NOTES

On complétera ces notes pour les noms propres en se reportant aux Notices de L. Brisson, « Notices sur les noms propres », dans VP 1, 1982, 56-142 ; et à celle que l’on trouve dans le Dictionnaire des philosophes antiques par R. Goulet, Paris, éd. du CNRS, I, 1989. L’ensemble du présent travail, la Notice introductive, la traduction de la Vie de Plotin et les notes qui suivent tirent un profit considérable du travail réalisé par l’équipe qui a édité la Vie de Plotin, en 1982 et 1992, et dont je faisais partie.

1. Le titre fait référence aux deux parties que comprend cet écrit. Au début du chapitre 24, Porphyre écrit : « Voilà donc achevé notre récit de la vie de Plotin. Et comme lui-même nous a confié le soin de mettre en ordre et de corriger ses traités, et que je lui avais promis de son vivant de me charger de cette tâche et que j’en avais pris l’engagement auprès des autres disciples, j’ai d’abord décidé de ne pas laisser dans l’ordre chronologique ces écrits qui avait été produits pêle-mêle… »

2. L’expression ho kath’ h ē mâs gegon ṓ s philósophos, pourrait être traduite : « le philosophe qui vécut à notre époque », mais nous avons préféré traduire : « notre professeur de philosophie » comme Saffrey et Westerink dans Proclus, Théologie platonicienne I 1. Voir aussi Olympiodore, Commentaire sur le Phédon 6, §3, 4 Westerink.

3. Dans une culture de la compétition, la honte considérée comme le sentiment douloureux d’être dans un état d’infériorité est le ressort de la plupart des comportements sociaux : voir K. Dover, Greek Popular morality in the time of Plato and Aristotle, p. 236-242. Le sentiment manifesté par Plotin ne doit être interprété dans un sens non pas social ou politique, mais éthique : pour l’âme en effet, se retrouver associée à un corps constitue un mode d’existence inférieure.

4. Suivant Aristote, la disposition diffère de l’état (héxis), parce qu’elle est moins stable ; sur la disposition (diáthesis), voir Plotin 42 (VI, 1), 10. Famille, parents, patrie sont trois thèmes abordés dans toute biographie traditionnelle. Voir Ménandre le rhéteur, Perì epideiktik ō̂ n, p. 369, 18-371, 17.

5. Amélius est le premier disciple de Plotin ; il le rejoint en 246 à Rome. Il peut être d’une certaine façon considéré comme son assistant. Sur ce personnage, voir L. Brisson, « Amélius : Sa vie, son œuvre, sa doctrine, son style ». Pour cette anecdote, on trouve un parallèle dans les Actes de Jean, § 26-39, texte daté du II e siècle apr. J.-C.

6. Sur l’expression « image d’image », voir M.J. Edwards, « A portrait of Plotinus », J. Pépin, « L’épisode du portrait de Plotin », et S. Stern-Gillet, « Plotinus and his portrait ».

7. On ne sait rien d’autre sur ce Cartérius.

8. Sur la différence entre représentation (phantasía) et mémoire (mn ḗ m ē), voir L. Brisson. Notice à Plotin, Traités 27-29.

9. Avec M.D. Grmek, « Les maladies et la mort de Plotin », nous préférons la leçon koiliak ē i.

10. Prescription que suit Porphyre, voir Sur l’abstinence.

11. Les bains publics avaient mauvaise réputation, voir Philostrate, Vie d’Apollonius de Tyane I 16 ; II 27.

12. Suivant M.D. Grmek (art. cit., p. 337), il doit s’agir de l’épidémie qui frappa Rome à partir de 255, et qui se répéta en 265-266 (c’est probablement à cet épisode qu’il est ici fait allusion) ; la maladie toucha l’armée romaine en 270, et c’est d’elle que mourut l’empereur Claude II lui-même cette année-là.

13. Le terme grec est kunágk ē littéralement le « collier de chien ». Il s’agit peut-être d’une tuberculose touchant les voies respiratoires supérieures, voir M.D. Grmek, « Les maladies et la mort de Plotin ».

14. Pour aller en Sicile, voir l’anecdote racontée § 11, 11-19.

15. Voir le récit fait infra, § 2. Eustochius est un médecin, originaire d’Alexandrie et que Plotin connut à la fin de sa vie.

16. Mode de salutation dans l’Antiquité. En général, on embrasse un ami ou une personne pour qui l’on a un respect particulier ou une forte estime.

17. Plotin quitte Rome, pour se retirer en Campanie qui, en raison de sa relative proximité avec Rome et de son climat méridional, était un lieu de villégiature recherché. Il s’installe sur le domaine Zéthus, disciple d’origine arabe qui était aussi médecin. Sur ce domaine qui avait appartenu à Castricius, voir 7, 17-24.

18. Castricius, surnommé Firmus, était très attaché à Plotin et à Amélius ; mais comme il faisait une carrière politique, il avait abandonné la pratique du végétarisme. C’est pour le ramener sur le droit chemin que Porphyre lui dédia Sur l’abstinence. Minturnes est une ville importante de Campanie, qui se trouve à cent soixante kilomètres au sud de Rome, sur la via Appia près de la mer ; le domaine de Zéthus se trouve à six bornes milliaires de la ville (7, 23).

19. Pouzzoles, ville de Campanie, sur la mer, non loin de Naples. Entre Minturnes qui se trouve près de la mer et Pouzzoles, la distance est de soixante kilomètres ; il est probable qu’Eustochius vint en bateau de Pouzzoles jusqu’à Minturnes, ville côtière près de laquelle s’était retiré Plotin comme on le vient de le voir.

20. Le divin qui régit l’univers, c’est l’âme du monde. Sur les dernières paroles de Plotin, voir J. Pépin, « La dernière parole de Plotin » ; G.W. Most, « Plotinus’ Last Words » ; C. d’Ancona Costa, « “To Bring Back the Divine in Us to the Divine in the All”. Vita Plotini 2, 26-27 Once Again » ; A. Tudor Sala, « Die entwendeten (vor) letzten Worte Plotins ».

21. Dans l’Antiquité, l’âme de l’homme séparée de son corps est assimilée soit à l’animal céleste par excellence, l’oiseau, soit à l’animal chthonien par excellence, le serpent.

22. La mort physique advient par suite de la perte du souffle vital, le pneûma.

23. Le récit de la mort de Plotin se fonde sur un seul témoignage, celui d’Eustochius qui par ailleurs calcule son âge en fonction des années de règne d’un empereur. L’empereur Claude II, surnommé le Goth, en raison de ses victoires sur ces peuplades, régna de 268 à 270. Le calcul d’Eustochius place la mort de Plotin en 270.

24. Porphyre resta auprès de Plotin de 263 à 268.

25. Lilybée (aujourd’hui Capo Boeo ou di Marsala) est cette ville de Sicile où Porphyre s’était retiré, sur les conseils de son maître (11, 17).

26. Apamée en Syrie était un centre intellectuel important, auquel est rattaché le nom de Numénius.

27. Il s’agit de Septime Sévère qui régna de 193 à 211. Ce calcul place la naissance de Plotin en 205.

28. Les anniversaires de Socrate et de Platon correspondaient aux dates de naissance d’Artémis et d’Apollon à Délos, c’est-à-dire les 6 et 7 Thargélion, mois athénien qui va de la mi-mai à la mi-juin. Ces anniversaires donnaient lieu à un banquet qui se poursuivait par des discussions ou des discours, comme le signalent Eusèbe (Préparation évangélique X 3, 1 et 24, Proclus (Commentaire sur la République I 69.20-71.17 Kroll) ou les Prolégomènes [anonymes] à la philosophie de Platon 6, 16-18). Voir aussi infra, 15, 1.

30. C’est-à-dire en 212. Plotin atteint alors l’« âge de raison » où il peut faire la différence entre le bien et le mal.

31. On se trouve donc en 232.

32. Au III e siècle Alexandrie est la seule ville d’Égypte où, comme à Athènes, on trouve des chaires consacrées à chacune des grandes Écoles philosophiques. Sur le sujet, voir J. Whittaker, « Plotinus at Alexandria : scholastic experiences in the second and third centuries ». On lira aussi Leslie S.B. MacCoull, « Plotinus the Egyptian ? ».

33. Ammonius reste un personnage mystérieux ; cela pourrait s’expliquer par le fait que ce philosophe platonicien n’a, au témoignage de Longin (20, 36), rien écrit. Sur les rapports entre Plotin et Ammonius, voir J.-M. Charrue, « Ammonius et Plotin ».

34. Les habitants de l’Empire romain avait une certaine connaissance des mouvements religieux de la Perse et de l’Inde ; voir par exemple Porphyre, Sur l’abstinence IV 17-18.

35. Gordien III est proclamé empereur en 238, alors qu’il n’a que treize ans. La conduite des affaires revient d’abord à sa mère puis au préfet prétorien Timésithée. Une campagne d’envergure est lancée en 242 contre la Perse, d’abord couronnée de succès. Mais en 243, Timésithée meurt, et l’empereur nomme un Arabe, Philippe, à sa place, qui pourrait être responsable de sa mort (voir infra, la note 38).

36. Le terme stratópedon désigne ici la cour et non l’armée en campagne. Plotin a alors 38 ans, et est donc trop âgé pour être recruté. S’il avait été soldat ou officier, sa fuite après la mort de l’empereur n’aurait pas de sens. Sur cet épisode, voir L. Okamura, « Plotinus in Syria and Mesopotamia ».

37. Porphyre compte ces années à partir de 232, ce qui nous situe en 243.

38. Gordien III meurt en 244 à Zaitha, ville de Mésopotamie qu’il vient de reconquérir après avoir dégagé Antioche, sans que l’on sache dans quelles circonstances, tué au combat ou victime d’un complot suscité par Philippe l’Arabe. Puisque Plotin, qui fait partie de sa suite, doit s’enfuir à Antioche, on est amené à privilégier la seconde hypothèse.

40. Philippe l’Arabe, qui devient empereur en 244 ; avec son fils, il est tué à Vérone en 249.

41. Plotin y reste jusqu’en 269.

42. Érennius reste inconnu par ailleurs.

43. Il faut distinguer cet Origène de l’Origène chrétien, comme le montre R. Goulet, « Porphyre, Ammonius, les deux Origène et les autres… » et « Sur la datation de l’Origène platonicien ».

44. Sur ce pacte, voir D. O’Brien, « Plotin et le vœu du silence » et « Plotinus and the secrets of Ammonius » ; J.-L. Cherlonneix, « L’intention religieuse de l’“ésotérisme platonicien” ».

45. Ce titre est ambigu. On peut penser qu’il fait référence à un écrit de circonstance destiné à s’attirer les bonnes grâces de l’empereur Gallien, en vantant ses talents de poète. Mais on peut aussi penser qu’il s’agit là d’un écrit philosophique révélant un aspect de la doctrine d’Ammonius, en rapport notamment avec le célèbre passage sur les trois rois de la Lettre II (312c-314d). Il est vraisemblable que le but d’Origène était de maintenir l’ambiguïté. Contre cette interprétation, voir D. O’Brien, « Origène et Plotin sur le roi de l’univers ».

46. Très souvent dans les traités, on trouve en effet les traces d’un dialogue entre Plotin et ses auditeurs.

47. C’est-à-dire en 246.

48. C’est-à-dire en 269.

49. Ce Lysimaque est présenté par Longin (21, 47) comme un stoïcien qui n’a rien écrit.

50. Philosophe où se mêlent les doctrines de Platon et de Pythagore. Actif dans la seconde moitié du deuxième siècle de notre ère, tout juste avant Plotin, il serait originaire d’Apamée. Les remarques de Porphyre montrent l’importance de Numénius dans l’École ; il n’est donc pas surprenant qu’on ait accusé Plotin de plagiat à son égard (17, 1 et 18, 18, 3 et 21, 4).

51. C’est ainsi que, à la suite de Bréhier, je comprends sunagageîn à la ligne 45. Traduire par « rassembler » semblerait redondant par rapport à ce qui vient d’être dit, et la tâche de remémoration qui est par la suite évoquées paraîtrait gigantesque.

52. Ce personnage reste inconnu par ailleurs.

53. C’est-à-dire en 263.

54. Cet Antoine de Rhodes reste inconnu par ailleurs.

56. Cela situe la naissance de Porphyre en 232/233.

58. Ce n’est qu’après son ralliement aux thèses de Plotin (voir 18, 20) sur les rapports entre l’Intellect et l’Intelligible que Porphyre aura un accès libre et total aux écrits de Plotin.

59. Les titres et les premiers mots sont ceux de nos traductions, afin d’éviter d’égarer le lecteur, qui cependant est informé des différences éventuelles par des notes ad hoc des traductions de chacun des traités. On reste étonné de voir que la répartition chronologique comprend exactement cinquante-quatre traités comme la répartition systématique, dont plusieurs signes indiquent qu’il résulte d’un découpage des traités de Plotin par Porphyre (voir la Notice).

60. Ce titre apparaît sous une forme différente dans la liste systématique.

61. Ce titre apparaît sous une forme différente dans la liste systématique.

62. Il est probable que le terme dekaetía désigne les decennalia, fêtes célébrées à la fin de la dixième année de règne de l’empereur.

63. Les vacances d’été s’étendaient de la fin juillet à la mi-octobre. Voir les témoignages de Martial (X 62) et d’Augustin (Confessions IX 2).

64. Les trois titres qui suivent apparaissent sous une forme différente dans la liste systématique.

65. Ce titre apparaît sous une forme différente dans la liste systématique.

66. Ce titre apparaît sous une forme différente dans la liste systématique.

67. Ce titre apparaît sous une forme très différente dans la liste systématique.

68. Ce titre apparaît sous une forme différente dans la liste systématique.

69. Ces six années, qui ne sont pas des années pleines, correspondent à la période allant de 263 à 268.

70. En d’autres termes, Plotin abordait les questions non de façon systématique, mais au fur et à mesure qu’elles lui étaient posées par ses disciples.

71. Les sommaires (kephálaia) devaient être des résumés des traités.

72. À Lilybée, plus précisément.

73. C’est-à-dire en 268.

74. C’est-à-dire en 269.

75. Ce titre est différent de celui donné dans la liste systématique.

76. Ce titre est différent de celui donné dans la liste systématique.

77. Ce titre diffère de celui donné au même traité en 24, 30. Il ne semble pas être le bon, car il ne décrit pas le contenu du traité et fait double emploi avec le titre du traité 46 (I, 4). Pour une explication, voir la note de J.-F. Pradeau au titre du traité 54.

78. Cette période correspond, comme par hasard, à la présence de Porphyre à l’École de Plotin.

79. C’est-à-dire les traités 35 (II, 8), 37 (II, 7), 36 (I, 5), 41 (IV, 6).

80. Sur le type d’enseignement dispensé par Plotin, et sur le statut de ses disciples, voir M.-O. Goulet-Cazé, « L’arrière-plan scolaire de la Vie de Plotin », « L’École de Plotin », et « Plotin professeur de philosophie ».

81. Amélios est un nom grec et non pas latin. On peut donc penser que c’était, pour lui, un signum, c’est-à-dire un nom d’emprunt utilisé dans la partie occidentale de l’Empire. La Touskía c’est l’Étrurie sur la côte ouest de l’Italie. Gentilianus est donc le nom de famille d’Amélius.

82. Comme on le verra dans d’autres cas, il semble que l’on donnait aux disciples un nouveau nom attaché à leur personnalité ou à leur physique par exemple, pour marquer que leur appartenance à l’École en faisait de nouveaux êtres humains, un peu comme c’est le cas dans de nombreuses communautés religieuses. En grec, Amélius veut dire « sans souci », alors qu’Amérius signifie « indivisible » et se trouve souvent rattaché par Plotin à l’Intelligible. Sur le sujet, voir L. Tarán, « Amelius-Amerius : Porphyry Vita Plotini 7 and Eunapius Vitae Soph. 4.2 ».

83. On ne sait rien d’autre sur ce Paulinus, sinon qu’il était originaire de Scythopolis, une ville de Galilée, autrefois appelée Beth-San (Josué 17, 11). Míkkalos est le diminutif de míkkos, « petit » en béotien et en dorien, tout comme Paulinus est le diminutif de paulus « petit » en latin. Sur l’habitude de donner des surnoms dans l’École de Plotin, voir les notes 18, 91 et 176.

84. Eustochius n’est connu que par la Vie de Plotin.

85. Zoticus n’est connu que par la Vie de Plotin. Mais on note une série de parallèles entre lui et Longin qui était critique (20, 1-2), qui avait commenté le mythe de l’Atlantide (In Tim. I 47 sq.) et qui avait fait un lexique d’Antimaque (Souda, sv. Loggînos). Il avait aussi « édité » les œuvres d’Antimaque de Colophon, un poète de la fin du V siècle av. J.-C. ; des anecdotes mentionnent un intérêt de Platon pour lui, voir A. Swift-Riginos, anecdotes 124, 135 et 126. Par ailleurs, l’Atlantique est le nom donné au Critias où est raconté le mythe de l’Atlantide

86. Personnage inconnu par ailleurs. Cet homme politique, très proche de Plotin, était, semble-t-il, aussi très proche de Castricius, un autre homme politique important.

87. À l’époque, l’Arabie était province romaine.

88. Personnage inconnu par ailleurs.

89. Le maître de Plotin, selon toute vraisemblance.

90. Ville importante (actuellement Minturno) sur la via Appia.

91. Personnage inconnu par ailleurs. C’est à lui que Porphyre dédie le Sur l’abstinence. Firmus est probablement un surnom donné dans le cadre de l’École.

92. Marcellus Orontius. C’est peut-être à lui que s’adresse Longin dans la préface de son livre Sur la fin (20, 17). Une question se pose relativement à « Orontius » : est-ce une déformation d’Arruntius, nom d’origine étrusque, ou est-ce une référence à l’Oronte, ce qui laisserait penser que ce sénateur était d’origine syrienne ?

93. Sabinillus fut consul ordinarius pour l’année 266, comme collègue de l’empereur Gallien, alors dans son septième consulat (CIL VII 2819). Le titre de consul était donné aux deux magistrats principaux élus chaque année sous la République et plus généralement durant toute la période romaine, bien que cette magistrature ait perdu tous ses pouvoirs sous l’Empire, l’empereur possédant une série de pouvoirs le rendant supérieur aux consuls. Le consulat n’offrait plus de responsabilités réelles, même s’il reste une distinction importante au sein de l’ordre sénatorial ; les consuls donnent leur nom à l’année.

94. Le sénat impérial était un ordre héréditaire (fondé sur un cens important) qui permettait d’accéder à la fortune et au pouvoir à l’échelon provincial. Instance de légitimation des pouvoirs impériaux, il disposait d’un pouvoir consultatif ; c’était une cour de justice.

95. La fonction de préteur fut établie pour alléger la charge du consul, dans le domaine de la justice notamment. De rang sénatorial, le préteur était assisté par deux licteurs. Les licteurs forment l’escorte des magistrats romains détenteurs de l’imperium, c’est-à-dire du pouvoir de contraindre et de punir, comme c’est le cas du préteur. Leur symbole était un faisceau de verges (punition corporelle) entourant une hache (peine de mort par décapitation).

96. Personnage inconnu par ailleurs.

98. Cette condamnation du sommeil remonte, semble-t-il, à Héraclite (DK 22 B 75 et 99) et est reprise par Platon (Lois VII 808b, cité par D.L. III 39). Dans le Sur l’abstinence (I 27, 4-5), Porphyre relie le thème du sommeil à celui de la nourriture. Celui dont la vie est orientée par l’intellect qui reste toujours en éveil s’apparente aux dieux et se distingue du reste des mortels en dormant peu. Voir aussi la Lettre à Marcella, et la Sentence 32. Pythagore, selon Jamblique (Vie de Pythagore § 13), pratique ce genre de vie frugal où l’on dort peu en prenant modèle sur Thalès.

99. Ce qui revient à dire qu’il ne mangeait rien ; voir aussi Jamblique (Vie de Pythagore § 98).

100. La question est de savoir si le autoû s’accorde avec noûn ou avec epistroph ḗ. Nous l’avons accordé avec noûn en raison de la proximité des deux termes. Une vie orientée vers l’intellect est une vie éveillée : dans son Sur l’abstinence (I 27, 4-5), Porphyre fait allusion à cette symbolique de l’éveil et du sommeil qui remonte à Héraclite (DK 22 B 89, voir 117 Pradeau). Deux raisons expliquent la frugalité de Plotin ; l’une intéresse le corps, l’autre l’âme.

101. Nous suivons H.-S. qui, dans les Addenda à leur editio minor, lisent sphódra philosophí ā i proskeiménas en 9, 1 et qui l’éliminent en 9, 5.

102. Cette Gémina pourrait être la veuve de Trébonien qui fut empereur de 251 à 253.

103. Cette femme reste inconnue tout comme son mari d’ailleurs ; on notera cependant qu’Ariston était le nom du père de Platon (DL III, 1).

104. Il est probable qu’il s’agit de Jamblique de Chalcis : voir sur le sujet A. Cameron, « The date of Iamblichus’ birth ».

105. Personnage inconnu par ailleurs.

106. C’est le sens que nous donnons à metapoioûntos.

107. Un thème que l’on retrouve dans des anecdotes concernant Cratès le cynique (DL VII 88) puis les deux fils d’Aidésia, l’épouse d’Hermias (Vie d’Isidore, fr. 124 Zintzen). Sur la gestion des biens de ceux qui veulent devenir disciples de Pythagore, voir Jamblique, Vie de Pythagore § 71 : les biens de celui qui voulait faire partie du groupe étaient d’abord mis en commun ; mais si son intégration était refusée, ses biens lui étaient rendus dans leur totalité.

108. Voir supra, 8, 20.

110. Expression que l’on retrouve dans le Banquet 190e7-8.

111. Sur cette anecdote, voir L. Brisson, « Plotin et la magie » ; et « The philosopher and the magician (Porphyry, Vita Plotini 10, 1-13). Magic and Sympathy ».

112. Voir aussi le ho Aigúptios du traité de Porphyre Sur l’abstinence (II 47, 1).

113. À la fin de l’Empire, il y avait sept temples consacrés à Isis à Rome ; le plus connu, celui dont il doit être question ici, s’élevait près du champ de Mars.

114. Cette réponse est à mettre en rapport avec le traité 15 (III, 4) et plus précisément chapitre 6, lignes 1 à 5. On trouve un écho déformé de ce texte chez Proclus, Commentaire sur l’Alcibiade, p. 73, 5-6.

115. Parallèle frappant entre cette anecdote et celle racontée par Porphyre dans Sur l’abstinence (II 16, 1-5).

116. Le grec dit hierá, c’est-à-dire ces représentations des dieux que sont les statues et les peintures qui les évoquent.

117. C’est parce qu’elle est tenue pour bénéfique que la nouvelle lune est l’occasion de fêtes.

118. Le terme heortaí désigne des fêtes religieuses annuelles.

119. Sur le sens de cet épisode, voir R. M. Van Den Berg, « Plotinus’ attitude to traditional cult : a note on Porphyre VP 10 ».

120. Femme inconnue par ailleurs

121. Personnage inconnu par ailleurs.

122. Sur cet épisode obscur de la vie de Porphyre, voir R. Goulet, « Variations romanesques sur la mélancolie de Porphyre » ; et R. Bodéüs, « Plotin a-t-il empêché Porphyre de mourir de mélancolie ? ».

123. La « mélancolie », considéré comme un dérèglement de la bile (khol ḗ) noire (mélas), est la maladie des artistes et des intellectuels, voir R. Klibansky, E. Panofsky et F. Saxl, Saturne et la mélancolie, Paris, Gallimard, 1989 [traduction d’un titre paru en 1979].

124. Personnage inconnu par ailleurs. M. Christol a peut-être trouvé une inscription en relation avec ce personnage : « Lucius Cassius Manilius à Lilybée : le curateur de la cité et ses administrés », Antiquité Classique 75, 2006, 119-131. Lilybée, aujourd’hui Capo Boeo ou di Marsala, au sud-ouest de la Sicile.

126. Sur l’identification possible du site, voir M. Gigante, « L’Accademia flegrea da Cicerone a Plotino ».

127. Pour en tirer de la nourriture.

128. Référence probable aux Lois.

129. Sur Platonopolis, voir D. O’Meara, Platonopolis. Platonic Political Philosophy in late Antiquity, et R. Meredith Helm, « Un nuevo examen de Platonópolis ».

130. Comme on l’a vu supra.

131. L’intellect qui occupe une place si importante dans l’âme de Plotin se manifeste même à travers son corps.

132. Dans ses cours, Plotin engageait un dialogue avec ses auditeurs.

133. Peut-être une allusion aux traités 27-29.

134. On ne sait rien d’autre sur ce personnage, sauf sa fonction si l’on interprète en un sens technique (dans le cadre de l’administration de l’Empire) l’expression toùs kathólou lógous práttontos. Pour une autre traduction possible, « qui disait vouloir entendre Plotin traiter les questions générales et parler des textes », voir R. Lim, « The auditor Thaumasius in the Vita Plotini ».

135. Lacune que nous ne cherchons pas à combler.

136. Platonicien du II e siècle, sur lequel on sait peu de choses.

137. Cronius est associé à Numénius par Porphyre dans L’Antre des nymphes.

138. On sait très peu de choses sur ce Platonicien du II e siècle de notre ère.

139. Platonicien du II e siècle, sur lequel on sait peu de chose.

140. Aristotélicien du II e siècle ; il fut le maître d’Herminus qui lui-même fut le maître d’Alexandre d’Aphrodise.

141. Il s’agit d’Alexandre d’Aphrodise qui fut actif au début du III e siècle.

142. Adraste d’Aphrodise qui fut actif au II e siècle.

143. Ammonius avait été son maître à Alexandrie.

144. Le traité Sur les principes devait porter sur les trois principes mis en avant par les médioplatoniciens : Dieu, le Modèle et la Matière. L’Admirateur des anciens devait être un ouvrage où, preuve à l’appui, Longin exprimait son admiration pour les Anciens, à savoir Platon, Démosthène, Thucydide, etc. Sur ces deux titres de Longin, voir Longin, Fragments et Art rhétorique, texte établi et traduit par L. Brisson et M. Patillon.

145. Sur ces mots, voir J. Pépin, « Philologusphilosophus ».

147. On plaçait les anniversaires de Socrate et de Platon aux dates de naissance d’Artémis et d’Apollon à Délos, c’est-à-dire les 6 et 7 Thargélion, mois Athénien qui va de la mi-mai à la mi-juin. À cette occasion, on organisait une fête, où, sur le modèle du Banquet, prenaient place lectures de poèmes, discours, discussions sur un thème philosophique.

148. Comme la suite l’explique, il devait s’agir d’un poème allégorique qui devait décrire l’union de Zeus, représentant l’Intellect, et d’Héra, l’Âme, permettant, par l’intermédiaire de la Nature, la partie la plus basse de l’âme du monde, la production du monde sensible.

149. Termes qui désignent le caractère allégorique du poème lu par Porphyre : sur ces termes voir L. Brisson, Introduction à la Philosophie du mythe I, Sauver les Mythes.

150. Allusion à trois des quatre sortes de folies envoyées par les dieux évoquées dans le Phèdre : poétique, philosophique et télestique (Mystères).

151. Personnage inconnu par ailleurs.

152. Dans l’éloge qu’il fait de Socrate à la fin du Banquet, Alcibiade explique qu’il s’imaginait qu’avoir des rapports sexuels avec Socrate lui permettrait d’avoir accès à son savoir.

153. Citation de l’Iliade VII 282. Au cours d’une contre-attaque, Teucer, le meilleur archer de l’armée grecque, vient d’abattre plusieurs Troyens ; et c’est en ces termes qu’il est félicité par Agamemnon.

154. Dans la préface de son livre Sur la fin, Longin (20, 40-47) décrit Eubule comme un platonicien qui n’a rien écrit. Cependant, Porphyre (L’Antre des nymphes 6 et Sur l’abstinence IV 16) présente Eubule comme l’auteur d’un ouvrage sur Mithra. Sur ce que signifie diádokhos dans ce contexte, voir M.-O. Goulet-Cazé, « L’École de Plotin », p. 251-253.

155. Les tables astrologiques, comme on le voit clairement par la suite.

156. Peut-être en III 1 et surtout en II 3.

157. Sur ce chapitre, voir M. Tardieu, Les Gnostiques dans la Vie de Plotin. Pour une vision plus large sur les rapports entre Plotin et les chrétiens, voir L. Jerphagnon, « Les sous-entendus antichrétiens de la Vita Plotini ou l’Évangile de Plotin selon Porphyre » et « La Vita Plotini et la polémique antichrétienne. Le contre-Évangile de Plotin selon Porphyre ».

158. C’est-à-dire des platoniciens et des pythagoriciens notamment.

160. Inconnu par ailleurs.

161. Inconnu par ailleurs.

162. Inconnu par ailleurs.

163. Inconnu par ailleurs.

164. Inconnu par ailleurs.

165. Voici une définition donnée par H.-Ch. Puech : « Apokákalupsis désigne, en général, un écrit d’un genre bien déterminé, bâti sur un patron schématiquement commun, répondant, par sa structure et ses formules, à un type conventionnel : en des circonstances exceptionnelles, un Révélateur dévoile à un voyant, ou à un petit groupe d’adeptes privilégiés, des mystères sublimes, des vérités qui dépassent l’entendement commun. De telles révélations doivent rester secrètes ou, plus exactement, n’être transmises qu’à des intelligences pures, à des initiés ou à des disciples discrets et capables de n’en faire qu’un saint usage. »

166. On a retrouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi une Révélation de Zoroastre. Cette version copte n’est pas forcément identique à sa version grecque connue par Plotin et par Porphyre, mais elle doit en être proche.

167. On a aussi retrouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi, une Révélation de Zostrien.

168. Révélation inconnue par ailleurs.

169. On a retrouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi, une Révélation d’Allogène. Cette version copte n’est pas forcément identique à sa version grecque connue par Plotin et par Porphyre, mais elle doit en être proche.

170. Révélation inconnue par ailleurs.

171. « En se plaçant du point de vue des gnostiques, l’affirmation que “Platon n’avait pas eu accès à la profondeur de la substance intelligible” ne signifiait pas que le philosophe n’avait pas parlé de l’intelligible, mais que le Père, qui représentait le domaine de l’intelligible, ne lui avait rien fait connaître de lui-même et de son entourage. Platon n’avait pas pu soupçonner la profondeur, c’est-à-dire la richesse de la pensée du Père et la surabondance des puissances qui l’entourent, pour la bonne raison que celle-ci n’est accessible que par révélation. Selon M. Tardieu (p. 522-523), la terminologie valentinienne réutilisée ici par Porphyre confirme que les “hérétiques” visés sont bien à rattacher à la mouvance romaine de cette école. »

173. Nous lisons hóp ō s et non hól ō s comme H.-S. à la suite d’une suggestion de Wilamowitz.

174. C’est-à-dire à Athènes, comme on l’a vu plus haut.

175. Personnage inconnu par ailleurs.

176. Sur la pratique du surnom dans les Écoles philosophiques, voir supra, n. 83. Basileus est la traduction en grec de Malkos, le nom de Porphyre et de son père.

177. C’est-à-dire Tyr.

178. Il s’agit là probablement d’un ouvrage polémique contre les stoïciens. Sur le contenu présumé de ce livre, voir Longin, Fragments et Art rhétorique, texte établi et traduit par L. Brisson et M. Patillon.

179. Probablement un disciple de Longin. Comme cet ouvrage est dédié à Porphyre et à un autre disciple de Longin (ce qui reste une hypothèse), on peut penser qu’il fut écrit durant la période où Porphyre était encore auprès de Longin, c’est-à-dire avant 263.

180. Les noms sont au vocatif en grec, indiquant une apostrophe.

181. Il s’agit peut-être de Maxime de Nicée que Proclus (Commentaire à la République de Platon II, 96.13 Kroll) cite avec Numénius, Albinus, Gaius, Harpocoration, Euclide et Porphyre comme commentateurs du mythe d’Er.

182. Formule typiquement platonicienne pour introduire une lettre, voir L. Brisson, Platon, Lettres. Dans cette lettre au style grandiloquent on ne trouve aucun hiatus en grec.

183. Les chrétiens, probablement.

184. Il s’agit de Numénius.

185. On a même accusé Plotin d’avoir plagié Numénius.

186. Expression qui désigne l’École philosophique.

187. Jusqu’ici personne n’a réussi à déterminer ce que devait comprendre la citation.

188. Peut-être une réminiscence de Phèdre 230a.

189. Le terme palin ō idía, utilisé ici, marque une claire réminiscence à Phèdre 234b.

190. Une réminiscence de 4, 14-16, concernant l’accès aux écrits de Plotin.

191. Amélius n’avait encore rien écrit, lorsque Porphyre arriva à Rome (4, 4-6).

193. Autre allusion à la correspondance entre Longin et Porphyre (21, 18-23).

194. Où Porphyre s’est retiré en 268 (2, 32). C’est là qu’il reçoit en 269 les derniers écrits de Plotin, voir Longin, Fragments et Art rhétorique, texte établi et traduit par L. Brisson et M. Patillon.

195. Il doit s’agit de Tyr, où se trouve alors Longin qui sera arrêté et exécuté en 273, sur l’ordre d’Aurélien pour avoir soutenu la reine de Palmyre, Zénobie, en révolte contre l’Empire romain. Cette lettre a donc dû être écrite entre 270 et 272, probablement en 271. Sur tout cela, voir Longin, Fragments et Art rhétorique, texte établi et traduit par L. Brisson et M. Patillon.

196. Les traités Sur l’âme doivent être 27-29 (Enn. IV 3-5) ; et ceux Sur l’être, les traités 42-44 (Enn. VI 1-3).

197. Nous lisons axíou comme H.-S. dans les Addenda à leur editio minor.

198. On ne trouve aucun hiatus (rencontre de deux voyelles entre deux mots énoncés sans pause) dans cette lettre. C’est donc un texte très soigné.

199. Le titre Sur la fin a pour équivalent latin De finibus. C’est le titre d’ouvrage portant sur la question du souverain bien, dont la possession doit permettre d’accéder au bonheur.

200. C’est peut-être au Marcellus cité plus haut (voir supra, note 92) que s’adresse ici Longin.

201. Il s’agit peut-être de l’Euclide que Proclus (Commentaire à la République de Platon II, 96.13 Kroll) cite avec Numénius, Albinus, Gaius, Harpocoration, Maxime et Porphyre comme commentateurs du mythe d’Er.

202. Ce platonicien du III e siècle semble avoir été important, car il est cité par Jamblique, Syrianus, Proclus et Damascius.

203. Proclinus est inconnu par ailleurs.

204. Peut-être une allusion métonymique à Lampsaque.

205. Le verbe d ē mosieúein n’implique pas forcément un emploi rémunéré par l’État, voir M.-O. Goulet-Cazé, « L’École de Plotin », p 244-246. Il peut désigner tout simplement un emploi public ouvert à tous.

206. Ce Thémistocle reste inconnu par ailleurs.

207. Ce Phoebion reste inconnu par ailleurs.

208. Cet Annius reste inconnu par ailleurs.

209. Il s’agit probablement de ce Médius que, dans ses Súmmikta problémata, Porphyre décrit s’entretenant avec Longin sur les huit parties de l’âme. Voir Brisson-Patillon.

211. Le terme diadokhoí n’implique aucun rapport avec une Académie institutionnelle, voir M.-O. Goulet-Cazé, « L’École de Plotin », p. 252-253.

212. Ce Théodote reste, semble-t-il, inconnu par ailleurs.

213. Sur cet Eubule, voir supra, note 154.

214. Il est difficile de savoir s’il s’agit d’un ou de plusieurs titres.

215. Cet Herminus reste inconnu par ailleurs.

216. Ce Lysimaque doit être le maître d’Amélius, voir supra, note 49.

217. Cet Athénée reste inconnu par ailleurs.

218. Ce Musonius reste inconnu par ailleurs.

219. Cet Ammonius, peut-être un successeur d’Alexandre d’Aphrodise, n’est mentionné que par Philostrate dans sa « Vie d’Hippodromos » (Vit. Soph. II, 27).

220. Ce Ptolémée reste inconnu par ailleurs.

221. Platon et Pythagore.

222. Nous lisons hōs edókei comme les manuscrits, et non h ō s dókei comme Harder.

223. Sur Cronius, voir supra, note 137.

224. Pythagoricien et platonicien du I er siècle de notre ère, on ne connaît de Modératus qu’un seul ouvrage : Puthagorikaì skholaí cité par Porphyre (Vie de Pythagore, 48-53).

225. Pythagoricien et platonicien, Thrasylle, qui fut l’astrologue de Tibère, s’intéressa aussi à la philosophie. À la suite de Dercyllide, il groupa les œuvres de Platon en tétralogies.

226. Nous ne savons rien de plus sur cet écrit.

227. Peut-être le traité 32 (Enn. V 5).

228. Voir supra, note 189.

229. À la ligne 102, nous avons supprimé autò mónon, et nous avons ajouté un mónon après autò à la ligne 104, comme dans VP 2, traduction et note ad hoc.

230. Nous lisons autoû te Plát ō nos, au lieu du autoû te eloménou des manuscrits, comme dans VP 2, traduction et note ad hoc.

231. Nous lisons arkhàs comme dans H.-S.et non arkhà.

232. Théogonie 35 ; voir aussi Iliade XXII 126. La formule semble indiquer qu’il ne faut pas s’adresser à des êtres inanimés ou dépourvus de parole pour obtenir un renseignement ou un témoignage.

233. Seul un dieu peut être déclaré « savant ».

234. Les deux premiers vers de la réponse que fit l’Apollon de Delphes à Crésus qui voulait vérifier sa véracité, selon le récit d’Hérodote (I 46-48). Voir aussi Pindare, Olympiques XIII 46.

236. Nous lisons hósa kaì hoîa comme H.-S1. et non hósa kaì hoîs comme H.-S2.

237. Pour une analyse complète de cet oracle, voir L. Brisson et J.-M. Flamand, « Structure, contenu et intentions de l’Oracle d’Apollon ». Tout porte à croire que ce long poème fut composé par un membre de l’École, Amélius probablement, et qu’il fut d’une façon ou d’une autre, validé dans un temple d’Apollon, prenant alors valeur d’oracle. Pour une interprétation différente, voir R. Goulet, « L’oracle d’Apollon dans la Vie de Plotin » et « Sur quelques interprétations récentes de l’Oracle d’Apollon » ; M. Nawyn, « What Apollo said about Plotinus from Vita Plotini 22.13-63 ». Sur la métrique, voir M.-O. Goulet-Cazé, « La métrique de l’Oracle d’Apollon ». On lira aussi, A. M. Wolters, « The Oracle in Ficino’s translation of the Vita Plotini ».

238. La phorminx est une cithare en forme de croissant d’un seul tenant. Le vers rappelle l’Odyssée VIII 266, cf. I 155.

239. Dans L’Antre des nymphes (14-19), le miel est associé à l’intellect. À l’inverse, le sensible est assimilé au salé, comme on le verra.

240. Apollon « Musagète » dirige le chœur des Muses.

241. Elles dansent pendant qu’elles chantent.

242. Allusion à ce poème qu’est l’Iliade et qui décrit la colère d’Achille.

243. Il s’agit de la folie poétique, qu’évoque Platon dans le Phèdre (245a).

244. Dès ici-bas, Plotin avait pour compagnon un démon qui était un dieu (10, 23-25), voir sur le sujet L. Brisson, « Plotin et la magie ».

245. Ici-bas, l’âme est emprisonnée dans un corps et de ce fait est soumise aux lois de la nécessité. Selon M.J. Edwards (« A late use of Empedocles : the Oracle on Plotinus »), il y aurait là une réminiscence d’Empédocle.

246. Allusion allégorique aux vers du chant V de l’Odyssée, où Ulysse ballotté par une mer déchaînée cherche à prendre pied sur les rives de la Phéacie.

247. Nous lisons aponósphin avec Schwyzer dans « Corrigenda ad Plotini textum ».

248. Quand elle a quitté le monde d’ici-bas, l’âme se retrouve dans le ciel, où tous les mouvements des corps célestes sont circulaires.

250. Sur la signification de ce thème, voir supra, note 98.

251. En grec ancien, kl ē ís, c’est tout ce qui sert à fermer, et notamment la barre qui empêche la porte de s’ouvrir.

252. Ces vers évoquent, dans le cadre de l’allégorie, un épisode célèbre raconté au chant V (121-132) de l’Iliade. Au cours d’un combat évoqué par l’expression « emporté dans des tourbillons », Athèna ôte soudain « des yeux de Diomède le brouillard qui jusque-là les recouvrait » (Iliade V 127).

253. Le corps assimilé à une tente (Axiochos 366a).

254. Le corps assimilé à un tombeau (Gorgias 493a, Cratyle 400c et Phèdre 250c).

255. Voir supra, note 114.

256. Description des champs Élysées (voir Odyssée IV 562-568).

257. Les canaux par où l’intelligible coule du Père vers le sensible, jouent un rôle très important dans les Oracles chaldaïques, voir L. Brisson, « Plato’s Timaeus and the Chaldaean oracles ».

258. La boisson d’immortalité réservée aux dieux.

259. La présence de Philia (= Amitié), Himéros (= Désir) et Éros (= Amour) montre que ce lieu ne connaît pas le conflit.

260. Minos et Rhadamante sont les fils de Zeus et d’Europe, alors qu’Éaque est le fils de Zeus et d’Égine. Ils sont présentés comme juges aux Enfers dans le mythe final du Gorgias (524b-527a). Mais Plotin vient vers eux non comme des juges, mais comme des compagnons.

261. Formule qui revient souvent dans l’Odyssée, où elle se rapporte à Télémaque.

262. Parmi les philosophes, on retrouve la triade, Pythagore, Platon et Plotin.

263. Nous lisons euphrosón ē isi t’, comme H.-S. qui, dans les Addenda à leur editio minor, suivent une proposition de Dübner, et non euphrosón ē isin.

264. Probablement une allusion à l’interprétation du nom d’Apollon dans le Cratyle (405d-406a).

265. Nous lisons polug ē thées au lieu de polug ē theós, les deux leçons étant attestées dans les manuscrits.

266. Nous lisons ónt ō s comme dans les manuscrits et non hoút ō s comme le propose Schwyzer dans ses « Corrigenda ad Plotini textum ».

267. Nous adoptons avec Schwyzer dans « Corrigenda ad Plotini textum » anágonti au lieu de enágonti.

269. On se trouve donc en 301.

270. Sur la caractérisation de cet « acte indicible », voir P. Hadot, « Les niveaux de conscience dans les états mystiques selon Plotin », et L. Brisson, « Peut-on parler d’union mystique chez Plotin ? ».

271. Sur le sens de cette expression selon les gnostiques, voir supra, note 171.

272. Probablement une allusion à Phèdre 255b-c.

273. Nous corrigeons hoûtoi en toioûtoi comme H.-S. dans les Addenda à leur editio minor.

274. H.D. Saffrey, « Pourquoi Porphyre a-t-il édité Plotin ? ».

275. Sur la possibilité de l’existence d’une « édition » chronologique antérieure à celle de Porphyre, voir « Une édition d’Eustochius ? » ; M.-O. Goulet-Cazé, « Remarques sur l’édition d’Eustochius », répondant à L. Brisson, « Une édition d’Eustochius ? », dans VP 2, 1992, 65-69.

276. Disciple d’Aristarque, Apollodore d’Athènes (vers 180 av. J.-C.) réunit les œuvres d’Épicharme en dix volumes.

277. Poète comique (premier quart du V e siècle), un Sicilien qui écrivit des comédies.

278. Andronicus de Rhodes (I er siècle avant J.-C.) qui réunit les ouvrages d’Aristote et de Théophraste et les classa selon leurs sujets.

279. On notera que 54 = 6 x 9. Or, 6 est le produit du premier pair par le premier impair, alors que neuf est le produit du premier impair par lui-même. Tout cela présente aux yeux de Porphyre une signification arithmologique profonde.

280. L’intention qui présida à la structure des Ennéades est avant tout pédagogique.

281. On notera que ce titre diffère de celui donné au même traité par Porphyre en 6, 24. Pour une explication possible, voir la note de J.-F. Pradeau à ce titre.

282. Il faut entendre par là, en un seul codex, c’est-à-dire un seul volume.

283. Nous préférons katetáxamen à katelézamen, deux leçons présentes dans les manuscrits.

284. Nous suivons ici M.-O. Goulet-Cazé, « L’édition porphyrienne des Ennéades » : « commentaires » traduit hupomn ḗ mata, « sommaires » kephálaia, et « résumés de l’argumentation » epikheirémata.