THÉOBROMA n. m. est un emprunt (1765) au latin des botanistes, formé de theos « dieu » et brôma « nourriture », équivalent d'ambroisie, pour le nom savant d'une plante (Malvacées), genre auquel appartient le cacaoyer.
❏
THÉOBROMINE n. f. désigne (1843) un alcaloïde du cacao (existant aussi dans le thé), diurétique, cardiotonique et vasodilatateur.
THÉODOLITE n. m., d'abord nom d'un instrument d'arpentage (1704) est emprunté au latin scientifique theodolitus, nom donné en 1571 par son inventeur, Digges à cet instrument ; l'anglais theodolite est attesté en 1607. L'étymologie en est obscure ; on a proposé divers radicaux grecs — le moins gratuit étant dêlos, « visible » — et aussi une déformation de alhidada → alidade. Pour une raison inconnue, l'initiale est devenue theo-, et l'on ne voit pas d'explication autre que formelle à un rapport avec le grec theos « dieu ».
❏
Le mot désigne un instrument de visée muni d'une lunette, servant à mesurer les angles horizontaux et verticaux, à lever des plans géodésiques et, en astronomie, à déterminer la hauteur apparente et l'azimut d'un corps céleste.
THÉOLOGIE n. f. est emprunté (1261) au latin classique theologia, repris par Varron au grec theologia « recherche sur la divinité », « doctrine des choses divines » ; le mot dérive de theologos « de la nature divine », « qui traite de Dieu », composé de theos (→ théo-), et de logos (→ -logie). En bas latin ecclésiastique, theologia désignait la lecture commentée des textes sacrés (lectio divina) ; le mot prend chez Abélard (1123, Theologia christiana) une valeur plus large, désignant l'étude des questions religieuses (connaissance de Dieu et de ses attributs) fondée sur les textes sacrés.
❏
C'est avec ce sens que théologie s'introduit en français. Le mot s'est employé avec une valeur beaucoup plus large qui ne s'est pas maintenue, équivalent partiel de « mythologie, cosmogonie » (1375) ; il ne s'applique à une religion autre que le christianisme qu'à partir du XVIIe s. (v. 1660), reprenant sa valeur étymologique. À partir du XVIe s., avec le renouvellement des études théologiques, il entre dans théologie naturelle (1551) désignant la partie de la philosophie qui traite de la théologie en se fondant sur la raison, puis théologie positive (1636), qui repose sur l'Écriture et les Pères de l'Église, théologie morale (1690), etc., jusqu'à théologie de la parole au XXe siècle.
◆
Depuis le moyen français (XIVe s.), le mot désigne les études de théologie, qui avaient une importance majeure dans la formation intellectuelle au moyen âge et jusqu'au XVIIIe siècle. Il s'emploie aussi pour une doctrine théologique particulière (la théologie de saint Augustin) puis à propos d'une étude théologique portant sur un point particulier de doctrine.
❏
Les dérivés sont formés au
XIVe s., en même temps qu'est introduit
théologie.
■
THÉOLOGIEN, IENNE n., « spécialiste de théologie » (1280 ; 1508 au féminin), désigne par extension un étudiant en théologie (attesté 1743 ; certainement antérieur). Le mot s'est employé en moyen français comme adjectif (1380), remplacé par théologique (ci-dessous).
◆
Il a coexisté avec un emprunt au latin médiéval theologus : théologe (v. 1350) puis théologue (1480) ; ce dernier s'est spécialisé à la fin du XVe s. comme terme d'antiquité (1495) au sens large du latin, relevé jusqu'au XIXe siècle.
■
THÉOLOGAL, ALE, AUX adj. ne s'emploie (1375) que dans vertu(s) théologale(s) ; il a eu aussi (XVe s.) le sens de théologique, jusqu'au XVIIe siècle.
■
Substantivé, le mot désignait (1671) le chanoine du chapitre d'une cathédrale qui enseignait la théologie, la théologale (n. f.) se disant (1680) de la prébende, puis de la dignité (1694) d'un théologal.
■
THÉOLOGISER v. intr. « faire des spéculations théologiques » (1380) est sorti d'usage.
◈
Le français a emprunté
THÉOLOGIQUE adj. « relatif à la théologie » (1375) au bas latin
theologicus (
IVe s.), lui-même repris au grec
theologikos, dérivé de
theologos.
■
L'adjectif, qui appartient au vocabulaire religieux, a pris un sens particulier dans la philosophie d'Auguste Comte ; l'état théologique y désigne (1830) l'époque la plus primitive (sous la forme du fétichisme, auquel succèdent polythéisme et monothéisme) du développement de l'esprit humain, dans laquelle les phénomènes naturels sont interprétés comme dépendant de forces surnaturelles.
■
L'adjectif a produit THÉOLOGIQUEMENT adv. (1574).
◈
THÉOPHILANTHROPIE n. f., formé (1797) de
théo- et de
philanthropie, désignait un système déiste associant l'amour de Dieu à celui de l'humanité, destiné à remplacer le christianisme institué, et qui fut à la mode en France autour de 1800.
■
THÉOPHILANTHROPE n. (1797), « adepte de la théophilanthropie ».
THÉOPHYLLINE n. f. (1889), mot de chimie désignant un alcaloïde isomère de la théobromine, formé sur le grec phullon « feuille », pose un problème étymologique pour sa première syllabe, qu'on a rapporté à thé (ce qu'on peut alors faire pour la théobromine), alors qu'il peut s'agir du théo- de théobromine. → théo-.
THÉORBE ou TÉORBE n. m. est emprunté (1640, teorbe ; fin XVIe s., tuorbe) à l'italien tiorba, d'origine inconnue ; l'instrument qu'il désigne aurait été inventé vers 1575 par un musicien florentin du nom de Bardello. L'adaptation du mot en français sous sa forme actuelle ne s'est pas faite immédiatement : on a d'abord écrit tuorbe, forme conforme à l'italien, préférée au XVIIe s., puis téorbe (XVIIe s.) et en outre tiorbe (XVIIe s.) et torbe (XVIIIe s.). La graphie en th-, dominante aussi en anglais (1605, theorbo), est probablement due à une hypercorrection d'après les mots en théo- issus du grec.
❏
Le mot désigne un luth à deux manches, qui accompagnait des monodies chantées ou assurait le continuo, et a disparu au milieu du XVIIIe siècle.
THÉORÈME n. m. est un emprunt (1539) au latin impérial theorema « proposition », spécialement « proposition démontrable », lui-même repris au grec theôrêma « ce qu'on peut contempler », d'où « objet d'étude », « principe », « proposition démontrable ». Le nom est dérivé de theôrein « observer », « examiner » (→ 1 théorie).
❏
En français, le mot s'emploie pour « proposition soumise à démonstration » en logique, puis (1585) en mathématiques, par opposition à postulat, axiome ou définition, et parfois en sciences humaines (1767).
❏
THÉORÉMATIQUE adj. est un emprunt savant (1901) au dérivé grec theôrêmatikos « qui s'accorde avec ce qu'on a observé », « qui procède par théorèmes ». L'adjectif est surtout employé dans sciences théorématiques, énonçant des lois, par opposition à sciences historiques et normatives.
1 THÉORIE n. f. est emprunté (v. 1380) au bas latin theoria « recherche spéculative », lui-même repris au grec theôria « groupe d'envoyés à un spectacle religieux, à la consultation d'un oracle », « ambassade » puis, à partir de Platon, « contemplation, considération ». Le mot est dérivé de theôros « spectateur », mais d'abord et surtout « consultant d'un oracle » et « assistant à une fête religieuse ». Theôros a de nombreux dérivés en grec, axés sur les notions d'oracle, de spectacle religieux, mais aussi de contemplation, de vision abstraite, de spéculation (theôrein, en grec moderne, signifie encore « considérer »). L'origine par composition de thea « spectacle » (→ théâtre) et oros « qui observe » pose un problème géographique (thea est seulement attique) et sémantique, la notion religieuse d'oracle étant première, et non celle de spectacle. Pour l'élément thea dans thearos, theôros, on a pu évoquer l'influence de theos « dieu » (→ théo-). Ainsi, pour H. Roller, theo-ôros correspond à « qui observe [ôros] la volonté de Dieu ». Quoi qu'il en soit, theôria a pris l'acception de « contemplation, méditation » à partir de Platon, et celle de « spéculation abstraite » opposée à la pratique en grec hellénistique, valeur passée en latin.
❏
Le mot désigne en moyen français la vie contemplative et la science spéculative. Il devient un terme de philosophie à partir du XVIe s. (par ex. chez Cholières, 1587, où le concept a déjà une valeur scientifique), et reprend le premier emploi de théorique (ci-dessous), « connaissance purement rationnelle », opposé à pratique.
◆
Au début du XVIIe s., il se dit de ce que l'on enseigne à propos de quelque chose (1610), se spécialisant dans le domaine militaire pour les principes de la manœuvre (1636), mais surtout en sciences (1625, la théorie des planètes) ; dans ce cadre, il désigne une construction intellectuelle méthodique et organisée, de caractère hypothétique pour certaines de ses parties. C'est au XVIIIe s. qu'il prend le sens de « système de concepts abstraits, organisé, appliqué à un domaine » (1765), parfois utilisé de façon péjorative, surtout au pluriel (1825). L'opposition entre la théorie « grise » (Goethe) et la pratique, la réalité vivante, est un thème banal au XIXe s. et au XXe siècle.
❏
Théorie a fourni
THÉORISTE n. m. (1530), encore relevé à la fin du
XVIIIe s. puis abandonné et remplacé par
théoricien (ci-dessous).
■
THÉORISER v. « présenter une théorie » (1829, intr.) et « mettre en théorie » (1904) est en revanche bien vivant.
◆
Il a pour dérivé THÉORISATION n. f. (1891).
◈
THÉORIQUE adj. est un emprunt d'abord comme nom féminin (1256,
la théorique) au bas latin
theoricus « spéculatif », lui-même emprunté au dérivé grec
theôrikos qualifiant d'abord les spectacles religieux et les ambassades religieuses, avant de suivre le substantif
theôria dans son évolution.
■
D'abord substantif opposé à pratique, le mot a désigné (1372) l'ensemble des connaissances qui concernent un domaine, valeurs reprises par théorie.
■
Quant à l'adjectif (v. 1380), il s'applique à ce qui concerne la connaissance spéculative. Il qualifie couramment (1859) ce qui n'a pas de rapport vérifiable avec la réalité et s'oppose alors à expérimental ou à vécu, souvent avec une valeur péjorative comme théorie.
■
Il a fourni THÉORIQUEMENT adv. (1557), qui n'est devenu courant qu'au XXe s., surtout opposé à en réalité.
■
Un autre dérivé de l'adjectif est THÉORICIEN, IENNE n. (1550). Ce dernier, noté « inusité » par Féraud (1788), a été repris à la fin du XVIIIe s. avec une valeur politique, remplacé par idéologue*. Au XIXe s., il est devenu usuel pour « personne qui élabore une théorie » ou « qui étudie une question du point de vue théorique ».
◆
Il est aussi adjectif (1831).
◈
THÉORÉTIQUE adj. emprunté (1607) au grec par le latin, s'emploie en philosophie.
❏ voir
2 THÉORIE.
2 THÉORIE n. f. est emprunté à la fin du XVIIIe s. (1788) au grec theôria « procession sacrée », proprement « groupe d'envoyés à un spectacle religieux, à la consultation d'un oracle », dérivé de theôros (→ 1 théorie).
❏
Le mot est un terme d'antiquité, désignant une députation des villes de Grèce envoyée à une fête solennelle (les hellénistes emploient théore n. m. pour rendre theôros).
◆
Par analogie, il se dit dans l'usage littéraire (1859) de personnes qui avancent les unes derrière les autres.
-THÈQUE est un second élément, tiré du grec thêkê « boîte, coffre », « réceptacle », de tithenai « poser », verbe qui se rattache à une racine indoeuropéenne °dhe- « placer » (→ thème, thèse) ; le latin theca, emprunté au grec, a abouti au français taie*.
❏
-thèque entre dans la formation de mots empruntés, comme bibliothèque* ou pinacothèque*, ou de créations françaises, comme médiathèque (→ média), vidéothèque (→ vidéo), infothèque, etc.
❏
L'élément a été substantivé en
1 THÈQUE n. f. (1972), d'après
bibliothèque, discothèque, etc., pour désigner le service qui réunit et classe les documents dans une station de radio ou de télévision, une entreprise.
◈
2 THÈQUE n. f. a été emprunté au grec au
XIXe s. (1834, Boiste), désignant en botanique le réceptacle qui contient les spores de divers champignons.
THÉRAPEUTIQUE adj. et n. f. est un emprunt savant (av. 1478, Chauliac) au grec therapeutikos « qui prend soin de » et « relatif aux soins qu'on prend », aussi substantivé en therapeutikê (n. f.) désignant l'art de prendre soin de qqn. Il est dérivé de therapeuein « prendre soin de », « servir (dieu) » puis « prendre soin d'un malade », et d'abord « être le serviteur, l'écuyer (d'un guerrier) », lui-même de therapôn « écuyer » (chez Homère), « serviteur ». Ce dernier est d'origine obscure ; on a tenté un rapprochement avec therapnê au sens de « demeure ».
❏
Le mot est introduit pour désigner la partie de la médecine qui étudie puis qui applique les moyens de soigner les maladies ; cette valeur ne s'établit qu'à partir du XVIIe siècle. Thérapeutique s'emploie ensuite pour l'ensemble des moyens de traitement convenant à un cas particulier (1848, Balzac), alors synonyme de thérapie* (ci-dessous).
◆
L'adjectif, attesté vers 1500, ne devient usuel qu'au XIXe s. (1865, Claude Bernard).
❏
1 THÉRAPEUTE n. m., terme d'antiquité (1704, Trévoux), est un emprunt au grec
therapeutês au sens originel de « serviteur, adorateur » du grec pour désigner des ascètes juifs qui vivaient près d'Alexandrie.
■
2 THÉRAPEUTE n. est réemprunté tardivement (1877, Littré-Robin) au grec therapeutês spécialisé en médecine, sous l'influence de thérapeutique et des mots en -thérapie*.
◆
Dès ses premiers emplois, pour « personne qui soigne les malades », il semble spécialisé dans un contexte psychologique et est aujourd'hui utilisé par ellipse (v. 1950) pour son composé psychothérapeute (→ psycho-).
◈
THÉRAPIE n. f. est attesté isolément (1669) dans
Monsieur de Pourceaugnac de Molière ; c'est un emprunt au grec
therapeia « soin », dérivé de
therapeuein, dans le discours hellénisant des médecins. Le mot n'est repris qu'au
XIXe s. (1824), synonyme de
thérapeutique*. Il est surtout usité en psychiatrie
(thérapie de comportement) et en psychanalyse, par emprunt à l'anglais
therapy ou à l'allemand
Therapie, de même origine.
◆
Il a fourni
THÉRAPIQUE adj. (1968), didactique et rare.
■
-THÉRAPIE est le second élément de mots de médecine, le premier élément désignant souvent l'agent thérapeutique. RADIOTHÉRAPIE n. f. désigne (depuis 1901) toutes les applications thérapeutiques de rayonnements ionisants, et couramment (années 1950) un traitement thérapeutique par les rayons X. Le mot est devenu aussi usuel que chimiothérapie, mais son abréviation en radio est ambiguë (à la différence de chimio).
◆
Il a pour dérivés RADIOTHÉRAPIQUE adj. et RADIOTHÉRAPEUTE n. (1905), médecin spécialiste de radiothérapie.
◆
RADIQUE adj. est tiré du radical rad- de radiothérapie, pour qualifier les effets négatifs d'une radiothérapie, ainsi que les organes affectés par les radiothérapies.
■
PHYTOTHÉRAPIE n. f. et PHYTOTHÉRAPEUTE n. (1924 pour le premier ; → phyto-) s'appliquent aux soins par les plantes.
■
ÉLECTROTHÉRAPIE n. f. (1857), HYDROTHÉRAPIE n. f. (1840), HÉLIOTHÉRAPIE n. f. (1900) s'appliquent respectivement aux utilisations thérapeutiques de l'électricité, de l'eau et des rayons solaires. Selon les époques, certains de ces mots ont vieilli, ou font aujourd'hui allusion au passé, comme BALNÉOTHÉRAPIE n. f. (1865) qui relève de l'histoire de l'hygiène et des bains de mer. En revanche, thalassothérapie (→ thalasso-) est encore à la mode.
◈
TRITHÉRAPIE n. f. (1995), thérapie contre le sida utilisant l'association de trois éléments.
❏ voir
PSYCHO-, THALASSO-.
THÉRIAQUE n. f., forme restituée (1553) de l'ancien français tiriasque (v. 1176) qui avait été altéré d'après les mots en tri- ou triacle (v. 1256, peut-être d'après le grec, Cf. pentacle), est pris au latin theriaca, emprunt au grec thêriakê, féminin de thêriakos « qui guérit des morsures ou blessures de bêtes sauvages », de thêrion « bête sauvage », mot qui se rattache à la racine indoeuropéenne du latin ferus « sauvage » (→ féroce).
❏
Le mot désignant dans l'ancienne médecine, un médicament, électuaire opiacé employé contre les morsures de serpent.
Le grec
thêrion est aussi à l'origine de
THÉRIDION et
THÉRIDIUM n. m., le premier adoptant la forme du grec
thêridion, dérivé de
thêrion, le second celle du latin des zoologistes, qui désignent une petite araignée à toile irrégulière.
■
THÉRIENS n. m. pl., francisation du latin zoologique Theria (Parker et Hoswell, 1897), créé d'après euthériens (ci-dessous), emprunt au grec thêrion, d'où l'anglais therian, est le nom savant d'un des deux grands groupes de mammifères (voir les composés ci-dessous).
◆
PROTOTHÉRIENS (XXe s. ; de proto-) ou PROTHÉRIENS n. m. pl. désigne un groupe de mammifères primitifs, appelés aussi monotrèmes (l'ornithorynque, les Échidnés).
◆
EUTHÉRIENS n. m. pl. est le premier terme de la série, sous la forme latine eutheria (T. N. Gill, 1872), et anglaise (eutherian, Th. Huxley, 1880), du grec eu- « bon » et thêrion, pour dénommer l'ensemble des mammifères placentaires, formant, avec les MÉTATHÉRIENS n. m. pl. ou marsupiaux, le super-groupe des Thériens.
THERM-, THERMO- est un premier élément tiré du grec thermos « chaud », qui se rattache à une racine indoeuropéenne largement représentée, par exemple dans le sanskrit garmáḥ « chaleur », le latin formus « chaud » et sans doute furnus (→ four).
❏
Cet élément entre dans la formation de nombreux composés scientifiques et techniques, dont quelques-uns sont devenus courants.
■
THERMOMÈTRE n. m., de -mètre* (1624, Van Elten), désigne un instrument permettant de repérer les températures. Il est très courant dans deux applications, « instrument pour mesurer la chaleur interne du corps » (en relation avec la notion de fièvre) et « instrument déterminant la température de l'atmosphère » (1839). Le mot se dit au figuré (1687) d'un indice qui permet d'évaluer quelque chose.
■
Il a produit THERMOMÉTRIQUE adj. (1754) et THERMOMÉTRIE n. f. (1842), didactiques.
◈
Au
XVIIe s. apparaît
THERMOSCOPE n. m., formé avec l'élément
-scope, d'abord au sens de « thermomètre » (1690), qui s'est spécialisé en physique (1806), comme nom d'un appareil indiquant une variation de température mais ne la mesurant pas. À la différence de
thermomètre, il est demeuré didactique et a vieilli.
■
En dérive THERMOSCOPIQUE adj. (1831).
■
THERMOGRAPHE n. m. (1866) « thermomètre enregistreur » correspond à THERMOGRAPHIE n. f. (1843) d'où THERMOGRAPHIQUE adj. (1896).
◈
■
Les autres composés apparaissent au XIXe et au XXe siècle.
■
THERMOGÈNE adj. (1823) a qualifié ce qui produit de la chaleur. Il est archaïque, sauf dans ouate thermogène désignant un rubéfiant préparé avec du poivre et de l'alcool.
◆
THERMOGENÈSE n. f. (1890) se dit de la production de chaleur par les organismes animaux. Il a pour dérivé THERMOGÉNÉTIQUE adj. (1904).
■
THERMOÉLECTRIQUE adj. (1823, écrit thermo-électrique) qualifie l'énergie électrique produite par conversion d'énergie thermique, notamment dans effet thermoélectrique et signifie « qui fonctionne par thermoélectricité » (pile thermoélectrique).
◆
De là THERMOÉLECTRICITÉ n. f. (1842), appliqué en général aux phénomènes où les énergies thermique et électrique sont en cause.
■
THERMOMAGNÉTIQUE adj. (1842, Académie) « qui concerne le magnétisme lié à la température » et THERMOMAGNÉTISME n. m. (id.) sont moins courants que les composés en -électrique, -électricité.
■
THERMOSIPHON n. m. (1856, Joigneaux, comme nom propre 1845) désigne un appareil de chauffage à circulation d'eau chaude.
◈
THERMODYNAMIQUE n. f. et adj. est un emprunt (1862) à l'anglais
thermodynamics (v. 1850 ; l'adjectif
thermo-dynamic est employé par W. Thomson [lord Kelvin] en 1849, par Rankine en 1851). Le nom désigne l'étude des relations entre énergie thermique et énergie mécanique, les trois
lois de la thermodynamique correspondant au principe de conservation de l'énergie et au concept d'entropie (« dégradation de l'énergie »), à l'origine de la théorie cinétique des gaz. La thermodynamique, conçue au sens large, a une longue histoire, mais l'apparition du mot coïncide avec les travaux synthétisant le domaine, notamment ceux de Clausius sur une « mecanische Wärme Theorie » (1850), de W. Thomson et d'autres, peu après les travaux sur la chaleur de Benjamin Thompson, de Joseph Fourier (
Théorie analytique de la chaleur, 1822), de Sadi Carnot (
Réflexions sur la puissance motrice du feu, 1824). La thermodynamique s'est ensuite développée sur trois terrains : physique, chimique (
thermochimie, ci-dessous) et technique.
◆
Le mot s'emploie aussi comme adjectif :
système, équation thermodynamique (1892).
◆
Il a pour dérivés
THERMODYNAMICIEN, IENNE n. (mil.
XXe s.) qui a remplacé
thermodynamiste, n. (1907),
THERMODYNAMIQUEMENT adv. (mil.
XXe s.).
◈
Le développement de la thermodynamique et des techniques qui lui sont associées, l'étude des phénomènes thermiques en biologie ont suscité dans le dernier tiers du
XIXe s. et au
XXe s. de très nombreux composés.
■
THERMOCHIMIE n. f. (1840) a désigné l'étude des effets chimiques de la chaleur, puis la thermodynamique chimique.
◆
De là THERMOCHIMIQUE adj. (1840).
■
THERMOMÉCANIQUE adj. (1872), « relatif à la mécanique de la chaleur », s'emploie aussi en technique (traitement thermomécanique).
■
THERMODIFFUSION n. f. (1874) correspond à diffusion thermique.
■
THERMORÉGULATEUR n. m. désigne un appareil (1862 ; 1874, Benoît) et qualifie comme adjectif ce qui concerne la régulation thermique des mammifères.
◆
THERMORÉGULATION n. f. (1904) lui correspond ; il se dit du mécanisme régulateur par lequel la température interne des animaux homéothermes, oiseaux et mammifères, se maintient constante.
◈
THERMOSTATIQUE adj. (1872) qualifie ce qui permet de maintenir constante la température, action ou appareil.
◆
THERMOSTAT n. m., composé qui avait été formé avant 1834, a été repris v. 1890 en relation avec
thermostatique pour désigner un dispositif qui permet de maintenir une température constante dans une enceinte fermée, appareil
(four à thermostat) ou partie d'habitation. À la différence de la plupart des mots en
thermo-, il est entré dans la langue courante.
■
THERMOPOMPE n. f. (1875) correspond à pompe à chaleur.
■
THERMOCAUTÈRE n. m. (1875, Paquelin) désigne un instrument chirurgical. Il a pour dérivé THERMOCAUTÉRISER v. tr. rare (1929 chez Gide).
■
THERMOTROPISME n. m. se dit (v. 1900) des tropismes liés à la chaleur.
■
THERMOPHILE adj. et THERMOPHOBE adj. (1904) se sont appliqués aux organismes qui recherchent ou fuient la chaleur et le second à la phobie humaine de la chaleur.
■
THERMOCOUPLE n. m. est un abrègement technique (1905) de couple thermoélectrique ; cette forme est empruntée (anglais thermocouple, 1890).
■
THERMOLABILE adj. qualifie en biologie (1905) ce qui se modifie ou perd ses propriétés sous l'effet de la chaleur.
◆
Il a pour contraire THERMOSTABLE adj. (1914 ; d'abord thermostabile, 1904), qui s'applique aussi (1946) à un système de freinage.
■
THERMOLUMINESCENCE n. f. désigne (1897) la luminescence thermique.
◆
L'adjectif correspondant est THERMOLUMINESCENT, ENTE (1905).
◈
Les composés attestés ensuite sont très nombreux. Certains sont importants en science et en technique.
■
THERMOLYSE n. f. (1933) s'est dit de la pyrolyse, et s'emploie en physiologie pour la déperdition de chaleur lors de la thermorégulation (ci-dessus). THERMOIONIQUE adj. (1933 dans les dictionnaires généraux), de ionique, se dit de l'émission de particules électriquement chargées (ions) par un matériau conducteur porté à haute température.
■
Plusieurs composés, certainement plus anciens sont enregistrés dans les dictionnaires français en 1949-1950. THERMODURCISSABLE adj. se dit des matières plastiques qu'un réchauffement prolongé peut rendre non plastiques.
◆
Il s'oppose à THERMOPLASTIQUE adj., formé d'après l'anglais thermoplastic adj. (1833), les deux mots s'employant aussi comme noms.
◆
THERMOPROPULSION n. f. « propulsion obtenue directement par l'énergie thermique (sans transformation en énergie mécanique par un moteur) ». Ex. : statoréacteur. Dérivé THERMOPROPULSÉ, ÉE adj.
◆
THERMOÉLECTRONIQUE adj. qualifie l'émission d'électrons par une cathode sous l'effet de la chaleur.
◈
THERMONUCLÉAIRE adj. (1950 dans la presse française) semble avoir été introduit d'après l'anglais
thermonuclear (1938) qui succède à l'expression
thermal nuclear (1937, Gamow). D'abord mot de physique, il est passé dans l'usage général avec le projet, puis la réalité des
bombes thermonucléaires. La première acception concerne la fusion de noyaux d'isotopes légers qui se déclenchent et s'accélèrent aux températures très élevées (dizaines de millions de degrés). La seconde qualifie ce qui utilise ou produit l'énergie produite par ce processus
(arme, bombe thermonucléaire) et par métonymie les conflits où ces armes seraient utilisées.
◈
THERMOSPHÈRE n. f., composé formé à la fin du
XIXe s., pour désigner un aérostat à air chaud, a été repris (attesté 1956) comme nom de la couche atmosphérique supérieure à la mésosphère, caractérisée par une augmentation de la température avec l'altitude.
◈
THERMO-ANALYSE n. f. (mil.
XXe s.) désigne une branche de la physique qui analyse les effets sur la matière des variations de température. Le composé remplace l'expression
analyse thermique.
◆
De là
THERMO-ANALYTIQUE adj. THERMOGRAVIMÉTRIE n. f. (1960) est le nom d'une technique d'enregistrement des variations de masse d'un échantillon en fonction de la température et du temps.
■
THERMOBALANCE n. f. (mil. XXe s.) désigne un instrument mesurant les variations de poids d'une substance en fonction de la température.
■
THERMOCLINE n. f. (1967 dans les dictionnaires généraux), où -cline représente le grec klinein « incliner », désigne la différence de température entre deux zones d'eaux marines contiguës (plus chaudes en surface, plus froides des fonds).
◆
THERMOACIDOPHILE adj. et n. se dit d'une bactérie qui croît à température élevée (plus de 55 °C) et en milieu très acide.
■
En météorologie, THERMOCONVECTION n. f. (mil. XXe s.) concerne les mouvements verticaux déterminés par les gradients thermiques de l'air.
■
THERMOÉLASTIQUE adj. qualifie en physique (mil. XXe s.) un système dans lequel on n'introduit que des échanges de travail et de chaleur, et en général ce qui concerne la compressibilité et la dilatation des corps en fonction de la température.
◆
De là THERMOÉLASTICITÉ n. f.
■
THERMORÉSISTANT, ANTE adj. (1956) s'emploie en technique à propos de matières plastiques, et en biologie.
◆
THERMOSENSIBLE adj. (1972) « sensible aux variations de température ».
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THERMOCOLLAGE n. m. (1968) s'emploie en technique ainsi que THERMOFORMAGE n. m. et THERMOFORMÉ, ÉE adj. qui concernent les matériaux dont la forme définitive est obtenue par chauffage. Ces deux mots apparaissent dans les années 1970.
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Par ailleurs, le grec
thermos est aussi à l'origine des seconds éléments
-THERME, -THERMIE, -THERMIQUE, qui entrent dans la composition de termes didactiques comme
GÉOTHERMIE n. f. (1867) et
GÉOTHERMIQUE adj. (1860) qui ont trait à la chaleur de la Terre
(→ géo-). Cf. ci-dessous géothermal, à thermes.
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D'autres mots ont été formés à partir du grec
thermos depuis le
XIXe siècle.
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THERMIQUE adj., dérivé savant de thermos (1847, Humboldt), s'applique en physique à ce qui est relatif à la chaleur, spécialement à ce qui produit de l'énergie mécanique par transformation de l'énergie thermique (1872, machine thermique). Il est passé dans l'usage courant, surtout dans quelques syntagmes (centrale thermique).
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Cet adjectif a servi à former plusieurs dérivés didactiques : THERMICIEN, IENNE n. (v. 1950) « spécialiste de l'énergie thermique », THERMICITÉ n. f. « fait d'avoir un effet thermique ; rendement thermique » (v. 1950), THERMIQUEMENT adv. (XXe s.) et THERMISÉ, ÉE adj. (1962), d'où THERMISATION n. f. (id.).
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THERMIE n. f. (1920) était le nom de l'unité de quantité de chaleur dans le système M. T. S.
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THERMITE n. f. désigne (av. 1903) une poudre d'aluminium et d'oxyde ferrique utilisée en aluminothermie.
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THERMOS n. m. ou f., abréviation (1914 ; 1907 selon B. Quemada) d'un nom de marque américain (1908,
Thermos Bottle), désigne un récipient isolant qui maintient quelques heures la température du liquide qu'il contient.
❏ voir
THERMES, THERMIDOR.
THERMES n. m. pl. est emprunté (v. 1200, termes) au latin classique thermae (n. f. pl.) « bains d'eau chaude », lui-même au grec ta therma, féminin pluriel, substantivation de thermos « chaud » (→ therm-).
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Le mot désigne un établissement public de bains chauds, en parlant de l'Antiquité ; la graphie étymologique thermes n'apparaît qu'au XVIe siècle. Depuis le moyen français (v. 1398, termes), il s'applique aussi à l'époque moderne, désignant tous bains publics, et équivalant depuis le XIXe s. à « établissement thermal ».
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Le dérivé
THERMAL, ALE, AUX adj. s'applique à des eaux minérales chaudes (1625 ; repris en 1735) et au
XIXe s. (1823,
établissement thermal) au lieu où l'on utilise les eaux médicinales, qu'elles soient chaudes ou non.
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Au XIXe s. est formé THERMALITÉ n. f. (1832), aujourd'hui réservé à l'analyse des propriétés d'une eau naturelle sortant de la source à une température de plus de 20 °C.
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THERMALISME n. m. avait été proposé en 1845 (R. de Radonvilliers) ; il a été repris (1904), d'abord à propos de la science des eaux thermales, puis de l'exploitation des stations (1933 dans les dictionnaires).
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GÉOTHERMAL, ALE, AUX adj. (1901) s'emploie pour « qui est à une température élevée due à la chaleur des couches profondes de la Terre ».
THERMIDOR n. m. a été composé (1793, Fabre d'Églantine) à partir du grec thermê « chaleur », de thermos (→ therm-) et de dôron « don », qui correspond au latin donum (→ don).
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Le mot désigne le 11e mois du calendrier républicain (du 19 juillet au 18 août) caractérisé par la chaleur. Il s'emploie en apposition, style thermidor (1842) désignant un style à la mode après la chute de Robespierre (9 thermidor an II) et caractérisé par le retour à l'antique.
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En apposition, le mot entre dans homard thermidor (1894), recette due à un restaurateur qui l'avait baptisée à l'occasion de la première d'une pièce de Victorien Sardou, Thermidor.
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THERMIDORIEN, IENNE adj. et n. qualifie et désigne (1794) les députés coalisés qui mirent fin au pouvoir de Robespierre et s'applique à cette période caractérisée par le rejet de la dictature terroriste, une réaction sociale bourgeoise (dite réaction thermidorienne) et l'évolution des mœurs.
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Par analogie il s'est employé pour parler d'un modéré en politique (XXe s. : 1930 chez P. Morand), alors opposé à jacobin, venu aussi de la phraséologie de la Révolution française, mais qui est plus vivant.
THÉSAURISER v. est emprunté (v. 1350) au bas latin thesaurizare « amasser (des trésors) », plus généralement « amasser », dérivé du latin classique thesaurus « trésor », au propre et au figuré ; ce mot, lui-même emprunté au grec thesauros, a abouti au français trésor*.
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Le verbe, introduit au sens propre (aussi thésaurier, fin XIVe s.), a pris au XIXe s. (1822, Balzac) la valeur figurée « accumuler (des richesses spirituelles, morales) », sortie d'usage comme transitif et qui s'est aussi employé comme intransitif (1690).
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Il s'emploie encore au sens propre, surtout comme terme d'économie ; dans ce sens, trésoriser v. tr. (1637), dérivé de trésor, a rapidement disparu.
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Le dérivé
THÉSAURISATION n. f. (1719) s'est spécialisé en économie (v. 1790) ;
THÉSAURISEUR, EUSE n. (1571, puis 1764) est didactique, comme son équivalent plus ancien
THÉSAURISATEUR, TRICE (1588).
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THÉSAURUS n. m. est emprunté au latin
thesaurus, d'abord comme nom latin dans des titres de dictionnaires (depuis 1523, Robert Estienne). Il est alors en concurrence avec
trésor*, employé avec cette valeur depuis le
XIIIe siècle.
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Le mot est passé dans plusieurs langues européennes, notamment en anglais, où
thesaurus, pour « riche collection de données » (1840) est appliqué à un ouvrage lexicographique où les mots et les locutions sont rangés par ordre logique ou conceptuel, par référence au dictionnaire de Roget appelé
Thesaurus of English Words and Phrases classified [...] (1852). Ce sens, courant en anglais, semble n'être passé en français que vers 1960, ce type d'ouvrages étant rare en France.
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Repris à propos de recueils de philologie et d'archéologie (1904), le mot a fait de nouveau l'objet d'un emprunt (1962) à l'anglais (attesté dans ce sens en 1956) pour « répertoire de termes (mots-clés) normalisés pour l'analyse de contenu et le classement de documents », par exemple dans
thesaurus (ou
thésaurus)
documentaire. Le mot s'emploie en informatique.
THÈSE n. f. est emprunté (1579) au latin de la rhétorique thesis « sujet, proposition, thème », également employé en bas latin avec d'autres acceptions, en musique (« temps faible de la mesure ») et en droit. Il s'agit d'un emprunt au grec thesis « action de placer, de poser, d'arranger » et, au figuré, « action d'établir, d'instituer », employé en philosophie à propos de l'action d'établir un principe, et d'une proposition en général. Le même mot sert à désigner l'action de déposer, d'abaisser, et spécialement un dépôt d'argent ; il se dit de la position géographique d'une ville, d'un pays. Thesis est dérivé du verbe tithenai « poser », lequel se rattache à la racine indoeuropéenne °dhe- « placer » représentée en latin dans facere (→ faire) et en grec même dans plusieurs autres mots (→ thème, taie, -thèque).
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Thèse a été emprunté par la langue savante au sens de « proposition qu'on avance, qu'on soutient ». Il est passé (1602, Peiresc) dans le langage de l'Université, désignant (1680) la série de propositions qu'un candidat à certains grades (bachelier, docteur, etc.) s'engageait à soutenir publiquement. Par métonymie, on a nommé thèse une grande feuille de papier de satin servant à imprimer les propositions (1643, Naudé), puis la discussion du mémoire (1680) et le mémoire lui-même (1718).
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Le sens actuel du mot, dans l'institution universitaire française, date du XIXe s., avec diverses précisions au XXe s. (thèse d'État, thèse de troisième cycle, etc.) qui apparaissent et disparaissent au gré des réformes. L'exposé public des travaux présentés est appelé soutenance* de thèse.
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Le mot est passé dans le vocabulaire de la philosophie (1904), spécialement à propos de la pensée de Kant, de la tradition interprétative de Hegel par Fichte (thèse, antithèse, synthèse), et en phénoménologie.
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Il n'a donné comme dérivé que le récent et familier
THÉSARD, ARDE n. (v. 1950) « personne qui prépare une thèse ».
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THÉTIQUE adj. est un emprunt didactique (1912) au latin theticus lui-même repris au grec thetikos ; c'est l'adjectif correspondant à thèse en philosophie, spécialement en phénoménologie (1943, Sartre) où il est emprunté à l'allemand.
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THÉSIS n. f., terme didactique repris au bas latin thesis, a été employé en musique (1634, Mersenne) et reste un terme de prosodie grecque et latine (1872).
❏ voir
ANTITHÈSE, HYPOTHÈSE, SYNTHÈSE.
THESMOPHORIES n. f. pl. est emprunté (1618) à l'hellénisme latin thesmophoria, du grec thesmophoros « législateur, législatrice », de thesmos « loi » et phoros « qui porte » (→ -phore) pour nommer les fêtes en l'honneur de Déméter, célébrées par des femmes.
THÊTA n. m. est la transcription (1832) du nom de la huitième lettre de l'alphabet grec (θ), transcrite th en français.
THIBAUDE n. f. semble être dérivé (1830) du nom de berger Thibaud (peut-être celui de la farce de Maître Pathelin, 1464) pour dénommer le molleton de feutre ou de gros tissus mis sous les tapis et moquettes.