CHAPITRE 35 (TRENTE-CINQ)

LE MONT-SAINT-MICHEL QUATRIÈME LETTRE

Cher ami,

1  Devinez un peu d’où je vous écris. C’est ça ! Vous avez raison. Je vous écris attablé dans un café. Vous allez croire que je ne fais que ça. C’est que le métier de touriste exige beaucoup de repos. Et où est-ce qu’on se repose mieux que dans un café?

2  Vous rappelez-vous notre conversation au sujet de mes voyages? Eh bien, j’ai commencé mon grand cercle en partant de Paris pour la Normandie. J’ai visité le Mont-Saint-Michel et me voilà à Perros-Guirec en Bretagne. En l’honneur de ma première visite en Bretagne, je prends un calvados.

3  Je veux vous décrire ma visite au Mont-Saint-Michel, pendant qu’elle est encore fraîche à ma mémoire.

4  Pendant que le train traversait les champs et les forêts, je regardais par la fenêtre. Il filait à toute vitesse et je voyais les paysans qui travaillaient dans les champs, et parfois, en passant par les villages, j’apercevais des femmes qui lavaient le linge au bord d’une rivière.1

5  A Pontorson, j’ai pris un taxi pour le Mont. Presque tout de suite j’ai vu ce rocher monumental isolé au milieu des sables.

6  Mais quand je suis arrivé au pittoresque village situé aux flancs du rocher, j’ai entendu un bruit terrifiant.

7  On criait, on hurlait:—Monsieur! Par ici! Souvenirs du Mont! Cartes postales! Monsieur! La véritable omelette de la Mère Poularde! Monsieur! Ici la vraie! Monsieur! Ici l’omelette Poularde! Cartes! Souvenirs! L’omelette! Ici! Ici! Monsieur! Monsieur! Monsieur!

8  La tête me tournait comme une toupie. J’avais envie de partir. Mais enfin je me suis dit:—En avant l’art et l’histoire. Courage!—J’ai fermé les oreilles mentalement et j’ai vite grimpé la pente raide jusqu’à l’escalier de l’Abbaye.

9  La visite de l’Abbaye a duré une heure environ. Ce bâtiment gothique avec ses grandes salles, ses escaliers, ses galeries, ses cloîtres, ses jardins en terrasses est un spectacle grandiose. Je voulais rester pour contempler les sculptures mais ce n’était pas possible.

10  Vous savez que le visiteur d’un monument historique n’a aucun2 droit. On est poussé par-ci, on est tiré par-là et on doit suivre comme un mouton. Malgré tout, cet îlot rocheux m’a fait une forte impression.

11  Maintenant je me tourne vers la Bretagne: la mer, les marins, les poissons, les chapelles et le calvados dont les marins bretons sont fervents. Perros-Guirec me plaît beaucoup. Je finirai peut-être par aimer le calvados.

Très cordialement,           
Votre ami           
Jean Davis

Dear Friend,

1  Just guess where I’m writing from. That’s it! You’re right. I am writing to you, sitting at a table in a café. You’re going to think that it’s all I do. The thing is that the profession of tourist demands a great deal of rest. And where can you rest better than in a café?

2  Do you recall our conversation on the subject of my travels? Well, I started my round trip, leaving Paris for Normandy. I visited the Mont-Saint-Michel and here I am in Perros-Guirec in Brittany. In honour of my first visit to Brittany, I am drinking a calvados (brandy).

3  I want to describe to you my visit to the Mont-Saint-Michel while it is still fresh in my memory.

4  While the train was crossing fields and forests, I was looking out of the window. It was going along at top speed and I saw the country-people working in the fields, and sometimes in passing through the villages, I could see women washing clothes at the edge of a stream.

5  At Pontorson I took a taxi to the Mont. Almost at once I saw this monumental rock isolated in the middle of the sands.

6  But when I reached the picturesque village situated on the sides of the rocky hill I heard a terrifying din.

7  People were calling, yelling: Mister! This way. Souvenirs of the Mont! Postcards! Sir! Mother Poularde’s genuine omelette! Sir! Here you get the real one! Sir! The Poularde omelette! Cards! Souvenirs! The omelette! Here! Here! Sir! Sir! Sir!

8  My head was spinning like a top. I wanted to go away. But at last I said to myself: Onward with art and history. Courage! I mentally closed my ears and I quickly climbed the steep slope up to the stairs of the Abbey.

9  The visit to the Abbey lasted about an hour. This Gothic structure with its ample halls, its staircases, its galleries, its cloisters, its terraced gardens is a grandiose spectacle. I wanted to stop to contemplate the sculpture but it wasn’t possible.

10  You know that the visitor at a historic site has no rights. One is pushed this way, pulled that way, and one has to follow like a sheep. In spite of everything, this rocky islet made a strong impression on me.

11  Now I turn towards Brittany: the sea, the sailors, the fish, the chapels and the calvados to which the Breton sailors are addicted. I like Perros-Guirec very much. I shall end up perhaps by liking calvados.

Cordially,                
Your friend       
John Davis

Building Vocabulary

le corps (kɔːr), body

la langue (lãːg), tongue

la tête (tɛːt), head

la main (Image), hand

les cheveux (ʃvø), hair

le doigt (dwa), finger

la figure (fi-gyːr), face

le pied (pje), foot

un œil (Image-nœːj), eye

le bras (bra), arm

les yeux (lɛ zjø), eyes

la jambe (ʒãːb), leg

le nez (ne), nose

le cœur (kœːr), heart

la bouche (buʃ), mouth

Locutions françaises

me voici, here I am

nous voici, here we are

te voici, here you are

vous voici, here you are

le (la) voici, here he (she, it) is

les voici, here they are

le (la) voilà, there he (she, it) is

les voilà, there they are

Exercise No. 182—Completion of Text

1  (You are right.)

2  (Here I am) dans un café.

3  (I am drinking) un calvados.

4  Le train traversait (the fields and the forests).

5  Je regardais (out of the window).

6  (The farmers) travaillaient dans (the fields).

7  Les femmes lavaient (the linen).

8  (I took a taxi) pour le Mont.

9  (Almost at once) j’ai vu ce rocher monumental.

10  On criait:—Monsieur, (this way)!

11  J’ai fermé (my ears).

12  La visite de l’Abbaye (lasted) une heure.

13  Je voulais (to stop to contemplate) la sculpture.

14  On (is pushed) par-ci, on (is pulled) par-là.

15  (One must follow) comme un mouton.

Grammar Notes

1  The Imperfect Tense. What was happening, used to happen.

The conversational past, as you have seen, tells what has happened, happened, or did happen.

The imperfect tense tells what was happening or used to happen. For convenience we call the imperfect the was, were, used to tense.

Note carefully the endings of the imperfect tense of parler, finir, vendre, prendre, avoir and être.

I was speaking, you were speaking, etc.

I was finishing, you were finishing, etc.

je parlais

nous parlions

je finissais

nous finissions

tu parlais

vous parliez

tu finissais

vous finissiez

il parlait

ils parlaient

ils finissait

ils finissaient

elle parlait

elles parlaient

elle finissait

elles finissaient

I was selling, you were selling, etc.

I was taking, you were taking, etc.

je vendais

nous vendions

je prenais

nous prenions

tu vendais

vous vendiez

tu prenais

vous preniez

il vendait

ils vendaient

il prenait

ils prenaient

elle vendait

elles vendaient

elle prenait

elles prenaient

I had, you had, etc.

I was, you were, etc.

j’avais

nous avions

j’étais

nous étions

tu avais

vous aviez

tu étais

vous étiez

il avait

ils avaient

il était

ils étaient

elle avait

elles avaient

elle était

elles étaient

(a)  The imperfect tense endings of all French verbs are: Singular: -ais (ɛ)-ais (ɛ), -ait (ɛ). Plural: -ions (Image), iez (je), aient (ɛ).

(b)  To form the imperfect tense drop the ending -ons from the nous-form of the present tense and add the imperfect tense endings. This way of forming the imperfect tense applies to all verbs except être. Thus:

Infinitive

Nous-form of Present

Imperfect (was, were, used to)

parler

nous parl-ons

je parlais, tu parlais, etc.

vendre

nous vend-ons

je vendais, tu vendais, etc.

finir

nous finiss-ons

je finissais, tu finissais, etc.

dormir

nous dorm-ons

je dormais, tu dormais, etc.

prendre

nous pren-ons

je prenais, tu prenais, etc.

dire

nous dis-ons

je disais, tu disais, etc.

faire

nous fais-ons

je faisais, tu faisais, etc.

lire

nous lis-ons

je lisais, tu lisais, etc.

écrire

nous écriv-ons

j’écrivais, tu écrivais, etc.

vouloir

nous voul-ons

je voulais, tu voulais, etc.

avoir

nous av-ons

j’avais, tu avais, etc.

être

nous sommes

j’étais, tu étais, etc.

(c)  Present and Imperfect of il y a and venir de

Present

Imperfect

il y a, there is (are)

il y avait, there was (were)

y a-t-il? or est-ce qu’il y a? is (are) there

y avait-il? or est-ce qu’il y avait? was (were) there?

qu’y a-t-il? or qu’est-ce qu’il y a? what is (are) there?

qu’y avait-il? or qu’est-ce qu’il y avait? what was (were) there?

il n’y a pas, there is (are) not

il n’y avait pas, there was (were) not

n’y a-t-il pas? or est-ce qu’il n’y a pas? is (are) there not?

n’y avait-il pas? or est-ce qu’il n’y avait pas? was (were) there not?

il vient de voir, he has just seen.

il venait de voir, he had just seen.

Exercise No. 183 Translate the following brief dialogues. Practise them aloud:

1  —Qu’est-ce M. Davis faisait quand vous êtes entré dans le salon?
—Il lisait à haute voix
(aloud) une lettre qu’il venait de recevoir de son représentant à Paris.
—M. Picard, que faisait-il?
—Il I’ écoutait.

2  —Que faisiez-vous pendant que le train traversait les champs et les forêts?
—Je regardais par la fenêtre.
—Qu’est-ce que vous voyiez?
—Je voyais les paysans qui travaillaient dans les champs.

3  —Y avait-il beaucoup de vendeurs au Mont-Saint-Michel?
—Il y en avait une armée.
—Qu’est-ce qu’ils vendaient?
—Ils vendaient des souvenirs du Mont.

4  —Jouez-vous souvent au tennis?
—Autrefois
(formerly) je jouais presque tous les jours mais cette année je n’ai joué qu’une seule fois.

Exercise No. 184 Each of these sentences indicates an action that was happening (imperfect) and another action that interrupted it at a definite time (conversational past). Complete with the correct French verbs. Translate the completed sentences.

1  Les vendeurs (were calling and yelling) quand je suis arrivé au marché.

2  Pendant que (I was listening to) la radio, on m’a téléphoné.

3  Quand (we were doing) nos devoirs, ils sont entrés dans notre chambre.

4  Elle est tombée quand elle (was getting out) de l’auto.

5  Quand le taxi (was going) à toute vitesse, j’ai crié:—Pas si vite!

6  Nous lui avons rendu visite quand (he was) malade.

7  (There were) beaucoup de monde1 à l’aéroport quand notre avion est arrivé.

8  Pendant que (we were waiting for) l’autobus, il a commencé à pleuvoir.

9  Nous les avons rencontrés quand (we were coming) du cinéma.

10  M. Davis est revenu pendant que les enfants (were sleeping).

Exercise No. 185—Questionnaire

1  D’où M. Davis écrit-il?

2  Qu’est-ce que le métier de touriste exige?

3  Où est le café?

4  Qu’est-ce que M. Davis prend en l’honneur de sa première visite en Bretagne?

5  Qu’est-ce que M. Davis faisait pendant que le train traversait les champs et les forêts?

6  Qu’est-ce qu’il voyait?

7  Qu’est-ce qu’il apercevait dans les villages?

8  Qu’a-t-il entendu quand il est arrivé?

9  Pourquoi avait-il d’abord envie de partir?

10  Pourquoi est-ce que M. Davis voulait rester?

11  Vers où se tourne-t-il maintenant?

12  Combien de temps la visite de l’Abbaye a-t-elle duré?

NOTE 1.  un fleuve is a larger river than une riviére.

2.  awn, aacrme, any.

NOTE 1.  beaucoup de monde: a lot of people, crowded.