Notes

1. V. notamment HC (1942), pp. 53-60.

2. Fri hEmain anairtúaith, p. ex. dans la Táin bó Cuailnge, éd. Windisch, p. 131, l. 1070.

3. Cf., avec une tout autre forme de société, la tentative de A. Brook-Utne pour dériver de la pratique des cours palestiniennes, des rapports entre grands suzerains et petits vassaux, le type biblique de Sâtân (l’ange « accusateur » au début du livre de Job, p. ex.), du diabolos, du calomniateur (Satan : cf. sitnâh, « accusatio, libellus accusatorius ») : « “Der Feind”, die alttestamentliche Satansgestalt im Lichte der sozialen Verhältnisse des nahen Orients », dans Klio, 28 (1935), pp. 219-227.

4. F. Ström, Loki, p. 8, m’a mal lu ou mal compris.

5. Ci-dessus, p. 227-228.

6. A. Haggerty Krappe, The Science of Folklore (1930), p. 333 ; cf. J. de Vries, The Problem of Loki, pp. 272-274.

7. F. von der Leyen, Die Götter und Göttersagen der Germanen (Deutsches Sagenbuch, I, 1909), pp. 222 et suiv. ; Axel Olrik « Myterne om Loke » (Festskrift Feilberg, 1911), pp. 573-574 ; J. de Vries, The Problem of Loki, chap. XII. Que Loki ait inventé le filet, c’est vraiment insuffisant pour faire de lui un « héros civilisateur » ; or il n’y a pas autre chose. V. maintenant J. de Vries, Altgerm, Rel.-Geschichte, II2 (1917), pp. 265-266.

8. Whitley Stokes, Tidings of Conchobar mac Nessa, Eriu IV, pp. 30-32, paragraphe 23 : « Il y avait un homme de grande utilité dans la maison, à savoir Bricriu, fils de Carbad. Les neuf fils de Carbad le Grand étaient dans la maison, à savoir Glaine et Gormanach, Mane Minscoth, Ailill, Duress, Ret et Bricriu. C’était un homme venimeux à la langue méchante que ce Bricriu. Il y avait assez de poison en lui. S’il essayait de garder le secret de sa pensée, il poussait sur son front un furoncle pourpre et il était aussi grand que le poing d’un homme. Il disait à Conchobar : cela surgira du furoncle cette nuit, ô Conchobar » (Book of Leinster, éd. Best-O’Brien, II, Dublin, 1956, p. 404, folio 107b, lignes 12559-12565). Je remercie M. Christian Guyonvarc’h qui a bien voulu mettre au point la bibliographie et les traductions irlandaises.

9. Par exemple dans Compert Conculaind (Versions I et II), édité par Ernst Windisch, Irische Texte I, 1880, pp. 134-145 d’après les manuscrits Lebor na hUidre et Egerton 1782 ; édition normalisée par A.G. van Hamel d’après les six manuscrits existants, Compert Con Culainn and Other Stories, Mediaeval and Modern Irish Series, III, Dublin Institute for Advanced Studies, Dublin, 1933, rééd. 1956, pp. 3-8. Le manuscrit le plus ancien et le plus important est le Lebor na hUidre, éd. Best-Bergin, Dublin, 1929, pp. 320-322, folios 128a-128b, lignes 10558-10635, cf. Rudolf Thurneysen, Zu irischen Handschriften und Literatur-denkmälern, I, Berlin, 1912, pp. 31 sqq ; traduction française par Christian J. Guyonvarc’h, « La conception de Cuchulainn », Ogam, 17, 1965, pp. 363-391 avec, en annexe, pp. 390-391, la traduction du texte du manuscrit Stowe D. 4. 2., folio, 49a, I, Feis Tighe Becfholtaig, « le festin de la maison à la petite richesse », publié par Kuno Meyer, « Mitteilungen aus irischen Handshriften », dans Zeitzchrift für Celtische Philologie, V, pp. 500-504.

10. Par exemple Mesca Ulad, « L’ivresse des Ulates », éd. J. Carmichael Watson, Mediaeval and Modern Irish Series XIII, Dublin, 1941, pp. 12-15 ; dans la partie contenue dans le Livre de Leinster, éd. Best-O’Brien, tome V, Dublin, 1967, folios 264a-264b, p. 1176, lignes 34786-34813 ; Tochmarc Ferbe, éd. Windisch, Irische Texte III, p. 466, lignes 54-63 ; Livre de Leinster, éd. Best-O’Brien, V, folio 253b, p. 1138, lignes 33499-33507.

11. Fled Bricrend, éd. Henderson, Irish Texts Society II, Londres, 1899, p. 30, § 25.

12. Ces deux scènes dans la continuation de l’Oided mac n-Usnig publiée par Mackinnon sous le titre « The Glenmasan Manuscript », The Celtic Review, II, 6, Édimbourg, octobre 1905, p. 108.

13. Éd. Henderson, p. 6.

14. Éd. Henderson, p. 8, § 8.

15. Éd. Henderson, p. 16, § 17.

16. Echtra Nerai, chap. XVIII, éd. K. Meyer, Rev. Celt., 10 (1889), p. 336 ; cf. Táin Bó Cuailnge, éd. Strachan, p. 122 (l. 3653), éd. Windisch, pp. 893-894 (l. 6132-6141) ; Cécile O’Rahilly, Táin Bó Cúalnge from the Book of Leinster, Dublin, 1967, p. 134, (l. 4850-4871).

17. Éd. Strachan, p. 122, l. 3651 sq., éd. C. O’Rahilly, p. 134, l. 4860-4861.

18. Éd. Windisch, p. 893, l. 6130-6133 et p. 895, l. 6141-6143.

19. Éd. Strachan, p. 122, l. 3655 et suiv.-éd. Windisch, p. 897, l. 6154-6156.

20. Forseti, fils de Baldr, est le « conciliateur » du panthéon scandinave : aucun texte ne l’accouple à Loki. Cependant, cf. dans la Hervarar Saga ok Heiđreks, chap. VI, l’opposition rigoureuse des deux frères, du conciliateur et du fauteur de querelle.

21. Fer sidaigthi sluaig Ulad : Mesca Ulad, éd. Hennessy, p. 38.

22. Éd. Stokes, R. Celt., 14 (1893), p. 426.

23. § 16. Cf. les autres interventions pacifiantes et prudentes de Sencha dans le même récit, §§ 7, 21 (il réduit la querelle des femmes à une joute de paroles), 26, 29, 75. Cf. la différence des conduites de Bricriu et de Sencha dans le Compert Concúlainn.

24. J. Loth, Les Mabinogion, 2e éd., I (1913), pp. 121-171. Je cite cette traduction.

25. Édition Mühlhausen (1925), p. 21. En gallois, evnys signifie « hostile » ; le nom est écrit tantôt Evnissyen, tantôt Evnyssyen (ou Efnyssyen).

26. Loth, p. 125 : « ... Aussitôt il fond sous les chevaux, leur coupe les lèvres au ras des dents, les oreilles au ras de la tête, la queue au ras du dos ; s’il ne trouvait pas prise sur les sourcils, il les rasait jusqu’à l’os. Il défigura ainsi les chevaux, au point qu’il était impossible d’en rien faire. » – Inutile de chercher un rapprochement particulier avec un des méfaits de Syrdon (ci-dessus, no 3 b) : dans toutes ces sociétés de cavaliers, la méchanceté qui consiste à gâter un cheval est usuelle ; le jeune Grettir, au début de la saga qui porte son nom, n’y manque pas.

27. Il tord le cou à des guerriers armés que les Irlandais avaient cachés dans des sacs tout autour de la salle : Loth, pp. 140 sq.

28. Loth, p. 142 : « La paix conclue, Bendigeit Vran fit venir l’enfant ; l’enfant se rendit ensuite auprès de Manawyddan. Tous ceux qui le voyaient le prenaient en affection. Il était avec Manawyddan quand Nyssyen, fils d’Eurossuydd, l’appela auprès de lui. L’enfant alla vers lui gentiment. “Pourquoi, s’écria Evnyssyen, mon neveu, le fils de ma sœur, ne vient-il pas à moi ? Ne serait-il pas roi d’Irlande que je serais heureux d’échanger des caresses avec lui. – Volontiers, dit Bendigeit Vran, qu’il aille !” L’enfant alla vers lui, tout joyeux. “J’en atteste Dieu, se dit Evnyssyen, la famille ne s’attend guère au meurtre que je vais commettre en ce moment.” Il se leva, saisit l’enfant par les pieds, et, avant que personne de la famille ne pût l’arrêter, il lança l’enfant la tête la première dans le feu ardent... » – Cette matière extrêmement disloquée et romancée des Mabinogion repose pourtant sur de vieux mythes brittoniques : Manawyddan, Bran sont d’anciens dieux : ce meurtre inattendu de l’enfant innocent, en pleine assemblée pacifique et joyeuse, est-il l’aboutissement romanesque d’un mythe comparable à l’assassinat du jeune, beau et bon Baldr ?

29. Mühlhausen, p. 32 : ac yna, pan welas Efnyssyn y kalanad hab eni yn vn Ile o wyr Ynys y Kedyrn... ; Loth, pp. 143-144. Sur la fin de sa carrière, et après le meurtre du bel enfant, Evnissyen est donc, comme Loki à la fin de sa vie et après le meurtre de Baldr, un « empêcheur de résurrection », mais dans des conditions et avec des conséquences différentes.

30. Mühlhausen, p. 32 : ymestynnu idaw ynteu yn y peir, yny tyrr y peir yn pedwar dryll, ac yny tyrr y gallon ynteu.

31. Et peut-être l’analogie lointaine de ces rôles avec celui que joue Evnissyen (ici handbani, nullement ráđbani !) dans le meurtre du bel enfant ?

32. La quatrième solution – l’héritage commun –, qui ne pouvait qu’être recommandée dans la première édition de ce livre, a été précisée et renforcée en 1958 dans le chapitre VII des Dieux des Germains, reproduit ci-dessous comme chapitre V.