Microlectures

« Histoire d'une fille de ferme »

Lecture suivie du texte

1. L'engourdissement sensuel

A. Dans la première page de la nouvelle, recherchez les références à la sexualité et à la naissance qui montrent que la nature est tout entière en proie à un éveil sensuel et printanier.

B. Relevez les champs lexicaux des sensations olfactives, visuelles, tactiles et auditives.

C. Quel est l'effet de ce spectacle de la nature et des animaux sur le personnage de Rose ? Comment est suggérée l'idée d'une contamination ?*

2. La faute et la descente aux Enfers

A. Quelles sont les conséquences de la confiance que Rose accorde à Jacques ?

B. Étudiez le rythme auquel se déroule le récit de l'idylle entre Jacques et Rose de « De ce moment » à « elle s'aperçut qu'elle était enceinte », l. 125 à 133.

C. Le rythme est-il le même lors de la scène qui suit, où l'on assiste à une dispute entre les deux amants ?

D. Quelle vision de l'existence suggère cette variation de rythme dans la façon de raconter le récit ?

E. Établissez la liste de tous les événements funestes qui surviennent dans la vie de Rose à la suite de cet instant de faiblesse. À quel moment ses infortunes touchent-elles à leur comble ?

3. La cruauté des rapports entre les sexes

A. Dans la deuxième partie de la nouvelle, relevez deux exemples de l'incompréhension mutuelle et des difficultés de communication qui règnent entre Rose et maître Vallin.

B. Que pensez-vous des motivations qui poussent maître Vallin à épouser sa servante ?

C. Montrez que les tentatives d'approche du fermier sont aux antipodes d'une vision romantique et sentimentale de la relation amoureuse.

D. Quel événement décide du mariage entre la servante et son maître ? En quoi Rose, une fois devenue l'épouse de maître Vallin, est-elle doublement exploitée ?

4. Ironie tragique du dénouement

A. Pourquoi peut-on dire que Maupassant refuse à son héroïne une destinée tragique ? Expliquez en quoi la tentative de suicide de Rose, p. 53, se solde en effet par un échec à la fois lamentable et burlesque1.

B. L'ironie tragique consiste, pour les lecteurs d'une nouvelle, ou les spectateurs d'un drame, à connaître ce que les protagonistes ignorent. Montrez que le dénouement de la nouvelle, marqué par la violence croissante de Vallin à l'égard de sa femme, est fortement teinté d'ironie tragique.

C. Dans quelle mesure peut-on dire que la nouvelle se termine par une chute, c'est-à-dire par une fin inattendue ? À quel événement le lecteur pouvait-il s'attendre ?

D. Cette chute adoucit-elle la cruauté et le cynisme qui se dégagent de la nouvelle ? Justifiez votre réponse.

Pour prolonger sa lecture : groupement de textes autour du thème de la fille de ferme

Après avoir longtemps rempli un rôle convenu (emploi de confidente ou d'intrigante) dans la comédie du XVIIe ou du XVIIIe siècle chez Molière ou Marivaux, la servante est devenue une figure à part entière du roman bourgeois du XIXe siècle. Avec le développement important de la domesticité aux XIXe et XXe siècles, conséquence de l'urbanisation massive, la figure de la fille de ferme ou de la servante est devenue un symbole d'aliénation sociologique et d'esclavage social dénoncé par des romanciers comme Balzac, Flaubert, Maupassant ou Zola. Grâce à eux, ce personnage s'est vu doté d'une authentique personnalité et d'un profil sociologique.

1. Nanon, dans Eugénie Grandet de Balzac (1833)

La Grande Nanon était peut-être la seule créature humaine capable d'accepter le despotisme de son maître. Toute la ville l'enviait à monsieur et à madame Grandet. La Grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de cinq pieds huit pouces1, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. Quoiqu'elle n'eût que soixante livres de gages, elle passait pour une des plus riches servantes de Saumur. Ces soixante livres, accumulées depuis trente-cinq ans, lui avaient permis de placer récemment quatre mille livres en viager chez maître Cruchot. Ce résultat des longues et persistantes économies de la Grande Nanon parut gigantesque. Chaque servante, voyant à la pauvre sexagénaire du pain pour ses vieux jours, était jalouse d'elle, sans penser au dur servage2 par lequel il avait été acquis. À l'âge de vingt-deux ans, la pauvre fille n'avait pu se placer chez personne, tant sa figure semblait repoussante ; et certes ce sentiment était bien injuste : sa figure eût été fort admirée sur les épaules d'un grenadier3 de la garde ; mais en tout il faut, dit-on, l'à-propos. Forcée de quitter une ferme incendiée où elle gardait les vaches, elle vint à Saumur, où elle chercha du service, animée de ce robuste courage qui ne se refuse à rien. Le père Grandet pensait alors à se marier et voulait déjà monter son ménage. Il avisa cette fille rebutée de porte en porte. Juge de la force corporelle en sa qualité de tonnelier4, il devina le parti qu'on pouvait tirer d'une créature femelle taillée en Hercule, plantée sur ses pieds comme un chêne de soixante ans sur ses racines, forte des hanches, carrée du dos, ayant des mains de charretier et une probité5 vigoureuse comme l'était son intacte vertu. Ni les verrues qui ornaient ce visage martial, ni le teint de brique, ni les bras nerveux, ni les haillons de la Nanon n'épouvantèrent le tonnelier, qui se trouvait encore dans l'âge où le cœur tressaille. Il vêtit alors, chaussa, nourrit la pauvre fille, lui donna des gages, et l'employa sans trop la rudoyer. En se voyant ainsi accueillie, la Grande Nanon pleura secrètement de joie, et s'attacha sincèrement au tonnelier, qui d'ailleurs l'exploita féodalement. Nanon faisait tout : elle faisait la cuisine, elle faisait les buées6, elle allait laver le linge à la Loire, le rapportait sur ses épaules ; elle se levait au jour, se couchait tard ; faisait à manger à tous les vendangeurs pendant les récoltes, surveillait les halleboteurs7 ; défendait, comme un chien fidèle, le bien de son maître ; enfin, pleine d'une confiance aveugle en lui, elle obéissait sans murmure à ses fantaisies les plus saugrenues. Lors de la fameuse année 1811, dont la récolte coûta des peines inouïes, après vingt ans de service, Grandet résolut de donner sa vieille montre à Nanon, seul présent qu'elle reçut jamais de lui. Quoiqu'il lui abandonnât ses vieux souliers (elle pouvait les mettre), il est impossible de considérer le profit trimestriel des souliers de Grandet comme un cadeau, tant ils étaient usés. La nécessité rendit cette pauvre fille si avare que Grandet avait fini par l'aimer comme on aime un chien, et Nanon s'était laissé mettre au cou un collier garni de pointes dont les piqûres ne la piquaient plus. Si Grandet coupait le pain avec un peu trop de parcimonie, elle ne s'en plaignait pas ; elle participait gaiement aux profits hygiéniques que procurait le régime sévère de la maison où jamais personne n'était malade. Puis la Nanon faisait partie de la famille : elle riait quand riait Grandet, s'attristait, gelait, se chauffait, travaillait avec lui. Combien de douces compensations dans cette égalité ! Jamais le maître n'avait reproché à la servante ni l'halleberge8 ou la pêche de vigne, ni les prunes ou les brugnons mangés sous l'arbre. « Allons, régale-toi, Nanon », lui disait-il dans les années où les branches pliaient sous les fruits que les fermiers étaient obligés de donner aux cochons. Pour une fille des champs qui dans sa jeunesse n'avait récolté que de mauvais traitements, pour une pauvresse recueillie par charité, le rire équivoque du père Grandet était un vrai rayon de soleil. D'ailleurs le cœur simple, la tête étroite de Nanon ne pouvaient contenir qu'un sentiment et une idée. Depuis trente-cinq ans, elle se voyait toujours arrivant devant le chantier du père Grandet, pieds nus, en haillons, et entendait toujours le tonnelier lui disant : « Que voulez-vous, ma mignonne ? » Et sa reconnaissance était toujours jeune.

Eugénie Grandet, GF-Flammarion « Dossier », 2000, p. 74-76.

2. Félicité, dans Un cœur simple, deuxième des Trois Contes de Flaubert (1877)

I

Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité.

Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval1, engraisser les volailles, battre le beurre2, et resta fidèle à sa maîtresse, – qui cependant n'était pas une personne agréable. […]

Elle se levait dès l'aube, pour ne pas manquer la messe, et travaillait jusqu'au soir sans interruption ; puis, le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s'endormait devant l'âtre, son rosaire3 à la main. Personne, dans les marchandages, ne montrait plus d'entêtement. Quant à la propreté, le poli de ses casseroles faisait le désespoir des autres servantes. Économe, elle mangeait avec lenteur, et recueillait du doigt sur la table les miettes de son pain, – un pain de douze livres, cuit exprès pour elle, et qui durait vingt jours.

En toute saison, elle portait un mouchoir d'indienne4 fixé dans le dos par une épingle, un bonnet lui cachant les cheveux, des bas gris, un jupon rouge, et par-dessus sa camisole5 un tablier à bavette6, comme les infirmières d'hôpital.

Son visage était maigre et sa voix aiguë. À vingt-cinq ans, on lui en donnait quarante. Dès la cinquantaine, elle ne marqua plus aucun âge ; – et, toujours silencieuse, la taille droite et les gestes mesurés, semblait une femme en bois, fonctionnant d'une manière automatique.

II

Elle avait eu, comme une autre, son histoire d'amour. Son père, un maçon, s'était tué en tombant d'un échafaudage. Puis sa mère mourut, ses sœurs se dispersèrent, un fermier la recueillit, et l'employa toute petite à garder les vaches dans la campagne. Elle grelottait sous des haillons, buvait à plat ventre l'eau des mares, à propos de rien était battue, et finalement fut chassée pour un vol de trente sols, qu'elle n'avait pas commis. Elle entra dans une autre ferme, y devint fille de basse-cour, et, comme elle plaisait aux patrons, ses camarades la jalousaient.

Un cœur simple, GF-Flammarion, « Étonnants Classiques », 1997, p. 17-20.

« Le Saut du berger »

1. Récit et mise en abyme

A. À quel moment commence le récit enchâssé par la mise en abyme1, dans ce conte ? Citez la première phrase du récit enchâssé.

B. Après avoir lu la totalité du conte, dressez des hypothèses concernant l'identité du premier narrateur. Comment appelle-t-on dans un récit un narrateur qui dit « je » ? Connaît-on l'identité du second narrateur ?

C. Comment le premier narrateur a-t-il eu connaissance de cette histoire ?

D. Selon vous, à quoi sert, dans un bref récit réaliste, une telle procédure de délégation narrative (autre nom de la mise en abyme) ?

2. Concentration et efficacité narrative

A. Montrez que le préambule du récit-cadre dépeint un paysage idyllique contrastant avec la teneur dramatique du reste du récit.

B. En quoi l'expression « une belle nappe de cailloux roulés, arrondis et polis par la séculaire caresse des vagues » (l. 20-22) suggère-t-elle une nature propice à l'amour, en contradiction totale avec le reste du conte ?

C. Relevez le champ lexical de la rigueur morale. Si l'on considère la véhémence et la sévérité des jugements énoncés, quel est le point de vue adopté dans le texte enchâssé ?

D. Quels sont les deux événements principaux qui prouvent le fanatisme moral du prêtre ?

3. Symbolisme du conte

A. Quelles sont les deux interprétations que l'on peut donner au titre de ce récit : « Le Saut du berger » ? Pour répondre à cette question, rappelez-vous que l'homme de religion, prêtre ou curé, est souvent pour ses paroissiens ce que le berger est à ses moutons : un guide et un protecteur.

B. Relevez toutes les expressions qui servent, à la fin du récit, à désigner la cabane dans laquelle s'accouplent les bergers. Expliquez la dimension métaphorique de l'expression « coffre de bois » (l. 115), ou de la comparaison « comme un œuf » (l. 120).

C. Pourquoi peut-on dire que la déclaration finale du commerçant sonne comme un euphémisme ?

« Histoire vraie »

1. Narrateurs et narrataires

A. Quelle vision de l'assemblée des hobereaux Maupassant suggère-t-il dans le récit-cadre du conte ? Relevez notamment les allusions à l'animalité des convives attablés.

B. De qui émane la remarque qui stimule le désir de raconter une histoire chez l'un des chasseurs ?

C. Quel est le sujet de l'anecdote que Varnetot se propose de raconter à ses camarades de chasse ?

2. Femmes et bêtes

A. Quelle est la comparaison qui ouvre le récit de Varnetot ?

B. Grâce à quelle remarque le narrateur peut-il deviner la fin de l'histoire avant de l'avoir lue ?

C. Rose, la servante qui séduit le jeune Varnetot, fait l'objet de deux trocs successifs : entre qui et qui a lieu le marchandage et contre quoi est elle échangée la première fois ? et la seconde ?

D. Quels sont les points communs qui unissent la destinée de la jeune servante et celle de la chienne Mirza ?

3. Cruauté des rustres et jugement moral du lecteur

A. Montrez que la gent masculine, qu'elle appartienne à la classe des demi-seigneurs ou à celle des paysans, est, dans ce texte, également veule.

B. Expliquez l'ambiguïté cruelle d'une phrase telle que « Je la conduisis moi-même à l'autel » (l. 151), dans la bouche du narrateur.

C. Relevez un passage du texte qui souligne la générosité et la sincérité amoureuse de Rose. Quelle explication Varnetot en donne-t-il ? En quoi cette hypothèse est-elle un préjugé de classe ?

D. Quelle est l'ultime considération par laquelle Varnetot clôt son histoire ? Concerne-t-elle Rose ?

E. Quelle conclusion particulièrement cynique Maupassant suggère-t-il en donnant la parole, en dernier lieu, au vétérinaire M. Séjour ?

« Miss Harriet »

1. Cette nouvelle obéit à des règles de composition dramatique. Délimitez chacun des trois actes et résumez-en la teneur à l'aide d'un titre.

2. Sous forme de tableau comparatif, en vous appuyant sur des extraits précis du texte, complétez les antagonismes qui opposent les deux personnages de Miss Harriet et du peintre Léon Chenal :

  

Léon Chenal

Miss Harriet

Physique

« Un vieux peintre qui avait été très beau, très fort, très fier de son physique, et très aimé. »

Âge

« J'avais alors vingt-cinq ans. »

Tempérament

Hédoniste et sensuel, Chenal est doué d'un tempérament amoureux : « J'ai connu les rendez-vous dans les fossés pleins de primevères […]. J'ai des souvenirs de grosse toile grise sur des chairs élastiques et rudes, et des regrets de naïves et franches caresses, plus délicates en leur brutalité sincère, que les subtils plaisirs obtenus de femmes charmantes et distinguées. »

Sociabilité

Chenal a le contact facile, il se lie aisément avec les autres convives de l'auberge, ainsi qu'avec le personnel. Il tente même de tisser des liens avec Miss Harriet : « Je rentrai à midi pour déjeuner et je pris place à la table commune, afin de faire connaissance avec cette vieille originale. Mais elle ne répondit pas à mes politesses, insensible même à mes petits soins. »

  

3. Dans le paragraphe suivant (l. 139 à 150), montrez que l'art du portrait de Maupassant est conforme à l'esthétique réaliste. Relevez également les traits de caricature et le comique de la description.

« Tout à coup la barrière de bois qui donnait sur le chemin s'ouvrit, et une étrange personne se dirigea vers la maison. Elle était très maigre, très grande, tellement serrée dans un châle écossais à carreaux rouges, qu'on l'eût crue privée de bras si on n'avait vu une longue main paraître à la hauteur des hanches, tenant une ombrelle blanche de touriste. Sa figure de momie, encadrée de boudins de cheveux gris roulés, qui sautillaient à chacun de ses pas, me fit penser, je ne sais pourquoi, à un hareng saur qui aurait porté des papillotes. Elle passa devant moi vivement, en baissant les yeux, et s'enfonça dans la chaumière.

Cette singulière apparition m'égaya ; c'était ma voisine assurément, l'Anglaise d'âge dont avait parlé notre hôtesse. »

4. Quel événement provoque le suicide de Miss Harriet ?

5. Montrez que le tragique de cette chute est désamorcé par des détails comiques, dérisoires ou burlesques.

6. Dans quelle mesure l'épilogue de la nouvelle, constitué par le récit des soins funèbres que Léon Chenal a accordés à la défunte vieille fille, restaure-t-il une gravité pathétique au dénouement ?

7. Dans le récit-cadre, quelle est la réaction des autres passagers au récit de Chenal ? Que prouve leur émotion ?

« Toine »

Une farce macabre caractérisée par le mélange des registres

1. Le comique

A. Dès le début du conte, la narration et la caractérisation des personnages sont placées sous le signe de l'excès et de l'outrance. Relevez quelques-uns des traits de ce grossissement propre au conte.

B. Dès l'incipit du conte, en quoi peut-on affirmer que le narrateur du récit est une sorte d'entité collective et populaire qui semble connaître familièrement Toine ?

C. Montrez que les clients du « Rendez-Vous des Amis » sont particulièrement friands du spectacle burlesque que leur offre le couple formé par Toine et son épouse.

D. Relevez les expressions qui appartiennent au champ lexical de l'animalité. Comment est suggéré le processus d'animalisation qui affecte le gros Toine ?

2. Le tragique

A. Relevez les expressions qui appartiennent au champ lexical de la mort et de la déchéance.

B. Dans quelle mesure peut-on comparer le personnage de la femme de Toine à une sorte de chœur malveillant, de Cassandre tragique ? Quelle est la caractéristique des propos qu'elle répète ?

C. Quelle interprétation morbide peut-on donner à la figure de style suivante : « il aurait fait rire une pierre de tombe, ce gros homme » (l. 39) ?

Une farce normande en forme d'apologue

A. Dans quelle mesure les dernières paroles échangées par Toine et Horslaville suggèrent-elles une note d'optimisme ?

B. Quelle morale peut-on tirer de ce conte ?

« Le PèreAmable »

1. Une inspiration théâtrale

A. Quel est le thème commun à cette nouvelle de Maupassant et à de très nombreuses comédies de Molière ? Pour répondre à cette question, cherchez le résumé de pièces comme L'Avare, L'École des femmes ou même Le Tartuffe, et dégagez le motif que leurs intrigues ont en commun avec l'histoire du « Père Amable ».

B. Après avoir résumé chacun des trois chapitres qui structurent le déroulement narratif de la nouvelle, montrez qu'ils correspondent aux trois étapes d'une composition dramatique classique : exposition, nœud et dénouement.

C. Quel est le trait de caractère principal du père Amable ?À quel personnage célèbre de Molière, fait-il songer ? Vous montrerez qu'une certaine ironie de la part de Maupassant a présidé au choix de son prénom.

2. Mélange des genres et des registres

A. Césaire Houlbrèque demande à un ecclésiastique de lui venir en aide pour convaincre son père d'accepter son mariage avec Céleste Lévesque. Montrez que ce recours intéressé du jeune fermier à l'abbé Rapin donne lieu à une satire de la religion. À travers le personnage de Césaire Houlbrèque, quelle critique Maupassant fait-il de la religion ? En quoi son récit dénonce-t-il également la superstition des paysans normands ?

B. Quelles sont les motivations qui viennent à bout du refus obstiné du père Amable d'assister à la noce de son fils et de Céleste Lévesque ? En quoi cet épisode est-il comique ?

C. En quoi la fin de la nouvelle constitue-t-elle une chute inattendue et tragique ?

3. Signes avant-coureurs et concentration dramatique de la composition

A. En quoi la présence de Victor Lecoq « célébrant le mariage de sa bonne amie » (l. 409), à la sortie de l'église, peut-elle être interprétée comme un signe annonciateur de l'événement qui précipitera l'issue tragique de la nouvelle ?

B. Pour adresser leurs félicitations aux jeunes mariés, Céleste et Césaire, Victor et quelques-uns de ses amis tirent des coups de fusil. Dans quelle mesure ce détail apparemment anodin se révèle-t-il, in extremis, symbolique ? Soulignez la relation qui existe entre Victor Lecoq et le suicide du père Amable.

C. Le dénouement de la nouvelle semble donner raison, a posteriori, à l'entêtement brutal du père Amable, à son refus obstiné de consentir au mariage de son fils et de Céleste. Expliquez pourquoi.

D. En se suicidant, que refuse le père Amable ? Est-ce une attitude compréhensible ? Montrez que, de ridicule et burlesque, le personnage du père Amable devient, à la fin de la nouvelle, une figure paternelle sublime.