TYNDALLISATION n. f. est dérivé (1901 en français) du nom du physicien irlandais Tyndall (mort en 1893), pour désigner un procédé de stérilisation consistant à porter à plusieurs reprises une substance putrescible à une température de 60 à 80 °C, en la laissant refroidir à chaque fois, de manière à détruire les micro-organismes sans altérer la composition chimique.
TYPE n. m. est emprunté (v. 1380) au latin typus « image, statue, modèle », et spécialement « caractère, phase d'une maladie » ; il est employé avec des sens abstraits à basse époque sous l'influence de la philosophie grecque. Le mot latin est repris du grec tupos, mot polysémique qui est à l'origine un terme technique désignant l'empreinte en creux (imprimée) ou en relief (repoussée) que laisse la frappe d'une matrice. Par extension, il a désigné l'emblème figuré sur cette matrice, la marque d'un sceau, un bas-relief. Par la suite, il s'est appliqué à une forme en général et signifie « figure, image », « contour, ébauche » et tardivement « forme de l'expression », « plan », « forme d'un document ». On le rapproche de mots indoeuropéens exprimant un mouvement, un choc. Tupos est dérivé de tuptein « frapper », qui se rattache à la racine indoeuropéenne °(s)teu- « frapper » bien représentée en latin, avec et sans s- initial (→ contusion, étude, étui, obtus, percer, stupeur, stupre, touiller).
❏  Le moyen français a emprunté type avec des valeurs abstraites : il l'a repris au vocabulaire des exégètes pour désigner un personnage, une institution ou un événement de l'Ancien Testament qui préfigure une réalité analogue du Nouveau. ◆  Peut-être par des intermédiaires italiens, il a repris au grec le sens platonicien à propos du modèle, être ou chose, réunissant à un plus haut degré les traits essentiels des choses ou êtres de même nature ; cette acception (attestée fin XVIe s. chez Blaise de Vigenère) est restée rare jusqu'au XVIIIe siècle. ◆  Type est passé dans le vocabulaire de l'imprimerie, probablement sous l'influence du grec tupos, au sens de « caractère d'imprimerie » (1545), et a désigné l'ensemble des caractères composés formant la planche d'impression au XVIe s. (1570) ; type désigne aujourd'hui un modèle de caractère. En numismatique, il s'applique à la figure imprimée sur une médaille (1693).
L'ancienne notion philosophique, répandue au XVIIIe s., a été employée à propos de la représentation graphique d'un phénomène céleste (1762) et s'applique aux spécificités formelles de la nature, type désignant l'ensemble des traits généraux caractérisant un genre d'êtres ou de choses (1777). Le mot s'emploie ensuite pour parler des humains (déb. XIXe s.), des animaux (1805, Cuvier), et aussi en chimie (1872), en minéralogie (1801, Haüy) et en commerce, désignant alors l'ensemble des caractères d'une série d'objets fabriqués (1931). Le mot s'emploie en particulier dans le domaine de la mécanique, des moteurs, de l'automobile (une voiture de type X). ◆  Au début du XXe s. (ou un peu avant), type s'applique familièrement au genre physique, esthétique qui attire qqn (1884, chez A. Daudet), notamment dans ce n'est pas mon type. ◆  Parallèlement, type réalise en art l'idée de modèle, désignant une image faisant autorité et servant de norme en sculpture et en peinture (1777), ainsi qu'un caractère fortement tracé et original en littérature (1811). ◆  À partir de cette valeur psychologique et littéraire, le mot a connu un développement familier, aujourd'hui vieilli, s'appliquant à un personnage remarquable incarnant un « type » littéraire, humain ou pittoresque (1843). ◆  Par extension, il a pris le sens de « personnage bizarre, plus ou moins grotesque » surtout dans drôle de type, depuis que le sens neutre d'« individu (en général) » (1875) tend à s'imposer. ◆  Dans l'usage très familier, le mot désigne aussi l'amant d'une femme (1880), mais l'usage contemporain emploie plutôt mec.
Cependant, au sens général et abstrait de « catégorie, genre », le mot a continué de s'employer, avec de nouveaux emplois calqués de l'anglo-américain, comme rencontres du troisième type, qui concerne des fictions d'anticipation.
❏  Si l'on excepte les emprunts savants à des termes gréco-latins en -tupos, sous la forme -TYPE (→ archétype), l'emprunt typique (ci-dessous) et le composé typographe* (et ses dérivés) apparu au XVIe s., les dérivés et composés tirés de type datent du XIXe siècle. Cependant, dès la fin du XVIIIe s., les éléments -type (1786), -typer (1793), -typage (1798) puis -typie (1800) ont servi à former des noms de procédés d'impression (monotype, linotype), l'un d'eux, stéréotype*, connaissant une extension sémantique particulière.
Divers dérivés scientifiques et techniques prolongent l'emploi de type en terminologie : la première moitié du XIXe s. voit apparaître MONOTYPE adj. (1803) en botanique, ATYPE adj. (1826) en zoologie, POLYTYPE adj. (1842) en sciences naturelles ainsi que HÉTÉROTYPE adj. (1840).
■  CONTRETYPE n. m. (1895) est spécialisé en photographie et imprimerie, pour « cliché négatif inversé » et « copie d'une épreuve ». Il a pour dérivé CONTRETYPER v. tr. d'où CONTRETYPAGE n. m. (mil. XXe s.).
■  Le vocabulaire didactique forge TYPIFIER v. tr. « ériger en type » (1845 au participe passé).
TYPOLOGIE n. f., d'abord « science de l'élaboration des types » (1841), d'où à la fin du XIXe s. le sens (1897) de « science des types humains », archaïque, est aussi un terme d'exégèse (1840). Il a pour dérivé TYPOLOGIQUE adj. (1915) d'où vient TYPOLOGIQUEMENT adj. (1914).
TYPER v. tr. (1843) et TYPÉ, ÉE adj. (1843, Töpffer « formé sur un modèle » ; sens mod. 1922) se répandent dans le langage courant pour « caractériser (-é) par un type remarquable ».
La langue populaire a formé TYPESSE n. f. (1879), d'abord comme terme péjoratif pour « prostituée », ensuite pour « fille, femme ».
TYPIQUE adj. est emprunté (1495) au bas latin ecclésiastique typicus « symbolique, allégorique » et aussi « intermittent », lui-même repris du dérivé grec tupikos « qui représente, qui figure », de tupos.
■  Le mot, emprunté comme terme d'exégèse pour « qui réalise un type (de l'Ancien Testament) », puis (fin XVIIe s.) dans sens typique « sens symbolique, allégorique (du texte biblique) », a suivi le même développement que type, qualifiant autrefois en médecine ce qui affecte un type bien prononcé (1765, Encyclopédie) et appliqué en sciences naturelles à ce qui se rapporte au type d'une espèce, d'un genre (1845). ◆  Au XIXe s., l'adjectif est entré dans l'usage courant et qualifie (1832 chez Balzac) une personne ou qqch. qui a d'une manière apparente les caractères principaux d'un type. ◆  Par emprunt à l'espagnol tipico (de typicus), typique qualifie aussi une musique de caractère sud-américain.
■  Il a produit TYPIQUEMENT adv. (fin XVIIe s. avec le sens allégorique, puis 1916), TYPISER v. tr. (1834), rare, et le préfixé didactique ATYPIQUE adj. et n. (1803), d'abord terme de médecine, ensuite élargi pour « qui ne répond pas aux normes habituelles ». ◆  TYPICITÉ n. f. (v. 1980) « caractère typique », s'emploie surtout à propos d'un vin, typique par son terroir, son cépage, sa vinification, et aussi d'un mets, d'un aliment.
❏ voir ARCHÉTYPE, PROTOTYPE, RONÉO (RONÉOTYPER, -TYPIE), STÉRÉO- (STÉRÉOTYPE), TYPOGRAPHE.
TYPHA n. m., sous la forme francisée typhe, est attesté une fois au XVIe s. (1552) à propos du froment, puis au XVIIe s. (1611). Il a alors le sens repris par les botanistes sous la forme latine (1784), ce mot étant pris au grec tuphê « varech ». C'est le nom d'une plante aquatique, herbacée, à longues feuilles rubanées, type d'une famille, les TYPHACÉES n. f. pl. Le typha, dont les fleurs sont décoratives, est appelé dans la langue courante massette, roseau des étangs, quenouille.
TYPHON n. m., (1504, var. tiffon, 1529 et typhone, Rabelais), est un mot à l'histoire complexe, emprunté plusieurs fois à des langues différentes avec diverses acceptions. La forme la plus ancienne, désignant un orage violent, une tempête, est empruntée au latin typhon ou directement au grec tuphôn, autre forme pour le nom propre Tuphôeus, Tuphôs, Tuphaôn. C'est un terme de mythologie désignant un monstre né, soit de Gê (la Terre) soit de Héra, et qui était le père des vents selon Hésiode. De là, tuphôs a été employé en appellatif pour la tourmente, la tempête. La divinité qu'il désigne serait préhellénique ou venue d'Asie Mineure, comme semblent le montrer la forme du mot et la légende. Le mot grec est passé par la suite en arabe sous la forme tụ̄fān. Toujours à l'époque des grandes navigations, le mot a été réemprunté, écrit tifon au sens de « violent orage dans l'océan Indien » (1571) ; aux XVIIe-XVIIIe s., il a été repris sous les formes tuffon (1619), tufon (1648), toufon (1699), toufan (1701), tufan (1728) et touphan (1771), toutes issues du portugais tufão (1554), lequel a été enseigné aux navigateurs portugais par leurs pilotes arabes (arabe tụ̄fān) pour désigner les vents tournants particuliers à ces mers.
❏  La forme classique typhon a été reprise au XVIIe s. (1643) avec ce sens spécial et s'est répandue au XIXe s., cette fois-ci par réemprunt à l'anglais typhoon (1588), nom du cyclone des mers de Chine et de l'océan Indien, emprunt au chinois t'ai fêng « grand vent », mêlé à l'arabe tụ̄fān.
TYPHUS n. m. est emprunté (1667) au latin scientifique typhus, lui-même emprunt au grec médical tuphos « fumée », et dans l'usage médical « torpeur », qui s'applique à diverses fièvres caractérisées par l'état d'hébétude où se trouve le malade. Le mot s'applique aussi à l'état d'abrutissement d'une personne, sans pathologie reconnue, développant en grec hellénistique et tardif le sens de « déraison, illusion » et celui de « prétention, jactance, vanité », fréquent chez les écrivains chrétiens. Il est dérivé de tuphesthai « fumer, être enfumé, être réduit en cendres », apparenté à thuein « produire la fumée (du sacrifice) » (→ thym). Il a dans diverses langues des correspondants qui expriment l'idée que l'esprit est enveloppé d'obscurité, de fumée : vieil irlandais dub « sourd » ; grec tuphlos « aveugle ». Cf. le français familier moderne (être) dans les vapes.
❏  Le mot est d'abord attesté avec un sens incertain dans une lettre adressée à Huet. Près d'un siècle après cette attestation (1748 ; 1760, typhus exanthématique), il désigne diverses maladies infectieuses et épidémiques, entrant dans les syntagmes typhus d'Orient, d'Amérique, d'Europe (1830, Académie), aujourd'hui sortis d'usage.
❏  TYPHOÏDE adj., dérivé en -oïde, a été proposé (1813) par le médecin français Pinel comme adjectif pour qualifier ce qui a des rapports avec le typhus ou en présente les caractères. Ce sens a vieilli en dehors de fièvre typhoïde (1834) d'où par ellipse TYPHOÏDE n. f. (1837), nom d'une maladie infectieuse. On relève déjà typhodes adj. au XVIIe s. (1660), appliqué à une fièvre qui s'accompagne de délire et emprunté au grec tuphôdês, de même sens.
■  Le mot a produit les termes médicaux PARATYPHOÏDE n. f. (1907, Larousse) et TYPHOÏDIQUE adj. (1877).
■  L'adjectif formé à partir de typhus, TYPHIQUE (1827), est substantivé (1855) pour désigner un malade atteint de la typhoïde ou du typhus. ◆  L'antonyme préfixé ANTITYPHIQUE adj. (1905) a les valeurs correspondantes.
Outre ces mots, un élément TYPHO- se retrouve dans TYPHOSE n. f. (1904 ; de -ose) pour « état fébrile semblable à celui de la typhoïde » et, en médecine vétérinaire « état fébrile dû à une maladie contagieuse, chez les oiseaux de basse-cour ». ◆  TYPHOMYCINE n. f., formé d'après streptomycine, est le nom pharmaceutique du chloramphénicol, employé comme antibiotique.
❏ voir THYM.
TYPOGRAPHE n. est composé (1554, tipographe) du grec tupos, pris au sens de « caractère d'écriture » (→ type), et de l'élément -graphe*.
❏  Le mot apparaît dans le contexte du développement de l'imprimerie à caractères mobiles. Il désigne le compositeur d'imprimerie. Depuis le XIXe s., il est abrégé familièrement en TYPO (1859), au féminin TYPOTE en argot de métier (1874).
❏  TYPOGRAPHIQUE adj., composé (1560) de la même façon avec l'élément -graphique*, qualifie ce qui est relatif à l'activité du typographe et est aussi abrégé en typo adj. (1939). ◆  En sont tirés TYPOGRAPHIQUEMENT adv. (1800) et le composé PROTYPOGRAPHIQUE adj. (1840), formé avec l'élément pro-*, qualifiant une bibliothèque ne contenant que des volumes antérieurs à l'invention de l'imprimerie, des manuscrits.
■  TYPOGRAPHIE n. f., fait avec l'élément -graphie* (1573), désigne l'art d'imprimer, la composition typographique et, par métonymie (mais attesté dès 1572), l'atelier où se font la composition et la mise en pages puis la manière dont un texte est imprimé (1782).
■  Typographie a pour dérivé TYPOGRAPHIER v. tr. (1845), rare, et a servi à former PHOTOTYPOGRAPHIE n. f., nom d'un procédé de photogravure en relief (1874).
TYPOMÈTRE n. m. est composé (1836) de typo[graphie] et -mètre. ◆  Le mot désigne la règle graduée qui sert à évaluer les compositions typographiques. ◆  TYPON n. m., marque déposée par une firme suisse (attesté 1954), se dit du film à grand contraste, à points tramés, destiné à être reproduit sur la plaque offset.
TYPOCHROMIE n. f. (1846) « impression typographique en couleurs », correspond à une technique ancienne.
TYPTO-, élément tiré du grec tuptein « frapper », n'a produit qu'un composé relativement diffusé, TYPTOLOGIE n. f., qui date de l'époque où le spiritisme était à la mode (attesté en 1876) pour désigner de manière apparemment scientifique la communication avec les esprits dits « frappeurs », en faisant tourner les tables. Ce mot est sorti d'usage avec la pratique.
TYRAMINE n. f. est un emprunt à l'anglais tyramine, mot-valise formé de tyrosine (→ tyro-) et de amine, pour un médicament vasoconstricteur employé pour contracter l'utérus.
TYRAN n. m. est la réfection savante (déb. XIIIe s., tiran) de la forme tiranz (fin Xe s.), issue du latin tyrannus désignant un souverain absolu, un monarque et, par péjoration, un despote, un usurpateur. C'est un emprunt au grec turannos qui désigne un maître absolu dont le pouvoir n'est limité par aucune loi (d'abord en parlant de Zeus). Le mot désigne également celui qui a usurpé le pouvoir, par opposition au monarkhos (→ monarque) ou au basileus « roi », mais qui, ensuite, peut être un bon gouvernant. Ainsi le terme n'est pas lié à la cruauté. C'est un mot de substrat ou emprunté à l'Asie Mineure ; un rapprochement avec l'étrusque turan « Vénus » par l'idée de « maîtresse » a été proposé puis écarté ; on a évoqué aussi le hittite tarwana.
❏  Le mot est passé en français avec un sens péjoratif, « homme cruel et violent », repris aux textes chrétiens (Ve-VIe s.) où il est appliqué à l'antéchrist. Devenu terme politique (1155), tyran désigne une personne qui, ayant le pouvoir suprême, l'exerce de manière absolue, puis il s'applique spécialement à celui qui a usurpé la puissance souveraine et l'exerce arbitrairement (1370, Oresme). Le féminin tyranne (1573) est très rare. ◆  Par extension, il se dit (1553) d'une personne qui abuse de son autorité, d'où tyran domestique (1803), et s'emploie en parlant d'un sentiment (1625), d'une habitude, etc. ; cette valeur vient probablement de l'usage antérieur de tyrannie (ci-dessous). ◆  En histoire grecque, tyran désigne (1690) un chef politique qui s'emparait du pouvoir par la force.
■  Le mot désigne aussi (1778) un oiseau gobe-mouches, à cause de son comportement agressif.
❏  Le nom correspondant, TYRANNIE n. f. (v. 1190), antérieurement tirrannie (1155), est apparu à propos d'un gouvernement légal mais injuste et cruel. Il a pris rapidement le sens figuré de « pouvoir qu'ont certaines choses sur les hommes » (v. 1190), répandu à partir du XVIIe siècle. Il se dit aussi d'une domination politique usurpée et illégale (v. 1510), employé spécialement en histoire grecque (1864) et, par ailleurs, d'un acte d'oppression (v. 1460). ◆  On relève les variantes isolées tyrannerie (v. 1120, en judéo-français) et tirannité (1494).
■  TYRANNISER v. apparaît d'abord (1370) comme intransitif, pour « exercer le pouvoir de tyran dans un pays », sens disparu, puis « exercer le pouvoir de manière cruelle et injuste » (1376). L'emploi transitif, en dehors d'un contexte politique, correspond à « traiter qqn d'une manière injuste, violente » (1549). Il est employé au figuré pour une chose qui exerce un pouvoir irrépressible sur qqn (1547). ◆  Le sens de « torturer » (XVe s.) a disparu avec le sens de « bourreau » anciennement dévolu à tyran (v. 1190).
■  Tyran a également produit le diminutif TYRANNEAU n. m. (1561), proprement « petit tyran ».
TYRANNIQUE adj. est emprunté (1370, Oresme) au dérivé latin tyrannicus pour qualifier une personne ou ce qui est injuste, violent, puis ce qui est relatif à la tyrannie (fin XVIe s.) ; il s'applique aussi, littéraire (1660), à ce qui exerce un pouvoir irrésistible.
■  On en a tiré TYRANNIQUEMENT adv. (1361, Oresme), usuel.
1 TYRANNICIDE n. et adj. est emprunté (1487) au latin tyrannicida « meurtrier d'un tyran », formé de tyrannus et d'un élément tiré de caedere « frapper, tuer » (→ ciseau). Le mot est employé avec le sens du latin comme nom et comme adjectif (1797).
■  2 TYRANNICIDE n. m. « meurtre d'un tyran » est emprunté (v. 1562) au latin tyrannicidium, dérivé de tyrannicida. Les deux mots sont didactiques ou littéraires.
■  TYRANNOSAURE n. m., francisation (déb. XXe s.) du latin savant tyrannosaurus (1905, Osborn), formé des mots grecs turannos (→ tyran), et sauros (→ saurien), désigne un grand reptile carnivore fossile de l'ère secondaire.
TYRO-, TYR-, élément de mots didactiques de biochimie et de médecine, est tiré du grec turos « fromage ».
❏  TYROSINE n. f. (1855 ; de -ine de amine, avec un s euphonique) désigne un acide aminé répandu dans plusieurs végétaux (graines des céréales, pommes de terre, fruits mûrs) et qui a de nombreux dérivés organiques (tyramine, mélanine, adrénaline, produits iodés de la thyroïde...). ◆  Le dérivé TYROSINASE n. f. (mot créé par G. Bertrand, 1896) est le nom d'un enzyme qui active l'oxydation de la tyrosine, aboutissant à la mélanine. ◆  TYROTHRICINE n. f. est dérivé (Hotchkiss et Dubos, 1940) de tyrothrix n. m. (1906), nom d'une bactérie, du grec thrix « cheveu, filament », pour dénommer un antibiotique extrait de cultures bacillaires, employé en applications locales dans des affections bactériennes de la peau, des muqueuses de la bouche.
TYROLIEN, IENNE adj. et n. est dérivé (1759, tirolien) de Tyrol, nom d'une province d'Autriche (allemand Tirol), nommée d'après le château de Tirol, près de Méran, et d'étymologie obscure.
❏  L'adjectif s'applique à ce qui est relatif au Tyrol et à ses habitants ; il s'emploie spécialement dans chapeau tyrolien (1821) et sac tyrolien. ◆  Le tyrolien se dit parfois (1809) des dialectes allemands du Tyrol.
■  TYROLIENNE n. f. désigne (1816) un chant montagnard à trois temps, originaire du Tyrol et caractérisé par des intervalles mélodiques importants. ◆  C'est aussi le nom d'une danse (1836) et un terme technique d'alpinisme (1913).
■  Le tyrolien s'applique aussi aux parlers rhéto-romans orientaux.
TZAR → TSAR
TZATSIKI n. m. est un emprunt (tzadtsiki en 1990) au grec moderne, lui-même pris au turc çaçik, pour une préparation de fromage blanc ou de yaourt, d'ail, de concombres, mot diffusé en France par les restaurants et traiteurs de cuisine grecque.
TZIGANE ou TSIGANE n. et adj. est attesté depuis le XIXe s. sous ses formes modernes tzigane (1866) et tsigane (1826), mais le mot est relevé sous diverses graphies dès le moyen français : cigain (XVe s.), cingre (v. 1530), singuani (1553), cuiganes (v. 1578), puis zinganes, zingre (1637) et ensuite tchinguiennes n. f. pl. (1664) chez J. de Thévenot parlant de danseuses de Constantinople ; aussi Tziggany donné comme mot russe, 1766. Le mot est emprunté selon les cas à l'allemand Zigeuner et au hongrois Czigany, ou au russe tsigan' (ancien russe cygane) qui remonteraient au grec byzantin Atsinganos, prononciation altérée de Athinganos. Celui-ci signifie proprement « qui ne touche pas » ; il est formé du préfixe grec a- à valeur privative et de thinganein « toucher », rapproché du latin fingere « façonner de l'argile, de la pâte » (→ feindre), et de l'arménien diz-anem « j'entasse ». Athinganos désignait une secte de manichéens venus de Phrygie à Byzance et connus comme magiciens. ◆  Le nom d'Égyptiens a longtemps prévalu parce que, dans la Grèce médiévale, les voyageurs occidentaux avaient remarqué une colonie tzigane en un lieu dit Petite-Égypte, sans doute à cause de sa fertilité : cette forme a donné en espagnol gitano, altération de Egypciano (→ gitan) et en anglais gipsy (→ gipsy) ; Cf. aussi bohémien, qui fait allusion aux colonies tsiganes de Bohême, et rom, romani.
❏  Le mot, employé avec une majuscule, désigne un peuple venu de l'Inde, apparu en Europe orientale et en Grèce vers la fin du XIIIe s. ; cette origine est reconnue à la fin du XVIIIe s., lorsque des savants remarquèrent la grande similitude entre la langue des tziganes et le sanskrit ; Tzigane, tsigane n. m. ou langue tzigane (1872) est le nom d'une langue issue du groupe indien du Nord-Ouest ; on dit aussi romani (→ romanichel) et rom. Le mot est aussi employé comme adjectif ethnique. ◆  Musique tzigane (1861) s'applique à une musique populaire de Bohême, de Hongrie et de Roumanie, adaptée par les musiciens tziganes depuis le XVIIe s., d'où la fausse appellation de musique tzigane donnée à la musique populaire hongroise, confusion entretenue par l'ouvrage (en français) de Liszt, Des Bohémiens et de leur musique (1859). ◆  La graphie tzigane est d'usage courant, tsigane étant employé par les spécialistes.
❏ voir ZINGARO.
⇒ encadré : Le tzigane ou tsigane