Servez-vous 1.
Est-il plus fine nourriture, chair plus friande et plus fraîche ?
Ces beaux rougets n’ont fait qu’un saut, de l’onde dans le feu.
Notre pêcheur les a portés à la cuisine, à peine il rentrait de la mer.
Il faut en reprendre.
C’est mon plaisir que vous repreniez de ce que j’aime.
Je veux voir dans vos yeux vous plaire ce qui me plaît.
Je prends ma jouissance dans la vôtre, je la tiens de votre visage, et je la suis, comme au second degré spirituel placée.
Buvez sur ce poisson ce vin que je vous verse.
Ce n’est qu’un petit vin frais, jeune, et sans expérience ; mais vous tâterez tout à l’heure d’un Syracuse qui n’a pas moins de quatre-vingts ans !
Il est à l’extrême de ses vertus.
Avez-vous remarqué comme les vins très vénérables ont du pouvoir sur les souvenirs ?
Ils sont de vieilles gens délicieuses pleines d’histoires et de sagesse.
Chaque goutte de ces œuvres du temps artiste est merveille complexe : elle éveille dans notre sens tout un système d’harmoniques.
On dirait que ces vins essentiels piquent et baisent à la fois les diverses nymphes nerveuses qui ont leurs mille petits antres dans la bouche, sur la langue, dans les narines.
Chaque année qu’ils ont vécue dans la cave leur a laissé quelque perfection.
Il faut les boire avant leur mort.
Un beau vin a sa vie pendant laquelle il se mûrit et se confit en soi-même.
Ceci confine à la magie.
Il y a magie en toutes circonstances où les choses donnent de l’esprit.