TRIENNAL, ALE, AUX adj. est emprunté (1352) au bas latin triennalis « de trois ans, qui dure trois ans », formé du classique tri- « trois » en composition (→ tri-), et annus (→ an).
❏  Le mot qualifie ce qui a lieu tous les trois ans, d'où des emplois spécialisés comme assolement triennal (1872). ◆  Depuis le XVIe s., il s'applique aussi (1549) à ce qui dure trois ans, en parlant d'une charge, d'un plan, etc., et spécialement à une personne élue pour trois ans (1594).
❏  TRIENNAT n. m., « période de trois ans » (1752) et « exercice d'une charge triennale » (1767), est formé sur le modèle d'autres noms didactiques en -at (épiscopat) et a remplacé triennal n. m. (1671).
L TRIER v. tr. représente probablement (v. 1160) l'aboutissement du bas latin tritare « broyer » (VIe s.), dérivé du supin (tritum) du latin classique terere « frotter », au figuré « user », qui se rattache à une racine indoeuropéenne °ter- « user en frottant », bien représentée en grec (→ 2 tour, traumatisme, tréma, trépan, tribade). Toutefois, P. Guiraud récuse cette étymologie et voit dans trier le représentant de tricari « chercher noise » (→ tricher) par le sens figuré « écarter, refuser ».
❏  Dans ses premiers emplois, trier signifie « disperser », sens sorti d'usage, et « séparer un ensemble (selon un critère) », acceptions qui se comprendraient à partir de « broyer », parce que l'on broie le grain pour en séparer les parties inutilisables, d'où la locution figurée trier sur le volet (1580). Par extension, le verbe exprime le fait de séparer à l'intérieur d'un ensemble hétérogène des choses de même nature (1256) avec l'idée de séparer le bon du mauvais, réalisée aussi par tri (ci-dessous). Ce sémantisme s'est perpétué et spécialisé dans plusieurs usages régionaux : dans le sud de la France (1756 en Languedoc) trier des légumes, des pois : éplucher, écosser ; trier des pommes de terre, les peler ; trier la salade, éliminer les parties dures (aussi en Vendée, dans le Rhône). Trier le poisson : le nettoyer, se dit notamment à Sète. ◆  C'est seulement au XIXe s. (1816) qu'il se dit de manière neutre pour « répartir (des choses) en plusieurs groupes sans rien éliminer ». ◆  Le verbe a eu jusqu'au XIVe s. les sens figurés de « tirer comme conclusion », « juger » (trier le droit, une cause, v. 1260) et trier une résolution est encore employé par d'Aubigné (fin XVIe s.) au sens de « se décider pour ». Il a eu également le sens particulier de « sevrer un enfant (en le séparant de sa mère) » (av. 1614). Toutes ces acceptions ont disparu.
❏  Il a produit ses dérivés en moyen français.
■  Le plus ancien est le déverbal TRI n. m., d'abord attesté (1344) pour « élite », « sélection, supériorité », sens sorti d'usage. Le mot semble avoir été reformé au XVIIIe s. pour désigner l'action de trier (1764) et s'emploie également (1895, le tri du courrier) pour « répartition », d'où centre de tri et l'usage du mot en informatique (d'abord en mécanographie).
■  Le féminin de tri, TRIE n. f. (XVe s.), a eu aussi le sens d'« élite », et l'a perdu comme celui de « choix » (av. 1589). ◆  Il désigne l'action de trier des poissons destinés à la vente (1776), emploi distinct de l'usage régional de trier (ci-dessus). Le mot est rare en emploi général « action de trier » (1887).
■  TRIAGE n. m. a d'abord été le nom (1343) de la partie d'une forêt communale attribuée au seigneur. ◆  Le mot subsiste comme terme technique pour désigner la subdivision d'une forêt (1583) et l'on emploie aussi en ce sens la variante dialectale TRIÈGE n. m. (1875). ◆  À côté de cette valeur spécialisée, triage désigne le fait de trier et son résultat (1370), notamment dans divers domaines techniques, de la fabrication du papier (1763) aux chemins de fer (1894, gare de triage). ◆  Il s'est dit par métonymie (1693) d'un groupe de personnes choisies pour leur appartenance à la bonne société.
■  TRIABLE adj., attesté isolément (XIVe s.) au sens de « qui mérite d'être choisi », s'applique à ce qui peut être trié (déb. XVIIe s.).
■  TRIEUR, EUSE n., « personne qui trie » (v. 1550, des fruits), désigne spécialement un ouvrier chargé d'un tri (1762). ◆  TRIEUR n. m. se dit en particulier (1857) d'un appareil, précédé par l'emploi adjectif (1616, van trieur) et TRIEUSE n. f. est le nom de diverses machines servant à trier (1845, pour la laine).
TRIÈRE n. f., après l'ancienne forme trierie (1370), est un emprunt tardif (attesté en 1872) au latin trieris, lui-même pris au grec triêrês, « à trois rangs, à trois étages », formé de treis « trois » (→ tri-) et de arein, infinitif futur de airein « lever ». Le mot désigne un navire à trois rangs de rames, dans l'Antiquité grecque.
TRIÉRARQUE n. m., écrit trierarche en 1370, est pris au composé grec trierarkhos, de arkhos « chef », et TRIÉRARCHIE n. f. (1721) au dérivé grec trierarkhia, pour le commandant et le commandement d'une trière, et aussi pour celui qui, à Athènes, devait entretenir une trière à ses frais (sens attesté en français en 1738).
TRIFORIUM n. m. est emprunté (1831) à l'anglais triforium, terme d'architecture (1703), lui-même pris au latin médiéval triforium. Ce mot est une latinisation de l'ancien français trifoire « ciselure, ouvrage ciselé » (v. 1150), dérivé de tresforer « transpercer » ; le verbe représente le latin classique transforare, formé de trans- (→ trans-) et de forare (→ forer).
❏  Triforium désigne dans une église l'ensemble des ouvertures par lesquelles la galerie ménagée au-dessus des bas-côtés s'ouvre sur l'intérieur, et la galerie elle-même (début XXe s.).
TRIFOUILLER → FOUILLER
TRIFLUVIEN, IENNE adj. est le dérivé didactique du latin fluvius, employé à propos de la ville québécoise de Trois-Rivières (entre Montréal et Québec).
TRIGLE n. m. est la francisation (1791) du latin zoologique trigla (1758), pris au grec trigla, nom du rouget, qui avait été adapté en trillie à la Renaissance (1505). Le mot désigne un poisson à grosse tête porteuse de plaques osseuses, au corps couvert de fines écailles. C'est le type de la famille des Triglidés, qui comprend le grondin, le rouget.
TRIGONE n. m. est emprunté (1377) au grec trigônos « qui a trois angles », de tri- (→ tri-), et gônia « angle » (→ -gone), substantivé surtout au neutre trigônon pour désigner une figure géométrique et tout objet en forme de triangle. Le latin trigonus adj., trigonum n., repris au grec, a pu servir d'intermédiaire. On relève à la fin du XIIe s. un premier emprunt, trigon n. m. « drapeau en forme de triangle » (v. 1180).
❏  Trigone apparaît comme terme de géométrie. Supplanté par triangle, il est employé en astronomie et en astrologie à propos de l'aspect de deux planètes séparées par un angle de 120° (1690). Il est repris au XIXe s. en anatomie en parlant d'espaces triangulaires (1814). ◆  Il a par ailleurs désigné (1765) en archéologie une sorte de harpe triangulaire employée dans l'Antiquité ; on disait aussi trigonon (1765). ◆  Son emploi comme adjectif (1534), concurrencé par triangulaire, est rare.
❏  TRIGONAL, ALE, AUX adj. (1549), « relatif au trigone », ne s'emploie qu'en géométrie ; il est rare.
TRIGONOMÉTRIE n. f. est emprunté en mathématiques (1613) au latin scientifique trigonometria, mot créé en 1595 par le mathématicien allemand Bartholomaeus Pitiscus. Le mot est formé du grec trigônon (ci-dessus), et de l'élément -metria « mesure » (→ -métrie). La terminologie mathématique des autres langues européennes a adopté ce terme.
■  Il désigne proprement la méthode de calcul relative aux éléments des triangles au moyen des fonctions circulaires et plus couramment, par extension, l'étude des fonctions circulaires et de leurs propriétés. Dans l'enseignement, il est abrégé familièrement en TRIGO n. f. Par extension, trigonométrie hyperbolique, concernant les angles dont la valeur correspond à un nombre complexe, et qui fait appel aux fonctions hyperboliques.
■  Trigonométrie a produit TRIGONOMÉTRIQUE adj. (1718), qui a lui-même donné TRIGONOMÉTRIQUEMENT adv. (1762).
❏ voir TRIGONELLE, TRIGONOCÉPHALE.
TRIGONELLE n. f. est l'adaptation (1808) de trigonella (1765 dans l'Encyclopédie), du latin zoologique trigonella (1744), dérivé moderne du latin classique trigona (→ trigone). C'est le nom botanique d'une plante herbacée, annuelle ou vivace, une papilionacée dont des variétés sont appelées couramment fenugrec et mélilot (bleu).
TRIGONOCÉPHALE n. m. est la francisation (1817) du latin scientifique trigonocephalus (1811), composé du grec trigonos (→ trigone) et kephalê (→ -céphale), pour nommer un serpent venimeux à tête triangulaire, voisin du crotale.
TRILLE n. m. est emprunté (1753, Rousseau) à l'italien trillo (XVe s.) qui désigne les vibrations d'un corps sonore et, par spécialisation, un battement rapide sur deux notes contiguës en musique (1618). Le mot italien est probablement d'origine onomatopéique ; Battisti et Alessio rappellent l'existence en latin de tritillare, chez Varron, au sens de « babiller ». Les dialectes italiens ont des formes apparentées exprimant des idées de tremblement, de trépidation. Trillo est passé en anglais (trillo, v. 1651) et en allemand (Triller, 1678).
❏  Le mot a été emprunté en français avec son sens musical ; par analogie, il s'applique au chant des oiseaux, à un son analogue (apr. 1850).
❏  Il a produit TRILLER v., transitivement « orner (une pièce de musique) de trilles » (1836), plus souvent en construction intransitive « faire un trille » (déb. XXe s.).
TRILOBITES n. m. pl. est l'adaptation (1812) du latin des paléontologues trilobites (1771), tiré du grec trilobos « à trois lobes », pour dénommer un groupe de crustacés fossiles de l'époque primaire, connus par leurs empreintes, dont le tégument dorsal est divisé en trois lobes, correspondant à la tête, au thorax et à l'abdomen ou pygidium.
TRILOGIE n. f. est emprunté (1765) au grec tardif trilogia, formé de tri- (→ tri-), et -logia (→ -logie), et signifiant « ensemble de trois tragédies » (Cf. tétralogie).
❏  Le mot, introduit comme terme de littérature grecque (dans l'Encyclopédie), désigne par extension un groupe de trois pièces de théâtre dont les sujets se font suite (1810) et une suite de trois œuvres ou une œuvre divisée en trois parties (1842), par exemple La Divine Comédie de Dante. ◆  En dehors du domaine de la littérature, il désigne un ensemble de trois choses qui vont ensemble (1856) et en médecine (trilogie de Fallot) une association de trois anomalies congénitales.
❏  Son dérivé TRILOGIQUE adj. (1843) est rare et didactique.
■  TRILOGUE n. m. (1982, formé d'après dialogue) est le nom choisi pour la réunion tripartite entre le Conseil de l'Union européenne, la Commission et le Parlement de l'Union pour le règlement de questions, en particulier budgétaires.
TRIMARAN → CATAMARAN
TRIMARD → TRIMER
TRIMBALLER v. tr. est l'altération (1790, trimbaler) d'après brimbaler* de tribaler (1532, Rabelais), mot expressif d'origine incertaine : on peut y voir la forme altérée, sous l'influence de baller (→ bal), de l'ancien verbe triboler, tribouler « agiter, tourmenter » qui aurait pris le sens figuré de « s'agiter, carillonner ». Tribouler est emprunté au latin ecclésiastique tribulare (→ triboulet, tribulation). Tribaler a également été altéré en trinqueballer (1534, Rabelais), aboutissant à la formation d'un autre composé expressif, brinquebaler (1853), d'après triqueballe (XVe s.). Ce dernier, de sens incertain, désignait peut-être un instrument de torture et aujourd'hui un fardier (1777) ; son origine est obscure. P. Guiraud analyse trimballer comme un composé tautologique de baller « sauter », « danser » avec un premier élément qui pourrait être triper ou triquer « sauter » dans tribaler, triqueballe, et bringuer (→ 2 bringue) « sauter » dans bringueballer et brimballer ; enfin trinquer* « frapper » dans trinqueballer et trimballer. Toute la série aurait cette structure, chère à l'auteur, où deux verbes, parfois à l'impératif, s'additionnent en renforçant leur sens.
❏  Le mot appartient au langage familier et signifie (1790) « mener partout avec soi (qqn qui reste passif) avec effort, sans plaisir » et par extension « porter (qqch.) avec soi » (1830) ; il est aussi employé avec un nom abstrait (av. 1867, Baudelaire). La locution figurée et familière qu'est-ce qu'il trimballe ! (1937) illustre le sémantisme de la « charge de bêtise » (Cf. il en a une couche, etc.). Une autre figure, pour « qu'est-ce qu'il supporte de fatigue » avait eu cours dans l'argot des cyclistes (1926 dans Esnault). ◆  Le verbe est souvent écrit trimbaler.
❏  On en a tiré le nom d'action TRIMBALLAGE n. m. (1836), en concurrence avec TRIMBALLEMENT n. m. (1865 ; Rabelais employait triballement), et le nom d'agent TRIMBALLEUR, EUSE n. (1904), beaucoup plus rare.
? TRIMER v. intr., mot d'origine incertaine (1619), représente peut-être une variante de trumer « courir » (fin XIVe s.), de la même famille que trumel « mollet » (fin XIIe s.), devenu trumeau*.
❏  Le verbe, d'usage populaire, a signifié « marcher sans but ou avec effort », emploi relevé jusqu'au XIXe siècle. ◆  Par un glissement où seule l'idée d'effort est conservée, il s'emploie familièrement à partir du XVIIIe s. au sens de « travailler dur à une besogne pénible » (v. 1730).
❏  TRIMARD n. m. (1628) ou, archaïque, trimar (v. 1566), mot d'argot qui précède trimer, en est probablement dérivé. Il signifie d'abord « route, chemin » (le trimar) ; il désigne aussi un travailleur qui se déplace pour trouver du travail (1892), d'où les sens de « vagabond » (fin XIXe s.) et de « vie de vagabondage » (v. 1900), ce dernier encore en usage. Le mot s'est employé dans diverses locutions argotiques comme faire le trimard « se prostituer » (1860), selon la même métaphore que faire le trottoir.
■  En dérive TRIMARDER v. « vagabonder » (1628) et « se prostituer » (1883), à peu près sorti d'usage comme TRIMARDEUR, EUSE n. « voleur de grand chemin » (1712), puis « chemineau » (1896). ◆  TRIMARDE n. f., en argot du XIXe s., avait été abrégé en TRIME n. f. (1836, Vidocq) pour « rue ».
TRIMESTRE n. m. est emprunté, d'abord comme adjectif (1564), au latin classique trimestris « de trois mois, qui dure trois mois, qui a trois mois », substantivé au neutre pluriel trimestria pour désigner les graines qui mûrissent trois mois après l'ensemencement, de tri- (→ tri-), et mensis (→ mois).
❏  Le mot s'est d'abord employé à propos du blé parallèlement à trémois n. m., autre emprunt qualifiant le blé semé en mars, qui représente le latin trimensis. Par extension, trimestre adj. a servi à qualifier une charge de trois mois (1596) et une compagnie dont les officiers sont répartis en colonnes qui servent trois mois chacune (1765).
■  L'usage moderne n'emploie le mot que comme substantif pour « période de trois mois » (1718), spécialement pour une division de l'année scolaire (1832, Balzac). ◆  Par métonymie, il désigne une somme payée ou reçue chaque trimestre (1825).
❏  Trimestre a produit TRIMESTRIEL, ELLE adj. (1831), légèrement précédé par trimestrial, sorti d'usage (1817, en parlant d'une plante), d'où TRIMESTRIELLEMENT adv. (1868 ; 1845, R. de Radonvilliers).
D'après trimestre et semestre ont été formés BIMESTRE n. m. (1831) sur le latin bimestris « durée de deux mois », d'où BIMESTRIEL, ELLE, ELS adj. (1899), concurrencé par bimensuel, et QUADRIMESTRE n. m. (1875), devenu courant au XXe s. en comptabilité, d'où QUADRIMESTRIEL, ELLE, ELS adj. (1960).
❏ voir SEMESTRE.
TRIMMER n. m. est un anglicisme, pris (1877) à l'anglais trimmer, de to trim, qui se dit d'un navire qui se tient en équilibre. Le mot désigne un engin de pêche formé d'un flotteur circulaire sur lequel est enroulé un fil.
■  En technique (1934), trimmer s'appliquait à un condensateur destiné à obtenir l'accord dans un récepteur radio.
TRINGLE n. f. est l'altération (1459) de l'ancien français tingle (1328), mot technique de sens variés désignant une baguette équarrie longue et droite servant à remplir un vide entre deux planches, puis (1401) une goupille retenant la monture des manches de couteaux et, ultérieurement, un merrain pour étancher l'eau qui rentrerait dans un bateau (1765, Encyclopédie). Tingle est emprunté au moyen néerlandais tingel, tengel, terme de marine pour une pièce de bois joignant les coupons d'un train de flottement.
❏  Tringle a d'abord désigné, comme tingle, une baguette équarrie. ◆  En architecture, il désigne une moulure plate à la partie inférieure du triglyphe d'un chapiteau dorique (1547). ◆  Au XVIIe s., il a pris le sens aujourd'hui courant de « baguette métallique ronde servant de support » (1611, pour un rideau). ◆  Avec le sens de « tige », il a pris diverses valeurs spécialisées dès le XVIIe s. (1680), par exemple pour la marque au cordeau faite sur une pièce de bois ou un tissu (1832). Une spécialisation en argot militaire, pour « fusil », serait à l'origine de l'orthographe de tringlot, dérivé de train* (des équipages). ◆  Les sens argotiques datent de la fin du XIXe s. : après la tringle « non, rien » (1867), se mettre la tringle correspond à « se priver » (1905 ; travailler pour tringle « pour rien », 1892). ◆  Avoir la tringle (fin XIXe s.) signifie très familièrement « être en érection », d'après le sémantisme de l'objet long et raide, et peut-être avec influence de trique*. De là être de la tringle (Le Breton, 1960) « être porté sur le sexe (en parlant d'un homme) ».
❏  Le dérivé TRINGLER v. tr. est la réfection (1676) de l'ancien tingler (1328) « garnir de lattes de bois couvrant les joints entre les planches » ; le verbe signifie « tracer une ligne droite avec un cordeau enduit de craie ». ◆  Il s'emploie très familièrement, d'après tringle « érection », pour « posséder charnellement » (déb. XXe s. ? ; attesté chez Céline, 1936).
■  Le diminutif de tringle, TRINGLETTE n. f. (1676), auparavant tinglette « goupille qui retient la monture d'un manche de couteau » (1351), sert à désigner la pièce de verre qui entre dans un panneau de vitres et un outil de vitrier. ◆  D'après le verbe et tringle, il a développé l'acception argotique de « coït » (mil. XXe s.).
⇒ encadré : Le tzigane ou tsigane