L 1 TOISE n. f. est issu (v. 1140) du latin médiéval teisa, toisa, variantes de tensa, qui est la substantivation du participe passé féminin de tendere (→ tendre), au sens d'« étendue ».
❏  Le mot désigne une mesure de longueur valant six pieds, abandonnée à l'adoption du système métrique (7 avril 1795). Un grand nombre de syntagmes déterminés de sens spécial, et quelques locutions figurées comme mesurer à sa toise « juger d'après soi » (1787), ont vécu plus longtemps que le sens propre, aujourd'hui historique, parfois par confusion avec 2 toise.
❏  En revanche, le dérivé TOISER v. tr., réfection (1260) de teser (XIIe s.), s'il a disparu au sens propre de « mesurer à la toise » et s'il est vieilli au figuré pour « apprécier qqch. à sa mesure » (1721), reste usuel au sens de « regarder avec dédain » (1782). ◆  Son participe passé TOISÉ, ÉE est d'abord adjectivé au sens de « mesuré à la toise ». ◆  Sa substantivation au masculin au sens de « mesurage à la toise, évaluation des travaux » (1644) s'utilise encore techniquement.
■  De toiser est tiré le déverbal 2 TOISE n. f. (1876) « tige graduée pour mesurer la taille de qqn (d'abord de soldats) », TOISEMENT n. m. (1636), rare au sens figuré de toiser ; TOISEUR n. m. « celui qui mesure à la toise » (1549), sorti d'usage, a été repris comme dérivé du sens figuré de toiser, « celui qui regarde de haut » (XXe s.).
❏ voir ENTRETOISE.
L TOISON n. f. (v. 1160), d'abord tuisun (v. 1112), est issu du latin de la Vulgate tonsio, -onis « tonte » et « fauchage », de tondere (→ tondre).
❏  Le mot est passé en français au sens de « pelage laineux des ovidés » ; il est employé spécialement dans la locution toison d'or (v. 1140), par allusion mythologique (dans la légende des Argonautes). L'expression a été reprise (v. 1450) pour désigner un ordre de chevalerie institué en 1429 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et dont l'insigne était un mouton d'or, la locution servant aussi à désigner cet insigne (1434). ◆  Par analogie, le mot s'emploie depuis le moyen français à propos des poils d'un animal (fin XIVe s., E. Deschamps), puis (av. 1425) des poils pubiens et d'une chevelure épaisse, abondante (1867).
❏  Son dérivé TOISONNER v. tr. (av. 1590, au participe passé toisonné, chez Du Bartas), « couvrir d'une toison », est littéraire et rare.
L TOIT n. m. (fin XIIe s.), antérieurement teit (v. 1155), est issu du latin tectum « toit » d'où, par une métonymie courante, « maison », dans plusieurs locutions usuelles. Tectum, littéralement « ce qui est couvert », est la substantivation, au neutre, du participe passé passif (tectus) de tegere « couvrir » et au figuré « abriter, protéger ». Tegere appartient à une racine indoeuropéenne °(s)teg- à laquelle se rattachent également toga (→ toge), tegula (→ tuile) et le grec stegein « couvrir ». Tegere n'est pas passé directement en français à la différence de plusieurs de ses composés (→ protéger, détecter).
❏  Dès les premiers textes, le mot est employé avec les deux valeurs de l'étymon, « couverture » et « édifice ». Avec l'idée d'abri, toit se dit d'abord d'une étable (v. 1155), aujourd'hui encore d'une porcherie (v. 1549), d'une cabane (fin XIIe s.) et par élargissement d'une maison (XIVe s.), sens resté vivant mais senti comme une métonymie du sens le plus courant.
■  Ce dernier concerne la surface supérieure d'une maison (v. 1175), entrant dans la locution figurée crier, publier, prêcher (qqch.) sur les toits (av. 1549), emprunt au langage biblique et allusion à l'usage des Orientaux qui conversent d'une maison à l'autre sur les terrasses. ◆  Toit a une valeur générale (toit en terrasse, toit en pente, etc.) et, selon les contextes, des valeurs concrètes, supposant des formes et des matières variées (toit de chaume, d'ardoises, de tuiles, etc.). Loger sous un toit (1836) appartient au même sémantisme. ◆  Par extension, le mot sert à désigner la paroi supérieure d'une chose construite (1680), en particulier d'une galerie de mines (1762), d'un véhicule (1843 ; 1931, toit ouvrant). ◆  Il est employé spécialement comme terme d'alpinisme (1954) pour désigner la partie horizontale d'un surplomb. Le toit du monde, d'abord (1887) par figure pour exprimer l'idée d'altitude, désigne en géographie la région du Pamir, le Tibet, la plus haute de la planète. ◆  Au figuré, par calque de l'anglais, on parle en linguistique de langue toit pour une langue qui en « coiffe » plusieurs autres ou un ensemble de dialectes.
❏  Le seul dérivé encore vivant de toit est TOITURE n. f. (1594), d'abord synonyme de toit, puis spécialisé au sens d'« ensemble constitué par la couverture d'un bâtiment et son armature » (1788). ◆  Celui-ci a donné un verbe rare, TOITURER v. tr. (fin XIXe s., Huysmans), employé techniquement à propos d'un véhicule.
■  Le composé AVANT-TOIT (1397) « saillie d'un toit » est technique.
❏ voir DÉTECTER, PROTÉGER, TÉGUMENT, TOGE, TUILE.
TOKAMAK n. m. est emprunté (1975) à un mot russe, employé en physique nucléaire expérimentale à propos d'une enceinte de plasma confiné par un champ magnétique, et dans lequel on peut étudier des réactions de fusion thermonucléaire.
TOKAY n. m. est emprunté (1701) au nom d'une région de Hongrie (Tokaji-Hegylia), pour désigner un vin de liqueur hongrois, et notamment celui qui contient une proportion de raisins sélectionnés et séchés (le tokay aczu, « séché »).
■  Prononcé tokè et non tokaï, ce fut le nom, en Alsace, du vin blanc de cépage pinot gris (aujourd'hui proscrit par la réglementation du nom des vins).
TOKHARIEN n. m. est l'adaptation en français (1911) de l'allemand tocharisch, 1907, emprunt au grec Tokharoi, ou du latin Tochari, désignant un peuple d'Asie centrale. ◆  Le mot désigne une langue ancienne de l'ensemble indoeuropéen, qui fut parlée dans le Turkestan et s'éteignit après le VIIe siècle. Les textes retrouvés en tokharien sont notés dans une écriture d'origine indienne. Comme adjectif (tokharien, ienne), le mot qualifie ce qui est relatif à la langue et à la culture correspondante.
TOKONOMA n. m., mot connu en allemand et en anglais (1727) au XVIIIe s., est la transcription d'un mot japonais, désignant le renfoncement dans la pièce principale d'une habitation japonaise traditionnelle, où l'on dispose l'autel domestique ou des objets décoratifs. Dans la tradition, le tokonoma ouvre sur le jardin adjacent à la maison. Le mot, en français, n'est connu que des spécialistes (et des touristes attentifs).
? 1 TÔLE n. f. (1642), d'abord écrit taule dans le syntagme fer en taule (XVIe s.), est, selon Bloch et Wartburg, une forme dialectale de table* (gascon taulo, wallon et parlers de l'Est tôle) à moins qu'il ne soit, comme le pense P. Guiraud, une forme réduite du picard et du wallon estaule, variante dialectale de étable*. Cet étymon semble devoir être évoqué pour 2 tôle (ci-dessous).
❏  Le mot au sens de « feuille de fer obtenue par laminage » entre dans quelques syntagmes qualifiés précisant une caractéristique (par exemple tôle ondulée). ◆  Il désigne dans l'argot familier des skieurs la neige durcie (1917).
❏  Il a produit quelques dérivés, la plupart ayant trait au travail de la tôle.
■  TÔLERIE n. f., relevé en 1771 avec un sens obscur, a été repris (1836) pour l'atelier où l'on travaille la tôle ; il s'emploie aussi collectivement pour désigner les articles en tôle (1872).
■  TÔLIER n. m. (1836) désigne la personne qui fabrique, travaille ou vend la tôle.
■  TÔLAGE n. m. (1933) demeure d'usage technique.
■  TÔ, ÉE adj. est utilisé à la fois au sens propre « recouvert de tôle » (1718) et pour qualifier la neige durcie (1924).
2 TÔLE (1800) ou TAULE n. f. (1856) semble être une variante graphique de tolle (1837), probablement issu de 1 tôle par une évolution sémantique mal expliquée, mais compréhensible si l'on évoque des valeurs dialectales comme l'ancien provençal taulat « porcherie » (v. 1200) et les variantes de étable. ◆  Le mot, d'abord en argot puis familièrement, se dit pour « maison, logement » (1800), « chambre » (1837) et spécialement « prison » (1880). Taule, « maison de prostitution » (1894), est resté argotique.
■  Le mot a produit TAULARD, ARDE n. « prisonnier » (1915 dans l'armée) ; on relève antérieurement (1765) tolard « lit de forçat sur une galère », dérivé de tôle « plaque, table ».
■  TAULIER, IÈRE n. « propriétaire d'hôtel » (1889) « patron, patronne d'une maison de prostitution » (1920) et d'un café (1889) est passé dans l'usage familier. On écrit plus rarement tôlier.
■  ENTÔLER v. tr., qui a signifié « introduire en fraude » (1829) et « entrer dans une maison pour la cambrioler » (1837), est resté vivant pour « voler (un client) » (1903) en parlant d'une prostituée, mais a vieilli au sens général de « voler ». ◆  En dérivent ENTÔLEUR, EUSE n. (1901) et ENTÔLAGE n. m. (1903). Un autre dérivé entôlement se trouve chez Céline.
TOLÉRER v. tr. est emprunté (1393) au latin tolerare « porter, supporter » (un poids, d'un fardeau physique ou moral), dérivé de la même racine que tollere (→ tollé) qui, à l'origine, signifiait aussi « porter, supporter », avec une valeur plus concrète.
❏  Le verbe est passé en français avec le sens du latin « supporter en souffrant (une peine) » . Ce sens est sorti d'usage, l'idée de « patience » s'étant substituée à celle de « souffrance », et le mot a pris les valeurs de « supporter avec indulgence (ce que l'on n'approuve pas chez qqn) » (1469), « supporter (qqn que l'on n'approuve pas) » (1695) et « supporter patiemment ce que l'on trouve injuste, désagréable » (1690). ◆  À l'époque classique, tolérer a aussi développé, d'après la valeur prise au XVIe s. par tolérance (voir ci-dessous), un sens spécial plus actif : « faire preuve d'ouverture en matière religieuse » (v. 1640) ; avec cette nuance, on relevait déjà à la fin du XVe s. « donner son approbation à (une monnaie) ». ◆  Au XVIe s., le verbe s'emploie au sens de « résister à une épreuve physique » (1520), sens étendu beaucoup plus tard à un organisme (1857).
❏  Son participe présent, TOLÉRANT, ANTE, est adjectivé (fin XVe s.) avec le sens de « qui supporte courageusement les épreuves », sorti d'usage. ◆  L'adjectif a suivi la même évolution que le verbe par l'intermédiaire d'une spécialisation religieuse (1689, comme nom ; 1691, Bossuet, comme adjectif), d'abord appliqué aux protestants, et mieux enraciné que le verbe au sens actif de « qui respecte la liberté d'autrui (religieuse, idéologique, etc.) ». En revanche, l'emploi pour « indulgent envers ce que l'on n'approuve pas » (1782) n'est pas courant.
■  Le dérivé INTOLÉRANT, ANTE adj. (1701, et nom ; 1762, adj.), est aussi courant que l'adjectif simple.
Le nom correspondant, TOLÉRANCE n. f. est emprunté (v. 1365) au latin tolerantia, formé sur le participe présent (tolerans) de tolerare.
■  Le mot n'apparaît qu'une fois au XIVe s. pour « action de supporter patiemment des maux », repris en 1561 et attesté jusqu'en 1700. ◆  Au XVIe s., il s'emploie en parlant de religion (1567, Mémoires de Condé) et entre dans l'expression édit de tolérance (1562), désignant l'édit qui accordait aux protestants le libre exercice de leur culte. La notion est passée d'une valeur assez négative en religion (chez les orthodoxes, tel Bossuet) à un contenu positif chez les philosophes des Lumières (Voltaire : Traité de la tolérance, 1763), d'où esprit de tolérance dans Rousseau (1764). ◆  Le sens général correspondant à tolérer se développe plus tard (1681) et, à partir du XIXe s., le mot s'emploie en physiologie (1834). ◆  Dans maison de tolérance (1840), il signifie « non interdit par la loi » mais l'expression s'appliquant, jusqu'en 1946, aux maisons de prostitution, le sens de tolérance n'y est plus analysé, ce qui a permis à Claudel une boutade : « La tolérance ? il y a des maisons pour ça ! » ◆  Au XXe s., tolérance a été repris par la sociologie avec un sens dérivé de la médecine, « aptitude d'un individu à supporter la modification du milieu ».
■  TOLÉRANTISME n. m., dérivé (1713) de tolérance, a désigné au XVIIIe s. l'attitude de tolérance religieuse considérée comme excessive, en théologie. Le sens étendu pour « tolérance religieuse » est sorti d'usage.
■  L'antonyme préfixé INTOLÉRANCE n. f. (1611) a perdu le sens premier de « manque d'endurance » pour être employé comme terme de religion (XVIIe s., Bossuet) et s'opposer à tolérance dans l'usage courant (1766, Diderot) avant de se spécialiser également en médecine pour « fait de ne pas être supporté (par l'organisme) » (1852). ◆  INTOLÉRANTISME n. (1752) est né dans le contexte du débat religieux en France, au XVIIe et au XVIIIe siècle.
TOLÉRABLE adj. est emprunté (1314) au dérivé latin tolerabilis. Il s'applique d'abord aux choses douloureuses ou désagréables, et prend dès le XIVe s. (v. 1364) ses sens modernes, « que l'on peut supporter » ou « accepter moralement ».
■  L'antonyme INTOLÉRABLE adj., emprunté dès le XIIIe s. (1295) au latin intolerabilis, de in- et tolerabilis, s'est affaibli et équivaut à « insupportable » (1546).
■  Les deux adjectifs ont donné les adverbes TOLÉRABLEMENT (1538) et INTOLÉRABLEMENT (v. 1510).
■  Intolérable a fourni le dérivé sorti d'usage INTOLÉRABILITÉ n. f. (1380).
TOLET n. m. est la resuffixation en français (tollet, 1611) du français de Normandie toliz (1385), emprunt à l'ancien nordique apporté par les Vikings, tholir désignant un tronc d'arbre, une poutre.
❏  Ce mot de marine désigne la cheville de bois ou de métal enfoncée dans le renfort du plat-bord et servant de point d'appui à l'aviron.
❏  TOLETIÈRE n. f., écrit tauletière en 1679, est le nom de la pièce de bois renforçant le plat-bord et dans laquelle s'enfoncent les tolets.
TOLLÉ n. m. est la réfection d'après le latin (1477), de l'ancien français tolez, impératif (2e pers. pl.) de l'ancien français toldre (1080) « enlever, ôter, ravir », également tolir, toller par changement de conjugaison. Toldre vit encore au XVIe s. et se rencontre par exemple chez le dramaturge Hardy. Ce verbe est issu du latin tollere qui se rattache à la racine indoeuropéenne °tel-, °tol-, °tla- « supporter », « soulever », laquelle a aussi des représentants en grec (→ atlante, atlantique, atlas). Le verbe latin n'a pas conservé son sens originel de « porter », déjà exprimé par ferre (→ -fère), gerere (→ gérer) et portare (→ porter), mais il a pris ceux de « soulever, élever », « emporter » et ensuite « enlever, détruire », demeurant dans les langues romanes avec la valeur d'« emporter ». Ses nombreux composés ont donné lieu à des emprunts par le français (→ ablation, collation, délation, dilater, oblat, prélat, relation, tolérer, translation). ◆  La modification de la forme de l'impératif tolez en tollé s'est faite sous l'influence du latin tolle, cri par lequel les Juifs, dans le texte de la Vulgate, demandent à Pilate de crucifier le Christ (Jean, XIX, 15).
❏  De l'ancien français tolez, exprimant un cri de protestation, on est passé à l'expression crier tollé après qqn (1573), puis sur qqn (1672) ; le nom se lexicalise plus tard, au XVIIe s. (1690). Il est propre au style littéraire, avec le sens de « clameur de protestation » et, par extension, de « mouvement collectif d'indignation » (XIXe s.), souvent dans un tollé général.
TOLUÈNE n. m. est le dérivé chimique (1850) de l'expression baume de Tolu (1602), substance résineuse (→ baume) utilisée en pharmacie comme expectorant, du nom de la ville de Colombie près de laquelle on trouva cette matière. Le chimiste Sainte-Claire Deville obtint le premier le toluène par distillation sèche du baume.
❏  Ce terme de chimie désigne un hydrocarbure de la série benzénique, obtenu par rectification du benzol des goudrons de houille.
❏  TOLUIDINE n. f. (1855) est le nom de l'une des trois amines obtenues par réduction des nitrotoluènes correspondants. ◆  TOLUOL n. m. (1858) est le nom commercial du toluène brut.
■  NITROTOLUÈNE n. m. (1899 ; de nitro-) « dérivé nitré (contenant le radical NO2) du toluène », a pour préfixé TRINITROTOLUÈNE n. m. (1874, de tri-) qui est le nom d'un nitrotoluène comprenant trois fois le radical NO2, explosif puissant appelé aussi TOLITE n. f. (1923 ; de l'initiale de toluène et -ite), et plus couramment T. N. T. n. m. prononcé téènnté.
T. O. M. est le sigle, en France, prononcé tome, de Territoire (français) d'outre-mer. Les DOM-TOM.
TOMAHAWK n. m. est l'emprunt (1769 ; 1707, tomahauk) du mot anglais tomahawk (1612, tomahack), lui-même emprunté à l'algonquin tämähāken (graphie du dictionnaire d'Oxford), de tämäham « il coupe ». Le mot est représenté dans plusieurs langues indiennes (abenaki, micmac, etc.).
❏  Le mot apparaît au début du XVIIIe s. dans une Histoire de la Virginie (1707) mais ne s'est diffusé qu'au XIXe s., surtout par les romans d'aventures mettant en scène des Indiens « Peaux-Rouges ». Il désigne un casse-tête utilisé par les Indiens d'Amérique du Nord. On rencontre aussi la forme fautive tomawak (1904).
TOMAN n. m. est emprunté en ancien français (v. 1298) au persan tomān, lui-même pris au turc tuman (tumen en turc moderne) « grand nombre » et spécialt « dix mille ». C'est le nom de l'ancienne monnaie d'or de la Perse, remplacé par le rial.
TOMATE n. f. est emprunté (1598) à l'espagnol tomatá (1532), lui-même emprunté à l'aztèque tomatl. Avant que le mot ne soit repris et répandu au XVIIIe s. sous les formes tamati (1718), cité comme mot étranger tomata (1743), puis tomate (1765), le français avait employé au XVIe s. pomme d'amour (1549), pomme d'or (Cf. l'italien pomodoro) et au XVIIe s. pomate (1672, salade de pomates) isolément.
❏  Le mot désigne une plante herbacée, annuelle (Solanacées), originaire d'Amérique du Sud, et en particulier son fruit comestible. Il entre dans le syntagme sauce tomate (1872) et dans la locution comparative être rouge comme une tomate (1904), d'usage courant. Il s'emploie comme adjectif de couleur (1861), aussi en apposition (rouge tomate), et désigne familièrement (attesté 1938) une boisson alcoolisée, mélange d'apéritif anisé et de grenadine.
❏  Il a produit le terme d'agriculture TOMATIER, IÈRE adj. et n. (1966), et TOMATEUX, EUSE adj. (mil. XXe s.), familier.
■  POMATE n. f. (1978) est un mot-valise composé de l'initiale de pomme de terre et de la finale de tomate. Cette dénomination d'un hybride de pomme de terre et de tomate est lente à se diffuser, tout comme l'espèce désignée.
TOMATA n. m., emprunt (fin XXe s.) à l'occitan toumatat (v. 1890), du français tomate, s'emploie en français régional du Languedoc, du Tarn, pour un coulis de tomates (tomata frais, en conserve).
L TOMBE n. f. est issu (v. 1130) du latin ecclésiastique tumba (IVe s., Prudence), lui-même emprunté au grec tumbos « tumulus funéraire » d'où « tombe » et « chambre funéraire ». Le mot, qui désigne d'abord le monticule placé sur la tombe, semble apparenté au latin tumulus « monticule » (→ tumulus), à tumere « gonfler » (→ tumeur), à l'ancien haut allemand dumo (allemand Daumen « pouce »). Tumbos, par son suffixe, ne répond pas à un type indoeuropéen : il est cependant possible que, comme le moyen irlandais tomm « petite colline » et le gallois tom « monticule », il soit issu d'un radical indoeuropéen °tu-bh- qui exprime une idée d'excroissance, de gonflement, et que l'on retrouve dans le latin tuber (→ tubercule) ainsi qu'en germanique (→ tom-pouce).
❏  Le mot est passé en français avec le sens de « lieu où l'on ensevelit un mort » ; par métonymie, il désigne en particulier la pierre tombale (1311). ◆  Son emploi figuré comme symbole de la mort est attesté au milieu du XVIIe s. ; en procède les expressions être au bord de la tombe (1646), avoir un pied dans la tombe « être près de mourir » (1555), suivre qqn dans la tombe (1643) « mourir peu après ». Il entre également dans l'expression figurée être muet comme une tombe (1801).
❏  Deux mots dérivés de tombe sont formés à l'aide d'un suffixe diminutif.
■  Le premier attesté est TOMBEAU n. m. (XIIIe s.), antérieurement tombel n. m. (v. 1130), qui désigne un monument funéraire. À la même époque que tombe, il a développé la valeur de symbole de la mort, d'abord dans des expressions comme jusqu'au tombeau « jusqu'à la mort » (1573). ◆  Par extension, le mot s'applique à une composition artistique (musicale, poétique) en l'honneur d'un artiste disparu (attesté peu avant 1650, courant au XVIIe s. et au XVIIIe s. et repris au XXe s. par Ravel, à propos de Couperin). ◆  Il s'emploie au sens métaphorique de « lieu sombre, d'aspect funèbre » (déb. XIXe s.). ◆  La locution figurée à tombeau ouvert « à une vitesse dangereuse » est attestée depuis 1798.
■  L'autre diminutif de tombe est TOMBELLE n. f. (1625), d'usage didactique en archéologie pour désigner une petite butte funéraire.
■  L'adjectif correspondant à tombe, TOMBAL, ALE, AUX, est relativement tardif (1786) et partage avec le nom une acception figurée (1876), d'usage littéraire. ◆  Par ellipse de (pierre) tombale, il a donné naissance à TOMBALE n. f. (XXe s.), mot technique.
❏ voir CATACOMBE, OUTRE-TOMBE, TUMEUR, TUMULUS.
TOMBER v. (XIIe s.), aussi tumber (v. 1155) en ancien français, a été formé à partir d'un radical °tumb- exprimant une chute ou un saut brusque. On considère ce radical comme provenant d'une onomatopée, probablement utilisée par les jongleurs, et qui aurait voyagé d'un pays à l'autre, comme l'attestent le roumain tumba « culbute », l'italien tombolare « faire la culbute » (→ tombola), l'espagnol tumbar, le portugais tombar (s'il ne s'agit pas d'emprunts). En français, tumber a subi l'influence de l'ancien verbe tumer (XIIe s.), « gambader, faire des culbutes d'acrobate », et « choir » (XIIe s.), « renverser » (XIIIe s.), verbe emprunté au francique °tûmôn, postulé par l'ancien haut allemand tumôn « tournoyer » (Cf. l'allemand taumeln « chanceler »). Le rapprochement des deux verbes en ancien français est confirmé par l'existence d'un dérivé tumbeor « danseur, sauteur » (XIIe s.), à côté de tumeour (XIIe s.). Tumer a disparu du français central avant le XVIe s. au profit de tomber qui s'est lui-même imposé aux dépens de choir. Les formes tumber et tomber coexistent dans l'usage jusqu'au XVIe s., où certains auteurs, comme Rabelais et Ronsard, emploient plutôt la forme en u.
❏  Le verbe signifie d'abord « faire une chute », « être abattu (en cessant d'être en équilibre) », en parlant d'une personne ou d'un bâtiment. ◆  L'emploi transitif (v. 1213) pour « faire tomber, abattre », vivant jusqu'au XVIe s., est blâmé au XVIIe s. comme gasconisme et n'est repris qu'au XIXe s. (ci-dessous). ◆  Tomber se dit aussi en ancien français pour « faire la culbute, des tours acrobatiques » (v. 1160, intr.), sens conforme au verbe tumer (ci-dessus), et relevé jusqu'au XVIe siècle. ◆  Dans son emploi intransitif, le verbe ne connaît pas d'extensions avant la fin du XVe s., époque où il prend le sens d'« être entraîné vers le bas (en vertu de son propre poids) », valeur qui se développe ensuite et devient essentielle (elle était assumée par le verbe choir*). Le verbe s'est dit à propos d'un cours d'eau qui en rejoint un autre (1538) ; il est supplanté dans cet emploi par jeter mais s'emploie toujours, par analogie, à propos d'une rue qui en rejoint une autre (1740). ◆  Tomber s'utilise aussi normalement pour les précipitations atmosphériques (v. 1495, de la pluie ; 1694, dans il tombe de l'eau). ◆  Par extension, il se dit de ce qui n'est plus retenu (1564, d'un fruit), ou de ce qui s'étend vers le bas librement, sans pour autant choir, par exemple d'un vêtement (1690) et, par métaphore, des cheveux (1671). ◆  De cette valeur vient aussi laisser tomber (qqch.) « laisser échapper » (1534), employé par figure (1872, laisser tomber sa voix), et surtout familièrement laisser tomber qqch. (1689) ou qqn (1679), qui correspond à « ne plus s'en occuper », « ne plus s'y intéresser ». ◆  Tomber signifie également « arriver du haut », en parlant de la lumière, la nuit tombe (1690) ou le jour tombe (1740) étant équivalents, puis du brouillard (1694), des paroles (1694), etc. ◆  Tomber des nues (des nuages), avec un sujet nom de personne, a signifié « se trouver sans protection (dans une société) » (1690), sens disparu, puis (1872) « être ahuri, paraître sortir d'une rêverie » (Cf. être dans les nuages.) ◆  Par une autre extension, tomber équivaut à « s'incliner » en parlant des épaules (1715), d'un navire, en marine (1732), d'un toit, etc.
■  L'idée de chute se développe également, à partir du XVIe s., d'abord en emploi figuré dans tomber en ruine (1531) et au propre (v. 1550). ◆  La chute implique parfois le passage à un état dangereux (1538), qui se produit de façon soudaine ; cette valeur se réalise dans de nombreux contextes : tomber en embuscade (1538), tomber entre les mains de qqn (v. 1485 ; 1690, ...aux mains), tomber malade (1546) qui succède à tomber dans une maladie (v. 1500), abstraitement tomber en faute (1538), sorti d'usage, et, sans idée de danger, tomber d'accord (1640). ◆  À partir du XVIIe s. tomber avec un sujet nom de personne s'emploie pour « déchoir » (1662), physiquement ou moralement, d'où tomber en enfance (1694), concurrencé par retomber. ◆  Par ailleurs, tomber sur qqn s'emploie pour « s'abattre », en parlant d'une charge morale ou matérielle (1549) ou de toute chose désagréable (1564). ◆  La notion de soudaineté entraîne d'autres emplois liés à l'idée d'improviste ou de hasard, le verbe étant souvent construit avec sur ou sous, parfois avec de : au figuré tomber du ciel (1638). ◆  Tomber sur (qqn, qqch.), d'abord « l'atteindre par hasard » (v. 1485), signifie « rencontrer à l'improviste » (v. 1500) ; d'où familièrement tomber sur un os, un bec, etc. « rencontrer un obstacle ». Le verbe s'emploie aussi avec une valeur temporelle pour « arriver » (1671, tomber tel jour) et à propos d'une personne qui arrive dans un lieu d'une façon inattendue (1680), d'abord dans tomber bien (mal), ou à propos de qqch. (1685), souvent en impersonnel (ça tombe bien, à pic...). ◆  Enfin tomber sur qqn signifie aussi « l'attaquer physiquement » (1679) et par figure « le critiquer violemment » (1694). La locution figurée tomber sous le sens correspond à « être sensible, perceptible » (v. 1650) puis « être évident ». ◆  Tomber, par métaphore « être arrêté » (1821), familier, est d'abord apparu en argot. Tomber « paraître », en parlant d'un journal est plus récent.
■  À partir du XVIe s. tomber s'emploie aussi absolument pour « mourir » (1564), sens archaïque, sauf contexte militaire, à côté de tomber raide (1580, ...roide), ou tomber raide mort, également usité au figuré. L'idée de disparition ou d'échec se développe dans des usages extensifs ou figurés ; le verbe s'applique à une place-forte qui est prise (1640), d'une difficulté qui cesse d'être (1679), d'un livre (1669) ou d'une pièce de théâtre (1694) qui échouent, notamment dans tomber à plat (1738), métaphore de la chute humaine ; il se dit aussi d'une personne qui perd sa célébrité (1775), sa situation, puis d'un gouvernant qui perd son pouvoir (1836) ou d'un ministère renversé (v. 1890). D'abord en argot, tomber s'emploie pour « être arrêté ou incarcéré » (1821), et aussi « être condamné » (1916). ◆  Le verbe exprime aussi la perte de force, en parlant d'êtres humains (1676, tomber de fatigue), et aussi à propos du vent (1680), de la fièvre et de la passion (1691), d'une conversation (1694), etc.
■  La manière concrète de tomber est spécifiée avant le XVIe s. ; tomber de son haut (1477), de haut (1564), aussi attesté au figuré (1643), avant tomber sur ses pieds (1656) « se rétablir » ou tomber à la renverse (fin XVe s.), pris aussi au figuré (1687). ◆  Le verbe permet en particulier de noter métaphoriquement une attitude qui exprime un sentiment, par exemple dans les bras m'en tombent (1669) ou avec pour sujet le nom de la personne, tomber dans les bras de qqn (1751). ◆  Si la plupart des emplois correspondent à l'idée passive de « chute », tomber sur, dans l'usage familier, peut être actif, par exemple dans tomber sur le casaquin (1790), sur le poil (1872), le râble (de qqn) « attaquer, assaillir ».
Le verbe transitif s'est employé familièrement avec un sujet de personne dans tomber de l'eau « uriner », lu chez Montaigne (1580) ; cet usage est encore relevé au XVIIe s. mais disparaît des dictionnaires avant le XIXe s. (1821). ◆  Le verbe, avec le sens de « faire tomber », entre dans le vocabulaire de la lutte (tomber son adversaire), d'où viennent les emplois figurés pour « vaincre » (1860), en sports tomber un record (1933), et familièrement « séduire ». Plus récemment on relève tomber la veste « l'enlever » (1929). ◆  En dehors de ces emplois transitifs passés en français général, le verbe, blâmé par Vaugelas comme gasconisme, s'emploie régionalement dans le centre et le sud-est de la France pour « abattre, faire tomber » (tomber un arbre, un mur), et, en Auvergne pour « abattre, désespérer (qqn) ». On trouve aussi le pronominal se tomber. Dans ces mêmes régions et dans le Roussillon, le verbe s'emploie pour « laisser choir » et « faire tomber » (tomber des quilles), parfois pour « perdre (ce qui faisait partie de soi, du poids, des cheveux) ».
❏  Tomber a produit relativement peu de dérivés.
■  TOMBER n. m., infinitif substantivé au sens de « chute » (déb. XVIe s.) s'emploie au XIXe s. dans le tomber du jour (1821) et le tomber de la nuit (1840).
■  TOMBEUR, EUSE n., d'abord tumbeor (v. 1130), désigne à l'origine un danseur, un acrobate, en relation avec l'emploi transitif de tomber, tumer.
■  Il semble peu attesté et est reformé au XIXe s. avec la valeur active de tomber (l'adversaire), pour désigner un mauvais acteur (1840), puis un lutteur (1845). ◆  Il a développé sous l'influence du verbe le sens familier d'« homme à femmes » (1878), dans tombeur de femmes ou absolument c'est un tombeur (1884), réactualisant la métaphore ancienne de l'abatteur de quilles (→ abattre).
TOMBEREAU n. m. (XVe s.) existe dès la fin du XIIe s. sous la graphie tumberaus pour désigner une ancienne machine de guerre destinée à faire s'effondrer un objectif. ◆  Ce sens est sorti d'usage en moyen français, de même que tumberel « dés » (v. 1280) [qu'on tombe, qu'on culbute], et le sens de « grand filet pour prendre les perdrix » (v. 1375). ◆  Tumbereau est attesté dans les dictionnaires du XVIIe s. au sens de « danseur de corde » (1637) qui procède de l'ancien sens de tomber « sauter, danser », et on relève en ancien français tunberresse pour « danseuse » (v. 1330). ◆  Le mot, concurrencé par benne et vieilli, désigne depuis le XIIIe s. (tumberel) une voiture de charge susceptible d'être déchargée en basculant à l'arrière (tombereau, 1406), le rapport avec le verbe tomber s'affaiblissant avec le temps ; par métonymie, il désigne le contenu de cette voiture (1377). Tombereau s'est dit (mil. XVe s.) de la charrette qui transportait les condamnés à mort. ◆  Au XIXe s., il prend le sens figuré de « grosse quantité » (1857) et passe récemment dans le vocabulaire des travaux publics pour un engin de terrassement se déversant par basculement (v. 1970).
Les deux participes ont été adjectivés.
■  TOMBÉ, ÉE adj. et n. m. s'est employé (déb. XIIIe s., tumbes) pour « chute ». Le mot semble rare jusqu'au XVIIe s. où il s'applique (v. 1650) à une personne qui a perdu sa puissance, d'où auteur tombé « oublié » et femme tombée « dans une situation de misère » (XIXe s.), sortis d'usage ; il s'emploie aussi au propre (1683). ◆  Tombé n. m. (1765) ou pas tombé désigne un pas de danse ; le nom est également un terme de lutte (1905).
■  TOMBÉE n. f., substantivation du féminin (1477), a remplacé tumerie, tumée (1230), dérivé de l'ancien français tumer (voir en début d'article). Le mot est resté rare jusqu'à la fin du XVIIIe s., où apparaît tombée du jour (1782, S. Mercier). Le mot a aussi un emploi technique (XXe s., tombée de tissu).
■  TOMBANT, ANTE adj., tiré du participe présent, s'applique (1556) à ce qui tombe et s'est employé dans la locution adverbiale tombant levant « tant bien que mal (1611) », sortie d'usage au XVIIIe siècle. ◆  L'adjectif se dit aussi de ce qui perd de sa force (1642), d'où le jour tombant (1741) et à la nuit tombante (1778). ◆  Il qualifie plus couramment ce qui va vers le bas, n'étant pas maintenu (1753) ou naturellement (1808, du calice d'une fleur). ◆  Substantivé, le mot est littéraire à propos d'un filet d'eau qui coule (1895, un tombant) ou technique (1925, donner du tombant à une tenture).
RETOMBER v. (1538), d'abord retumber (1510), proprement « tomber une seconde fois, faire une seconde chute », a développé un certain nombre de sens correspondant à ceux de tomber. Retomber dans (1559) signifie « tomber de nouveau dans une situation dangereuse » et aussi « dans le péché » (1541). Retomber (dans un lieu) s'est employé pour « se trouver de nouveau quelque part » (1690).
■  Le verbe a produit un certain nombre de dérivés. ◆  RETOMBÉE n. f., substantivation, d'abord sous la forme retumbée (1518), du participe passé féminin, désigne le mouvement de ce qui retombe et, par métonymie, l'ensemble des choses qui retombent, spécialement les substances radioactives qui retombent après une explosion atomique (v. 1963). D'où le sens figuré, généralement au pluriel, de « conséquences » (v. 1967). ◆  Les autres noms dérivés de retomber sont rares ou techniques. ◆  RETOMBE n. f. (1846) se dit en architecture d'un élément qui retombe. ◆  RETOMBEMENT n. m. (av. 1848) signifie « fait de retomber ». ◆  RETOMBÉ n. m. (1845) est un terme de chorégraphie.
■  RETOMBANT, ANTE, le participe présent, est adjectivé (1847).
❏ voir TOMBOLA.
TOMBOLA n. f. est emprunté (1835) à l'italien tombola, attesté en 1805, au sens de « jeu de loterie ». Ce mot signifiant à l'origine « culbute » est le déverbal de tombolare « faire la culbute », issu du même radical onomatopéique tumb- que le français tomber*. Le mot italien a été introduit en France au début du XIXe s. par les soldats italiens.
❏  Tombola désigne une loterie de société où chaque gagnant reçoit un lot en nature.
TOMBOLO n. m. est un emprunt (1909) à l'italien tombolo « tertre, tumulus », homonyme de tombolo « tambour de dentellière, traversin », issu du croisement du latin tumulus et de tomba (→ tombe), qui avait pris en latin médiéval d'Italie le sens de « terrain surélevé dans une zone de marécages » ; déjà emprunté en géographie par l'anglais (1890), pour dénommer un cordon littoral de galets ou de sable reliant une île au continent.
⇒ encadré : Le tzigane ou tsigane