Biographie

Image

Ingénieur français célèbre

C’est sous ses arches métalliques impressionnantes et si caractéristiques que de nombreux amoureux font initialement connaissance avec le Paris romantique : la Tour Eiffel.

Son concepteur est l’ingénieur français Alexandre Gustave Eiffel, le 15 décembre 1832 à Dijon (Côte-d’Or) au sein d’une famille aisée. Après avoir été admis à l’École centrale des arts et manufactures de Paris, Gustave Eiffel entre ensuite à l’École polytechnique où il obtient, en 1855, un diplôme d’ingénieur chimiste. Sa rencontre avec Charles Nepveu, entrepreneur spécialisé dans les constructions métalliques, dont l’essor suit l’évolution récente de la métallurgie, changera le cours de sa carrière professionnelle et confirmera son intérêt pour ce matériau davenir.

Avant d’entreprendre la construction de la Tour Eiffel, qui fera sa renommée, Gustave Eiffel conçoit, à vingt-six ans, la passerelle Eiffel à Bordeaux et contribue à la création de la célèbre statue de la Liberté de New-York. Après avoir fondé sa propre société, il se lance avec succès dans des projets d’envergure tels la construction de viaducs, de ponts, de gares, d’églises ainsi que de diverses charpentes métalliques.

La construction de la Tour Eiffel découle directement de l’engouement des ingénieurs et architectes de l’époque pour les structures en hauteur, qui constituent alors de réelles prouesses techniques. Inaugurée lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889 après quelques polémiques, la tour Eiffel s’élève à une hauteur de 313 mètres et pèse plus de 10,100 tonnes. Il s’agit d’un des monuments les plus visités au monde.

Gustave Eiffel, dont le succès ne se démentira jamais, s’intéressera par la suite au développement de la technologie en faisant installer des antennes radio au sommet de la Tour Eiffel. Il décèdera à Paris le 27 décembre 1923 et demeurera à jamais dans les esprits un ingénieur et un industriel de génie.

 


 

Une femme, une artiste

Peu de femmes ont connu un destin aussi exaltant et particulier que Camille Claudel. Sculpteure exceptionnelle, dotée d’une prescience peu commune, elle connaissait avec certitude, dès son plus jeune âge, l’orientation que prendrait son destin.

Ainée d’une fratrie de quatre enfants, elle naît le 8 décembre 1864 à Fères-en-Tardenois, une petite bourgade de l’Aisne située dans le nord-est de la France, au sein d’une famille bourgeoise. C’est à 17 ans que cette artiste à l’esprit libre et indépendant décide de se consacrer exclusivement à la sculpture. Elle se rend à Paris en 1882 afin de suivre les cours de l’Académie Colarossi où elle fait la rencontre du sculpteur Auguste Rodin, avec qui elle entretiendra une relation amoureuse au long cours.

Ses premières œuvres connues répertoriées, La Vieille Hélène ou Paul à treize ans datent de cette époque bienheureusela puissante influence du maître n’avait pas encore marqué son œuvre de son empreinte indélébile. Toutefois, son talent exceptionnel ne tarde pas à faire une forte impression sur Rodin qui l’incite à se joindre à son atelier de la rue Université en 1885. Cette collaboration fructueuse donne lieu à la réalisation du monument des Bourgeois de Calais et des célèbres Portes de l’Enfer.

Inextricablement liés par le talent et le cœur, Camille Claudel et Rodin produisent des œuvres dont il est parfois difficile d’identifier l’auteur avec certitude. Cette symbiose artistique se produit malheureusement aux dépends de la carrière de Camille. Confrontée au refus de Rodin de quitter sa fidèle compagne Rose Beuret, Camille Claudel parvient à retrouver une certaine autonomie en 1898, ce qui la conduit à la réalisation d’œuvres plus personnelles comme La Valse ou La Petite Châtelaine.

Souffrant de paranoïa aiguë et accusant Rodin de s’approprier ses œuvres, elle sera internée dans un hôpital psychiatrique où elle finira ses jours en 1943.

 


 

Albert Camus et l’absurde

Albert Camus (1913-1960) compte parmi les plus grandes figures de la littérature française du XXème siècle. C’est avec LÉtranger, son roman le plus connu, que j’ai fait sa connaissance.

L’Étranger figurait dans mon programme de littérature au lycée. À 16 ans, la musique m’intéressait plus que la littérature, et pourtantce livre m’a fascinée de la première à la dernière page.

J’y ai découvert le thème de l’absurde, si cher à Camus. Athée, il définit l’absurde comme « cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Pour lui, non seulement il n’y a pas de Dieu, mais l’existence n’a pas de sens. Attention ! Ce n’est pas pour autant un appel au désespoir et au suicide !

En fait, il faut considérer l’absurde comme un générateur d’énergie. Si on ne choisit pas le suicide, on doit choisir l’exaltation de la vie. Être solidaire des opprimés, ou bien profiter pleinement de l’instant présent sont des formes de révolte contre l’absurde. Le monde n’a peut-être pas de sens, mais ça ne l’empêche pas d’être beau et ça n’empêche pas les humains d’être solidaires et justes. Au contraire.

D’ailleurs, en plus d’être quelqu’un d’engagé (il a mené plusieurs combats politiques, a été résistant…) Camus était un homme sensuel, qui avait une véritable passion pour le soleil et la mer.

Je me souviens que la première fois que j’ai lu l’Étranger, j’ai été frappée par la sensualité présente dans le livre. Meursault, le personnage principal, semble impassible, passif.

 


 

Image

On l’accuse même d’être insensible parce qu’il ne pleure pas à l’enterrement de sa mère. Il ressent pourtant de façon très aiguë la chaleur, la lumière, les rayons du soleil sur sa peau, le goût du café au lait et de la cigarette… Il perçoit les bruits, les odeurs…

Il semble en fait être en état d’ « hyper conscience » permanente. C’est sans doute ce qui l’empêche de se comporter comme les gens qui l’entourent. C’est ça, l’absurde: une conscience aiguë du monde qui ne laisse pas de place aux mythes, aux croyances ou au kitsch.

Pas la peine de mentir, de faire croire ou de se faire croire que tout va bien. Mais si s’obliger à voir le monde tel qu’il est peut être une expérience effroyable, c’est aussi un exercice qui peut nous rendre plus humains, plus à l’écoute des autres et de la nature.

À vrai dire, cette vision du monde me semble particulièrement pertinente en 2009. Nous vivons dans une époque confuse. L’avenir est incertain et parfois angoissant, mais le fait de se soucier de l’environnement, de s’extasier devant la beauté d’un paysage ou de militer pour plus de justice pourrait nous permettre, chacun à notre façon, de combattre l’absurdité du monde en donnant un sens à notre vie.

Quoi qu’il en soit, je vous invite à découvrir ou à redécouvrir les œuvres de ce grand homme, qu’il s’agisse de La Mort heureuse, L’Étranger, La Peste ou La ChuteBonne lecture !

 


 

Cinéaste français

À la fin des années 50, François Truffaut a été l’un des premiers, avec Jacques Rivette et Jean-Luc Godard, à faire des films dans un style qu’un critique de cinéma baptisera « la Nouvelle Vague ». D’un point de vue technique, ce style novateur se caractérise entre autres par des éclairages naturels (au revoir, les studios !) ainsi que l’introduction d’un équipement (son et caméra) plus léger, moins bruyant, qui permet donc de se déplacer et de suivre les personnages.

Image

Une proximité et une connivence s’installent alors entre les personnages et le spectateur qui n’est plus comme au théâtre, mais aux côtés des acteurs et dans la vie des personnages. Le résultat est plus réaliste, les émotions plus palpables.

Dans Les quatre cents coups, par exemple, la caméra suit pas à pas la vie et les malheurs du jeune Antoine Doinel. Souvent mobile, parfois instable, cette caméra semble aussi imprévisible que la vie d’Antoine. Nous sommes entraînés dans l’histoire et surtout LES histoires du jeune garçon, ses mensonges, ses espoirs, ses interrogations…

Avec la Nouvelle Vague, le montage évolue lui aussi. Il n’est plus contraint de respecter des critères de continuité. Les images nous apparaissent un peu comme des pensées spontanées, dans le désordre, comme dans la « vraie vie ».

 


 

Il faut dire que les films de la Nouvelle Vague reflètent une époque de bouleversements, de jeunes qui cherchent à se comprendre et à comprendre le monde dans lequel ils vivent.

La seconde guerre mondiale est terminée, le pays se reconstruit, on accède à un plus grand confort matériel, les mouvements étudiants, anticolonialistes et féministes sont de plus en plus actifs, le modèle familial évolue

On sent souvent, dans les films de François Truffaut, des personnages en quête de sens, en décalage avec la société ou leur environnement direct. C’est là que réside, selon moi, l’intérêt des films de Truffaut car ce décalage est traité avec humour, poésie et tendresse. Les personnages sont parfois ridicules… presque toujours touchants et attachants. Les amoureux, eux, sont toujours passionnés !

On dirait que dans ses films, Truffaut nous signifie que la vie est trop précieuse pour ne pas être vécue pleinement.

Pour cet homme qu’un cancer a emporté à 52 ans seulement, le cinéma aura en tout cas été une passion dévorante. De cette passion, nous avons hérité de petits bijoux cinématographiques dont, je crois, nous ne sommes pas près de nous lasser.

Quelques-uns des films de François Truffaut :

              - Vivement dimanche ! (1983)

              - La femme d’à côté (1981)

              - Le dernier métro (1980)

              - L’homme qui aimait les femmes (1977)

              - L’histoire d’Adèle H. (1975)

              - La nuit américaine (1973)

              - Baisers volés (1968)

              - Jules et Jim (1962)

              - Les quatre cents coups (1959)

 


 

Écrivain et philosophe français

On dit de lui qu’il a été le philosophe le plus discuté du 20ème siècle. Mais Jean-Paul Sartre doit surtout sa renommée à sa théorie de l’existentialisme et à ses nombreuses pièces de théâtre et romans, dont l’Être et le Néant et La Nausée, publiés respectivement en 1938 et en 1943.

à Paris, le 21 juin 1905 d’un père officier de la marine qui décède avant sa deuxième année, il est élevé par sa mère et son grand-père maternel qui est apparenté au docteur Albert Schweitzer, récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1952. Il s’est fait connaître tant par les polémiques suscitées par ses écrits que par sa vie amoureuse hors du commun. Compagnon de vie de Simone de Beauvoir jusqu’à sa mort, c’est un ardent défenseur de la gauche radicale. Il n’hésite pas à aller à contre-courant des tendances de son époque en rejetant, notamment, le mariage et la paternité.

Sa théorie philosophique s’oppose au matérialisme, et à l’idéalisme traditionnel. Elle propose une vision de la vie humaine où l’être doit agir et souvrir au monde pour exister. Selon son postulat, les éléments fondamentaux de l’existence de l’homme se résument à l’engagement, l’aliénation, l’ennui, la peur, le néant, l’absurde et à la liberté. L’éventualité du suicide étant, selon lui, la seule question véritable.

Jean-Paul Sartre a échoué en 1928 au premier concours d’agrégation de l’École normale supérieure de Paris qui lui aurait permis d’enseigner. Il le réussit l’année suivante et enseigne au Havre, à l’Institut français de Berlin et au lycée Pasteur à Paris. En 1944, il fonde la revue Les Temps Modernes puis se tourne par la suite vers le théâtre et devient un auteur très prolifique. Il refuse le prix Nobel de littérature qui lui est attribué en 1964, car il s’est toujours fait un devoir de décliner les honneurs. Il est mort à Paris le 15 avril 1980.

 


 

Prix Nobel de médecine

le 14 novembre 1891 dans la ville d’Alliston en Ontario, au Canada, et benjamin d’une fratrie de cinq enfants, Frederick Grant Banting a bénéficié d’un destin peu commun.

Connu comme le découvreur de l’insuline, conjointement avec le professeur J.J.R. Macleod, il a débuté sa scolarité en fréquentant les écoles publiques de sa ville natale. Par la suite, il entre à l’Université de Toronto avec le désir de poursuivre une filière d’études religieuses, mais il s’oriente finalement vers la médecine.

L’avènement de la Première Guerre mondiale le conduit sur le front en France en 1916 avec le Corps médical de l’Armée canadienne. Blessé à la bataille de Cambrai en 1918, on lui octroie la Croix Militaire pour bravoure en 1919. À son retour de la guerre, il étudie la chirurgie orthopédique et œuvre successivement comme praticien à London (Ontario) et chirurgien résident à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto. Il devient par la suite professeur et conférencier en pharmacologie à l’Université de Toronto.

Le Dr Banting a toujours manifesté un grand intérêt scientifique envers le diabète et plus particulièrement par la possibilité d’extraire l’insuline directement des ilots de Langerhans qui le sécrètent dans le pancréas. Avec l’aide du Dr Macleod, qui soutient sa démarche expérimentale, et de son assistant, le Dr Charles Best, alors étudiant, il parvient à vérifier l’authenticité de sa théorie, laquelle donne lieu à la découverte de l’insuline.

On lui accorde, conjointement avec le Dr J.J.R. Macleod, le prix Nobel de médecine en 1923. Il a également reçu de nombreuses décorations honorifiques canadiennes et étrangères, et a été ennobli en 1934. Marié à deux reprises, père d’un fils et peintre de talent, il a également participé à une expédition artistique le conduisant au-delà du cercle arctique. Il est mort dans un accident d’avion, en février 1941, à Terre-Neuve, au Canada.

 


 

La Môme

Connaissez-vous cette chanteuse française née le 19 décembre 1915 et appelée Édith Giovanna Gassion? Non? Et si je vous dis qu’elle s’est rendue célèbre dans le monde entier avec des chansons comme La Vie en rose, Milord ou Non, je ne regrette rien ? Oui, c’est Édith Piaf, bien sûr !

Voilà une femme qui, un peu comme Billie Holiday aux États-Unis, aura connu la gloire grâce à un immense talent et qui aura eu, en tant que femme, une vie particulièrement douloureuse.

Née d’un artiste de cirque et d’une mère chanteuse, Édith vit dans la misère la plus absolue les deux premières années de sa vie. Son père est parti à la guerre, sa mère n’a pas les moyens de s’occuper d’elle. On la confie donc à sa grand-mère maternelle, mais celle-ci la néglige totalement. On la place donc un an et demi plus tard chez sa grand-mère paternelle, patronne d’une maison close en Normandie. Certes, on peut rêver d’un meilleur environnement qu’une « maison de débauche » pour élever une petite fille, mais là, au moins, Édith est bien nourrie et choyée par sa grand-mère et toutes les prostituées qui travaillent pour elle. Édith a sept ans lorsque son père vient la chercher pour qu’elle travaille avec lui dans des cirques itinérants.

Petit à petit, elle se rend compte qu’elle a une voix et que ça peut lui permettre de gagner de l’argent. Accompagnée de sa meilleure amie, elle chante de plus en plus souvent et quitte son père à l’âge de 15 ans pour tenter sa chance, seule. À 17 ans, elle tombe amoureuse d’un certain Louis Dupont, avec qui elle aura une petite fille, Marcelle, qui mourra d’une méningite à l’âge de deux ans…

 


 

Si c’était un film, on dirait que c’est exagéré, mais la vie d’Édith Piaf est une succession de drames et de joies, tout aussi intenses. Édith chante pendant quelques années dans les rues de Paris avant d’être remarquée par Louis Leplée qui, séduit par sa voix, l’engage dans son prestigieux cabaret et la baptise « la môme piaf ». Un piaf est un petit oiseau et Édith ne mesure qu’un mètre quarante-sept. Le succès est immédiat et Édith ne tarde pas à enregistrer son premier disque.

En 1937, la môme Piaf devient définitivement Édith Piaf. Elle n’a que 22 ans, mais déjà toute une vie de femme derrière elle et toute une carrière d’artiste qui l’attend… Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle continue à chanter, mais ses chansons évoquent la résistance et elle s’efforce de faire travailler des musiciens juifs.

C’est en 1945 quelle écrit seule la chanson La Vie en rose. Sa vie amoureuse est riche, mais pas toujours simple. Ses liaisons sont généralement de courte durée. Lorsque le boxeur Marcel Serdant, le grand amour de sa vie (pour qui elle écrit L’Hymne à l’amour) meurt en 1949 dans un accident d’avion, Piaf, d’un naturel enjoué et rieur, sombre dans une dépression qui ne la quittera jamais vraiment.

Deux ans plus tard, en 1951, elle est impliquée dans deux accidents de voiture qui aggraveront son état. Sa santé fragile, l’alcool et une accoutumance à la morphine obligeront Piaf à délaisser temporairement le métier qu’elle aimait tant. De cure de désintoxication en tournées triomphales, elle parvient tant bien que mal à tenir la route jusqu’en 1963.

Usée, épuisée, abîmée, elle meurt à 47 ans, le 10 octobre, un jour avant son ami Jean Cocteau qui dira d’elle: « Je n’ai jamais connu d’être moins économe de son âme. Elle ne la dépensait pas, elle la prodiguait, elle en jetait l’or par les fenêtres. »

 


 

Écrivaine acadienne

C’est grâce à ses romans La Sagouine et Pélagie-la–Charrette, tous deux publiés en 1979, qu’Antonine Maillet s’est fait connaître comme une écrivaine canadienne française de premier plan. Le rayonnement international dont elle bénéficie doit beaucoup à son style authentique et à la complexité de ses personnages, majoritairement féminins, qui expriment une vaste gamme d’émotions allant de l’humour à la colère la plus virulente. Née à Bouctouche en 1929, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick, la romancière a remporté de nombreux prix littéraires, dont le Prix Goncourt pour son roman Pélagie-la-Charrette.

C’est toute l’histoire de l’Acadie qu’elle met inlassablement en scène dans la plupart de ses ouvrages; une histoire marquée par les joies et les souffrances de ce peuple au destin particulier. Le peuple acadien issu de de la colonisation française de 1604, a connu un déracinement majeur en 1755, lorsque la presque totalité de ses dix mille habitants a été déportée vers les États-Unis et éparpillée par le conquérant britannique.

C’est donc avec Pélagie-la-Charrette que son art connaît son apothéose, puisqu’elle parvient à y imprimer la conscience collective d’une nation à l’identité incertaine, mais pourtant forte et déterminée. Jouant avec les riches sonorités et les mots anciens qui ponctuent sa langue natale, elle parvient avec originalité et habileté à transmettre au lecteur, dans une vision symbolique et épique, la mémoire de la nation qui l’a vu naître.

Antonine Maillet, qui a publié plus de quarante romans, a reçu une vingtaine de distinctions honorifiques dont l’Ordre du Canada et l’Ordre de la Légion d’honneur française. Elle a enseigné la littérature et le folklore à l’Université Laval de Québec ainsi qu’à Montréal, où elle réside la plupart du temps.

 


 

À la découverte de Matisse

Le tableau Les coucous, tapis bleu et rose a été vendu cette année à Paris pour 32 millions d’euros, une somme historique. S’il ne fallait qu’une preuve que Matisse est encore et toujours apprécié, ce serait celle-ci.

Henri Matisse, un des artistes les plus connus du XXème siècle, était un peintre, un dessinateur et un sculpteur français. Considéré comme le chef de file du fauvisme, Matisse était célèbre pour ses larges aplats de couleurs vives et violentes. Son influence était telle que Picasso lui-même l’a reconnu comme son rival… mais aussi comme son ami.

Grand voyageur, Matisse s’inspirait des lumières et des couleurs de Sud. Ses sujets de prédilection restent, comme pour Picasso, les femmes et les natures mortes. Cependant, contrairement à son rival, Matisse préférait peindre à partir de modèles réels, qu’il plaçait généralement dans un décor détaillé.

À partir de 1917, le peintre a quitté Paris et s’est installé à Nice. C’est là-bas qu’il est mort d’une crise cardiaque en 1954, après une carrière prolifique et parfois teintée de scandales.

Moins de dix ans plus tard, en 1963, c’est donc logiquement que la ville de Nice lui a consacré un musée. Situé sur la colline de Cimiez, le musée Matisse est tout proche de l’ancienne résidence du peintre, l’Hotel Regina. On y trouve une collection permanente, composée en majorité de peintures, dessins, gravures et sculptures. Chaque année, des expositions temporaires, ainsi que des conférences et projections, sont organisées à l’intention des visiteurs.

 


 

Une personnalité fondamentale

L’homme est l’une des figures contemporaines les plus importantes des Antilles françaises. D’ailleurs dans son île natale, la Martinique, il est quasiment vénéré comme un dieu. Pourtant le nom d’Aimé Césaire a dépassé les frontières des Antilles et a atteint une notoriété mondiale au cours du vingtième siècle.

Image

Aime Césaire est né en 1913, soixante-cinq ans après l’abolition de l’esclavage et un an avant la Première Guerre mondiale, dans une Martinique alors colonie française. Il est dote depuis son plus jeune âge de dispositions intellectuelles remarquables, qui vont le conduire à 18 ans dans un lycée parisien de renom. Très peu de jeunes noirs issus des colonies l’avaient fait avant lui. Sa scolarité supérieure sera couronnée par l’obtention de la prestigieuse Agrégation de lettres, qui a fait de lui un professeur au lycée Schoelcher en Martinique.

Ce jeune homme qui était destiné à devenir un fonctionnaire fidèle au système colonial français a, au fil des années à Paris, de ses expériences et de ses échanges intellectuels, commencé à réfléchir au système dans lequel il avait grandi et dans lequel son île et toutes les autres colonies se trouvaient encore. Cette réflexion a trouvé un écho lors de ses échanges avec d’autres jeunes étudiants noirs venus d’autres colonies françaises, caribéennes.

De ces échanges intellectuels et littéraires est né le concept de négritude qui représentait un rejet de la politique coloniale, accusée d’aliéner et d’acculturer les populations locales puisquil s’agissait alors de les assimiler plutôt que de développer leur identité propre.

 


 

Aimé Césaire marquera cette réflexion par une œuvre parue en 1939, intitulée Cahier d’un retour au pays natal, dans laquelle il dénonce les conséquences du colonialisme sur la population martiniquaise mais aussi sur les populations africaines dont il a entendu parler par son ami Léopold Senghor. Ce texte parle de douleur et de révolte contre un système dont il a évalué les effets lorsqu’il vivait en Europe.

Cahier d’un retour au pays natal a été suivi en 1950 par le Discours sur le colonialisme. Ce pamphlet qui comme son nom l’indique est une attaque claire contre le colonialisme a été réédité en 1955, après le début de la Guerre d’indépendance d’Algérie. L’auteur a alors pris position pour le pays du Maghreb et contre l’oppression coloniale. Et c’est d’ailleurs, à cette période des guerres de décolonisation, que le nom d’Aimé Césaire a commencé à traverser les frontières grâce à ses écrits, dont la dimension universelle dépassait la Martinique et même la France.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a vu l’implication de nombreux jeunes Martiniquais dans les armées de libération américaines ou françaises en exil et malgré ses positions idéologiques, Aimé Césaire choisit de s’engager en politique en devenant maire de Fort-de-France (capitale de la Martinique) de 1945 à 2001 et aussi député de l’île de 1958 à 1993.

C’est la mort d’Aimé Césaire en avril 2008 qui a prouvé, si c’était vraiment nécessaire, à quel point il était devenu une figure incontournable de la littérature francophone, de la pensée universelle et du combat des peuples opprimés dans le monde. En effet, les hommages rendus à l’annonce de son décès ont été nombreux et ont réunis des intellectuels de tous pays et de tous horizons. C’est avec tristesse mais aussi beaucoup de fierté que des milliers de Martiniquais l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure, comme des membres de sa propre famille.

 


 

Les débuts de Coco Chanel

Née en 1883, Gabrielle Bonheur Chanel est placée à lorphelinat à l’âge de 12 ans après le décès de sa mère. À 18 ans, elle débute le dur apprentissage du métier de couseuse. En 1903, elle commence à travailler en tant que telle dans une maison spécialisée en trousseaux et layettes.

Image

Mais Gabrielle a de l’ambition et surtout une forte personnalité. Étienne Balsan, riche homme d’affaires, la remarque. Une idylle commence rapidement. Par son biais, Gabrielle Chanel apprend le fonctionnement de la haute société et surtout étoffe ses relations. C’est ainsi qu’elle va rencontrer Arthur Capel, dit « Boy », l’amour de sa vie. Il jouera un rôle clef dans la création des premières boutiques Chanel, notamment en apportant son soutien financier.

Gabrielle Chanel, dite « Coco », commence par créer ses propres chapeaux et vêtements qu’elle porte a l’occasion de soirées mondaines. Elle teste ainsi ses modèles et en assure la promotion au sein de la haute société de l’époque. Son style est décalé, sobre, épuré, bref à contre-courant de la mode du début du XXème siècle. Ses modèles plaisent, si bien qu’elle ouvre sa première boutique en 1913 au 21 rue Cambon à Paris, sa deuxième à Deauville la même année et sa troisième en 1915 à Biarritz. Elle créera sa maison de haute couture en 1918, rue Cambon, où elle se trouve encore aujourd’hui.

 


 

Le style Chanel est en rupture avec la mode de l’époque. Gabrielle Chanel crée une nouvelle allure. Elle libère le corps des femmes en créant des modèles novateurs, confortables mais élégants: les jupes sont raccourcies, la taille des robes est supprimée. Elle utilise aussi des matières plus fluides comme le jersey qui jusque-là n’était pas du tout utilisé dans la confection féminine.

Mais Coco Chanel est surtout une avant-gardiste car elle perçoit avec une grande justesse l’évolution de la société française et notamment la place qu’occupent les femmes au sein de celle-ci. Pendant et après la Première Guerre mondiale, les femmes sont devenues une vraie force de travail. Elle crée donc des modèles qui correspondent aux nouveaux besoins quotidiens des femmes de l’époque. Ses vêtements sont simples, pratiques mais chics. Sa mode s’inspire largement des tenues masculines et sportives des stations balnéaires qu’elle côtoie. Elle introduit le pantalon, la jupe plissée courte et le polo comme autant de modèles qui constituent aujourd’hui les basiques de nos garde-robes. Parmi ces classiques, la petite robe noire (fourreau droit sans col à manches trois quart) est une idée de génie qui sera très souvent copiée et recopiée. Quant aux couleurs, Mademoiselle Chanel ne jurait que par le noir, le blanc et le beige.

Mais Coco est aussi une icône, un modèle pour les femmes de l’époque. Extrêmement mince, les cheveux courts, bronzée, elle impose sa silhouette androgyne. Elle crée de nouveaux canons de beauté qui vont marquer ses contemporaines mais aussi les générations suivantes.

Depuis 1983, le styliste Karl Lagerfeld perpétue l’esprit et assure la continuité du style Chanel en retravaillant les codes fondamentaux de la fondatrice, à savoir le blanc, le noir, les perles, le jersey et le tweed … Ainsi pour chacune de ses nouvelles collections, il utilise comme source d’inspiration les archives de Chanel renouvelant ainsi à sa manière le style indémodable de Coco.

 


 

Évaluez votre compréhension

Ingénieur français célèbre, page 88

1. Who inspired the course of Gustave Eiffel’s professional career?

2. After the Eiffel Tower, what famous project did he undertake?

3. What other types of projects did Eiffel engineer?

Cinéaste français, page 92

1. What is the style or technique of la Nouvelle Vague?

2. What is the result of filming this way?

3. When watching a Truffaut film, he seems to be telling us what?

Écrivain et philosophe français, page 94

1. Jean-Paul Sartre’s childhood was marked by what tragedy?

2. How did he defy the social norms of his times?

3. What happened during his first year at École normale supérieure de Paris?

Prix Nobel de médecine, page 95

1. Frederick Grant Banting is famous for what invention?

2. When Banting started attending university, what was his major?

3. After being injured at war, what did he go on to study?

Test your comprehension

La Môme, page 96

1. Édith Piaf is compared to what American singer?

2. At seven years old what happened to Édith?

3. Why was she given the nickname la môme piaf?

Écrivaine acadienne, page 98

1. Describe the characters in Maillet’s novels.

2. What does she introduce in most of her works?

3. How many novels has she published?

Une personnalité fondamentale, page 100

1. What did Aimé Césaire accuse the local goverment of doing to its people?

2. What did he do for the country of Maghreb, and how did this affect his popularity?

3. After The Second World War, what did he do to get further involved in politics?

Les débuts de Coco Chanel, page 102

1. Who was the love of Coco Chanel’s life? What was his nickname?

2. What fabric did she introduce into fashion?

3. Describe the dress style she was known for creating.