Notes

 


[1] On appelle « clic » ou « click » ou encore « claquement » un son produit par le jeu des organes de la parole avec accompagnement d’une inspiration d’air et non d’une expiration.

[2] La traduction citée est celle de Larcher, revue par Émile Pessonneaux (Paris, 1883, pages 508 et 509).

[3] Essai sur la littérature des Berbères. Alger : J. Carbonel,1920.

[4] Le mot mara désigne une région sans cours d’eau permanents mais pourvue de mares ; le mot mandingue baga-na, qui devient bakhou-nou dans certains dialectes, et le mot sarakollé ouagadou ont tous les deux la signification de « pays des troupeaux, région d’élevage ».

[5] On s’accorde à situer l’emplacement de la ville de Tekrour, d’après les données des auteurs arabes du Moyen Âge et d’après les traditions locales, non loin de Podor, dans la province du Fouta sénégalais appelée Toro. Dans la suite des temps, le nom de Tekrour fut appliqué par les écrivains musulmans à l’ensemble des pays noirs se trouvant sur la lisière sud du Sahara et en grande partie islamisés ; il devint ainsi à peu près synonyme de « Soudan » et c’est avec cette acception qu’il a longtemps figuré sur nos cartes géographiques.

[6] Bekri, après avoir raconté en détail la conversion du roi mandingue Baramendana, ajoute que la masse de ses sujets demeura païenne.

[7] Le mot dioli-ba en dialecte malinké et diéli-ba en dialecte bambara signifie « fleuve du sang ». Ce nom a été donné au Niger en raison des sacrifices sanglants gui s’accomplissaient sur ses rives ou sur ses eaux mêmes, en divers endroits de son parcours, à l’occasion de certaines fêtes saisonnières. C’est à tort que l’on a proposé et fait accepter comme étymologie de ce nom « fleuve du griot » ou « fleuve des griots », qui se dirait dièli-ba — et non diéli-ba — dans tous les dialectes et ne pourrait jamais donner lieu à la leçon dioli-ba. Le sang est dit dioli ou diouli en malinké, diéli en bambara. diouri, diori ou diéri en dioula, et le nom du Niger est effectivement dioli-ba ou diouli-ba dans le premier de ces dialectes, diéli-ba dans le second, diouri-ba ou diéri-ba dans le troisième.

[8] Ed-déhébi signifie en arabe « le doré » ou « le maître de l’or ».

[9] Certains auteurs donnent 1625 comme date de la fondation du Dahomey. D’autres comme M. Le Hérissé, veulent ne faire remonter cet événement qu’au règne du prince Ouagbadja, qui se place entre 1650 et 1680 et sous lequel serait apparu, d’après eux, pour la première fois le nom de Dahomey ou mieux Danhomé. Or, la carte intitulée Guinea de Johannes Janssonius, éditée à Amsterdam en 1627, porte le pays et la ville de Dauma au nord d’Arder (Ardra) et à l’est de la Volta, c’est-à-dire là où se trouve le Dahomey que nous connaissons. De plus, Léon l’Africain, qui vivait entre 1491 et 1540 et qui voyagea au Soudan vers 1507, mentionne également un royaume de Dauma, qu’il situe assurément bien à l’est du Dahomey, mais qui devait très probablement être le même que le Dauma de Johannes Janssonius.

[10] C’est tout à fait à tort que l’on parle couramment de l’empire peul du Sokoto et de la conquête du Soudan central par les Peuls ou Foulbé : ceux-ci n’intervinrent que comme cause occasionnelle et la conquête fut faite par un Toucouleur et au profit des Toucouleurs.

[11] D’où son nom haoussa de 0usmân dan-Fodio (Ousmân fils de Fodio).

[12] Il y a un certain nombre d’Arabes répandus à l’est du Tchad. Les uns, sédentaires, venus d’Arabie par l’Abyssinie, sont appelés Choa. Les autres, nomades, venus de Tripolitaine, sont connus sous le nom d’Oulad-Slimân.

[13] J’emploie le mot Darfour pour me conformer à la tradition reçue ; en réalité, le nom du pays et de ses habitants est Four ou For et l’expression dar-Four employée par les Arabes, signifie « habitat des Four ».

[14] Et non pas « Prêtre Jean » comme on l’a écrit à tort. Cette appellation viendrait de la traduction latine du titre de belout « précieux », que portait un négous du nom de Jean. Sur une carte d’Abyssinie datant de 1627 figure la mention Abissinorum sive Pretiosi Ioannis Imperium et le texte imprimé au dos porte : « les Princes s’appellent par les Maures Asiclabassi, en Éthiopie Joannes Belut, c’est haut, ou précieux : vulgairement Prête Jean ».

[15] Les premiers voyageurs qui entendirent parler des Bayaka les appelèrent Iaca ou Jaga, ce qui n’était que le nom véritable de cette peuplade, débarrassé du préfixe de pluralité ba. Certains auteurs ont prétendu assimiler ces Jaga aux Massaï et d’autres aux Galla (Oromos) et leur faire accomplir, à travers toute l’Afrique, des randonnées qui semblent purement imaginaires.

[16] Les Arabes donnaient de préférence le nom de Zend aux populations noires avec lesquelles ils étaient en relations et dont ils tiraient leurs esclaves et celui de Kafir (païen), dont nous avons fait « Cafre », à celles qui vivaient en dehors de leur zone d’action. Quant à la dénomination de Makoua, elle s’applique proprement à une tribu du Mozambique.

[17] Les sacrifices humains se pratiquaient couramment à Ghâna au XIe siècle, d’après le témoignage de Bekri. Nous les avons trouvés en vigueur, à des degrés divers et un peu partout, au moment de notre prise de possession des pays noirs. Ils n’ont pas encore complètement disparu de nos jours.

[18] [Deux titres de MacMichael auraient pu retenir l’attention de Delafosse : The Tribes of Northern and Central Kordofan (Cambridge, 1912) et A History of the Arabs of Sudan (2 vol., Cambridge, 1922).]

[19] Personnellement, j’avais recueilli, lors d’un séjour au Liberia de 1897 à 1899, plusieurs manuscrits en langue et caractère vai. Malheureusement, ils ont tous été détruits peu après au cours d’un incendie et, depuis, je n’ai pas eu l’occasion de m’en procurer d’autres.

[20] [Delafosse fait sans doute allusion aux ouvrages suivants : René-Félix Le Hérissé, L ‘Ancien Royaume du Dahomey : mœurs, religion, histoire, Paris : E. Larose, 1911, 384 p. ; Charles Monteil, Les Bambara du Ségou et du Kaarta (étude historique, ethnographique et littéraire d’une peuplade du Soudan français), Paris, E. Larose, 1924, 408 p., Les Khassonké, monographie d’une peuplade du Soudan français, Paris, E. Leroux, 1915, 528 p., Soudan français. Contes soudanais, préface de M. René Basset, Paris, E. Leroux, 1905, v-205 p., et Soudan français. Monographie de Djenné, cercle et ville, Tulle, impr. de J. Mazeyrie, 1903, 360 p. ; Dr Jean Cremer, Les Bobo, 2 vol., Paris, 1924 et 1927. Delafosse devait en outre connaître les publications préparatoires dont l’ouvrage suivant est l’aboutissement : Matériaux d’ethnographie et de linguistique soudanaises, publiés par les soins de la Société française d’ethnographie, avec le concours de la colonie de la Haute-Volta, t. 4 : Les Bobo (La Mentalité mystique). Documents recueillis et traduits du bobo, par Jean Cremer, coordonnés, mis au net et accompagnés d’une introduction par Henri Labouret, Paris, librairie orientaliste Paul Geuthner, 1928, 212 p.]