L + TRAITER v., d'abord traitier (v. 1120), est issu du latin tractare, dérivé de tractum, supin de trahere (→ traire), employé dans la langue poétique au sens de « traîner violemment, mener difficilement » et dans le langage courant au sens de « toucher souvent » d'où « manier, caresser », avec de nombreux sens figurés : « prendre soin de », « s'occuper de », « se comporter avec qqn de telle ou telle manière », « examiner, développer une question, un sujet ».
❏  Dans son premier emploi, traiter équivaut (v. 1196) à « régler (qqch.) en discutant avec qqn » [Cf. ci-dessous 2 traité]. Le verbe prend ensuite le sens de « négocier un accord » (fin XVIe s. ; XIIIe s., en droit), en relation avec traité, en particulier dans le domaine commercial (apr. 1650) qui donne lieu au XVIIIe s. à traiter des nègres (1723), sorti d'usage (→ traite). Cependant, traiter au sens de « faire commerce », en relation avec traite, s'emploie en français d'Afrique avec deux valeurs complémentaires. Comme intransitif, traiter signifie « acheter les récoltes aux cultivateurs en vue de les vendre à l'industrie ou à l'exportation » (traiter avec les planteurs) ; comme transitif « vendre (sa récolte) ». ◆  Employé dans traiter sa vie « se conduire », le verbe a eu le sens de « conduire », propre à l'ancien français. ◆  Dès la fin du XIIe s., il signifie « en user avec qqn de telle ou telle façon » (1172-1174), d'abord en construction indirecte puis en construction directe (v. 1190) ; de là en ancien français traiter qqn pour « blâmer » (v. 1286) et au XVIe s. « montrer de l'amitié à (qqn) » (1559), acceptions opposées qui ont disparu. ◆  Par extension, traiter (qqn, un animal) de, puis en... (1644), signifie « donner un rôle (à celui qui est traité) », d'où ensuite traiter comme dans traiter comme un chien (1718 ; fin XVIe s., traiter comme chien) « maltraiter ». Le sémantisme du « mauvais traitement » a réapparu au XXe s. (se faire traiter). ◆  À partir du XVIIe s. (1660, Pascal), traiter qqn de signifie également « donner un qualificatif à (qqch., qqn) », dans l'usage classique avec un nom qui pouvait être mélioratif, seulement avec un nom péjoratif de nos jours. ◆  Par spécialisation du sens médiéval (ci-dessus), traiter qqn s'emploie pour « recevoir à sa table », comme invité (1538).
Une autre valeur du latin apparaît très tôt, le verbe signifiant « agir sur qqch. » ; il s'emploie d'abord comme transitif indirect (avec de) au sens de « soumettre (qqch.) à l'esprit pour l'étudier » (v. 1165), puis comme transitif direct traiter une question (1203) et beaucoup plus tard pour « être relatif à » en parlant d'un ouvrage, etc. (1656), dans le domaine artistique « mettre en œuvre (de telle ou telle manière) » (1676). ◆  La même idée d'action se retrouve dans le domaine médical avec traiter une maladie (XIIIe s.) puis par extension traiter un malade (1636) [en relation avec un sens de traitement], et enfin dans un emploi technique, en sylviculture (1836). ◆  Une acception ancienne, « manipuler, palper » (1213), encore attestée au XVIIe s., donne lieu à traiter « soumettre (qqch.) à un traitement pour le transformer » (1765) dans plusieurs domaines spécialisés.
■  Traiter, bien implanté dans l'usage, a empêché le type emprunté tracter (en usage du XIVe au XVIe s.) de s'établir aux côtés de tractation*. Voir aussi les schémas.
❏  Le nom dérivé TRAITEMENT n. m. (1255) a d'ailleurs cédé à tractation son premier sens de « négociation, délibération », et à traité le sens métonymique « accord résultant de la négociation ». ◆  Lui-même réalise, dans de nombreux emplois en relation avec ceux du verbe, l'idée de « manière de traiter » dans les relations humaines (1510), à l'époque classique à propos de la manière dont une femme accueille l'amour qu'on lui déclare (1666) et des honneurs dus au rang (av. 1679) ; il reste très courant dans mauvais traitement (1690) qui correspond à maltraiter. ◆  Par métonymie, il a pris le sens de « rémunération (d'un fonctionnaire) » (1533), demeuré courant. ◆  Il s'emploie aussi en médecine (1636), en technique (1765) et, par analogie, à propos des techniques modernes de la documentation (v. 1960, traitement de l'information), d'où TÉLÉTRAITEMENT n. m. (1968) en informatique. ◆  Il se dit aussi pour « étude, analyse d'un sujet » (1538 ; une fois dans un sens voisin au XVe s.).
■  On a recours à traite (de traire*) pour la substantivation d'autres sens de traiter.
Le nom d'agent TRAITEUR n. m. (XIVe s.), antérieurement traicteur « ambassadeur » (1275), est une réfection de traitor « guide » (v. 1170). Il s'est dit aux XVIIe et XVIIIe s. de la personne qui donne à manger pour de l'argent (1628), équivalent du moderne restaurateur, puis, au XIXe s., s'est spécialisé en parlant du tenancier d'un petit restaurant, d'une gargote. ◆  Le sens actuel de « personne préparant des repas, des plats à emporter » remonte au XVIIIe s. (1758) → aussi Trattoria.
■  Le mot s'est aussi employé avec le sens, correspondant à traite, de « négociant en esclaves » (1752).
TRAITANT n. m., du participe présent, désignait sous l'Ancien Régime (1628) un financier, souvent un fermier* général, qui se chargeait du recouvrement des impositions à certaines conditions fixées par un traité. Les traitants avaient une fort mauvaise réputation et on fait l'objet de nombreuses attaques et critiques. ◆  En relation avec le verbe traiter et avec traite, le sens plus général de « commerçant » s'est appliqué à l'époque coloniale, en Afrique, au commerçant qui collectait les récoltes pour le compte des compagnies européennes. Le mot continue à s'employer à propos de celui qui achète des produits agricoles sur place pour une entreprise agroalimentaire ou commerciale d'exportation, comme intermédiaire. ◆  De nos jours, le mot n'est employé que comme adjectif en parlant d'un médecin (médecin traitant) qui suit et traite ses malades (1872) et d'une chose qui traite (à divers sens du mot).
Traiter a donné le composé verbal SOUS-TRAITER v. tr. (1673) qui a d'abord eu le sens de « prendre une sous-ferme d'un fermier général » (Cf. ci-dessus traitant) avant de se fixer dans son sens actuel, en économie (1835).
■  Du participe présent vient SOUS-TRAITANT n. m., d'abord avec le sens de « sous-fermier » (1656) ; il a accompagné l'évolution du verbe (1835), produisant à son tour SOUS-TRAITANCE n. f. (1959).
PRÉTRAITER v. tr. et PRÉTRAITÉ, ÉE adj. s'appliquent à un premier traitement avant préparation définitive, par exemple à propos d'aliments (riz prétraité, 1967), de textiles.
1 TRAITÉ n. m. (1530), d'abord traicté (1370), traitié (v. 1165), est l'adaptation, sous l'influence de traiter*, du latin tractatus, participe passé de tractare (ci-dessus) pris au sens figuré d'« action de traiter un sujet, développement » remplacé par traitement. ◆  Le seul sens vivant du mot est, par métonymie, « discussion, ouvrage traitant un sujet ».
■  L'homonyme 2 TRAITÉ n. m. (v. 1360) est le participe passé substantivé de traiter, d'abord écrit traitiet (1300) et traictié (1332). ◆  Il est employé au sens juridique de « convention de particuliers entre eux ou avec l'Administration », aujourd'hui sorti d'usage, le mot s'étant spécialisé en droit international, valeur apparue au XIVe s. (v. 1360). ◆  D'autres sens, mettant l'accent sur l'idée de « négociation » (1389), de « conjuration » (1477) et de « manière d'agir » (XVe s.), sont sortis d'usage.
TRAITABLE adj. est emprunté (v. 1170, Bloch et Wartburg, puis XIIIe s.) avec francisation d'après traiter*, au latin tractabilis « maniable, malléable », de tractare. Le mot s'est imposé aux dépens de la forme tractable (v. 1460), usuelle au XVIe siècle. ◆  Il qualifie une personne encline à s'accommoder avec d'autres, de caractère facile, aujourd'hui en usage littéraire. Il n'a pas conservé ses autres sens « gracieux de corps » (XVIe s.) et « malléable, ductile (du métal) » (v. 1270), encore vivant au XVIIIe siècle. ◆  Il s'est appliqué à l'époque classique à ce qui plaît, est agréable (v. 1360). ◆  Il ne qualifie plus que rarement (depuis 1559) un sujet qu'on peut développer.
■  L'antonyme préfixé INTRAITABLE adj. est emprunté (1537) au latin intractabilis, de in- et tractabilis, sous l'influence du verbe traiter ; intractable est relevé isolément (XVe s.). ◆  L'adjectif s'applique à une personne d'un commerce difficile, et plus couramment (1674) à qui l'on ne peut faire entendre raison. Il est resté d'usage plus courant que traitable ; comme lui, en revanche, il a perdu les sens de « non maniable (d'une chose) » (av. 1525), « incurable » (1560) et il est rare pour qualifier un sujet qu'on ne peut traiter (1787).
Le préfixé 2 RETRAITER v. tr., réfection (1636) de retraicter (1549), s'est employé à propos d'un sujet à reprendre, d'un texte à réviser ; il s'est spécialisé aujourd'hui (v. 1970) dans le domaine technique, comme son dérivé RETRAITEMENT n. m. (1636) qui a suivi la même évolution (v. 1970, retraitement du combustible nucléaire).
MALTRAITER v. tr. (apr. 1550), d'abord maltraicter (v. 1520), « traiter durement », seulement aujourd'hui à propos d'une personne dont on parle, s'emploie aussi couramment pour « traiter avec violence » (1617). ◆  Il a signifié à l'époque classique « mal nourrir (qqn) » (1636), d'où être maltraité « faire mauvaise chère » (1665), et dans le style précieux « traiter mal (une personne amoureuse) » (1665).
■  MALTRAITANCE n. f. (1987) s'applique aux mauvais traitements infligés à des enfants. On parle aussi de parents maltraitants, bien que l'adj. MALTRAITANT, ANTE demeure exceptionnel.
⇒ tableau : traiter : traire, trait, traité
L TRAÎTRE, TRAÎTRESSE adj. et n. est la francisation, d'abord au cas régime tradetur (v. 980), devenu par évolution phonétique traïtur (1080), puis au cas sujet traïtre [traitre] (1080, encore au XVIe s.), du latin traditor, proprement « celui qui transmet, enseigne », spécialement « celui qui trahit », mot dérivé du supin (traditum) de tradere (→ trahir). Le cas sujet l'a emporté sur le cas régime (du latin traditorem) parce que le mot était plus fréquemment employé comme appellatif, et donc au cas sujet.
❏  Le mot désigne une personne qui trahit, qualifie ce qui marque la traîtrise (XIIe s.) ou une personne capable de trahir (v. 1360). La graphie traître est attestée au XVIe s. (1530) ; le féminin apparaît à la fin du XIIe s. (v. 1175). Par affaiblissement de sens, traître et traîtresse ont pris dans l'usage classique le sens de « personne infidèle en amour » (1652, Corneille) et se sont appliqués à toute personne à qui on en veut, comme terme d'injure (1642). Alors que ces emplois sont aujourd'hui littéraires ou plaisants, l'adjectif a pris dès le XVIe s. des valeurs dérivées, appliqué à ce qui prend à l'improviste, en parlant de l'amour (v. 1550), emploi classique, avec une valeur générale aujourd'hui (1665), puis qualifiant ce qui est capable de nuire sans qu'on s'y attende (1552). Le mot entre dans l'expression usuelle en traître « par trahison » (1636, Corneille) et « insidieusement » (1701, de l'amour), ainsi que dans la locution familière ne pas dire un traître mot (1798) qui se comprend mieux sous son ancienne variante ne dire pas le traître mot (celui qui trahit). ◆  Au sens fort, le mot a vieilli, sauf dans des emplois stylistiques et par allusion au théâtre, par exemple dans traître de mélodrame (1847).
❏  Par l'intermédiaire d'un ancien adjectif TRAÎTREUX, EUSE (XIIIe s.), encore employé plaisamment, traître a donné l'adverbe TRAÎTREUSEMENT (v. 1280) qui a remplacé traîtrement adv. tiré directement de traître, en usage du XIIe (v. 1180) au XVIIe s. (Malherbe). En dépit de la condamnation de Vaugelas, traîtreusement est resté vivant, mais littéraire ou plaisant.
■  TRAÎTRISE n. f., relativement moderne (1810), a comblé le manque laissé par l'ancien français traitraille n. f. (1225), et a pris place à côté de trahison (de trahir).
TRAJECTOIRE n. f. est, avec son sens actuel, dérivé savamment avec le suffixe -oire (1727) du latin trajectus (→ trajet). L'ancien mot trajectoire, relevé en 1611 avec le sens de « queue d'entonnoir », était directement repris au bas latin trajectorium n. m., dérivé de trajectus.
❏  Trajectoire a été créé en géométrie avec le sens de « courbe coupant sous un angle donné toutes les courbes données par une même équation », puis (1746) se dit de « la ligne décrite par le centre de gravité d'un corps en mouvement », en mécanique, géométrie, physique, et, en balistique (1870), de la ligne décrite par un projectile. ◆  Le sens métaphorique courant de « chemin parcouru » (abstraitement), par exemple « carrière sociale », est attesté au XIXe s. (1862, Hugo).
❏  L'élément formant TRAJECTO-, du latin trajectus, a servi à former TRAJECTOGRAPHIE n. f. (1963) et de là TRAJECTOGRAPHIQUE adj. (apr. 1963), termes d'astronautique relatifs à l'étude des trajectoires des fusées et engins spatiaux.
TRAJET n. m. (1580), d'abord traject (1553) d'après le latin, est emprunté à l'italien tragetto, tragitto « traversée » (XIIIe s.), également « sentier », sens attesté du XIVe au XVIIe siècle. Ce nom est dérivé de tragettare, « jeter, faire traverser » d'où « traverser », qui représente le bas latin trajectare « traverser » et « transpercer », auquel remonte aussi l'ancien français tregeter. Trajectare est le fréquentatif de trajicere « lancer au-delà », de trans (→ trans-) et jacere « jeter » (→ jeter).
❏  Le mot a été emprunté pour « espace à parcourir d'un point à un autre », toujours usuel, et activement, « action de traverser l'espace qui sépare deux lieux » (1580, Montaigne). ◆  La langue classique l'a aussi employé aux sens de « passage d'une rivière, d'un bras de mer » (1611) et « espace séparant les deux bords d'une rivière » (1636), sortis d'usage. ◆  Depuis le XIXe s. trajet est employé en médecine avec une valeur spéciale « parcours d'une production normale ou pathologique » (1826, trajet fistuleux) et en anatomie pour « espace linéaire qu'occupe un nerf, un organe » (1805).
❏  Aucun de ses dérivés ne s'est maintenu et on n'emploie plus TRAJETER v. tr. (1627), antérieurement écrit trajecter (1558, intr.), d'abord « passer d'un bord à l'autre d'une rivière » et « faire traverser un fleuve à qqn, transporter » (1611).
TRALALA n. m. est tiré d'une onomatopée servant de refrain (1710, tera tera la la ta tou), comme tra dé ri dé ra, et employée comme interjection pour exprimer l'incrédulité, l'indifférence puis comme mot qui, servant de refrain, remplace les paroles d'une chanson (1790).
❏  Tralala est substantivé pour désigner familièrement (1860) des apprêts trop compliqués dans le vêtement ou (1869) un cérémonial trop affecté, souvent qualifié par grand. ◆  L'interjection exprime l'incrédulité, l'ironie, etc. (1884, Maupassant).
L TRÂLÉE n. f. représente le participe passé substantivé au féminin (1743) du verbe traler (ou trâler), issu du latin populaire tragulare, de trahere « tirer » (→ traire). ◆  Traler et trâlée sont des mots régionaux de l'ouest de la France, passés en français des Antilles et de Nouvelle-France au XVIIIe s., pour « grande file, grande série (d'objets, de personnes) », et par extension « grande quantité ». ◆  Trâlée s'emploie aussi en Suisse, où il est attesté en 1827, ce qui suppose une présence dialectale en zone francoprovençale, et probablement un usage assez bien répandu dans le français d'Europe. Le contexte le plus courant est une trâlée d'enfants.
TRALUIRE v. intr., attesté au participe présent en 1761, en Suisse, est une variante francoprovençale du moyen français tresluire (→ luire), de trans- et lucere. En français de Suisse, ce verbe s'emploie à propos du raisin blanc qui devient translucide, et par analogie, du raisin noir qui se colore, c'est-à-dire qui commence à mûrir (s'applique aussi aux grappes, à la vigne...).
TRAM → TRAMWAY
L TRAMAIL ou TRÉMAIL n. m., formes attestées respectivement au XIIe s. (1197) et au XVe s., sont issues du bas latin tremaculum (Loi salique), formé de tri- « trois » (→ tri-), et de macula (→ maille). C'est un mot propre au français, qui a été emprunté par les langues voisines (italien tramaglio, espagnol trasmallo, etc.).
❏  Le mot désigne un filet de pêche à trois rets (celui du milieu étant plus étroit que les autres) et se dit par extension d'un filet d'oiseleur à trois rangs de mailles (1663). ◆  Il a eu le sens général de « piège » aux XVIIe et XVIIIe siècles.
L TRAME n. f. est la réfection (1549) d'après tramer* de traime (XIIe s.) et treme (v. 1150), employé jusqu'au XVIIIe s. par les tisserands, issus du latin trama. Celui-ci est un mot technique attesté depuis Varron qui désigne les fils de la chaîne quand, séparés par les lices, ils livrent passage à la navette puis, par extension, la chaîne d'un tissu ou la trame. Il est issu de trans « à travers » (→ trans-).
❏  Le mot est passé en français pour désigner l'ensemble des fils passés entre les fils de la chaîne pour faire un tissu. De là, il a développé des sens figurés comme « vie » (1636 ; 1552, trame de la vie) à l'époque classique ou « intrigue élaborée pour nuire » (déb. XVIIe s.), très littéraire ; mais il désigne toujours (1821) ce qui constitue la structure régulière d'une chose organisée, selon la même métaphore que canevas. ◆  Il a pris par analogie des sens techniques : « structure (d'un réseau) » (1764) en anatomie, en géologie, et « fin quadrillage sur verre interposé entre l'original et la couche sensible », en photogravure (1904).
❏  Avec son sens premier, il a produit les noms techniques concrets PASSE-TRAME n. m. et CASSE-TRAME n. m. (1890), ce dernier pour un dispositif inventé en 1844 qui permet d'arrêter automatiquement le métier à tisser, lorsque le fil de trame fait défaut ou se rompt accidentellement.
❏ voir TRAMER.
L TRAMER v. tr. est issu (XIIIe s.) d'un latin populaire °tramare, dérivé de trama (→ trame). La forme première s'est imposée, entraînant la réfection de traime, treme en trame*, tandis que les formes notées au XVIIe s., traimer (1611) comme tremer (1680), sont sorties d'usage.
❏  Le verbe signifie « former un tissu en croisant les fils de trame et les fils de chaîne », mais cette valeur technique est à peu près sortie de l'usage courant, séparant le verbe du nom. ◆  Tramer a développé un sens figuré, « former une intrigue secrète, élaborer par des manœuvres secrètes », probablement antérieur à l'attestation qu'on en a (1596). Cette idée est également réalisée à la forme pronominale se tramer (1792). ◆  Une nouvelle valeur technique est apparue en photogravure, d'après l'emploi de trame ; elle est surtout vivante dans TRAMÉ, ÉE adj., qui s'emploie dans les autres sens du verbe (1306, en tissage), mais s'est spécialisé dans cette technique (1898), d'où le tramé, n. m.
❏  Tramer a produit deux noms.
■  TRAMEUR, EUSE n. a remplacé (1313) tremeur « tisserand », devenu un terme de tissage (spécialisé au XVIIIe s.) et de photogravure, le féminin TRAMEUSE n. f. désignant spécialement une machine de filature (1836) ; il se disait autrefois de celui qui ourdit un complot (1588).
■  TRAMAGE n. m. (1876, en tissage) est aussi d'usage technique, aujourd'hui aussi en photogravure.
TRAMONTANE n. f., attesté sous sa forme actuelle depuis la fin du XIIIe s. (1298, Livre de Marco Polo), est emprunté à l'italien transmontana (sous-entendu stella) « étoile polaire » (étoile au-delà des monts), d'où « nord » puis « vent du nord », du latin de même sens transmontanus, de trans- (→ trans-), et montanus, de mons (→ mont). Les Alpes marquent le Nord pour les Latins. Tresmontaine (v. 1209), encore au XVe s., était directement emprunté au latin.
❏  Le mot a été emprunté avec le sens d'« étoile polaire » sorti d'usage, d'où proviennent à l'époque classique le sens de « guide » (1557) et la locution figurée perdre la tramontane « être désorienté » (1636).
■  Il désigne aujourd'hui un vent du nord (sur la côte méditerranéenne) ou du nord-ouest (en bas Languedoc) [1556], par ellipse de vent de la transmontane (de l'étoile polaire) (av. 1350).
TRAMP n. m. a fait l'objet d'un premier emprunt (1861) à l'anglais tramp « vagabond », dans ce sens. Cet emploi a eu peu de succès. Le mot anglais vient au XVIIe s. du verbe to tramp « marcher péniblement » et « voyager » (1388). Le sens maritime, en anglais, apparaît en 1887, avec l'expression tramp steamer, d'où un tramp en français (1903).
❏  Le mot désigne, dans le commerce maritime, un cargo qui n'est pas affecté à une ligne régulière et qui touche les ports où il peut trouver du fret.
❏  TRAMPING n. m. (1930) désigne par anglicisme ce transport maritime à la demande.
TRAMPOLINE n. m. est un emprunt (1961, Encyclopédie des Sports) à l'italien trampolino (1843), qui lui-même a sans doute été repris du français tremplin* (lui-même emprunté à un mot italien). Trampoline a peut-être été introduit par l'intermédiaire de l'anglo-américain, ce dispositif ayant eu un grand succès aux États-Unis, notamment en Californie.
❏  Trampoline désigne un dispositif élastique sur lequel on peut faire des rebonds.
TRAMWAY n. m. est emprunté (1818) à l'anglais tramway, variante de tramroad, d'abord appliqué à une voie ferrée à rails plats dans les mines, puis par métonymie (1825) à une voiture sur rails et employé à propos d'un chemin de fer urbain pour les transports en commun (1860). Le mot anglais est composé de tram « brancard » (1500), puis « chariot à charbon dans une mine » (1516), ensuite « rail plat » (1826), du moyen bas allemand et moyen néerlandais trame « bille de bois ». Way signifie « voie, chemin » et se rattache à la même racine indoeuropéenne que le français voie*.
❏  Le mot est d'abord passé en français avec le sens technique de « voie ferrée dans une mine », sorti d'usage. ◆  Le sens moderne, attesté dès 1860, ne s'est répandu qu'après 1873, date de l'installation des premières lignes de tramways à Paris et à Lille. Le mot, en français, ne désigne guère la voie, mais la voiture qui circule sur ce type de rails : l'anglais emploie dans ce sens tramcar (1873), tram (1879), tramway car (1862) alors que l'anglo-américain dit streetcar n. (1862) (de street « rue ») ou bien a des noms spécifiques (cable car à San Francisco par exemple). Tramway semble avoir reculé à partir du début du XXe s., sous la concurrence de train. Devenu un mot historique, marquant une époque des transports urbains en France, ou une référence à d'autres systèmes de transport, le tramway étant utilisé dans de grandes villes (en Europe, notamment), le mot commence à être réemployé (v. 1985-1990) avec de nouveaux systèmes de transports urbains qui remettent en honneur le rail ; Cf. aussi trolleybus.
❏  L'abréviation TRAM n. m. (1877) est empruntée à l'abréviation anglaise tram (1850), d'usage britannique. Le mot était plus fréquent que tramway mais, la chose étant en voie de disparition en France, il n'avait plus une grande fréquence.
■  Il a produit TRAMINOT n. m. (1930), mot-valise fait sur le modèle de cheminot* pour « employé d'une entreprise de transports urbains par tramways », nom parfois conservé (par ex. à Marseille) quand le matériel a été remplacé (trolleybus, autobus, métro).
L TRANCHER v. tr. et intr., réfection (v. 1380) de tranchier (v. 1175), trencher (1080), est probablement issu d'un latin populaire °trinicare (peut-être par un intermédiaire °ternicare, selon P. Guiraud), proprement « couper en trois », dérivé de trini « au nombre de trois » (→ trinité). Le passage de trin- à tren- puis tran- s'explique par l'influence de tres (→ trois).
❏  Le verbe est introduit avec le sens resté courant de « couper en deux (qqch.) en séparant », d'où trancher la tête (déb. XIIe s.), et l'emploi figuré trancher la vie, etc. (v. 1170), aujourd'hui littéraire. Concrètement, le verbe correspond aussi (1373) à « découper en tranches ». ◆  En ancien et moyen français, trancher, qui était d'un usage plus général, a des valeurs extensives et figurées. Il a signifié « découper la viande » à la table du roi, d'un prince, etc. (v. 1170 ; Cf. tranchant, ci-dessous). Ce sens, appuyé sur tranche, s'est maintenu alors que d'autres ont disparu, comme « confectionner (une robe) en taillant une étoffe » (v. 1270), plus tard remplacé par couper, tailler et, encore au XVIIe s., en termes militaires, « faire une entaille dans un mur » pour le miner (XIIIe s.). Dans le même contexte, il s'est dit pour « ouvrir des tranchées » (1559). ◆  L'époque classique l'employait encore par figure au sens de « franchir (une montagne, etc.) » [v. 1310], d'où le composé tranche-montagne, ci-dessous. Par une autre métaphore, trancher a signifié « empêcher l'accès (d'un chemin) » (v. 1460). ◆  Par ailleurs l'idée de séparation a abouti à un emploi figuré vivant à l'époque classique, trancher de « se donner des airs de » (1440-1475). Il tranche de tout. ◆  L'idée d'interruption donne lieu aux sens figurés modernes ; le verbe signifie « résoudre en terminant (une question, une affaire) » (1565, intr.), ensuite en emploi transitif (1680), d'où à l'époque classique trancher court (un discours) « le terminer en peu de mots » (1576) puis trancher un discours et trancher le mot « dire nettement » (1567), archaïque et littéraire aujourd'hui. On emploie encore trancher net (1640), trancher sur (de) qqch. (1701), littéraires, alors que trancher « rompre un entretien » (1662) est sorti d'usage. Cet emploi a produit tranchons là ! (1872), littéraire aujourd'hui (Cf. brisons là !). ◆  Trancher dans le vif n'apparaît qu'au XIXe s., d'abord au figuré (1835), ensuite avec une valeur concrète en chirurgie (1872). ◆  L'idée de la coupure, de la différence entraîne l'emploi pour « former un vif contraste », en parlant de couleurs (1690), valeur appliquée ensuite aux idées, aux sentiments, etc. (1723).
■  Enfin, sous l'influence de son dérivé tranchée, le verbe a pris le sens d'« avoir des coliques » (1690), emploi sorti d'usage. ◆  L'emploi argotique pour « pénétrer, posséder sexuellement » (1893) a rapidement disparu, remplacé par la variante troncher*.
❏  TRANCHANT, ANTE adj. et n. m. qualifie (1080) un objet dur et effilé ; il est substantivé pour « instrument tranchant » (v. 1130), resté dans le vocabulaire technique et y désignant un outil d'apiculteur (1872) et de tanneur (1907). ◆  Par métonymie le nom se dit (v. 1112) du côté destiné à couper d'un instrument, d'où plus tard à deux tranchants, au propre (1672) et au figuré (1756), puis à double tranchant, et l'emploi analogique dans le tranchant de la main (1789). ◆  L'adjectif s'est employé par figure au sens de « poignant » (v. 1180), valeur disparue. En revanche, un autre emploi figuré de l'ancien français s'est maintenu pour qualifier un ton abrupt (déb. XIIIe s., ton trencant). De là le tranchant n. m. (1538) et son application à une personne (1768). Mais l'emploi de tranchant pour « arrogant » (v. 1220) est sorti d'usage. Il a qualifié une personne chargée de couper les viandes (1530), notamment dans écuyer tranchant, et a eu le sens de « qui tranche avec netteté sur » (1667), passé à TRANCHÉ, ÉE adj. (1765 ; v. 1175, trenchié avec le sens concret ancien de « en pente »).
Le féminin du participe passé TRANCHÉE n. f. a été substantivé dès le XIIe s. (v. 1130, tranchiee) pour désigner une excavation dans le sol, sens qui s'est maintenu à la différence du sens figuré ancien de « décision ». Par extension, le mot a pris le sens de « fossé allongé, creusé en temps de guerre » (1530), mode de fortifications devenu très courant avec la guerre de 1914-1918, au sens de « dispositif allongé creusé près des lignes ennemies » (1915) avec des expressions comme guerre de tranchées ; les tranchées symbolisaient la guerre, le front. Le composé TRANCHÉE-ABRI n. f. (1897) « tranchée couverte pour servir d'abri » est moins courant au XXe s., de nombreuses tranchées ayant cette fonction.
■  Le sens de « colique aiguë » est réalisé uniquement au pluriel (1538).
■  D'autres valeurs ont disparu hors de l'usage technique, comme « entaille dans un mur » (1699) et « chemin dans une forêt » (1872).
Le déverbal 1 TRANCHE n. f. (1213), réfection de trenche (v. 1175), a désigné en ancien français l'action de décider. Il s'employait concrètement au sens de « partie d'un tout » (1213), d'où le sens demeuré courant « partie coupée (d'une chose comestible) » (1288) : couper de la charcuterie en tranches fines.
■  D'autres acceptions ont suivi : « partie d'un livre où le papier a été coupé » (1455), « tour (d'une pièce de monnaie) » (1690), d'où au figuré doré sur tranche « très riche » (1809). Le mot désigne en boucherie une partie de la viande du bœuf (1680). Une spécialisation très différente concerne la partie de la terre soulevée par la charrue (1845). ◆  Parallèlement, conservant l'idée d'instrument coupant (Cf. ci-dessus tranchant), tranche a désigné une sorte de couteau (1364), aujourd'hui une houe (XVe s.), un outil pour couper une barre métallique (1676), etc. ◆  Les emplois abstraits anciens, comme a trenche « en ligne, en file » (XIIIe s.) ont disparu, mais à partir du XVIIIe s., tranche est employé pour désigner une série de chiffres consécutifs (1771), la partie séparée (dans le temps) d'une opération de longue haleine (1871) d'où tranche horaire et, au figuré, une tranche de « une quantité de » (apr. 1850, une tranche de vie).
■  Tranche a aussi produit un diminutif TRANCHETTE n. f., attesté au XXe siècle.
D'autres dérivés de trancher sont moins courants.
■  Le nom d'action TRANCHEMENT n. m. (XIIIe s.) est sorti d'usage.
■  Le verbe a produit des noms concrets d'outils servant à trancher, comme TRANCHOIR n. m. « instrument tranchant » (déb. XIIIe s.), mais aussi « support sur lequel on tranche » (1206), TRANCHET n. m. (1288), instrument servant dans plusieurs métiers, TRANCHEUR n. m. (v. 1207, trancheor, « sapeur ») et son féminin TRANCHEUSE n. f., nom de machine à trancher le bois (1933).
■  Le nom d'action TRANCHAGE n. m. (1863), « action de trancher », est surtout employé techniquement à propos du débitage du bois et du découpage des métaux.
Trancher, sous la forme de l'élément verbal tranche-, entre dans quelques composés techniques (tranchefil, tranchefile, tranche-gazon, tranche-lard).
■  Seul TRANCHE-MONTAGNE n. m. (1389, nom propre ; av. 1573, comme nom commun), dénomination imagée et littéraire d'un fanfaron, aujourd'hui archaïque, appartient à un autre registre. Trancher une montagne s'employait en moyen français pour « la franchir », mais le mot est ici métaphorique et évoque le coup d'épée démesuré.
PRÉTRANCHER v. tr., surtout au participe passé adjectif, s'emploie (depuis les années 1960) comme prédécoupé (→ coup), pour ce qui a été tranché avant commercialisation.
❏ voir RETRANCHER, TRENCH-COAT.
2 TRANCHE n. f. est l'altération de tronche (→ tronc), par l'argot du XIXe s. (1878, Rigaud), pour « figure, tête », parfois influencé par 1 tranche. Au figuré, le mot est souvent péjoratif : en avoir une tranche (1883) « être idiot », supposant une métaphore comparable à (en avoir) une couche. La remotivation sur 1 tranche suscite des expressions comme tranche de cake (1975 chez R. Beauvais), tranche de melon « pauvre type ». En tranche (1924) signifiait « en tête ».
TRANQUILLE adj. est un emprunt (v. 1460) au latin classique tranquillus « calme, paisible », surtout employé en parlant de la mer et, par extension, de l'état d'âme d'une personne. La valeur initiale de l'adjectif a peut-être été celle de transparence, conduisant à l'idée de sérénité. D'origine obscure, tranquillus a été rapproché de quies « repos, calme », dont le dérivé quietus a été lui-même emprunté en français (→ quiet).
❏  L'adjectif signifie d'abord « où se manifestent un équilibre et un ordre que rien ne vient perturber », s'appliquant aussi à ce qu'aucun mouvement de révolte, aucune menace ne trouble. Dans ses emplois extensifs, apparus à partir du XVIIe s., il qualifie un être vivant qui n'éprouve pas le besoin d'être agité d'un mouvement et ne gêne pas la quiétude d'autrui (1667), ainsi qu'une personne qui éprouve un sentiment de sécurité (1669), d'où des locutions comme laisser (qqn) tranquille (v. 1770), tranquille comme Baptiste (1808) par allusion à un type comique de niais très calme, et l'emploi pour ce qui témoigne d'un état paisible (1808, un air tranquille). ◆  L'adjectif se dit également de ce qui se passe sans heurt (1580, une vie tranquille) et en parlant de mouvements (1671, un pas tranquille). ◆  Par métonymie, baume tranquille (1684) s'applique à une décoction qu'on utilisait pour apaiser des douleurs ; l'adjectif y a la valeur active de « qui rend tranquille ». ◆  Tranquille qualifie (1872) une personne qui est sûre de ce qu'elle avance ; enfin, familièrement, il s'emploie comme adverbe (aussi tranquille pépère) ainsi que sa variante tranquillos (XXe s.).
❏  TRANQUILLISER v. tr. « calmer (qqn) » est attesté (1420) avant l'adjectif ; il en dérive ou est formé directement sur le latin. On a dit aussi tranquiller (1420) jusqu'au milieu du XVIIe siècle. ◆  Le verbe semble peu utilisé jusqu'à la seconde moitié du XVIIe s. où on le donne comme néologisme. Le pronominal se tranquilliser s'est employé en parlant du sang (1677), puis avec une valeur physique (1718, Académie) et signifie aujourd'hui « cesser d'être inquiet » (1798, Académie).
■  Le dérivé TRANQUILLISANT, ANTE adj. (1788) et n. m. (XXe s.) s'est spécialisé, comme calmant, dans le domaine médical.
■  TRANQUILLISATION n. f. (v. 1950), « fait de tranquilliser », est rare.
■  Un autre dérivé de tranquille, TRANQUILLEMENT adv. (1541), est en revanche très courant pour « d'une manière calme », en particulier (XVIIe s.) « sans émotion » et aussi « sans se déconcerter, sans trop de difficultés ». ◆  Le dérivé argotique TRANQUILLOS adj. inv. apparaît dans les années 1970.
TRANQUILLITÉ n. f. est emprunté (v. 1190) au dérivé latin classique tranquillitas « calme (de la mer) », employé aussi au figuré. ◆  Il est introduit avec une valeur politique, à propos de la paix dans une société, dans les rapports humains. Il désigne ensuite l'état de ce qui est sans mouvement gênant (1440-1475) et s'emploie par figure dans le domaine des sentiments (av. 1564).
TRANS-, préfixe, est emprunté au latin trans, préverbe et préposition signifiant « au-delà, par-delà de ». En composition, à côté du sens de « au-delà », il a aussi la valeur de « de part en part » et marque le changement total dans transformare (→ transformer, et aussi transfigurer). Il se prononçait tras, dont le -s- s'amuissait devant une sonore (→ traduire) ; mais à côté de ces graphies phonétiques, on trouve aussi les graphies étymologiques, qui ont été rétablies d'après les formes où le -s- non sonorisé s'était maintenu (ainsi tra(n)sportare, → transporter). Le latin trans-, passé dans les langues romanes (→ très), a un correspondant ombrien traf, tra. La plupart des langues indoeuropéennes n'ont pas de formes verbales appartenant à ce groupe, parce que c'est la racine de terere, différente par le sens (« user en frottant »), qui a fourni des formes verbales. Cependant, il pourrait s'agir de la même racine dont le sens se serait différencié, ainsi terebra (→ térébrant) a un sens proche de trans.
❏  Trans- a en français les sens « au-delà de », « à travers » et marque le passage, le changement. En dehors des nombreux composés (voir à l'ordre alphabétique et aussi aux radicaux, bord pour transborder, etc.), il a donné naissance à des adjectifs faits sur des dérivés de noms géographiques, tels transdanubien (1775), transjuran (1752), transafricain, aine (1892), transasiatique (1901), transcanadien, ienne (1930), transandin, transcaspien, transcaucasien, transpyrénéen, transsaharien, transsibérien, s'adjoignant dans certains cas un nom géographique sans suffixe adjectival (transméditerranée, → transatlantique).
⇒ encadré : Le tzigane ou tsigane