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L’enfer


Le 26 septembre, la Gestapo vint chercher Josef Müller. Averti par le major Maas, il s’était préparé. Il avait mis de l’ordre dans ses affaires, dans toute la mesure du possible. Il gardait quelques effets personnels sur lui – des lettres de Maria, un cliché de Christa dans son uniforme scolaire. Occupé à boucler son bagage, il surprit l’expression d’anxiété du sergent Milkau, devant sa porte. Il plongea les yeux un long moment dans ceux de son fidèle gardien, s’efforçant de lui communiquer sa gratitude. Milkau avait déjà promis que, quoi qu’il arrive, il irait informer la fille et l’épouse du détenu1.

Le trajet dans Berlin lui révéla des monceaux de ruine, une dévastation d’une ampleur qu’il n’aurait pu imaginer. Certaines rues évoquaient des photographies de Stalingrad, que les deux armées s’étaient tant disputée. Les maisons des quartiers ouest, jadis le centre de la vie intellectuelle et sociale de la capitale, avaient été ravagées par les incendies, et leurs façades percées de fenêtres vides avaient une allure menaçante. De l’eau stagnait dans des cratères de bombes, des bulles de gaz s’échappaient des tuyauteries déchiquetées. Le véhicule contourna l’hôtel Kaiserhof et franchit le portail du quartier général de la SS, au 8, Prinz-Albrecht-Straße2.

À l’intérieur, deux SS lui braquèrent le canon de leur mitraillette dans les reins. Ils l’escortèrent en bas d’un escalier et lui ordonnèrent de se déshabiller. Quand il demanda pourquoi, l’un des deux lui flanqua un coup de poing au visage. Au contact de leurs mains qui le palpèrent pour une fouille au corps, il se concentra sur la porte devant lui. Peut-être voulaient-ils s’assurer qu’il n’ait pas dissimulé une ampoule de poison dans son anus. Ils lui ordonnèrent de s’habiller et le conduisirent au sous-sol où s’alignaient les anciens ateliers des sculpteurs de l’école des beaux-arts, désormais de sinistre réputation. Arrivés devant la cellule 7, ils le poussèrent à l’intérieur3.

Une ampoule électrique nue éclairait la pièce privée de fenêtre. Elle contenait un tabouret, un lit de camp et une table minuscule. S’il n’avait eu les poignets entravés, Müller aurait pu se tenir au milieu de la pièce et toucher les murs de part et d’autre4.

Une sirène d’alerte aérienne retentit. Des portes s’ouvrirent d’un coup, et des voix lui ordonnèrent de sortir. Dans l’obscurité, il entrevit l’amiral Canaris et le colonel Oster5.

Le 27 septembre, il rencontra ce dernier aux toilettes. Ils ne purent se parler à cause d’un garde qui allait et venait devant eux. Mais ils réussirent à se chuchoter quelques mots sous la douche glacée, grâce au crépitement de l’eau qui couvrait leurs voix. Le Bavarois le questionna au sujet de Zossen. « Oui, lui apprit Hans Oster, quelqu’un a guidé les SS directement là-bas. » La Gestapo avait mis la main sur l’ensemble de cette mine de renseignements et tâcherait d’en extraire tout ce qu’elle pourrait, en particulier les noms des conjurés, avant de mettre les prisonniers à mort. Il fallait qu’ils bernent les SS – en les lançant sur de fausses pistes – et tentent le tout pour le tout pour faire traîner les choses jusqu’à ce que les Alliés atteignent Berlin6.

Regagnant la cellule 7, Müller entendit des cris. Il crut que ces cris s’étaient tus, mais ils reprirent encore plus fort. Ils continuèrent un long moment, chaque hurlement était plus terrible que le précédent, puis ils se transformèrent en gémissements et en plaintes7.

Il croisa Canaris dans le couloir. La silhouette toujours mince, le chef de l’Abwehr paraissait émacié. Ses yeux luisaient comme des braises sur un tapis de cendres. « Herr Doktor, chuchota-t-il, cet endroit, c’est l’enfer8. »

 

Fin novembre 1944, un SS conduisit le Bavarois à un ascenseur. Au sommet de la cage, tout en haut, les câbles claquaient. Au troisième étage, ils en sortirent et empruntèrent un long couloir jusqu’à une antichambre, où un garde armé d’une mitraillette était posté près de la porte. Devant la porte à double battant, un autre garde le somma d’approcher. Dans une pièce attenante, il se retrouva devant Franz Xavier Sonderegger9.

Jusqu’à présent, Müller avait habilement joué sa partie, lui dit l’autre. Mais les SS savaient depuis le début que Canaris protégeait un nid de traîtres. À présent, ils avaient de quoi le prouver. Ils n’ignoraient plus ce que Jo le Bœuf avait mijoté avec ses amis du Vatican – oui, ils étaient aussi au courant pour le pape. Sonderegger sortit un épais dossier d’un tiroir et le déposa sur la table. Müller devrait le lire, avant de proférer d’autres dénégations10.

Il consulta le dossier. Des textes de proclamations que Dohnanyi avait écrits pour Beck et Goerdeler, une étude de coup d’État militaire rédigée de la main d’Oster, des rapports adressés par Müller au Vatican. Oui, reconnut-il, feignant le soulagement : toutes ces pièces évoquaient des éléments dont ses supérieurs s’étaient servis pour prendre les Alliés au piège et collecter des renseignements sur leur volonté de combattre. Il avait en effet joué un rôle dans tout cela. Comme il le répétait, depuis un an et demi maintenant, il s’était présenté à l’Abwehr avant tout parce que ses contacts au Vatican pouvaient fournir d’utiles renseignements à la Wehrmacht11.

Sonderegger lui rétorqua qu’il était désormais oiseux de se retrancher derrière cette fable. S’il tentait encore de contrecarrer l’action de la SS, ce serait une fois de trop, et sa situation risquait de s’envenimer. Sa vie risquait fort de comporter de graves désagréments, le prévint-il. Désormais, la SS le détenait, et elle adopterait des méthodes plus brutales que l’armée. Ses hommes avaient découvert quantité de documents compromettants dans le coffre-fort de l’armée, à Zossen. Le Bavarois pouvait aussi bien se considérer comme un homme mort12.

D’un ton égal, le prisonnier répondit qu’il s’y était résolu. La mort n’était « jamais que le passage d’une vie dans la suivante ». Ce fut sa réponse, que l’inspecteur de la SS aurait plus tard l’occasion de mentionner. Il demanda à Ochsensepp s’il priait. Il lui répondit par l’affirmative. Priait-il aussi pour la SS ? insista-t-il. Le Bavarois lui répondit encore par l’affirmative, en effet, il priait surtout pour ses ennemis.

Sonderegger se tut un moment. Ensuite, lui signifiant qu’il serait de retour « dans trois minutes », il posa une feuille de papier sur la table13.

Müller avait sous les yeux la note du père Leiber. Sur ce papier à en-tête pontifical, filigrané du signe du pêcheur, Leiber avait griffonné la condition sine qua non pour que soit mis un terme à la guerre. Pie XII garantissait une paix juste en échange de « l’élimination de Hitler14 ».

Il déchira la feuille et mit les bouts de papier dans sa bouche. Au retour de l’inspecteur, il avait avalé toute la note15.

 

« Je n’ai franchement aucune envie de mourir, cela ne fait aucun doute, écrivit Moltke. Ma chair et mon sang s’insurgent violemment contre cette idée. » Longtemps, il avait estimé, comme ses ancêtres prussiens, qu’« il ne fallait pas faire trop grand cas d’une mort par exécution ». Mais en octobre, la Gestapo l’avait officiellement accusé de conspirer au renversement du régime, une accusation passible de la peine de mort. Depuis lors, travailler à sa défense avait « puissamment stimulé sa volonté de surmonter cet écueil16 ».

Le réseau catholique l’aida à effacer ses traces. L’évêque Johannes Dietz, du Comité des Ordres, lui fit parvenir clandestinement des messages, l’aidant à harmoniser sa version avec celle d’autres suspects. Moltke était confronté à un « grave danger », une information qu’avait pu recueillir son épouse17.

Elle se rendit au siège de la Gestapo afin d’y plaider la clémence. Toutefois, un entretien avec son chef, le général Heinrich Müller, ne lui permettait plus de douter de l’intention de la police secrète du Reich de tuer son mari. Après la Première Guerre mondiale, les ennemis de l’intérieur, en Allemagne même, avaient survécu et pris le pouvoir, lui expliqua le SS-Gruppenführer. Le parti ne permettrait pas que cela se reproduise18.

 

Au cours de la première semaine de l’année 1945, le père Delp tenta de déchiffrer ce que serait son propre destin. « C’est un moment où la totalité de l’existence se concentre en un seul point, et avec elle la somme totale de la réalité », réfléchissait-il le 6 janvier, fête de l’Épiphanie. Se sentant « dans l’ombre de l’échafaud », il apprit que le juge présidant la cour, Roland Freisler, dans sa robe rouge, haïssait les catholiques et les prêtres19.

« Les choses semblent plus claires et en même temps plus profondes, écrivait-il. On entrevoit toutes sortes d’aspects inattendus. » En ce début d’année, il faisait le point, et la guerre lui apparaissait à la fois comme une expression et une condamnation de la modernité. « C’est bien davantage qu’une civilisation ou un riche héritage qui se sont perdus, quand l’ordre universel a emprunté la voie des civilisations médiévales et antiques. » Pourtant, rares étaient ceux qui concevaient « le lien entre les champs de bataille jonchés de cadavres, les monceaux de décombres où nous vivons, et l’effondrement du cosmos spirituel de nos visions du monde ». L’Europe était maintenant confrontée à l’expression la plus extrême du nihilisme moderne, à la perspective de la vie sous la botte de Staline. Le communisme servirait toutefois de « baudet à un impérialisme aux proportions illimitées. […] Les Slaves n’ont pas encore été absorbés par l’Ouest et sont comme un corps étranger dans les rouages de la machine. Ils peuvent détruire, annihiler et emporter avec eux d’énormes butins, mais pour l’heure, ils sont incapables de diriger ou d’édifier qui que ce soit20 ».

L’Église serait-elle capable de reconstruire l’Europe, après le conflit mondial ? « Pour ce qui est de son influence concrète et tangible, l’attitude du Vatican n’est plus ce qu’elle a été », écrivait-il à regret. Il craignait que la papauté n’ait pas su être à la hauteur, bien qu’elle eût symboliquement effectué toutes les démarches morales possibles.

Naturellement, il sera démontré par la suite que le pape a accompli son devoir et davantage, qu’il a émis des offres de paix, qu’il a exploré toutes les possibilités permettant d’ouvrir des négociations de paix, qu’il a édité les conditions spirituelles sur la base desquelles une paix juste pourrait se fonder, qu’il a fait acte de charité et qu’il a infatigablement œuvré pour les prisonniers de guerre, les personnes déplacées, retrouvant la trace de parents disparus, et ainsi de suite – tout cela, nous le savons, et la postérité disposera d’une abondance de preuves documentées afin de montrer l’ampleur des actions papales. Mais dans une large mesure, toutes ces bonnes œuvres […] ne conduisent nulle part et n’ont aucun espoir véritable d’aboutir à rien. C’est la vraie racine du problème – parmi tous les protagonistes du drame tragique du monde moderne, il n’en est pas un qui se soucie fondamentalement de ce que dit ou fait l’Église. Nous avons surestimé la machine politique de cette Église et nous l’avons longtemps laissée courir en roue libre après qu’elle eut perdu sa force motrice essentielle. Qu’un État maintienne ou non des relations diplomatiques avec le Vatican, cela ne fait jusqu’à présent absolument aucune différence [en] ce qui concerne l’influence bénéfique de l’Église. La seule chose qui compte réellement, c’est le pouvoir inhérent de l’Église en tant que force religieuse dans les pays concernés. C’est là qu’a débuté l’erreur : la religion est morte, de diverses maladies, et l’humanité est morte avec elle21.

Le 9 janvier, le père Delp et Moltke étaient traduits en justice, dans une école maternelle réquisitionnée. Voir des Allemands « ordinaires » se masser dans la salle, dans leur costume du dimanche, évoquait au prêtre une « distribution des prix dans une petite école qui n’aurait même pas disposé de la salle adéquate22 ».

Le juge Freisler entra, vêtu de sa robe rouge. Depuis le 20 juillet, il avait cherché à se gagner les faveurs du Führer en s’inspirant pour son Tribunal du peuple du modèle des simulacres de procès staliniens. « Très droit contre le dossier de son siège, avec un geste majestueux de son bras rouge il jurait au monde […] que le national-socialisme et son Reich demeureraient éternels – ou disparaîtraient en combattant jusqu’au dernier, homme, femme et enfant », expliquera plus tard le pasteur protestant Eugen Gerstenmaier, lui qui comparut devant la justice avec Moltke et Delp. Quand Freisler s’emportait, le sang lui montait au visage et sa tête chauve en rougissait ; il criait si fort que l’ingénieur du son l’avait mis en garde : il allait saturer les microphones23.

Le père Delp comparut le premier. « Espèce de misérable épave, sale petit porc moralisateur, commença Freisler. Sale rat… un individu pareil, on devrait l’éliminer et l’écraser. » Le juge continua en insultant plus généralement l’Église : « Des scandales, des évêques qui auraient eu des enfants, etc. ; la langue latine, les agissements corrompus des jésuites, etc. – c’était le style d’allusions qui revenaient dans une phrase sur deux. » Finalement, Freisler exigea de savoir pourquoi le jésuite était devenu « l’un des acolytes les plus perfides de Helmuth Graf von Moltke. […] Allons, répondez24 !

– Tant que le peuple devra continuer de vivre dans des conditions inhumaines et indignes, nous devrons œuvrer à modifier ces conditions, lui répondit le jésuite.

– Voulez-vous dire qu’il faut changer d’État ? lança Freisler.

– Oui, c’est ce que je veux dire », acquiesça Delp25.

Fustigeant ces propos comme relevant de la « haute trahison », le magistrat procéda à l’énoncé des chefs d’accusation. Il mentionna les agissements du prêtre aux côtés de Stauffenberg, devenu « par la suite cet assassin déloyal ». Qui plus est, le jésuite s’était organisé pour que les comparses de ce complot se rencontrent en des lieux qui sont des propriétés de l’Église, en agissant avec « l’autorisation du jésuite provincial d’Allemagne du Sud, le père Rösch ». Freisler retourna même contre le père Delp son absence des réunions de la résistance. De manière « typiquement jésuitique », Delp avait « temporairement disparu comme une mère maquerelle [de bordel], de sorte qu’il puisse ensuite se laver les mains de toute cette affaire, l’accusa-t-il. De par cette absence même, vous montrez que vous saviez très exactement qu’une haute trahison se tramait et vous auriez préféré garder votre petite tête tonsurée en dehors de tout ça. Pendant ce temps, vous avez très bien pu aller prier à l’église pour que la conspiration réussisse de telle sorte que cela plaise à votre Dieu26 ».

Le procès continua le lendemain, Moltke comparaissant au banc des accusés. L’accusant de « collusion avec les jésuites et les évêques », Freisler frappa sur la table en vociférant :

Freisler acheva sa tirade par ce que Moltke considérait comme une profonde vérité : « Monsieur le Comte, le christianisme et nous, les nationaux-socialistes, nous avons une chose, et une seule, en commun : nous exigeons l’homme tout entier27. »

 

Le 11 janvier, le père Rösch disait une messe à la ferme où il s’était réfugié. Il venait de terminer quand la porte fut brutalement ouverte et trois officiers SS firent irruption d’un pas martial. L’Untersturmführer Heinz Steffens braqua un pistolet sur le prêtre et le mit en état d’arrestation. Le religieux gardait un souvenir précis de cette intervention : Steffens chercha « immédiatement à me soutirer des noms, et proféra contre moi quatorze allégations en moins de deux minutes. Je lui ai expliqué qu’en tant que prêtre catholique, par principe, j’excluais de lui révéler des noms. Alors il m’a frappé de toutes ses forces28 ».

Vers 17 heures, Steffens fit monter l’homme d’Église sur le plateau débâché d’un camion. Avec la famille catholique qui l’avait accueilli, ils roulèrent sous la neige, en direction de Dachau. Le registre de la police de Munich signalait en des termes laconiques « l’arrestation du père provincial jésuite Augustin Rösch […] pour sa participation aux événements du 20 juillet 1944 ». Le coiffeur du camp rasa les cheveux du père Rösch, et Steffens lui lia les mains, en l’avertissant : « Nous ne te retirerons plus ces chaînes, avant de t’avoir pendu29. »

 

À 4 heures de l’après-midi, Freisler condamna Moltke et Delp à mort. À l’énoncé du verdict, ce dernier ne trahit aucune émotion, mais plus tard, dans le fourgon de police, il perdit toute contenance. Il éclata d’un fou rire frénétique, bredouillant des reparties moqueuses d’une voix entrecoupée. Les autres étaient assis, abattus et silencieux. À Gerstenmaier, que Freisler avait épargné, en le traitant « de tête d’abruti », il dit : « Mieux vaut avoir une tête d’abruti que pas de tête du tout30. »

Les condamnés furent enfermés et laissés seuls, comme s’il ne s’était rien passé. Durant ces heures solitaires, le père jésuite griffonna sur des morceaux de pages de papier journal et du papier-toilette un ultime témoignage. « Pour être tout à fait honnête, je n’ai aucune envie de mourir, en particulier maintenant où j’ai le sentiment de pouvoir accomplir encore un travail important et d’avoir à délivrer un message neuf lié à des valeurs que je viens seulement de découvrir et de comprendre, confiait-il. Intérieurement, je suis un être libre et bien plus authentique que je n’en avais conscience jusqu’ici. […] Quand je compare le calme froid qui était le mien à l’audience avec la peur que j’ai pu éprouver, par exemple, lors du bombardement de Munich, je comprends à quel point j’ai changé31. »

Le froid de janvier s’infiltrait par sa fenêtre à barreaux. Les jours s’écoulaient et ce fut le retour de l’ennui : mains liées, éclairages violents, bruits indéchiffrables. Il se demandait pourquoi ses bourreaux ne le pendaient pas sur-le-champ, libérant ainsi sa cellule pour une nouvelle victime toute fraîche. Hitler avait-il décidé de lui réserver un rituel de persécution digne de Néron ? Si tel était le cas, les troupes soviétiques se rapprochant de Berlin, le Reich s’effondrerait peut-être avant que ces exécutions sacrificielles ne puissent débuter. Ce fut pourquoi Delp se reprit, une fois encore, à espérer32.

« Les choses se déroulent toujours différemment de ce que l’on pense et de ce que l’on espère, écrivit-il le 14 janvier. Je me tiens au sommet de mon précipice, totalement concentré sur Dieu et sur sa liberté. […] J’attends la main qui me poussera dans le vide. […] Je crois que beaucoup de choses dépendent de ce qu’[Augustin] Rösch ne perde pas son sang-froid et garde le silence33. »