Notes

1. Note IV, pp. 190-199 : naissance pétrogénès (cf. Mithras naissant de la pierre sur laquelle s’est masturbé Diorphos : Ps.-Plutarque, De fluv. et mont. nomin., 23) ; mariage avec la fille du soleil ; victoires localisées « à midi » ; victoire obtenue en découvrant sur sa poitrine, à midi, le « talisman qui brille comme le soleil » ; au plus fort d’un terrible hiver, conquête du feu autour duquel un géant forme cercle, sa tête rejoignant ses pieds. Ajouter maintenant (ci-dessus 16 d) que Soslan se fait mettre dans un tombeau qui a trois fenêtres orientées l’une au soleil levant, la deuxième au soleil de midi, la troisième au soleil couchant.

2. Sur ces éléments naturalistes de figures et de mythes complexes, v. ci-dessous, p. 238-239 et p. 253-255.

3. LN, pp. 196-198. Cf. RSA, pp. 95-100.

4. The Golden Bough, 3e éd., VII, Balder the Beautiful, I (1914), pp. 106-346.

5. P. 330. Frazer, d’ailleurs, souligne lui-même que les deux explications (celle de Mannhardt, Gaidoz... : symbolisme solaire ; celle de Westermarck : rituel purificatoire) ne s’excluent pas.

6. Tessier, « Sur la fête annuelle de la roue flamboyante de la Saint-Jean à Basse-Kontz, arrondissement de Thionville », dans les Mémoires et dissertations publiés par la Société royale des antiquaires de France, 5 (1823), pp. 379-393.

7. Sur les idées – confuses – que se font aujourd’hui de la Roue magique les Tcherkesses émigrés dans la région d’Ismit, cf. RHR, 125 (1942-1943), pp. 116-117.

8. Je conforme les références des LN au classement adopté dans le présent livre.

9. Les variantes ossètes 16 d et e sont intermédiaires entre le type ossète ordinaire et le type tcherkesse. Le jeu de la roue (ou d’une grosse pierre) lancée d’en haut et reçue à mi-pente par un héros se retrouve dans un récit des Turcs Oghouz. V. l’important article de Pertev N. Boratav, « Ak-Köbök, Sabur Kazan et Sosurğa », L’Homme, 1963, pp. 86-105 (« Sosurğa » est un emprunt des Tatars de Karatchai aux Tcherkesses voisins ; les récits sur Sosurğa publiés en appendice dans cet article ne contiennent rien qui rappelle les rapports de Sosryko avec Syrdon ou son substitut la sorcière ; il n’y a pas de récit sur la mort de Sosurğa).

10. On a d’autres cas, en Europe, où la Roue de la Saint-Jean a été « mythisée » : en Irlande, au Moyen Âge, on savait que le signal de la fin du monde serait l’arrivée sur les côtes de l’île, un jour de Saint-Jean, d’un bateau monstrueux appelé « La roue à rames » : v. les textes réunis par A. Olrik, Ragnarök, pp. 383-384.

11. Dans le Dictionnaire ossète de Vs. Miller et A. Freiman, III (1934), p. 1318, sont données les variantes Uoinoni, Oinoni, Juoinoni calx.

12. Oset Etjudy II (1882), chap. VII : Croyances religieuses des Ossètes, p. 261. Le mot ossète dzuar est pris du géorgien ǰvari, « croix » ; mais le mot désigne aussi bien des « lieux saints » païens.

13. Affirmation erronée.

14. L’Ossétie, à diverses époques, sous des influences byzantines et géorgiennes, a été superficiellement christianisée.

15. Os. Et., II, p. 285.

16. -Q˚e, -q˚o, « fils » est le suffixe patronymique ordinaire en tcherkesse. Le rapport de Soslan et de Sosryko rappelle celui de Syrdon et de Šertuko (qui est son nom en ingouche).

17. N° 15 a ; et note 1, p. 190.

18. Fürst N. Troubetzkoy, « Erinnerungen an einen Aufenthalt bei den Tscherkessen des Kreises Tuapse », dans Caucasica, 11 (1934) ; II : Erinnerungen an das Heidentum, pp. 7-10.

19. Merem-x°o, Tha-x°o y-âne, te-ğa-wun te-ğa-bay, te-ğa-psō !

20. S˙, ż désignent ici des variétés de chuintantes qu’on obtient aisément en portant en avant la lèvre inférieure pendant qu’on prononce les sons français ch. j. Cf. Troubetzkoy, art. cit., p. 8, n. 1.

21. Plutôt que Sewsǝrǝ-ż : devant ż et des suffixations analogues, la voyelle finale du nom est e plutôt que ǝ.

22. Terme de respect qui, en tcherkesse, ne s’applique pas uniquement à la vieillesse physiologique ; il serait plus exact de traduire « le grand, le prestigieux Sewsǝr ».

23. P. ex. dans des récits tcherkesses (chepsougs, abzakhs) que j’ai recueillis en Anatolie sur un héros de la famille qui s’appelle chez les Ossètes les Bora-tæ, ce héros est nommé, suivant les variantes, tantôt Borǝ-q˚o, tantôt Bore-ż : le rapport est exactement le même qu’entre Sewsǝrǝ-q˚o et Sewsǝre-ż – Troubetzkoy, art. cit., p. 8, n. 1, après avoir signalé l’identité probable des deux noms, ajoute : « Man hätte wieder eine Beziehung dieses Narte zu einem Sonnenwendenritus, was die Vermutungen Dumézils (Lég. s. les Nartes, S. 190 ff.) über den solaren Urprung des Sosruko-mythus stüzen könnte. »

24. RHR 125 (1942-1943), pp. 109-127 ; cf. ci-dessus, pp. 202-205.

25. Art. cit., p. 8.

26. Jan Potocki, Voyage dans les steppes d’Astrakhan et du Caucase, édité par Klaproth, Paris (1829), II, p. 309. Ce document est reproduit à peu près littéralement, sans indication de source, dans Du Bois de Montperreux, Voyage autour du Caucase (1839), I, p. 137.

27. On vient de voir en effet que Troubetzkoy, d’après son informateur, signale une autre fête, automnale, de Merem : 15 août ? 8 septembre ?

28. Bière de millet.

29. Contre la haie, dit Du Bois de Montperreux.

30. On trouvera une description très détaillée de la fête – rites publics, rites privés – dans N.F. Dubrovin, Istorija vony i vladičestva Russkix na Kavkaze, I (1871), pp. 105-107. Un des traits est que le porte-parole de la foule rassemblée à la porte de la maison commune (dont une jeune femme fait semblant d’interdire l’entrée après avoir allumé quantité de lumières à l’intérieur) est un vieillard boiteux qui porte lui-même un bâton couvert de chandelles allumées, « Sozeris » qui est ici présenté comme le protecteur « de l’agriculture du village et de la prospérité domestique ».

31. imageimalî Kafkasya, no 16 (Varsovie, août 1935), p. 7. Il est possible que ce soit la traduction turque d’un texte emprunté à la revue Kabardinskij fol’klor (éd. de l’Académie, Moscou-Léningrad, qui ne m’est pas accessible).

32. RHR 125 (1942-1943), pp. 110-111 ; cf. ce que Taitbout de Marigny dit de Séozérès (ci-dessus, p. 215) : les vents et les eaux lui étaient soumis.

33. Graillot, Le Culte de Cybèle (1912), pp. 121-125 (avec les trois temps de la cérémonie : ektomè, pompè, prothésis). « ... L’arbre qui entre dans le temple [22 mars] est le pin. C’était sous un pin qu’Attis avait sacrifié sa virilité et qu’il était mort de sa blessure. De son sang répandu sur le sol étaient nées les violettes, qui avaient entouré l’arbre d’une ceinture fleurie. Cybèle les avait tressés en couronne sur le cadavre de l’adolescent. Puis elle avait emporté son Attis au fond de sa caverne où elle avait donné cours à sa douleur inconsolée. On disait aussi qu’après avoir enseveli Attis, elle orna de violettes, fleurs de sang, le pin sous lequel il avait péri, qu’ensuite elle le transporta dans son antre et le consacra pour toujours à son culte... Ceux qui croyaient à la métamorphose d’Attis en pin comprenaient mieux la signification profonde du mythe. La procession du pin représentait le convoi funèbre d’Attis, esprit de l’arbre. Le pin est identique au Dieu... » – [À propos de l’ektomè :] « ... L’arbre choisi doit être coupé, non arraché. Il doit être coupé avant le lever du soleil. Ce sont les dendrophores eux-mêmes, généralement bûcherons, charpentiers ou marchands de bois, qui accomplissent cette tâche. Ils conservaient au pin une partie de ses branches, ou du moins quelques petits rameaux... Sur les racines, on immolait un bélier, sans doute pour apaiser l’esprit de l’arbre. On enveloppait alors le tronc d’arbre de bandelettes de laine, etc. »

34. Dans le nom tcherkesse J̌an- (ou Žan-) Šarǝx, šarǝx est le mot ordinaire pour « roue » (pris à l’iranien : oss. calx, etc. : cf. sanscrit cakra « id. »), et le premier élément, diversement déformé, est l’adjectif tcherkesse occ, č’ an, or, ǰ’an « coupant ». Quant au nom ossète Barsæg (Balsæg, Marsæg...), il n’est pas expliqué de manière sûre ; on l’a interprété (Henko, Vs. Miller) par le tchétchène *malxæ sæg « homme du soleil ».

35. V. ci-dessus, p. 212.

36. « Balder und der zweite Merseburger Spruch », Germanisch-Romanische Monatschrift, N.F., 3 (1953), pp. 161-183.

37. « Der Mythos von Balders Tod », ANF, 70 (1955), pp. 41-60. Dans l’édition française de Loki, j’avais encore admis le caractère « Vegetations-geist » de Baldr. Dans son Loki (1956), F. Ström considère encore ce caractère comme démontré et en tire de graves conséquences, avec beaucoup de glissements de proche en proche, pp. 96-129.

38. V. ci-dessous, chap. V.

39. Trace de ce thème chez les Ossètes dans les variantes 16 d et e.

40. Contrairement à J. de Vries et à F. Ström, je ne pense pas qu’on puisse voir dans le meurtre de Baldr un doublet du meurtre de Víkarr ni généralement un meurtre sacrificiel.