne comprenant que trop la cruauté de

la conduite de mon père, qui nous arrachait sans commisération du lieu de

notre enfance, des bras de notre mère, dont il ne nous avait même pas été

permis de rencontrer le regard. Cet exil, ce pouvoir étranger, cette maison à

l'extérieur horrible, me causaient une si vive impression, que je ne m'aperçus

pas que j'étais poussé par M. Sayers dans une vaste et triste cour, au milieu

d'une quarantaine d'enfants. En les voyant tous, grands et petits, se grouper

autour de moi, en entendant leurs questions déplacées, leurs rires moqueurs,

je repris mes sens, et je souhaitai de toutes les puissances de mon âme que la

terre s'entrouvrît pour me dérober à leur insolente inspection et à la

misérable existence qui m'était promise. Le cœur gonflé par les larmes que je

n'osais répandre, je demandai intérieurement au ciel, avec une énergie bien

au-dessus de mon âge, la fin de ma vie, et je venais d'atteindre à peine ma

neuvième année !