À la surprise générale, placé au premier tour des élections présidentielles du 21 avril, derrière le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, le candidat socialiste Lionel Jospin est éliminé du second tour. Ce dernier obtient 16,18 % des suffrages exprimés contre 16,86 % à Jean-Marie Le Pen. Un peu moins de 200 000 voix les séparent. Jacques Chirac, quant à lui, arrive en tête avec un score de 19,88 %. Ce bouleversement politique brutal conduit Lionel Jospin à annoncer immédiatement son retrait de la vie politique. Il en fait l’annonce le soir même des résultats du premier tour à partir de son « Atelier de campagne ».
« Si, comme on peut le penser, les estimations sont exactes, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle vient de tomber comme un coup de tonnerre. Voir l’extrême droite représenter 20 %1 des voix dans notre pays et son principal candidat affronter celui de la droite au second tour est un signe très inquiétant pour la France et pour notre démocratie.
« Ce résultat, après cinq années de travail gouvernemental entièrement voué au service de notre pays, est profondément décevant pour moi et ceux qui m’ont accompagné dans cette action. Je reste fier du travail accompli. Au-delà de la démagogie de la droite et de la dispersion de la gauche qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique après la fin de l’élection présidentielle. Jusque-là, je continuerai naturellement d’exercer ma fonction de chef du gouvernement.
« J’exprime mes regrets et mes remerciements à tous ceux qui ont voté pour moi et je salue les Français que j’ai servis de mon mieux pendant ces cinq années. J’invite les socialistes et la gauche à se mobiliser et à se rassembler dès maintenant pour les élections législatives afin de préparer la reconstruction de l’avenir2. »
Lionel Jospin, déclaration du 21 avril 2002.