Peut-être que les réflexions très amères, quand elles ont empli je ne sais quelle mesure inconcevable, à la fin renversent le cœur 1 ? Peut-être que la durée mystique et double avait épuisé sa substance de mauvais songes et qu’elle revenait de l’infini ; et peut-être que le temps approchait en secret, à travers nos tristes pensées, de nous regarder au visage ? Déjà nous faisions distraitement le rêve de nous sourire : Ah ! s’il était possible ! et nous formions le visage qui répondrait, et nous pressentions le seuil délicieux des larmes naissantes. Il suffit alors aux vivants qui s’étaient cru éternellement séparés d’une rencontre de leurs yeux pour qu’ils se trouvent tout à coup dans l’âme l’un de l’autre. Ils reconnaissent qu’ils y sont des dieux, maîtres de la vie et des vérités ; et ces dieux mutuels échangent des regards, et ils s’accordent dans l’instant sur la nécessité de leurs existences !
(Ce que je suis véritablement en toi/vous/tout à coup me regarde par tes yeux.)
(La voix de l’un parle dans l’autre, et l’autre ne la peut empêcher de se faire entendre.) 2