Le texte français
Le texte du Prince de Hombourg a été traduit de nombreuses fois avec des variantes importantes dues aux difficultés d’une syntaxe bousculée (fréquence des anacoluthes, emploi de constructions participiales « à la française »), et d’un style où abondent des images et des métaphores souvent filées qui mélangent le concret à l’abstrait1. Rares sont les traductions qui suivent rigoureusement le texte sans l’adapter, au risque de commettre faux sens et approximations par abus de paraphrase :
Première traduction du Prince de Hombourg en 1930, par André ROBERT, Éditions Montaigne ; puis traductions de :
Jean CURTIS, utilisée par Jean Vilar (1951) et Guy Parigot (1963) pour leurs mises en scène et publiée dans la « collection du répertoire » du TNP, L’Arche éditeur, 1954.
Lou BRUDER, publiée par le Club français du livre en 1960 et utilisée par Jean Négroni pour sa mise en scène (1976) ;
André ROBERT, pour l’édition bilingue Aubier-Flammarion (1968), avec introduction d’Antonia Fonyi, publication reprise avec le texte français seul en GF-Flammarion, en 1990. Préalablement André Robert avait procuré une édition bilingue avec introduction et notes de son cru, aux Éditions Aubier en 1964.
Bernard CHATELLIER, utilisée par Patrick Guinand (1982) et Alexander Lang (1994) pour leurs mises en scène, Imprimerie nationale, coll. « Répertoire de la Comédie-Française », 1994.
Henri THOMAS, publiée chez Gallimard, coll. « le manteau d’Arlequin » (1983) et destinée à la mise en scène de Manfred Karge et Matthias Langhoff (1984) ;
Ruth ORTHMANN et Eloi RECOING, in Théâtre complet de Heinrich von Kleist, éditions Actes Sud/Babel, 2001 ; texte choisi par Giorgio Corsetti (festival d’Avignon 2014) ;
Pierre DESHUSSES et Irène KUHN in Œuvres complètes de Heinrich Kleist, tome IV, Théâtre II, Éditions Gallimard (le Promeneur), 2002.
Daniel MESGUICH, utilisée pour sa mise en scène (2005), publiée aux Éditions Le Bord de l’eau, 2005.
Textes critiques
Sur Kleist
Albert BÉGUIN, L’Âme romantique et le Rêve, José Corti, (1939), 1946.
Jean CASSOU, « Kleist et le somnambulisme tragique », in Albert Béguin, Le Romantisme allemand, Cahiers du Sud, « 10/18 », 1949, p. 344-353.
Marthe ROBERT, « La faute dans le théâtre de Kleist », in Théâtre populaire, no 10, nov-déc. 1954, p. 15-23 ; Un homme inexprimable, essai sur l’œuvre de Heinrich von Kleist, L’Arche, coll. « Travaux », (1955), 1981 ; Heinrich von Kleist dramaturge, L’Arche, coll. « Les grands dramaturges », 1955.
Roger AYRAULT, Heinrich von Kleist (1934), Aubier-Montaigne, 1966.
Jacques BRUN, L’Univers tragique de Kleist, essai, SEDES, 1966.
Camille DEMANGE, « La crise du dialogue dramatique chez Kleist et Büchner », in Le Théâtre tragique, éd. du CNRS, 1967, p. 329-333.
Jean-Charles LOMBARD, Heinrich von Kleist, Seghers, coll. « Écrivains de toujours », 1967.
Stefan ZWEIG, Le Combat avec le démon. Kleist, Hölderlin, Nietzsche, Belfond, 1983.
Mathieu CARRIÈRE, Pour une littérature de guerre, Kleist, (1984), traduction de Martin Ziegler, Actes Sud, Arles, 1985.
Europe, dossier Kleist, no 686-687, juin-juillet 1986.
Joël LEFEBVRE, Théâtre allemand 1750-1850, Presses universitaires de Lyon, 1992.
Collectif, Lire Kleist aujourd’hui, actes du colloque franco-allemand de Montpellier (1996), Climats/Maison Antoine Vitez, Montpellier, 1997.
Laurent VAN EYNDE, « Le tragique et la dialectique selon Heinrich von Kleist », in Muriel Lazzarini-Dossin (dir.), Théâtre tragique et modernité en Europe (XIXe et XXe siècles), actes du colloque de Louvain, 2001, Peter Lang, Bruxelles, 2004.
Sur Le Prince de Hombourg
Alfred SCHLAGDENHAUFFEN, L’Univers existentiel de Kleist dans Le Prince de Hombourg, Les Belles Lettres, 1953.
Jean-Yves MASSON, « Le Prince de Hombourg ou le Conflit de l’enthousiasme et de la raison : une tragédie de la conciliation », in Karen Haddad-Wotling (dir.), Le Héros et l’Histoire sur la scène romantique. Kleist, Musset, Slowacki, SEDES, 1999.
David LESCOT, « Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist, ou la Dramaturgie dissimulée », in Karen Haddad-Wotling (voir ci-dessus).
Sur les mises en scène de la pièce
William C. REEVE, Kleist on stage 1804-1987, Montréal and Kingston, Mc-Gill Queen’s University Press, 1993.
1. Kleist fait preuve aussi d’une certaine désinvolture dans l’usage de la prosodie. Normalement le texte est écrit en pentamètres iambiques qui deviennent souvent des tétramètres ou des hexamètres et l’iambe de base est souvent remplacé par un autre mètre, tel que l’anapeste.