Hélas 1 ! au plus haut lieu de sa puissance et de sa gloire, hélas ! au point suprême, au séjour le plus élevé, rien n’échappant à la lumière, je heurte à la place de l’astre une tache brûlante ténébreuse ; et le haut dieu a pour moi le cœur noir. Absent est le soleil dans toute sa force 2, invisible est celui que les yeux ne peuvent soutenir. Il se cache dans son éclat, il se retranche dans sa victoire. Au sommet de la nature vivante j’ai trouvé la terreur et la nuit dans le centre de tes feux. Sur mes mains, sur le mur, sur une page pure, une tache vivante s’impose affreusement, une macule sombre et violacée s’attarde, une morsure de pourpre renaît devant moi sur toute chose. Voici que l’essence du visible dévore ce qui se voit. Cette marque m’accuse. Je la fuis ; c’est me fuir. Je descends vers les fleurs, aux bosquets, sous les arbres ; j’y transporte le mal ardent. Le fantôme du dieu m’affecte en chaque fleur. Je ne laverai plus mes regards du crime d’avoir vécu par eux dans le soleil.