Dans ce chapitre :
Les projets ont toujours une date limite. Même si vous ne savez pas avec certitude ce que votre nouveau projet est censé produire, il faut savoir pour quelle date il doit être terminé. Malheureusement, lorsque vous prenez connaissance de cette date limite, vous avez souvent une réaction de panique : « Mais, je n’aurai jamais assez de temps ! »
À vrai dire, quand la mission de mener à bien votre projet vous échoit, vous n’avez généralement aucune idée du temps qu’il vous faudra pour y parvenir. Les premières actions ont tendance à s’inscrire dans le registre de la peur et de l’anxiété plutôt que de s’appuyer sur des faits, surtout quand vous essayez de jongler entre de multiples responsabilités et que le projet paraît complexe.
Pour vous aider à effectuer une estimation plus réaliste du temps que vous prendra ce projet, il faut opter pour une approche organisée rendant limpide le déroulement des activités du projet, les calendriers possibles et la façon de respecter les délais qui vous paraissaient intenables de prime abord. Ce chapitre décrit une technique vous aidant à développer avec un sens de l’initiative certain un calendrier réaliste (tout en maîtrisant votre anxiété).
L’utilisation de diagrammes réseau pour établir des calendriers est le thème le plus technique du présent ouvrage. Même s’il faut seulement dix minutes pour maîtriser cette technique, les explications et illustrations peuvent paraître déroutantes dans un premier temps. Si vous rencontrez pour la première fois ces bêtes curieuses que sont les schémas fonctionnels, nous vous suggérons de faire d’abord le tour des principaux points de ce chapitre, puis de lire plusieurs fois les différentes sections. Plus vous lirez le texte, plus les explications vous paraîtront logiques. Cependant, si les détails techniques vous agacent, mettez le livre de côté et soufflez avant de le reprendre plus tard. Vous découvrirez avec surprise que les détails sont beaucoup plus clairs à la deuxième ou troisième lecture ! Mais, rassurez-vous, si vous utilisez un progiciel de gestion de projet, quel qu’il soit, tous les calculs présents dans cette section seront faits pour vous automatiquement !
Pour déterminer le temps nécessaire pour n’importe quel projet, vous devez disposer des deux informations suivantes :
Par exemple, supposons que votre projet comprenne dix activités et qu’il faille compter une semaine de travaux pour chacun. Combien de temps vous faudra-t-il pour achever votre projet ? La vérité, c’est que vous ne pouvez pas le dire. Vous pouvez boucler le projet en une semaine si les dix activités peuvent être menées de front et si vous disposez des ressources pour y parvenir. Vous pouvez avoir besoin de dix semaines s’il faut mener les activités l’une après l’autre. La réalisation du projet peut très bien prendre entre une et dix semaines s’il n’est pas nécessaire de faire toutes les activités dans un ordre donné.
Pour établir le calendrier d’un petit projet, vous pouvez probablement visualiser les nécessités relatives à la durée et à l’ordre des activités. Mais, avec des projets comprenant 15 à 20 activités, voire plus, dont bon nombre sont réalisables simultanément, il faut une certaine organisation pour mener votre analyse.
Cette section vous aide à créer des calendriers réalistes en vous montrant comment dessiner des diagrammes de réseau, puis comment choisir le meilleur pour votre projet.
Un diagramme de réseau est un schéma fonctionnel illustrant l’ordre dans lequel vous allez réaliser les activités. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de diagramme PERT (Program Evaluation and Review Technique). Dans le même état d’esprit, c’est le laboratoire d’essai de votre projet. Il vous permet de tester les différentes stratégies avant d’entamer l’exécution des travaux. Il vous permet aussi, d’utiliser la méthode du chemin critique ou CPM (Critical Path Method), nous le verrons plus loin.
Quelle que soit la complexité de votre projet, le diagramme de réseau présente les trois éléments suivants : jalons, activités et durée.
Veillez à définir avec clarté jalons et activités. Plus vous serez clair, plus vous pourrez évaluer avec précision le temps et les ressources nécessaires pour les mener à bien, plus l’affectation de personnes sera simple et plus votre rapport sur l’avancement des travaux et le déroulement du calendrier sera pertinent et exact ;
Comprendre une estimation de durée vous aide à trouver des moyens de la réduire. Par exemple, supposons que vous estimiez la durée des tests d’un logiciel sur un ordinateur à 24 heures. Si vous ne pouvez utiliser cet ordinateur que six heures par jour, vos tests dureront donc quatre jours. Ce n’est pas en doublant le nombre de personnes affectées aux tests que vous ramènerez ce délai à deux jours. En revanche, vous y parviendrez si vous obtenez l’autorisation d’utiliser l’ordinateur 12 heures par jour.
Il existe une confusion extrêmement fréquente entre durée et effort !
Les unités de temps décrivent en effet deux caractéristiques liées mais différentes.
La durée est le nombre de périodes de travail nécessaires pour mener une activité à son terme, tandis que l’effort ou charge de travail est le temps qu’il faut à une personne pour achever une activité en s’y consacrant à plein-temps. (Le chapitre 8 approfondit la question de la charge de travail.) Par exemple, supposons que quatre personnes doivent travailler ensemble à plein-temps pendant cinq jours pour mener une activité à son terme.
La durée de l’activité sera donc de cinq jours, alors que la charge de travail sera de 20 jours-personne (4 personnes X 5 jours).
Pour fixer la date de fin de votre projet, il faut choisir les dates de début et de fin de chaque activité et la date à laquelle chaque jalon est atteint. Un diagramme de réseau vous y aide.
La technique de représentation nodale (également appelée méthode des antécédents) pour dessiner un diagramme de réseau emploie trois symboles pour décrire les trois éléments du diagramme :
La figure 7-1 présente un exemple simple de diagramme de réseau avec représentation nodale. Lorsque vous atteignez le jalon A (la case de gauche), vous pouvez réaliser l’activité 1 (la case du milieu), dont vous estimez qu’elle vous demandera deux semaines de travail. Une fois l’activité 1 terminée, vous atteignez le jalon B (la case de droite). Les flèches indiquent le sens du flux.
Ceux d’entre vous qui ont déjà utilisé des diagrammes de réseau connaissent peut-être un autre format appelé représentation vectorielle, approche classique évoquée plus haut, diagramme en flèche ou graphique PERT (une explication de l’analyse PERT figure dans la section « Améliorer l’estimation de durée des activités ». Avec ce format, les jalons sont représentés par un cercle et les activités par une flèche. Mais, dans la mesure où c’est aujourd’hui la technique de la représentation nodale la plus utilisée, nous avons choisi de l’employer dans ce livre.
Considérez votre projet comme un voyage que vous et vos amis envisagez d’effectuer. Chacun de vous possède une voiture et empruntera un chemin différent pour rallier la destination finale. Pendant le voyage, plusieurs itinéraires se croiseront en certains endroits. Vous convenez ensemble que toutes les personnes passant par un même point doivent attendre que tout le monde y soit parvenu avant de se diriger vers la prochaine étape. Le voyage est considéré comme terminé une fois que tout le monde a atteint la destination finale.
Vous ne souhaiterez certainement pas entreprendre un voyage d’une telle complexité sans le planifier d’abord à l’aide d’une carte routière. Après tout, la planification du voyage vous permet :
Cette section vous aide à établir le calendrier de votre projet en vous indiquant comment lire et interpréter une carte routière (votre diagramme de réseau), afin que vous puissiez déterminer les conséquences potentielles des diverses approches.
Utilisez les deux règles suivantes pour dessiner et interpréter votre diagramme de réseau. Une fois ces règles comprises, l’analyse du diagramme est un jeu d’enfant :
La figure 7-2 illustre un diagramme de réseau. Selon la règle n° 1, quand vous êtes au début, vous pouvez démarrer l’activité 1 ou l’activité 3. Cela signifie que vous réalisez l’activité 1 ou l’activité 3 seule ou les deux activités en même temps. Autrement dit, ces deux activités sont indépendantes l’une de l’autre.
Vous pouvez aussi choisir de ne faire aucune des deux activités. La règle n° 1 est une dépendance optionnelle et non une dépendance obligatoire. Autrement dit, vous pouvez entamer n’importe quelle activité vers laquelle mène une flèche partant de la case début, mais ce n’est pas une obligation.
Par exemple, supposons qu’une partie de votre plan comprenne deux activités visant à fabriquer un appareil : recevoir les pièces et assembler les pièces. Dès que vous avez reçu les pièces, vous pouvez commencer à les assembler. En fait, vous ne pouvez entamer l’assemblage avant d’avoir reçu les pièces (vous êtes d’accord ?). Mais, une fois reçues toutes les pièces commandées, aucune règle ne vous impose de les assembler immédiatement. Vous pouvez le faire si vous le souhaitez, ou attendre.
Bien entendu, si vous attendez, la fin de l’assemblage sera retardée. Mais, c’est votre choix.
Selon la règle n° 2, vous pouvez commencer l’activité 2 de la figure 7-2 dès que vous avez terminé l’activité 1 car la flèche de l’activité 1 est la seule qui mène à l’activité 2. La règle n° 2 est donc une dépendance obligatoire. Si des flèches de trois activités pointaient vers l’activité 2, vous devriez terminer ces trois activités avant de démarrer l’activité 2. (Le diagramme n’indiquerait pas que vous pouvez entamer l’activité 2 après avoir uniquement terminé une ou deux activités sur les trois.)
Vous pouvez utiliser votre diagramme de réseau pour savoir quand commencer et terminer des activités et quand vous bouclerez le projet si vous vous y prenez de cette façon. Pour déterminer le calendrier applicable en fonction de votre approche, vous avez besoin des informations suivantes :
Vous pouvez employer la méthode du chemin critique pour déterminer ces informations et bâtir le calendrier général de votre projet. Les sections à suivre détaillent le fonctionnement de cette méthode.
La longueur du ou des chemins critiques de votre projet sur votre diagramme de réseau conditionne sa durée (d’où la méthode du chemin critique pour établir le calendrier de votre projet). Si vous souhaitez que votre projet soit bouclé plus rapidement, envisagez des moyens de raccourcir votre chemin critique.
Surveillez attentivement la réalisation des activités du chemin critique car tout retard les concernant risque de repousser la fin de votre projet. Ayez bien à l’œil également les activités se situant sur des chemins proches d’être critiques, car le moindre retard peut également remettre la fin du projet à plus tard.
Votre projet peut présenter simultanément plusieurs chemins critiques. En fait, tout chemin peut s’avérer critique si parcourir chacun d’eux prend le même temps. Cependant, quand chaque chemin est critique, vous êtes face à une situation à haut risque. Un retard concernant n’importe quelle activité repousse immédiatement la date de fin du projet.
Les chemins critiques peuvent évoluer en cours de route. Il arrive que des activités situées sur un chemin critique finissent si tôt que ce dernier devient plus court qu’un ou plusieurs autres considérés au départ comme non critiques. Il se peut également que des activités situées au départ sur un chemin non critique soient retardées au point que la somme des durées de réalisation devienne supérieure à la longueur du chemin critique actuel (ce qui transforme en chemin critique le chemin préalablement non critique).
La première étape de l’analyse du diagramme de réseau de votre projet est de commencer par le début et de voir dans quel délai vous pouvez mener les activités à leur terme pour chaque chemin. On appelle cette analyse le calcul au plus tôt.
Pour aider à la compréhension du calcul au plus tôt, vous pouvez l’effectuer sur le diagramme de la figure 7-2. Selon la règle n° 1, vous pouvez envisager d’entamer l’activité 1 ou l’activité 3 (ou les deux ensemble) dès le démarrage du projet (pour en savoir plus sur les deux règles de l’analyse d’un diagramme de réseau, reportez-vous à la section « Lire un diagramme de réseau », plus haut dans ce chapitre). Prenez d’abord les activités 1 et 2 du chemin supérieur :
Jusqu’ici tout va bien. Prenons maintenant les activités 3, 4 et 5 situées sur le chemin inférieur du diagramme :
Vous devez faire très attention au moment de fixer la date de début au plus tôt de l’activité 5. Selon la règle n° 2, les deux flèches pointant vers l’activité 5 indiquent que vous devez terminer à la fois l’activité 1 et l’activité 4 avant de démarrer l’activité 5. Même si vous parvenez à finir l’activité 4 à la fin de la semaine 4, vous ne pouvez terminer l’activité 1 avant la fin de la semaine 5. En conséquence, vous pouvez démarrer l’activité 5 au plus tôt en début de semaine 6.
Si plusieurs activités ou jalons mènent à la même activité, vous pourrez démarrer au plus tôt celle-ci à la date de fin au plus tôt la plus tardive des activités ou jalons précédents.
Vous avez la tête qui tourne ? Courage, la fin est proche :
Vous disposez pour l’heure des informations suivantes sur votre projet :
Vous êtes à mi-chemin du but. Si jamais des conflits de ressources ou des retards imprévus vous empêchent de démarrer toutes les activités aux dates de début au plus tôt, vous souhaiterez savoir de combien de temps vous pouvez les retarder, sur chaque chemin, tout en pouvant toujours terminer le projet le plus tôt possible. Cette analyse s’appelle un calcul au plus tard.
Reprenons l’exemple de la section précédente : le calcul au plus tôt vous a révélé que vous pouviez atteindre le jalon fin au plus tôt à la fin de la semaine 7. Cependant, la règle n° 2 de la précédente section « Lire un diagramme de réseau » stipule que vous ne pouvez atteindre le jalon fin tant que vous n’avez pas bouclé les activités 2 et 5. Ainsi, pour que votre projet soit achevé à la fin de la semaine 7, vous pouvez terminer les activités 2 et 5 au plus tard à la fin de la semaine 7. Reprenez le chemin inférieur du diagramme de la figure 7-2, avec les activités 3, 4 et 5 :
Enfin, prenez le chemin supérieur du diagramme de réseau de la figure 7-2 :
Là encore, vous devez être prudent dans vos calculs. Vous devez terminer l’activité 1 à la fin de la semaine 5 pour pouvoir démarrer l’activité 5 en début de semaine 6. Mais, pour commencer l’activité 2 au début de la semaine 7, vous devez terminer l’activité 1 à la fin de la semaine 6. Ainsi, en finissant l’activité 1 à la fin de la semaine 5, vous respectez les deux conditions.
Si plusieurs flèches partent d’un même jalon ou activité, vous pourrez terminer au plus tard cette activité ou atteindre ce jalon à la date de fin au plus tard à laquelle vous devez démarrer les activités ou atteindre les jalons suivants.
Sur la figure 7-2, les dates de début au plus tard des activités 2 et 5 correspondent respectivement au début de la semaine 6 et de la semaine 7. Résultat, la date de fin au plus tard de l’activité 1 est la fin de la semaine 5. Le reste est simple : vous devez démarrer l’activité 1 au plus tard au début de la semaine 1.
Pour organiser les dates lors des calculs au plus tôt et au plus tard, pensez à inscrire au-dessus de la case de chaque jalon ou activité du diagramme de réseau du projet les dates de début au plus tôt et au plus tard ainsi que les dates de fin au plus tôt et au plus tard. La figure 7-3 vous montre ce que cela donne pour l’exemple de la figure 7-2.
Maintenant que vous connaissez toutes les dates de début et de fin au plus tôt et au plus tard de vos jalons et activités, vous devez déterminer la marge dont vous disposez pour chaque activité ou jalon. (La marge d’une activité est la période pendant laquelle vous pouvez la retarder sans repousser la date d’achèvement du projet.) Il existe deux façons de déterminer la marge :
Vous découvrez ainsi que les activités 2, 3 et 4 ont des marges d’une semaine, tandis que les activités 1 et 5 ne présentent aucune marge. La figure 7-3 présente ces informations.
Remarque : si la marge d’une activité est de zéro, l’activité figure sur un chemin critique.
Bien que la marge se définisse comme la période pendant laquelle vous pouvez retarder l’achèvement d’une activité ou l’atteinte d’un jalon sans repousser la date de fin de projet, elle est en fait associée à une séquence d’activités et non à une seule activité. Les informations de la figure 7-3 indiquent que l’activité 3 et l’activité 4 (qui figurent sur le même chemin) bénéficient d’une marge d’une semaine. Cependant, si l’activité 2 est retardée d’une semaine, l’activité 3 ne bénéficiera d’aucune marge.
Les sections précédentes expliquent les règles et procédures générales pour dessiner et analyser un diagramme de réseau. La présente section vous indique comment créer et analyser le diagramme de réseau de votre projet.
Avant de dessiner le diagramme de réseau de votre projet, vous devez d’abord déterminer l’ordre de réalisation des activités. Cette section détaille les raisons pour lesquelles les activités doivent parfois être menées à bien dans un certain ordre.
L’antécédent d’une activité (l’activité A, par exemple) est une activité ou un jalon qui fixe le moment où peut démarrer cette activité A. Il existe quatre liaisons entre un antécédent et l’activité ou le jalon qui vient juste après (appelé successeur) :
La liaison fin-début étant la relation d’antériorité la plus couramment utilisée, c’est celle que nous traitons dans ce livre. Autrement dit, dans cet ouvrage, une activité antécédente est une activité qui doit être achevée avant que son successeur puisse démarrer ou être atteint (s’il s’agit d’un jalon).
Il arrive qu’une activité ne puisse démarrer immédiatement après la fin de l’activité antécédente. Un décalage avec retard est le temps d’attente nécessaire avant de démarrer l’activité suivante. Un décalage avec avance est la période pendant laquelle il est possible de démarrer une activité avant la fin de l’activité antécédente. Dans ce livre, nous n’exposons que des situations où les décalages avec retard et avance sont de zéro.
Une activité est dite immédiatement antécédente à l’activité A s’il n’existe aucune autre activité entre elle et l’activité A. Lorsque vous déterminez les activités immédiatement antécédentes à chaque activité, vous disposez de toutes les informations nécessaires pour dessiner le diagramme de réseau de votre projet. Les facteurs suivants influent sur l’ordre dans lequel vous devez réaliser les activités de votre projet :
Il existe deux façons de déterminer les antécédents immédiats des activités d’un projet :
Quelle que soit la méthode employée pour trouver les antécédents immédiats de votre projet, consignez-les dans un simple tableau tel que celui-ci. (Il récapitule les antécédents immédiats de l’exemple illustré par la figure 7-2.)
Code de l’activité | Description de l’activité | Antécédents immédiats |
1 | Activité 1 | Aucun |
2 | Activité 2 | 1 |
3 | Activité 3 | Aucun |
4 | Activité 4 | 3 |
5 | Activité 5 | 1, 4 |
Déterminez l’antécédence en fonction de la nature et des exigences des activités et non en fonction des ressources potentiellement disponibles. Supposons qu’il vous soit possible de réaliser en même temps les activités A et B de votre projet mais que vous prévoyiez de les affecter à la même personne. Dans ce cas, ne faites pas de l’activité A l’antécédent immédiat de l’activité B en partant du principe que cette personne ne peut être que sur une activité à la fois. Indiquez plutôt sur votre diagramme que A et B peuvent être effectuées en même temps. Plus tard, si vous disposez d’une autre personne capable de participer à ces travaux, vous pourrez évaluer l’impact d’une réalisation simultanée des activités A et B. (Le chapitre 8 vous dit comment savoir si quelqu’un est surchargé et comment remédier à ces situations.)
Au moment de la création du diagramme de réseau d’un projet simple, écrivez le nom des activités et jalons sur des Post-it que vous collez ensuite sur un mur. Pour les projets plus complexes, envisagez l’utilisation d’un logiciel de gestion de projet.
Nous allons prendre l’exemple de la préparation d’un pique-nique pour illustrer l’utilisation d’un diagramme de réseau qui permettra d’estimer la durée des opérations tout en répondant aux attentes du projet et en prenant en compte les contraintes identifiées.
Nous sommes vendredi soir et vous et votre ami réfléchissez à ce que vous pourriez faire ce week-end pour vous détendre. On annonce un samedi doux et ensoleillé et vous décidez donc d’aller pique-niquer en forêt. Souhaitant passer un moment le plus agréable possible, vous décidez de planifier minutieusement la sortie à l’aide d’un diagramme de réseau. Le tableau 7-2 illustre les sept activités que vous jugez nécessaires de réaliser afin de préparer votre pique-nique et de vous rendre au lac.
En outre, vous décidez de respecter les contraintes suivantes :
Maintenant que toutes les activités ont été listées, vous devez établir l’ordre dans lequel vous les mènerez. Autrement dit, il faut déterminer les antécédents immédiats de chaque activité. Voici les dépendances obligatoires : votre ami doit faire cuire les œufs avant de faire les sandwichs (non, sans blague !) et vous devez tous deux charger la voiture et choisir la destination avant de partir.
Vous avez tout loisir de choisir l’ordre des autres activités. Voici une possibilité :
Le tableau 7-3 décrit les liaisons antécédentes.
Code de l’activité | Description de l’activité | Antécédents immédiats |
1 | Charger la voiture | 3, 6 |
2 | Retirer de l’argent à la banque | 5 |
3 | Faire des sandwichs aux œufs | 7 |
4 | Se rendre dans la forêt | 1 |
5 | Choisir la forêt | Aucun |
6 | Faire le plein d’essence | 2 |
7 | Faire cuire les œufs (pour les sandwichs) | 5 |
Maintenant que vous avez vos antécédents immédiats en tête, vous pouvez dessiner le diagramme de réseau de votre projet à partir des informations du tableau 7-3. Pour ce faire, procédez comme suit :
Dans notre exemple, seule l’activité 5 n’a pas d’antécédent immédiat.
Mettez l’activité 5 dans une case et dessinez une flèche qui part de la case début et va vers elle.
Dans notre exemple, le tableau 7-3 montre que les activités 2 et 7 ont comme antécédent immédiat l’activité 5. Dessinez des cases représentant ces deux activités et tracez des flèches partant de l’activité 5 et pointant vers les activités 2 et 7 (voir la figure 7-5).
Vous remarquerez sur le tableau 7-3 que seule l’activité 6 a comme antécédent immédiat l’activité 2. Dessinez donc une case pour représenter l’activité 6 et tracez une flèche partant de l’activité 2 et pointant vers l’activité 6.
Le tableau 7-3 montre également que seule l’activité 3 a comme antécédent immédiat l’activité 7. Dessinez donc une case pour représenter l’activité 3 et tracez une flèche partant de l’activité 7 et pointant vers l’activité 3. La figure 7-5 montre l’état de votre diagramme à ce stade.
Vous noterez que l’activité 1 a à la fois les activités 3 et 6 comme antécédents immédiats. Dessinez donc une case pour représenter l’activité 1 et tracez des flèches partant des activités 3 et 6 et pointant vers l’activité 1.
Le reste est très simple. Dans la mesure où seule l’activité 4 a comme antécédent immédiat l’activité 1, dessinez une case pour représenter l’activité 4 et tracez une flèche partant de l’activité 1 et pointant vers l’activité 4.
Passons maintenant aux questions de durée. Premièrement, combien de temps vous faudra-t-il pour arriver à la forêt ? Le chemin supérieur (début, activités 5, 2, 6, 1, 4 et fin) s’effectue en 52 minutes, tandis qu’il faut 57 minutes pour l’itinéraire inférieur (début, activités 5, 7, 3, 1, 4 et fin). Il s’écoulera donc 57 minutes entre le moment où vous débutez votre projet et celui où vous arrivez au parc. L’itinéraire inférieur est le chemin critique.
La seconde question de durée à laquelle vous devez répondre est la suivante : pouvez-vous retarder des activités tout en arrivant à votre forêt en 57 minutes ? Si la réponse est oui, de quelles activités s’agit-il et quel est le retard que vous pouvez prendre ? Pour répondre à ces questions, tenez compte des éléments suivants :
Le développement du calendrier de votre projet est une combinaison d’activités, de ressources et de séquences d’activités qui vous offre la meilleure chance de répondre aux attentes de votre client tout en prenant un minimum de risques.
Cette section vous aide à entamer la création du calendrier de votre projet. Il traite également des pièges et solutions potentiels pour respecter les délais.
Une fois spécifiées les activités de votre projet (voir la discussion sur la création d’un organigramme technique de projet, au chapitre 6, prenez les mesures suivantes pour développer un calendrier initial :
Ce sont les antécédents immédiats qui déterminent la structure de votre diagramme de réseau.
Le type, la quantité et la disponibilité des ressources influent sur le temps nécessaire pour mener chaque activité à son terme.
Pour savoir comment vous y prendre, reportez-vous à la section « Estimer la durée des activités », plus loin dans ce chapitre.
Ces dates constituent les critères que devra respecter votre calendrier.
Une fois ces activités et jalons identifiés, vous pouvez définir leurs dépendances avec ceux de votre projet.
Utilisez le diagramme de réseau pour fixer le calendrier de votre projet.
Ces informations vous aident à choisir les activités à surveiller et à définir la fréquence de ces contrôles. Elles suggèrent également les stratégies à adopter pour se remettre sur les bons rails en cas de retards imprévus. (Pour en savoir plus sur les chemins critiques et non critiques, voir la section « Interpréter un diagramme de réseau », plus haut dans ce chapitre.)
Si la date d’achèvement convient à votre client, vous en avez fini avec la phase d’établissement du calendrier. Cependant, si votre client veut une fin plus précoce que celle stipulée par votre calendrier initial, il va vous falloir effectuer quelques analyses.
L’établissement d’un calendrier à rebours (à savoir commencer par la fin puis remonter jusqu’au début du projet, dans un processus d’identification des activités et durées estimées, afin de respecter la date de fin souhaitée par le client) est à prendre avec la plus grande prudence. L’utilisation de cette approche diminue les chances de respecter les délais pour les raisons suivantes :
Il y a quelque temps, en révisant le plan de projet d’une collègue, nous avons remarqué qu’elle avait prévu de consacrer une semaine à la vérification et à l’approbation de son rapport final. Quand nous lui avons demandé si elle jugeait cette estimation réaliste, elle nous a répondu que ce n’était absolument pas réaliste mais qu’elle devait tabler sur cette durée pour que le plan fonctionne. Autrement dit, elle fondait ses délais sur ses souhaits et non sur ses capacités à les respecter.
Supposons que, selon votre calendrier initial, vous deviez boucler votre projet en l’espace de trois mois, mais que votre client veuille que tout soit terminé au bout de deux mois. Voici les options qui s’offrent à vous pour réduire la longueur des chemins critiques :
Lorsque vous diminuez la longueur des chemins critiques, surveillez ceux qui ne l’étaient pas au départ au cas où ils le seraient devenus. Si un ou plusieurs chemins sont devenus critiques, employez les mêmes méthodes pour diminuer leur longueur.
Prenons l’exemple des préparatifs pour le pique-nique (présenté dans la section « Utiliser un diagramme de réseau pour analyser un exemple simple ») pour voir comment pourraient s’appliquer ces approches de réduction de la durée à votre projet.
La figure 7-6 illustre votre plan initial de 57 minutes. Si cette durée vous convient, votre analyse est terminée. Mais, supposons que vous et votre ami décidiez qu’il est impératif d’atteindre la forêt en moins de 45 minutes. Quels changements pouvez-vous apporter pour grignoter 12 minutes ?
Vous pouvez être tenté de ramener la durée du trajet à 18 minutes au lieu des 30 prévues, en vous imaginant qu’il suffira de rouler plus vite. Malheureusement, ça ne marchera pas s’il faut bien 30 minutes pour rejoindre la forêt. N’oubliez pas que votre plan doit illustrer une approche dont vous estimez qu’elle fonctionnera (sans pour autant être garantie). Si, pour faire le trajet en 18 minutes, vous devez rouler à 140 sur de mauvaises routes, votre correctif a peu de chance d’être efficace et vous expose surtout à écoper d’une amende pour excès de vitesse.
Pour bâtir un plan plus réaliste afin de raccourcir le calendrier de votre projet, procédez comme suit :
Une façon de raccourcir la durée nécessaire pour exécuter un groupe d’activités consiste à sortir une ou plusieurs activités du chemin critique et de les mener à bien parallèlement aux autres. Il faut cependant faire preuve de créativité pour parvenir à réaliser simultanément plusieurs activités.
Prenez le chemin de 57 minutes de la figure 7-6. Imaginons qu’un distributeur automatique se trouve près de la station-service dans laquelle vous faites le plein. Si vous tombez sur un employé très sympa, il vous fera le plein pendant que vous retirez de l’argent (et non l’inverse !). Cette stratégie vous permettra d’effectuer en même temps les activités 2 et 6, en 10 minutes au lieu des 15 prévues dans le diagramme de réseau initial. À première vue, vous pouvez ainsi ramener la durée totale à 52 minutes. Mais, regardez bien, ces deux activités ne figurent pas sur le chemin critique. Les terminer plus rapidement n’aura pas d’influence sur le calendrier global du projet. (Avant de songer à gagner 5 minutes supplémentaires en aidant votre ami à faire les sandwichs, n’oubliez pas que vous avez convenu de ne pas modifier l’affectation des personnes aux différentes activités.)
Vous devez donc essayer autre chose. Cette fois-ci, n’oubliez pas que, pour gagner du temps, vous devez réduire la longueur du chemin critique. Voici une autre idée : quand vous faites route pour la forêt, vous et votre ami êtes tous deux dans la voiture, mais un seul est au volant, l’autre étant un passager passif. Si c’est vous qui conduisez, votre ami peut faire les sandwichs dans la voiture (en faisant attention aux miettes, hein !). Cette modification semble raccourcir le chemin critique de 10 minutes. Mais est-ce vraiment le cas ?
Le diagramme de la figure 7-6 révèle que le chemin supérieur (activités 2 et 6) demande 15 minutes et le chemin inférieur (activités 7 et 3) 20 minutes. Le chemin inférieur étant le chemin critique, raccourcir sa longueur de 5 minutes peut diminuer le temps total nécessaire pour achever le projet. Toutefois, ce faisant, la longueur du chemin inférieur devient identique à celle du chemin supérieur (15 minutes). Résultat, ils sont maintenant tous deux critiques.
Gagner 5 minutes supplémentaires sur le chemin inférieur (car la préparation des sandwichs demande 10 minutes) ne fait pas gagner plus de temps sur l’ensemble du projet, car il faut toujours 15 minutes pour parcourir le chemin supérieur. En revanche, ôter ces 5 minutes du chemin inférieur offre bien une marge de 5 minutes.
La figure 7-7 illustre ce changement sur votre diagramme de réseau. Vous pouvez maintenant reconsidérer votre idée première de retirer de l’argent pendant que le pompiste fait le plein de votre voiture. Cette fois-ci, cette modification peut vous permettre de gagner 5 minutes car le chemin supérieur est maintenant critique.
Enfin, vous pouvez choisir la forêt où vous allez pique-niquer tout en chargeant la voiture, ce qui vous fera gagner 2 minutes supplémentaires. La figure 7-8 illustre la solution finale à 45 minutes.
Prenez une situation dans laquelle vous devez mener plusieurs activités à bien avant de pouvoir vous attaquer à plusieurs autres. Montrez cette relation dans votre diagramme en définissant un jalon représentant l’achèvement de ces activités, en traçant des flèches qui partent des activités et pointent vers ce jalon, puis en traçant des flèches qui partent de ce jalon et pointent vers les nouvelles activités (voir la figure 7-8).
Dans notre exemple du pique-nique, vous terminez d’abord les activités retirer de l’argent, faire le plein d’essence et faire cuire les œufs, puis vous pouvez effectuer les activités charger la voiture et choisir la forêt. Vous représentez cette relation en traçant une flèche partant de chacune des trois premières activités et pointant vers le nouveau jalon prêts à charger la voiture, puis en traçant des flèches partant de ce jalon et pointant vers les activités charger la voiture et choisir la forêt.
Si vous jugez que cette analyse se complique, vous avez raison. C’est le prix à payer pour effectuer plus vite un groupe d’activités. Ce prix comprend :
Dans l’exemple du pique-nique, pour parvenir à une durée totale de 45 minutes, vous faites les suppositions suivantes :
Si faire ces suppositions accroît les risques d’erreur, les identifier peut augmenter la probabilité qu’elles s’avèrent exactes ou tout du moins vous convaincre de penser à un plan de secours si ce n’est pas le cas.
Prenez l’hypothèse que vous puissiez arriver à la station-service peu après 8 heures un samedi matin. Vous pouvez appeler le gérant de la station et demander si votre hypothèse est sensée. S’il vous répond qu’il ignore le temps que vous devrez attendre pour qu’un employé vous fasse le plein, vous pouvez toujours lui demander s’il en serait de même si vous sortiez un joli billet de 200 euros. Quand il ajoute immédiatement qu’il privatisera sa station à votre intention entre 7 h 55 et 8 h 20 et mettra deux employés à votre service (un pour faire le plein et un autre pour encaisser la transaction), de façon que cela ne dure pas plus de 10 minutes, vous vous apercevez qu’il est des incertitudes qui disparaissent à condition d’y mettre le prix ! Votre mission est de déterminer à quel point vous pouvez diminuer l’incertitude et combien vous devez mettre sur la table pour y parvenir.
Vous avez donc un plan pour vous rendre en forêt en 45 minutes. Vous ne pouvez être certain que ce plan fonctionnera mais, au moins, c’est du domaine du faisable. Néanmoins, supposons que votre ami vous dise qu’il doit absolument rallier la forêt en 10 minutes et non 45 ! Votre réaction première sera sans doute de lui dire : « Impossible ! » Se montrer créatif est une chose, mais comment tout boucler en 10 minutes quand il faut déjà 30 minutes pour rejoindre la forêt ?
En clamant qu’il est absolument impossible d’atteindre la forêt en 10 minutes quand le trajet à lui seul dure 30 minutes, vous avez oublié que la réussite de votre projet repose sur le fait d’arriver en forêt pour pique-niquer et non de mener à bien un groupe d’activités prédéterminées. Vos sept activités initiales étaient parfaites, tant qu’elles ne vous empêchaient pas de rallier la forêt en respectant votre lot de contraintes. Mais, si les activités ne vous permettent pas de connaître le succès comme vous le définissez maintenant (arriver à la forêt en 10 minutes), prévoyez alors de modifier les activités.
Supposons que vous décidiez de vous rendre en forêt autrement qu’en voiture. Après quelques recherches, vous découvrez que vous pouvez louer un hélicoptère pour 500 euros la journée qui vous déposera en lisière de forêt en 10 minutes. Vous réalisez cependant que vous aviez tous deux pensé dépenser 10 euros pour votre pique-nique (frais d’autoroute). Vous concluez qu’il est absurde de dépenser 500 euros pour un pique-nique budgété à 10 euros. Vous ne parlerez donc même pas à votre ami de la possibilité de louer un hélicoptère. Vous réaffirmez donc qu’il est impossible de rallier la forêt en 10 minutes. Malheureusement, quand vous avez décidé de ne pas faire part à votre ami de la solution aérienne, vous ne saviez pas que votre ami pouvait gagner 10 000 euros sur une affaire s’il mettait 10 minutes pour se rendre à votre forêt. Cela vaut-il la peine de dépenser 500 euros pour en empocher 10 000 ? Et comment ! Mais vous ne saviez pas pour les 10 000 euros quand vous avez abandonné l’idée de rejoindre la forêt en 10 minutes.
Quand vous préparez un calendrier, vous n’avez pas à anticiper la décision d’une autre personne. Présentez plutôt toutes les options, ainsi que les coûts et avantages associés au décideur, afin qu’il puisse trancher en toute connaissance de cause. Dans notre exemple, vous auriez dû parler à votre ami de la solution de l’hélicoptère. Il aurait ainsi pu en tenir compte au moment de prendre la décision finale.
Souvent, vous pouvez diminuer le temps nécessaire pour dérouler une séquence d’activités en en subdivisant une ou plusieurs, afin de pouvoir exécuter plusieurs parties en même temps. Pour revenir à notre exemple du pique-nique, votre ami peut faire cuire les œufs et préparer les sandwichs en 7 minutes de moins que prévu grâce à l’approche illustrée par la figure 7-9. Voici ce qu’il doit faire :
Comme le montre la figure 7-9, le temps nécessaire pour faire cuire les œufs et préparer les sandwichs est de : 3 minutes + 7 minutes + 3 minutes = 13 minutes.
Remarque : à l’origine, le temps total nécessaire pour faire cuire les œufs est de 10 minutes (3 minutes de préparation et 7 minutes de cuisson) et le temps total nécessaire pour préparer les sandwichs est également de 10 minutes (7 minutes pour les étapes initiales et 3 minutes pour terminer la préparation). Mais, en subdivisant les activités et en les programmant plus en détail, vous pouvez réaliser le tout en 13 minutes et non plus en 20.
Une estimation de durée correspond au temps que vous estimez nécessaire pour réaliser une activité. L’estimation ne correspond pas à vos souhaits ou à la durée fournie et considérée par quelqu’un comme obligatoire. Il s’agit de votre évaluation.
Les estimations de durée trop optimistes ou irréalistes peuvent entraîner l’allongement d’une activité pour les deux raisons suivantes :
Cette section approfondit les éléments nécessaires pour estimer avec précision la durée d’une activité, notamment en comprenant ses composants et processus, ainsi que les ressources mises en œuvre pour exécuter ces processus.
La structure d’une activité conditionne sa durée. En conséquence, pour estimer avec précision la durée d’une activité, vous devez décrire ses différents aspects et déterminer l’effet de chacun de ces aspects sur la longueur de l’activité.
Pour estimer la durée d’une activité, fondez-vous sur vos expériences passées, l’avis d’experts et les autres sources d’information disponibles afin de clarifier les composants suivants de l’activité :
Connaître les types de ressource nécessaires pour une activité peut vous aider à mieux préciser sa durée estimative. Par exemple, toutes les photocopieuses ne présentent pas la même vitesse de traitement.
En précisant les caractéristiques de la machine qui sera utilisée, vous pouvez affiner votre estimation.
Les travaux de votre projet peuvent nécessiter les types de ressource suivants : personnel, équipement, installations, matières premières, informations et fonds. Pour chaque ressource nécessaire, vous devez déterminer sa :
Par exemple, une photocopieuse ayant une vitesse de 1 000 copies à la minute peut effectuer le travail en deux fois moins de temps qu’il n’en faut à une machine capable de faire 500 copies à la minute. De même, un travail d’impression volumineux peut prendre deux fois moins de temps si vous avez accès à une photocopieuse quatre heures et non deux heures par jour. (Pour en savoir plus sur l’évaluation des exigences d’un projet en termes de ressources non humaines, filez au chapitre 8.)
Pour améliorer la précision de votre estimation de durée, il faut avant tout vous appuyer sur les bonnes informations, par exemple le temps qu’ont duré des activités similaires par le passé et non les évaluations qu’avaient faites les gens à l’époque. Cependant, la précision de votre estimation dépend aussi de l’exactitude des informations exploitées.
Souvent, vous pouvez trouver en divers endroits les informations dont vous avez besoin. Faites donc une comparaison auprès des diverses sources suivantes :
Outre l’exploitation de données précises et complètes, faites ceci pour améliorer la qualité de vos estimations de durée :
Malgré la plus grande volonté du monde, il est parfois pratiquement impossible d’estimer avec précision la durée de certaines activités. Par exemple, vous pouvez rencontrer d’énormes difficultés à y parvenir avec des activités que vous découvrez, des activités que vous allez mener à bien dans le futur et des activités connues pour être imprévisibles. Dans ce cas :
Si jamais vous avez effectué une activité à de nombreuses reprises et disposez de données historiques sur le temps qu’elle a chaque fois demandé, vous pourrez peut-être en évaluer la durée avec une assez bonne précision pour la prochaine fois. Dans des situations moins prévisibles, il se peut que vous soyez amené à considérer la durée de l’activité comme une variable aléatoire aux probabilités et valeurs multiples.
La méthode PERT (Program Evaluation and Review Technique, ou méthode du chemin critique) est une méthode de planification qui considère la durée d’une activité comme une variable aléatoire, aux valeurs différentes, décrites par une distribution bêta. Selon les caractéristiques d’une distribution bêta, vous déterminez la valeur moyenne (également appelée valeur attendue) de la durée de l’activité à partir des trois estimations suivantes :
La valeur attendue de la durée (ta) s’obtient alors avec la formule suivante :
Valeur attendue = (ta) = (to) + 4(tpp) + (tp) / 6
Si seules quelques activités sont incertaines, vous pouvez estimer que leur durée sera égale à leur valeur attendue, déterminer le chemin critique, les dates de début et de fin au plus tôt et au plus tard, ainsi que les marges comme les fois précédentes. Cependant, si toutes les activités de votre diagramme de réseau sont incertaines, vous pouvez choisir de faire trois estimations pour chaque activité. Dans ce cas, vous pouvez utiliser les propriétés de la distribution bêta pour déterminer que la longueur du chemin critique correspond aux fourchettes spécifiées de chaque côté de la valeur attendue.
À moins que toutes vos activités ne figurent sur un chemin critique, votre diagramme de réseau ne révèle pas exactement votre calendrier mais vous donne des informations utiles pour bâtir ce dernier. Une fois les dates réelles sélectionnées, choisissez l’un des formats suivants pour présenter votre calendrier :
Quel que soit le choix que vous fassiez dans les éléments que nous vous présentons ci-dessus, et une fois que vous serez sûr de la qualité du contenu, votre présentation devra absolument respecter deux règles d’esthétique :
Toute présentation doit rester attractive et, pour cela, elle devra rester visuelle. Évitez de présenter tout document de travail qui, pour celui qui sera assis au fond de la salle, paraîtra être un gros amas sombre d’informations illisibles. Optez donc pour une présentation visuelle et qui fera sens pour tous. Si vous choisissez d’introduire votre projet avec un diaporama, ne choisissez que quelques mots clés par diapositive, puis dans la diapositive suivante, le schéma de la figure 7-10.
Le message clé de votre présentation sera le schéma de la figure 7-10. Ne le décomposez pas en plusieurs diapositives. Dans la mesure où il reste synthétique et présente les grandes étapes du projet, veillez à le présenter en une seule page. L’information synthétique a beaucoup de pouvoir sur un projet. Nombre de gens, en phase de démarrage et préparation, se sont déjà perdus dans les détails, or si vous arrivez avec une vision globale de ce qui les attend, vous les épaterez. Il faudra bien sûr par la suite faire du détail, mais n’oubliez jamais de prendre du recul en leur faisant faire un bond en arrière et en présentant l’information de manière synthétique, ce sera votre force !
La figure 7-10 présente le calendrier de votre pique-nique en forêt (durée de 45 minutes) (tiré de la figure 7-8), sous forme de liste combinée jalons/ activités.
Vous pouvez associer plusieurs formats dans une présentation. La figure 7-11 montre notre exemple du pique-nique avec un OTP combiné, une matrice d’affectation des responsabilités (voir le chapitre 6) et un diagramme de Gantt (dans lequel les triangles représentent les jalons). Outre l’avantage de nécessiter moins de préparatifs et d’être plus facile à actualiser que les documents séparés, une présentation combinée donne un meilleur aperçu du plan et révèle plusieurs aspects qui facilitent une comparaison.
Chaque format a son efficacité en fonction de la situation. Voici quelques conseils pour faire votre choix :