Tertöns contemporains

DUDJOM RINPOCHÉ

Dudjom Rinpoché fut un formidable tertön qui mourut en 1987. Son incarnation précédente, Trakthung Dudjom Lingpa, était un siddha puissant et fou et un grand tertön, pratiquant de Vajrakilaya. S’il découvrit un grand nombre d’enseignements-trésors cachés, il était presque illettré et eut besoin de l’aide de treize scribes pour consigner par écrit ses termas, qui furent appelés les « Nouveaux Trésors » de Dudjom. Il prédit que les Nouveaux Trésors se répandraient dans le monde entier, en particulier en Occident.

Dudjom Rinpoché, sa réincarnation, était un lama éveillé, un grand tertön et un érudit remarquable qui écrivit de très nombreux commentaires sur les enseignements-trésors révélés par son prédécesseur ainsi que sur les siens. Sa première œuvre majeure sur les précieux enseignements dzogchen fut écrite alors qu’il n’avait que dix-sept ans.

CHÖGYAL NAMKHAI NORBU

Chögyal Namkhai Norbu est l’un des grands tertöns enseignant sans relâche sur cette terre aujourd’hui. Ceux qui ont la chance d’être en contact avec lui connaissent son extrême clarté concernant ses rêves. Un terma qu’il a largement diffusé est en lien avec la longévité et la dakini Mandarava, l’une des parèdres principales de Gourou Rinpoché. La pratique de longue vie de l’immortelle dakini Mandarava est à la fois un trésor de l’Esprit et liée à une vision pure. Ce terma fut révélé à Chögyal Namkhai Norbu en 1984 sur une courte période qui commença par une vision pure au monastère de Tharling dans les Himalayas, et s’acheva par une série de rêves dans la grotte de Maratika au Népal, là où Mandarava et Gourou Rinpoché avait atteint l’immortalité par la pratique de longue vie d’Amitayus.

Ce fut l’oncle de Chögyal Namkhai Norbu, Jamyang Chökyi Wangchuk51 qui, lui apparaissant en rêve, lui dit qu’après être arrivé à Maratika avec ses étudiants il devait faire la pratique de longue vie d’immortalité, et il lui donna la syllabe germe des cinq dakinis. Quatre jours plus tard, un autre rêve révéla les syllabes germes des dakinis, BAM HA RI NI SA, en cercles concentriques de lumière éclatante - blanc, bleu, jaune, rouge et vert, les couleurs des cinq éléments. De la lettre centrale, BAM, une explosion révéla ces vers :

 

« La pratique de longue vie de la dakini immortelle,

La sphère de l’essence vitale du vajra,

Cela a été scellé. [169] »

 

Quelques jours plus tard, tandis qu’il dormait, la tête hors de sa tente, les mêmes vers apparurent dans le ciel. De la lumineuse sphère centrale le texte racine commença à se révéler sous forme de brillantes lettres dorées et Chögyal Namkhai Norbu le lut à trois reprises. Lorsqu’il se réveilla, le texte était clairement inscrit dans le ciel en lettres lumineuses.

Dans un autre rêve, Ekajati, la reine des dakinis, protectrice du dzogchen et des termas, indiqua que l’écriture de ce trésor de l’Esprit serait très bénéfique aux disciples de Chögyal Namkhai Norbu. Chögyal Namkhai Norbu écrivit le texte deux fois sur une période de trois jours et il fut vérifié par sa sœur, la yogini dzogchen Jamyang Chödrön, et certains de ses étudiants qui comprenaient le tibétain. C’est une manière de vérifier l’authenticité d’un terma. La seule différence entre les textes était une phrase faisant référence au corps vajra immortel. Ekajati autorisa la diffusion de cet enseignement, qui fut immédiatement transmis dans la grotte de Maratika et qui est maintenant pratiqué dans le monde entier par des milliers de disciples. Tel est le prodige des termas et le processus de leur révélation.

 
[51] Jamyang Chökyi Wangchuk (’Jam dbyangs Chos kyi dBang phyug) (1910-1963), maître et oncle de Chögyal Namkhai Norbu.