Statue funéraire
waaga (Konso). Éthiopie.

Bois, hauteur : 186 cm.

Collection privée.

 

 

C’est avec Idris III (1571-1603) que l’empire du Bornou atteignit son apogée. Sa suzeraineté s’étendait alors sur Kano, Zinder et l’Aïr, sur le Kanem jusqu’au Fitri, sur l’ensemble des pays habités par les Téda et, au Sud du Tchad, sur le Mandara ou Ouandala (Maroua), sur le Kotoko (Kousséri) et sur le Mousgou (moyen Logone). Mais, après la mort de ce prince, les Boulala redevinrent maîtres du Kanem, pour en être chassés ensuite par des Toundjour émigrés du Ouaddaï et se retirer vers l’Est. Ce furent les Toundjour qui régnèrent désormais au Kanem, avec Mao comme capitale. Mais ils payaient un tribut au maï du Bornou, qui entretenait un résident à Mao.

 

Ces Toundjour, qui parlent habituellement un dialecte arabe, passent pour être d’origine arabe antéislamique. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils ne professent l’islamisme que depuis deux siècles. Il se pourrait qu’ils soient d’origine abyssine et que leur ancien paganisme était un christianisme plus ou moins corrompu. Il semble d’ailleurs que cette appellation de toundjour soit donnée à l’Est du Tchad à tous les peuples non musulmans auxquels la tradition attribue une origine non nègre.

 

En 1808, le Bornou fut attaqué par le conquérant toucouleur Ousmân-dan-Fodio, qui battit près de Gassaro les troupes du maï Ahmed. Un chef très influent, Mohammed-el-Amine, dit « le Kanémi » à cause de son pays d’origine (le Kanem), se mit à la tête des Noirs du Bornou et des Arabes Choa[12], refoula l’armée toucouleure en pays haoussa et ramena dans sa capitale le maï Ahmed, qui avait pris la fuite à l’approche de l’ennemi (1810). Cet Ahmed et ses successeurs jouèrent le rôle de rois fainéants et l’autorité désormais fut tout entière entre les mains du Kanémi et des gens de sa famille. Le cheikh Omar, fils du Kanémi, prit les rênes du gouvernement à la mort de son père et finit, en 1846, par se faire proclamer sultan du Bornou. Il installa sa résidence à Koukaoua ou Kouka, qui devint la capitale de la troisième dynastie, fondée par son père et par lui.

 

Hachem, successeur d’Omar, fut attaqué en 1893 par l’aventurier Rabah. Malgré les secours que lui envoya le Ouaddaï, il fut défait et tué. Rabah détruisit Kouka et transféra la capitale à Dikoa, au Sud du Tchad. Peu après, il était vaincu et tué à Kousséri par les détachements français du commandant Lamy, le 22 avril 1900, et Aboubekr Guerbeï, neveu de Hachem, était reconnu par les Anglais comme sultan du Bornou, devenu un protectorat britannique.