TÉRÉBELLE n. f. est la francisation (1801) du latin zoologique terebella (1767), tiré du latin terebra « tarière » (→ térébrant). Le mot désigne un ver marin, annélide dont le corps est enfermé dans un tube de sable agglutiné, l'extrémité supérieure portant des branchies rouges et orangées et des tentacules.
❏
TÉREBELLUM n. m. (1859), du latin zoologique (1798) de même origine, est le nom d'un gastéropode de l'océan Indien, appelé aussi tarière.
TÉRÉBINTHE n. m. (fin XIIIe s.), antérieurement attesté dans le syntagme val de Terebinte (1170 pour désigner la vallée où David tua Goliath), est emprunté au latin impérial terebinthus, n. f., lui-même emprunté au grec terebinthos, doublet de terminthos « arbre résineux », employé pour désigner une tumeur qui ressemble au fruit de cet arbre. C'est un terme du substrat italique, d'étymologie inconnue.
❏
Le mot est le nom d'un pistachier résineux toujours vert des régions méditerranéennes, donnant la résine appelée térébenthine de Chio (île grecque).
❏
Il a produit le terme botanique
TÉRÉBINTHACÉES n. f. pl. (1803), nom de la famille de plantes phanérogames, angiospermes, comprenant outre le térébinthe, le pistachier, le manguier, la lentisque, le sumac.
◈
TÉRÉBENTHINE n. f. est la réfection étymologique (
XIVe s.,
terebentine) du plus ancien
terbentine (v. 1130), emprunt semi-savant au latin
terebinthina (sous-entendu
resina), « résine de térébinthe », calque du grec
terebinthinê, féminin substantivé de l'adjectif
terebinthinos, de
terebinthos.
■
C'est en chimie le nom collectif des résines tirées des térébinthacées et de certains conifères, durcissant à l'air. Térébinthe de Bordeaux (ou galipot), de Chypre, de Chio (du térébinthe), de Venise (du mélèze)... Dans l'usage courant, c'est le nom (1855) de l'essence de térébenthine, extraite par distillation sèche d'une térébenthine, et constituée surtout de terpènes. TÉRÉBENTHÈNE n. m. (1855) et deux termes techniques, TÉRÉBENTHINÉ, ÉE adj. (1824 ; 1433 isolément) et TÉRÉBENTHINAGE n. m. (XXe s. ; in Larousse, 1933).
◆
Son radical a servi à former TÉRÉBIQUE adj. (1875), qualifiant un acide résultant de l'oxydation de l'essence de térébenthine.
◈
TÉRÉPHTALIQUE adj. (1847 ; de
phtalique) se dit d'un acide isomère de l'acide phtalique dont les sels, avec les glycols, forment des polyesters
(→ tergal).
❏ voir
TERPÈNE.
TÉRÉBRANT, ANTE adj. et n. m. pl. est un dérivé (1823) de térébrer, verbe emprunté (1482, isolément) au latin classique terebrare « percer avec la tarière, avec le trépan », par extension « percer, trouer », employé au figuré avec le sens de « frayer sa voie, s'insinuer ». Celui-ci est dérivé de terebra « tarière », de terere « frotter » (→ trier), verbe que l'on rapproche du grec teirein « user », et dont un composé a donné détritus*.
❏
Le mot est d'abord employé en zoologie, les térébrants (1823) désignant un groupe d'hyménoptères dont les femelles sont dotées d'une tarière. L'adjectif qualifie (1845) un animal qui perce des trous.
◆
L'adjectif s'applique aussi à ce qui pénètre profondément dans les tissus (1835). À partir de la fin du XIXe s., il a le sens figuré de « déchirant, très vif » dans le style littéraire (1887, Huysmans).
❏
TÉRÉBRATION n. f. est emprunté en médecine (1540) au latin classique
terebratio, nom formé sur le supin de
terebrare. Le mot, synonyme de « perforation », s'emploie également en arboriculture (1732).
■
TÉRÉBRER v. tr., emprunté isolément (1482) au sens de « percer », est à nouveau attesté au XIXe s. (1842, Académie) au sens de « perforer (avec une tarière) ». Il est littéraire et rare en emploi métaphorique pour « provoquer une douleur très vive » (fin XIXe s., Huysmans).
■
TÉRÉBRATULE n. f. est la francisation (1769) du latin zoologique terebratula (1699), du latin terebra, à cause du crochet perforé de la valve centrale. C'est le nom d'un brachiopode marin à coquille ovale et lisse.
TERGAL n. m., nom déposé (1954), est formé du ter- de téréphtalique et gal de gallique « gaulois », pour « français ». Le mot désigne une étoffe synthétique fabriquée en France.
TERGIVERSER v. intr. est emprunté (1532, Rabelais, sans doute antérieur ; Cf. tergiverseur) au latin classique tergiversari, proprement « tourner le dos » d'où au figuré « user de détours pour éviter ». Ce verbe est issu, par l'expression terga vertere « tourner le dos », de tergum « dos » et versari « se tourner souvent », passif de versare qui est lui-même le fréquentatif de vertere « tourner » (→ vertèbre) et qui a donné verser*. Tergiversari est l'un des rares mots passés en français dans lequel tergum « peau du dos » et « dos » soit représenté ; ce mot d'étymologie inconnue a été supplanté par dorsum, mot populaire de sens plus concret (→ dos).
❏
Tergiverser « user de détours » signifie aussi par extension « hésiter longuement » (1866).
❏
Son dérivé
TERGIVERSEUR n. m. dont l'attestation (1495) semble montrer l'antériorité du verbe, est sorti d'usage.
◆
Le participe présent adjectivé
TERGIVERSANT, ANTE (1834), « hésitant », est rare.
◈
TERGIVERSATION n. f., emprunt (v. 1300, puis 1541) au dérivé latin
tergiversatio « lenteur calculée, détour », est surtout employé au pluriel.
L
1 TERME n. m. est issu (v. 1050) du latin classique terminus « borne », personnifié et divinisé dans Terminus « le dieu Terme » qui garantit tout ce qui borne un espace, également employé au sens figuré de « limite, borne, fin » (souvent joint à finis) et de « fin de démêlés ». C'est un mot italique représenté en osque et en ombrien ; le correspondant grec terma, « limite », « fin », a une valeur technique moins précise que celle de terminus dans la langue de propriétaires ruraux qu'est le latin. L'opposition entre le neutre termen et terminus existe aussi en grec (terma-termôn) mais de façon moins sensible ; terminus désigne la même notion que termen, avec une valeur religieuse. Terminus a aussi fourni l'ancien provençal terme, mais l'italien termine « borne » procède de terminem, du neutre termen, -inis.
❏
Terme a d'abord le sens de « date à venir » (v. 1050), et « moment (passé ou non) » (mil.
XIIe s.), à côté de « délai après lequel doit intervenir une décision » (1080) encore à l'époque classique, et de « limite fixée, échéance » (v. 1150). Ce sens se développe et est courant dans des locutions anciennes (
à terme XIIIe s.,
à court terme, v. 1220) et récentes comme
mettre un terme à (1878),
au terme de (déb.
XXe s.).
■
Le mot a désigné (v. 1155) l'espace de temps pendant lequel dure une activité, sens qui s'est maintenu dans quelques locutions apparues en français moderne comme à court terme (1804), à long terme (1872), à terme (XXe s.).
■
Depuis l'ancien français (v. 1155), terme se dit de la date limite à laquelle une obligation est retardée, en particulier à propos du paiement des baux (1421), et par métonymie de la somme due à l'échéance (1421) ; il s'emploie aussi en parlant de la fin d'un délai, dans les ventes en Bourse, d'où des locutions comme vente à terme (1720), plus largement marché à terme (1784), opération à terme (1855). Voir ci-dessous termaillage.
■
La valeur de « limite temporelle » donne lieu à l'emploi du mot à propos de l'accouchement d'une femme (v. 1145), par exemple dans accoucher avant terme (1465), et d'une femelle d'animal (1668, La Fontaine), et à l'emploi figuré, littéraire, pour « la mort » (fin XIIIe s.), par ex. dans parvenir, toucher à son terme (déb. XVIIIe s.).
◆
Par ailleurs, termes, au pluriel, s'est dit (1440-1475) généralement de l'état auquel qqn ou qqch. est arrivé ; ce sens, encore relevé au XIXe s., est contemporain de l'emploi à propos de la nature des relations avec qqn (1468) et a fourni les locutions entrer en termes « en négociation » (1440-1475), être en termes de (1594) « être en voie d'accommodement », en parlant d'une affaire, puis être en bons termes (1636), avec ce sens, enfin être en bons (mauvais) termes (1623) [avec qqn].
La valeur spatiale du latin est passée en français mais s'y est moins bien maintenue que les emplois temporels. Terme a désigné, depuis le XIIIe s. (v. 1250 F. e. w.) [le XIVe s. selon T. L. F.] et jusqu'au XVIIe s., la limite d'un espace à parcourir et, au pluriel, un territoire (déb. XIIIe s.) et une frontière (v. 1273). C'est ce sens qui est le mieux représenté, dans le contexte spatial ; depuis le moyen français, le mot désigne (v. 1380) une borne qui marque une limite (d'un champ, d'une frontière, etc.), aujourd'hui en parlant de l'Antiquité romaine (1532), et la statue du dieu Terminus, représenté sans bras ni jambes chez les Romains (1562 ; 1694, dieu Terme). Par extension, à partir du XVIe s., terme désignait une statue (d'homme ou de femme) sans bras ni jambes dont la partie inférieure est terminée en gaine, statue qui servait d'entablement (1571) ou d'ornement dans les jardins (1580), d'où terme marin (1694), terminé par deux queues de poisson, terme double (1872), etc., et la locution ne bouger non plus qu'un terme (1678, La Fontaine) ou être planté là comme un terme (1628) ; tous ces emplois ont disparu.
TERMAILLAGE n. f., mot de finance, est formé (1974) de terme et de maille pour traduire l'expression anglaise leads and lags. Le mot s'applique au jeu sur les termes de paiement, pour mettre à profit les variations des taux de change, dans les transactions internationales à terme.
❏ voir
ATERMOYER, DÉTERMINER, EXTERMINER, 2 TERME, 1 et 3 TERMINAL, TERMINUS, TERTRE.
2 TERME n. m. est emprunté (v. 1360) au latin médiéval terminus, spécialisation du latin classique terminus (→ 1 terme) avec l'idée de « ce qui délimite, définit un sens » ; Thomas d'Aquin (apr. 1250) l'employait pour dictio, locutio.
❏
Le mot désigne l'expression d'une idée par le langage et, au pluriel, de l'ensemble de mots et d'expressions choisis pour communiquer un contenu de pensée. En ce sens il fournit quelques locutions ; mettre en termes « affirmer, dire » (fin XIVe s.) a disparu au XVIIe s. ; on trouve en autres termes (devenu au XVIIe s. en d'autres termes) chez Oresme (XIVe s.). L'époque classique fournit ne pas ménager ses termes « parler durement » (1689), mesurer ses termes (1694), terme étant aujourd'hui remplacé par mot.
◆
Parler en termes, en français du Québec, s'emploie pour « avoir un langage affecté, trop recherché ».
◆
Dès le XIVe s. (1373), terme désigne en fait un nom correspondant à une notion dans un ensemble structuré (terme scientifique), mais il s'agit alors d'un simple contexte spécial pour « mot ». Aux termes des loix (1611) a précédé aux termes de la loi (mil. XVIIIe s.).
◆
À partir de la fin du XVIe s., il est employé en logique pour « élément d'un rapport, d'une comparaison » ; c'est de cet emploi que vient moyen terme (1762 Rousseau). Dans le vocabulaire des mathématiques, terme désigne un élément simple en relation avec d'autres (1657, Pascal).
❏
TERMINOLOGIE n. f. est formé savamment (1801, Mercier, av. 1764, isolément) à partir du latin
terminus et de l'élément
-logie* ; son correspondant allemand
Terminologie est attesté depuis la fin du
XVIIIe s. (G. G. Schütz). Le mot, dans l'emploi péjoratif, défini par Mercier, « abus de termes savants et peu compréhensibles pour le profane, jargon », est sorti d'usage.
■
Le sens moderne et neutre, « ensemble des termes appartenant à un domaine d'activités, de connaissances », s'est répandu au milieu du XIXe s., peut-être d'après l'anglais terminology (1837) ou l'allemand Terminologie (ci- dessus). Par restriction, le mot désigne l'ensemble de termes particuliers à un auteur, à un groupe (1846).
◆
Déjà défini par Bescherelle en 1845 comme « la science des termes techniques ou des idées qu'ils représentent » (Cf. technologie), il a développé au milieu du XXe s. (en anglais terminology, 1933 ; en allemand et en russe, v. 1930) la valeur active d'« étude des systèmes de notions et de leurs désignations par des termes ».
■
Avec son sens moderne, il a produit les dérivés TERMINOLOGIQUE adj. (1799) et TERMINOLOGUE n. (v. 1960, d'abord au Québec).
■
Au moyen du suffixe -graphie (d'après lexicographie), on a formé la série TERMINOGRAPHIE n. f. (1976 ; en russe, 1971) et TERMINOGRAPHE n. (1975, E. Natanson), réservée à la terminologie appliquée, descriptive, par une opposition comparable à celle de lexicologie-lexicographie ; les deux mots sont plus rares que terminologie-terminologue qui assument le plus souvent cette valeur.
1 TERMINAL, ALE, AUX adj. est emprunté, pour servir d'adjectif au verbe terminer* (1530, isolément), au bas latin terminalis « relatif aux limites, aux frontières » et « qui conclut, final », dérivé du latin classique terminus (→ 1 terme).
❏
Le mot a d'abord eu le sens de « qui peut se terminer, qui n'est pas éternel » en parlant d'une peine, réservé depuis à terminable* (→ terminer). Il a été repris au XVIIIe s. au sens de « qui termine une chose, en occupe ou en forme l'extrémité » dans le langage didactique de la description botanique (1763), puis avec la valeur générale de « qui forme le dernier élément » (1902) et une valeur temporelle (phase terminale). Le mot est spécialement employé dans le syntagme classe terminale (1957) et elliptiquement la, une terminale (1968) pour désigner en France la classe où l'on prépare le baccalauréat.
3 TERMINAL n. m. est un emprunt (v. 1950) à l'anglais terminal adj. et n. signifiant proprement « extrême, dernier », de même origine que l'adjectif français 1 terminal*. Le mot a d'abord été pris comme variante de l'anglais terminus (→ terminus) aux États-Unis (1888) dans le domaine des chemins de fer, puis employé en aviation dans l'expression city terminal, enfin en informatique (1973, in A Dictionary of New English).
❏
Le mot s'est d'abord implanté en français dans le vocabulaire de l'industrie du pétrole pour désigner les installations servant au stockage du pétrole et au déchargement des pétroliers. Il sert aussi à désigner le lieu équipé pour la réception des conteneurs et leur expédition (v. 1970).
◆
Il a été réemprunté en informatique (v. 1960) et figure du fait de son apparence française parmi les termes recommandés au
Journal officiel (18 janvier 1973, 12 janvier 1974) pour désigner l'organe d'entrée et de sortie relié à un ordinateur par une transmission de données (spécialement l'organe de sortie, écran ou imprimante).
Depuis 1971, par réemprunt, il est aussi employé couramment pour désigner le point de départ ou d'arrivée des passagers d'un aéroport, concurrencé par aérogare.
TERMINALE adj. f. est un emprunt au latin terminalis (→ 1 terme).
❏
L'adjectif ne s'emploie que dans loi terminale (1842) en histoire romaine (lex terminalis).
TERMINER v. tr. est emprunté (v. 1155) au latin classique terminare « borner, limiter » (au propre et au figuré) et « clore, finir », dérivé de terminus (→ 1 terme).
❏
Le verbe a d'abord signifié « destiner (qqch.), réserver (qqch.) à qqn » et, très tôt, est lié à l'idée de fin, avec en ancien français le sens d'« arriver à guérison » (fin
XIIe s.), « aboutir » (v. 1270,
intr.), plus tard (
XIVe s.) et jusqu'au
XVIIe s. « mourir ».
Terminer s'est aussi employé comme transitif pour « décider » (v. 1175), « fixer » c'est-à-dire « arrêter un terme », et en particulier, avec une valeur juridique, « fixer un terme » (1
re moitié du
XIIIe s.), « vendre à terme » (1266), emplois mieux représentés par le verbe disparu
aterminer (v. 1130) qui reprenait les valeurs du bas latin
adterminare, devenu terme de droit en latin médiéval (1
re moitié
XIe s.).
■
Terminer a pris au XIIIe s. le sens de « mettre un terme à (ce qui était en cours) » (v. 1245 ; terminer un travail), cette valeur temporelle, aujourd'hui essentielle, se développant à partir du XIVe s., le verbe signifiant alors « aboutir » (v. 1485), « mener à terme (ce qui était en cours) » (1559) et seulement à l'époque classique « faire cesser (qqch.) ». Le verbe signifie ensuite « former le dernier élément de (qqch.) » (1610), en parlant d'une chose, « passer la dernière partie d'un temps » (1726) et « achever avec soin » (1745).
◆
Avec les mêmes valeurs, le pronominal ne semble s'employer que vers le milieu du XVIe s. (1546 ; Montaigne emploie se terminer à pour « aboutir à », 1580). Les constructions et les sens courants aujourd'hui sont relevés au XVIIe s. : « se prolonger jusqu'à » (1610), « prendre fin » (1690) ; se terminer par avec une valeur temporelle n'est attesté qu'au XVIIIe s. (1764).
◆
La valeur spatiale du verbe, comme pour terme (→ 1 terme), s'est peu développée en français, et tardivement ; avec un sujet nom de chose, terminer signifie « former l'extrémité de qqch. » (v. 1650 ; d'abord se terminer « avoir telle terminaison », 1546), et « constituer le dernier élément d'un ensemble ordonné » (1671), mais il est sorti d'usage pour « arrêter en formant la limite » (v. 1650) ; se terminer en est aussi attesté au XVIIe s. (1654).
❏
Le participe passé
TERMINÉ, ÉE est adjectivé (fin
XIIIe s.) d'abord au sens de « guéri » puis de « fixé, déterminé » (v. 1370), avant de prendre le sens moderne, « achevé » (1729).
■
Parmi les quelques dérivés de terminer encore en usage, TERMINEUR n. m. (v. 1278, termineour) a perdu ses anciens sens. Il servait à désigner la personne qui, accordant un délai à son débiteur, lui faisait payer plus cher, et (v. 1380) un arpenteur.
◆
Il a été recréé (v. 1950) avec des sens techniques en horlogerie et en télécommunications, ne s'employant plus dans un sens général.
■
TERMINABLE adj. (v. 1270), qui signifiait à l'origine « qui finit, a une fin », a été repris (1876) au sens de « qui peut être achevé », qui ne s'est pas maintenu.
■
L'antonyme préfixé INTERMINABLE adj. est emprunté (1370) au bas latin interminabilis, de in- et terminabilis « qu'on peut limiter », dérivé également tardif de terminare. Cet adjectif est devenu rare pour qualifier ce qui n'a pas de limite, de terme ; mais il se dit couramment, l'accent étant mis sur la durée, de ce qui ne semble pas avoir de fin, spécialement de ce qui, étant trop long, ennuie.
◆
Il a pour dérivé, avec cette dernière valeur, INTERMINABLEMENT adv. (1839).
◈
Le sens général, « action de terminer », n'est réalisé par aucun des noms issus de
terminer.
■
TERMINAGE n. m. n'est en usage qu'au sens technique d'« assemblage des éléments d'une montre » (v. 1950).
■
TERMINAISON n. f. est un emprunt francisé en -aison (XIVe s. ; v. 1175, isolément, « détermination »), au latin classique terminatio « délimitation », « clausule » et terme de grammaire en bas latin.
◆
Le mot s'est employé en ancien français pour « mort » (v. 1160) ; il est rare au sens général d'« action de terminer » (1370 ; d'abord termination, 1272) et, par métonymie, de « ce qui termine ». Il est surtout en usage en grammaire pour « fin d'un mot » (XIVe s.).
■
TERMINATEUR adj. et n. m., emprunté (1555) au bas latin terminator (du supin de terminare), est d'abord un substantif et signifie « celui qui délimite ».
◆
Il est rare comme adjectif au sens général, repris au XVIIIe s., de « qui termine » (av. 1784, Diderot). En astronomie où il a été employé comme adjectif (1765), il est aujourd'hui substantivé (1884, n. m.) pour désigner la zone limite de la lumière solaire à la surface de la Lune.
◆
La forme latine, réemprunte à l'anglo-américain à l'occasion d'un film (Terminator, 1990) a eu un certain effet sur l'usage spontané en français, avec la valeur d'« achever l'ennemi ; exterminer ».
❏ voir
DÉTERMINER, EXTERMINER.
TERMINUS n. m. est un emprunt (1840) à l'anglais terminus, attesté depuis le XVIe s. (1571) au sens de « borne, limite » et spécialisé comme terme de chemins de fer (depuis 1836). Le mot anglais est emprunté au latin terminus (→ 1 terme).
❏
Le mot est d'abord attesté en français comme un terme anglais avant d'être acclimaté (1841) pour « dernière station d'un trajet », dans les transports terrestres.
◆
L'interjection terminus ! (8) est spécifiquement française (en anglais : Last stop !), souvent assortie de l'injonction : tout le monde descend.
TERMITE n. m. est emprunté (1795, Cuvier) à l'anglais termite n. (1781), pris au bas latin termes, -itis, altération du latin classique tarmes, tarmitis (Plaute). Ce dernier est probablement emprunté, comme d'autres mots latins en -es (satelles, miles, etc.).
❏
Le mot, attesté dans le Tableau élémentaire de l'histoire des animaux de Cuvier, ne s'est répandu en français courant que vers le dernier tiers du XIXe siècle. Il désigne un insecte à quatre ailes, de grande taille, qui vit en colonies nombreuses et ronge le bois.
◆
Il était en concurrence avec termès (1786), directement emprunté au latin et relevé jusqu'à la fin du XIXe siècle.
◆
Le sens figuré, dans travail de termite (1872) « de sape », par allusion aux destructions causées par l'insecte, est propre au français.
❏
De
termite est dérivé
TERMITIÈRE n. f. (1830) sur le modèle de
fourmilière* (l'anglais a
termitary, 1826).
■
Termite entre dans la formation des termes didactiques : TERMITOPHILE adj. et n. (1897), qualifiant un organisme parasite ou commensal des termites, TERMITOXÉNIE n. f. (1904) du grec xenos « hôte » (→ xéno-) désignant les relations entre les termites et leurs hôtes et TERMITOPHAGE adj. (1907), de -phage.
TERNAIRE adj. est emprunté (apr. 1250) au latin classique ternarius « qui contient le nombre trois », de terni « chaque fois trois » (→ 1 terne).
❏
Ternaire correspond à « composé de trois éléments » (nombre ternaire) dans plusieurs emplois didactiques, au XVIIe s. en musique et poésie (1636) puis à la fin du XVIIIe s. en chimie (1783), ensuite en cristallographie (1845). Il a été repris en mathématiques au XXe s. (forme ternaire).
◆
Il est substantivé au masculin (1484), après l'ancien provençal ternari (v. 1300), pour désigner un groupe de trois éléments.
1 TERNE n. m. représente par emprunt (v. 1155) le latin classique ternas accusatif féminin pluriel du distributif terni « chacun trois, chaque fois trois, par trois », dérivé de ter « trois fois », de tres (→ trois).
❏
Ce terme de jeu désigne un coup où chaque dé amène un trois, aux dés, au trictrac. Anciennement, il s'est dit à la loterie (1780) pour un groupe de trois numéros devant sortir ensemble au même tirage pour gagner
(Cf. tiercé en français contemporain), prenant ensuite le sens figuré de « chance extraordinaire » (v. 1820), lui aussi sorti d'usage.
■
Le mot a pris, dans un tout autre domaine, le sens technique d'« ensemble de trois câbles de transport d'un courant triphasé » (1903 comme n. f. in Revue Générale des Sciences, puis masculin).
TERNIR v. tr. est probablement d'origine germanique ; c'est un emprunt à un francique °tarnjan postulé par l'ancien haut allemand tarnjan « obscurcir, cacher », prolongé par le moyen haut allemand ternen et correspondant à l'anglo-saxon dyrnan.
❏
L'ancien français connaît d'abord le participe passé terni (v. 1175) et le pronominal (fin XIIIe s.) [soi ternir]. Se ternir prend au XVIe s. (1538) la valeur de « perdre de son éclat ».
◆
Le verbe a développé ses autres emplois et nuances aux XVIe et XVIIe s. L'emploi intransitif encore vivant au XVIIe s. au sens figuré (1603, « perdre sa réputation »), a disparu au profit de la forme pronominale, d'ailleurs plus ancienne. Ternir a commencé à s'employer transitivement au XIVe s. (1358), prenant au mil. du XVe s. l'idée figurée de « rendre moins pur, moins honorable ».
◆
Il est attesté au XVIIe s. avec le sens concret « ôter ou diminuer l'éclat de (qqch.) » (déb. XVIIe s., Malherbe). Il s'est employé par figure pour « obscurcir la réputation », au pronominal se ternir (1611) et à l'actif (1636).
❏
Le participe passé
TERNI, IE a été adjectivé, d'abord sous la forme
tarni (v. 1310), la forme moderne remontant au
XVIe s. ; après le sens de « sans couleur » et celui de « décrépit, au teint gris » (v. 1460), il a pris ses acceptions actuelles, au propre (1549) et au figuré (1636).
■
Le dérivé 2 TERNE adj. apparaît avec le sens de « sombre » (1480), puis au XVIe s. (1533) avec son sens propre, les nuances figurées « peu éclatant » en parlant d'un style, d'une pensée, et « sans éclat » pour une peinture étant enregistrées à partir de 1783. Il est également employé pour qualifier une vie morne, ennuyeuse (1832) et en parlant de personnes (1821).
■
Les autres dérivés de ternir, TERNISSURE n. f. (1546), TERNISSEMENT n. m. (v. 1560), sont rares.
■
TERNISSEUR n. m. (1564) est sorti d'usage.
◆
Ces trois mots attestent la vitalité de ce groupe au XVIe siècle.
TERPÈNE n. m. est emprunté (attesté en 1871) à l'allemand Terpene (1866), contraction de Terpentin « térébenthine », comme nom des hydrocarbures de formule générale multiple de C5H8 (formule de l'isoprène) et spécialement, par rapport aux composés ci-dessous, de formule C10H16.
❏
TERPÉNIQUE adj. (1878) « relatif aux terpènes, à leurs dérivés »
(dérivé, carbure terpénique).
■
POLYTERPÈNE n. m. est un composé créé en allemand par O. Wallach (1885), puis emprunté par diverses langues, dont le français, pour un carbure terpénique où le radical C5H8 est affecté d'un exposant supérieur à 3 (ex. : baumes, résines, caoutchoucs naturels).
◆
HÉMITERPÈNE n. m. de formule C5H8, comme l'isoprène.
◆
SESQUITERPÈNE n. m. (1886) de formule C15H24.
◈
TERPINOL n. m. (1845) est dérivé de
terpine, dérivé de la famille des terpènes, emprunt à l'anglais
terpine (av. 1848), contraction de
turpentine, emprunt au français
térébenthine. C'est le nom d'un isomère d'un composé terpénique utilisé en pharmacie. La variante
TERPINÉOL n. m. s'emploie pour ce même composé employé dans la préparation de parfums (on l'appelle
essence de muguet).