Tête de faune1

      Dans la feuillée, écrin vert taché d'or,

      Dans la feuillée incertaine et fleurie

      De fleurs splendides où le baiser dort,

   4  Vif et crevant l'exquise broderie,

 

      Un faune effaré montre ses deux yeux

      Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.

      Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux

   8  Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

 

      Et quand il a fui – tel qu'un écureuil –2

      Son rire tremble encore à chaque feuille

      Et l'on voit épeuré par un bouvreuil

  12  Le Baiser d'or du Bois, qui se recueille.