HÉBÉTER v. tr. est un emprunt (XIVe s.) au latin hebetare « émousser, enlever la finesse », dérivé de hebes, hebetis « émoussé, qui manque de vivacité », lui-même dérivé de hebere « être émoussé », « être engourdi », verbe d'origine incertaine qui n'est pas attesté avant l'époque impériale.
❏  Hébéter est introduit avec le sens étymologique d'« affaiblir » (l'activité physique, intellectuelle) [1355 au participe passé ; 1587 pronominal], d'emploi rare aujourd'hui. ◆  Le verbe, sous l'influence de bête, a pris à partir du XVIIe s. le sens de « rendre (qqn) stupide », d'où le participe passé HÉBÉTÉ, ÉE, adjectivé (1531) et substantivé (1631, un hébété).
❏  HÉBÉTEMENT n. m. est attesté isolément au XVIe s. (1586) et repris au XIXe s. (1832, Stendhal).
HÉBÉTUDE n. f. représente un emprunt (1530) au dérivé bas latin hebetudo « état d'une chose émoussée » et « stupidité ». Le mot s'emploie, d'abord en médecine, au sens d'« engourdissement de l'esprit ».
HÉBREU adj. et n. m. est un mot emprunté (v. 1119) au latin chrétien hebraeus, lui-même du grec hebraïos, de l'hébreu biblique ῾ibrî, ῾ibrāy par l'intermédiaire de l'araméen.
❏  Le mot est introduit au sens de « langue hébraïque » (v. 1119, l'hebreus) et comme adjectif (ebrieu, fin XIIe s.). Hébreu s'emploie ensuite (v. 1190, ebrieu, adj., XIIIe s. ebris, n.) comme terme d'histoire ancienne pour désigner la personne qui appartient au peuple issu d'Abraham dans la Bible ; par extension, le mot signifie « celui (ce) qui appartient aux descendants du peuple hébreu » ; il est alors synonyme de juif et israélite ; de là, par extension, l'emploi de État hébreu pour Israël. ◆  Sans doute par référence aux caractères de l'écriture, le mot est utilisé dans la locution figurée c'est de l'hébreu « c'est inintelligible » (1530, parler en hebrieu), Cf. aussi c'est du chinois.
❏  HÉBRAÏQUE adj. est emprunté (v. 1450) au latin chrétien hebraicus « hébreu », du dérivé grec hebraïkos. Voir aussi l'encadré.
■  En dérivent les termes didactiques HÉBRAÏSME n. m. (1566) et HÉBRAÏSTE n. (1839).
HÉBRAÏSER v. est l'adaptation (1752, mais antérieur ; Cf. hébraïsant, infra) du grec tardif hebraizein « parler la langue hébraïque », dérivé de hebraïos. Le verbe s'emploie d'abord pour « employer des tournures propres à la langue hébraïque », puis « adopter les coutumes, la culture hébraïques » (1776, Voltaire ; intr.). C'est seulement au XIXe s. qu'il signifie « étudier l'hébreu » (1834, intr.). Au sens de « rendre hébreu », hébraïser est attesté en 1873.
■  HÉBRAÏSANT, ANTE adj. et n. désigne une personne qui étudie la langue hébraïque, en particulier les textes sacrés hébreux (1586 selon Bloch et Wartburg, puis 1699) ; le mot s'emploie aussi (1756, adj. et n.) pour « juif converti resté fidèle à l'Ancien Testament ».
⇒ encadré : La langue hébraïque
HÉCATOMBE n. f. est un mot savant emprunté (1513), par l'intermédiaire du latin hecatombe, au grec hekatombê, proprement « (sacrifice de) cent bœufs », composé de hekaton « cent » (→ hecto-) et de bous « bœuf ». Dès Homère, le mot s'applique à un grand sacrifice public, aussi bien de bœufs en nombre variable que d'autres animaux (douze bœufs, cinquante béliers, etc.).
❏  Au début du XVIe s., le mot désigne le sacrifice d'un grand nombre d'animaux. Par analogie, à partir du XVIIe s., il se dit couramment du « massacre d'un grand nombre de personnes » (1667, Corneille) d'où, par la suite, les emplois figurés d'« échec d'un grand nombre de candidats », lors d'un examen ou d'une compétition (XXe s.) et de « destruction d'un grand nombre de choses ou d'animaux », mort de nombreuses personnes (XXe s. ; hécatombe routière).
HECTARE → ARE
HECTO-, tiré du grec hekaton « cent », est un élément servant à former des mots savants de mesure.
❏ voir ARE, GRAMME, LITRE, MÈTRE, STHÈNE, WATT ; HÉCATOMBE.
HÉDONISME n. m. est un dérivé savant (1877) du grec hêdonê « plaisir », dérivé de hêdein « réjouir, charmer », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °swād- « être agréable » (Cf. latin suavis ; → suave).
❏  Le mot désigne, en philosophie, une doctrine qui prend pour principe moral la recherche du plaisir. Il est ensuite utilisé, au XXe s., par les économistes (1956, Romeuf) et par la psychanalyse (v. 1960, hédonisme oral, anal, génital).
❏  De hédonisme dérivent HÉDONISTE (1884-1885, n.) « partisan de l'hédonisme » (1943, adj.), ou HÉDONISTIQUE adj. (1907) et HÉDONIQUE adj. (1926 ; du radical du grec hêdonê) d'emploi didactique. ◆  De ce dernier dérivent HÉDONIQUEMENT adv. (1926) et HÉDONICITÉ n. f. (1946).
HÉGÉMONIE n. f. est un mot savant emprunté (1840 ; mais on trouve égimonie en 1815 sous la plume de J. de Maistre) au grec hêgemonia « autorité » et spécialement « prééminence, souveraineté d'un État grec sur le reste de la Grèce », dérivé de hêgemôn « chef, guide », de hêgeisthai « marcher devant », d'où « commander, diriger ». Ce verbe se rattache à une racine indoeuropéenne °sag- « chercher, quêter » (en parlant du chien de chasse), d'où « avoir du flair », comme le latin sagire « avoir du flair » (→ sagace).
❏  Hégémonie, terme didactique, se dit par extension du sens initial, qui concerne l'antiquité grecque, de la suprématie politique et militaire d'une ville, d'un État, d'un peuple sur d'autres.
❏  En dérive HÉGÉMONIQUE adj. (1876, Renan), didactique, mais relativement usuel.
■  HÉGÉMONISME n. m. (1990) désigne la tendance d'un pouvoir, d'une entité politique, à rechercher l'hégémonie.
HÉGIRE n. f. est un emprunt (1556, dans un texte traduit de l'italien) à l'arabe hiǧra « la fuite (de Mahomet) » par l'intermédiaire de l'italien hegira (1550 ; italien moderne egira) ; l'espagnol hegira n'est attesté que depuis 1601.
❏  L'Hégire désigne l'an I de la chronologie musulmane, marquée par la fuite de Mahomet de La Mecque à Médine en 622 de l'ère chrétienne et, par extension, l'ère des musulmans.
❏  Le dérivé didactique HÉGIRIEN, IENNE adj. est attesté au XXe siècle.
HEIN interj. apparaît sous différentes formes à partir de la fin du XIIe s. : ahene (v. 1178), ahen, ahene (XIIIe s.), hen (mil. XVe s.), heim (1691) et se fixe dans sa graphie actuelle au début du XVIIIe s. (1724, Marivaux). Le latin hem, exprimant divers sentiments pénibles et marquant aussi l'interrogation, est à l'origine de cette interjection employée pour inviter à répéter un énoncé mal entendu, ou que l'on feint d'avoir mal compris, ou à expliciter un propos. Hein, joint à une phrase interrogative ou exclamative, de formation beaucoup plus tardive, serait la survivance de l'ancien français ainz, ains « mais, mais plutôt », du latin populaire °antius « plus tôt » (→ avant), comme doublure nasalisée de Eh ! dans son rôle interrogatif aussi bien que de protestation.
❏ voir HEM.
HÉLAS → 
HÉLER v. tr. représente une adaptation (1531) du moyen anglais heilen (anglais moderne to hail) « saluer, appeler » (v. 1200), de heil, hail « santé, prospérité », abréviation de wassail, issu de l'ancien scandinave ves heill « soyez en bonne santé » (Cf. allemand Heil « salut »). Heler (1374-1387), « boire ensemble, se souhaiter la santé », employé dans le nord de la France, se rattache au moyen néerlandais heel correspondant au moyen anglais.
❏  Héler est attesté comme terme de marine au début du XVIe s. avec le sens d'« appeler (une embarcation) à l'aide ». Par extension, il signifie « appeler de loin par geste ou avec la voix » (1830, héler un fiacre).
HÉLIANTHE n. m. est emprunté (1615) au latin botanique helianthus désignant une plante mal identifiée (camomille ?), mot composé à partir du grec hêlios « soleil » (→ hélio)- et anthos « fleur » (→ anthologie, chrysanthème).
❏  Hélianthe désigne couramment le tournesol (appelé aussi soleil).
❏  En dérive le terme de chimie HÉLIANTHINE n. f. (1890 ; suffixe -ine).
HÉLIANTHÈME n. m., réfection (1732) de elianteme (1694), est emprunté au latin botanique helianthemum (1615), du grec hêlios et anthemon « fleur », dérivé de anthos. Le mot désigne communément une plante nommée « gerbe d'or » ou « herbe d'or ».
Le composé HÉLIANTHOSPHÈRE (1884) a servi à nommer, en style soutenu, le disque solaire.
+ HÉLICE n. f. est un emprunt savant (1547), par l'intermédiaire du latin helix, -icis, au grec helix, -ikos « spirale » qui désigne aussi tout objet en forme de spirale (coquillage, repli de l'oreille, volute d'une colonne, etc.). Helix se rattache à une racine indoeuropéenne °wel- « rouler » (Cf. anglais wheel).
❏  C'est d'abord un terme d'architecture employé en parlant d'une volute ornant un chapiteau corinthien, puis de la forme en vis d'un escalier (1690, escalier en hélice). À la fin du XVIIe s., le mot est attesté comme terme de géométrie (1684, Furetière) « courbe engendrée par enroulement sur un cylindre de révolution », et d'anatomie, remplacé par HÉLIX n. m. (1690 ; latin moderne, du grec helix), également employé comme nom scientifique de l'escargot (1802 ; latin des naturalistes, 1758). ◆  Hélice désignant une courbe dans l'espace reste un mot savant, concurrencé par spirale (qui devrait désigner une courbe plane, mais on dit escalier en spirale). Le mot n'est entré dans la langue courante que par la technique.
■  Par analogie de mouvement, hélice désigne en effet (1803, hélice à vapeur) un appareil constitué de plusieurs pales, dont la forme est une section de l'hélice géométrique, constituant l'organe de propulsion ou de traction de bateaux et, au début du XXe s., d'avions (avant la propulsion par réaction). Le remplacement des avions à hélice par les avions à réaction a fait baisser la fréquence du mot dans ce contexte.
❏  À partir d'hélice ont été dérivés au XXe s. les termes techniques HÉLIÇAGE n. m. et HÉLICIER n. m. (1929).
■  Sur hélix « escargot » ont été composés des termes didactiques comme HÉLICIDÉS n. m. pl. (1902 ; 1873, hélicides), HÉLICICULTURE n. f. (1914) et HÉLICICULTEUR, TRICE n. (1922), concernant l'élevage des escargots.
HÉLICOÏDE adj. et n. est emprunté (1704), par l'intermédiaire du latin des mathématiciens helicoïdes parabola (fin XVIIe s.), au grec helikoeidês « en forme de spirale », composé de helix et de eidos « forme » (→ suffixe -oïde). Ce terme de géométrie signifiant « en forme d'hélice » est attesté comme adjectif en 1704 (parabole hélicoïde) et comme nom masculin en 1832. ◆  En dérive l'adjectif HÉLICOÏDAL, ALE, AUX (1854) d'emploi didactique au sens de « en forme d'hélice » (mouvement hélicoïdal).
■  HÉLICON n. m. est formé (av. 1902, Larousse) à partir du grec tardif helikôn (dérivé de helix, -ikos « spirale »), qui désigne un instrument de musique. L'inventeur étant Stowaerrer, de Vienne, le mot, en anglais (dès 1875) et en français, est probablement emprunté à l'allemand ; il désigne un instrument à vent et à pistons que sa forme circulaire permet de porter autour du corps, en le faisant reposer sur une épaule (Cf. saxhorn).
HÉLICOPTÈRE n. m. apparaît pour la première fois en 1861 dans une demande de brevet rédigée en anglais, déposée en Angleterre par Ponton d'Amécourt, puis en 1862 dans un contexte français. C'est un mot formé savamment à partir du grec helix, ikos et de pteron « aile », pour désigner un appareil volant propulsé à l'aide d'hélices ; le mot a eu aussi le sens d'« aéronef » (1862 ; aussi « jouet d'enfant »). On rencontre l'abréviation HÉLICO depuis 1929. PORTE-HÉLICOPTÈRES n. m. désigne, comme porte-avions, un navire de guerre spécialisé (dep. 1956). ◆  HÉLICOSTAT n. m., mot composé (1938) de hélico (ptère) d'après aérostat, a désigné un type d'hélicoptère stabilisé par un ballon.
À partir d'hélicoptère ont été formés, par une mauvaise coupe dégageant un pseudo-préfixe HÉLI-, plusieurs termes techniques se rapportant à l'usage de cet appareil : HÉLIGARE n. f. (1957 ; de gare) ne s'est pas imposé à côté de son équivalent HÉLIPORT n. m. (1952 ; de port ; → aéroport) qui apparaît dans un arrêté du Journal officiel de 1959, HÉLISTATION n. f. (de station) et HÉLISURFACE n. f. (de surface) sont demeurés rares. ◆  De HÉLIPORTÉ, ÉE adj. (1955 ; de porté) « transporté par hélicoptère », usuel dans ses emplois militaires, dérive HÉLIPORTAGE n. m. (1962) ; ces deux mots ont pour équivalents HÉLITRANSPORTÉ, ÉE adj. (mil. XXe s.) et HÉLITRANSPORT n. m. (mil. XXe s.). ◆  Plus récemment ont été formés les mots HÉLIGRUE n. f. (1974 ; de grue), HÉLITREUILLER v. tr. (1974 ; de treuiller, dérivé technique de treuil) et HÉLITREUILLAGE n. m. (1977 ; de treuillage), relativement fréquents.
HÉLIO- est un élément tiré du grec hêlios « soleil » qui se rattache à de nombreux termes indoeuropéens désignant le soleil. Hélio- sert à former des mots savants.
❏  HÉLIOCENTRIQUE adj. (1721 ; de centre), signifie « qui a pour centre le Soleil » ; c'est un terme d'astronomie à partir duquel a été formé HÉLIOCENTRISME n. m. (XXe s.) ;
HÉLIOSTAT n. m. (1746) du grec -statês, en composition « qui stabilise ou régule », de histanai « fixer, arrêter » ;
HÉLIOGRAPHIE n. f., terme d'astronomie pour « description du soleil » (1802) de -graphie, désigne aussi un procédé photographique de gravure (1829), d'où HÉLIOGRAPHIQUE adj. (1842) ;
HÉLIODORE n. m., composé (1873) pour désigner une variété de tulipe (du grec dôron « don »), se dit aujourd'hui (1962) d'une pierre fine formée de béryl jaune.
Au XXe s. apparaissent de nombreux composés parmi lesquels HÉLIOTHÉRAPIE n. f. (1900 ; de thérapie) ; HÉLIOMARIN, INE adj. (1933 ; de marin), terme de médecine ; HÉLIOTECHNIQUE n. f. (mil. XXe s. ; de technique) ; HÉLIOTHERMIE n. f. (v. 1960 ; de thermie), dont dérive HÉLIOTHERMIQUE adj. (1972).
RADIOHÉLIOGRAPHE n. m. désigne (années 1980) un appareil de mesure des émissions radioélectriques du Soleil.
❏ voir aussi HÉLIOGRAVURE (à GRAVER), HÉLIOTROPE, HÉLIUM.
HÉLIOSPHÈRE n. f. désigne en astronomie (1971) une formation gazeuse due au vent solaire, et qui correspond à la zone d'influence du Soleil. ◆  Le mot, combiné avec pause, a suscité HÉLIOPAUSE n. f. (1984) « zone limitant l'espace des vents solaires, l'héliosphère ».
HÉLIOTROPE n. m. et adj., réfection à la Renaissance (1546) de elyotrope (XIIe s. ; 1372 elitropie, en botanique), est emprunté au latin impérial heliotropium « pierre précieuse » et « (plante) qui se tourne vers le soleil », lui-même emprunt au grec hêliotropion, doublet de hêliotropos, composé de hêlios « soleil » et de -tropos « qui se tourne vers » de trepein « tourner ». Le mot, en grec comme en latin, désigne à la fois une plante et une pierre.
❏  Le mot reprend le sens du latin et du grec, en minéralogie (XIIIe s. ; 1611, heliotrope) et en botanique (1546, Rabelais), sens où il succède à elitropie (1372). ◆  L'emploi adjectivé au sens de « qui se tourne vers le soleil » est attesté en 1803 ; le mot se dit ensuite de la couleur violette des fleurs d'héliotrope (1892).
❏  Du nom dérive le terme de chimie HÉLIOTROPINE n. f. (v. 1900).
HÉLIUM n. m. est repris (1875) au latin scientifique moderne helium, créé en anglais (1868) à partir du grec hêlios « soleil » (→ hélio-) par l'astrophysicien J. Norman Lockyer, sur le modèle de termes comme selenium (français sélénium). L'existence du corps simple gazeux désigné par ce mot a été établie par l'observation spectroscopique du soleil.
❏  Le dérivé HÉLION n. m. (1923, Marie Curie), équivalent ancien de hélium, désigne le noyau d'hélium, particule du rayonnement α (alpha).
HELLÈNE n. apparaît tardivement, comme n. m. pl., chez Bossuet (1681, Discours sur l'histoire universelle), dans un contexte religieux, au sens de « païen de l'Antiquité » ; c'est un mot emprunté au latin Hellenes, um « les Grecs », lui-même du grec Hellên, -ênos, terme qu'utilisaient les Grecs pour se désigner.
❏  Le mot, à partir du début du XIXe s., s'emploie au sens de « de la Grèce, ancienne (Hellade) ou moderne », mais il est concurrencé par grec*.
❏  HELLÉNISME n. m. est un emprunt au grec hellênismos (de hellênizein) « fait de parler grec » et parfois en grec tardif, « fait de parler le grec hellénistique » (par opposition à l'attique) ou « d'adopter les mœurs ou la religion grecque » (par opposition aux mœurs ou à la religion juive). ◆  Le mot s'emploie en français (1580) pour « construction propre au grec » puis, par extension (1704), pour « tour emprunté au grec ». Au XIXe s., il a signifié « goût pour la civilisation grecque » (1829) d'où, par extension, l'usage d'hellénisme en histoire pour désigner l'ensemble de la civilisation grecque et, spécialement (1866), l'esprit grec. En histoire des religions, hellénisme désigne (XIXe s.) la religion répandue dans l'Empire romain, où dominait le paganisme d'origine grecque.
■  HELLÉNISTE n., attesté en 1598, est une adaptation du grec hellênistês « partisan de la langue, des coutumes grecques » (de hellênizein) d'où, pour les chrétiens, « païen ». ◆  Le mot, en histoire des religions, désignait un juif converti au paganisme grec d'où (1643) « juif vivant en Grèce ». Helléniste s'emploie ensuite au sens de « personne qui s'occupe de philologie ou de littérature grecque » (1661, péjorativement ; repris en 1808). ◆  En dérive HELLÉNISTIQUE adj. employé d'abord dans un contexte religieux (1671, Bossuet) à propos des hellénistes. Aujourd'hui, cet adjectif qualifie (1880) ce qui est relatif à l'époque qui va de la conquête d'Alexandre (IIIe s. av. J.-C.) à la conquête romaine, période où s'effectue une fusion entre la culture grecque et celle des grands royaumes orientaux conquis par Alexandre.
HELLÉNIQUE adj. (1712), « qui a rapport à la Grèce antique » (ou moderne, dans un usage littéraire), est un emprunt au grec hellênikos (de Hellên), de même sens.
■  Le composé PANHELLÉNIQUE adj. s'emploie (1868 ; de pan-), à propos de l'Antiquité, au sens de « qui appartient à l'ensemble des Grecs » et quant à l'époque moderne, comme PANHELLÉNISME n. m. (1868), à propos du système politique tendant à réunir les Grecs en une seule nation.
■  PRÉHELLÉNIQUE adj. (1884) est un mot didactique d'histoire et d'archéologie, qui caractérise les époques précédant l'invasion des Hellènes, en Grèce et dans les régions voisines.
HELLÉNISER v. est une adaptation du dérivé grec hellênizein « parler grec » et, en grec tardif, « étudier le grec ancien » ; il est employé au sens de « donner un caractère grec (à qqch.) » par P.-L. Courier (1808, tr. ; 1860, pron. ; Cf. gréciser). Le verbe prend ensuite le sens (1845, intr.) d'« étudier la langue et la civilisation grecques », d'emploi rare.
■  Il a deux dérivés, HELLÉNISATION n. f. (1876) et HELLÉNISANT, ANTE n. et adj., d'abord terme d'histoire des religions (1840) pour désigner un juif parlant grec, se dit ensuite (1888, A. Daudet) d'une personne qui s'occupe d'études grecques (Cf. helléniste).
HELMINTHE n. m. est un emprunt au grec helmins, -inthos « ver intestinal », pour désigner une classe de vers parasites de l'homme et des animaux. D'abord écrit elminthe (1538), il a été corrigé en helminthe (1803).
❏  D'où HELMINTHOLOGIE n. f. « étude des vers », branche de la zoologie des invertébrés (1791 ; 1778, helmontologie).