Notes


1.

Anaximandre, Fragment, B.1, « Ce dont la génération procède pour les choses qui sont, est aussi ce vers quoi elles retournent sous l’effet de la destruction, selon la nécessité ; car elles se rendent mutuellement justice et réparent leurs injustices selon l’ordre du temps (kata tou chronou taxin) », Les Présocratiques, éd. établie par Jean-Paul Dumont, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1988, p. 39.

2.

Catherine Darbo-Peschanski, Le Discours du particulier. Essai sur l’enquête hérodotéenne, Paris, Éd. du Seuil, 1987, p. 72-74. Sur le cas de Crésus, Fr. Hartog, « Myth into logos : the case of Croesus », From Myth to Reason. Studies in the Development of Greek Thought, sous la dir. de R. Buxton, Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 185-195.

3.

Michel Foucault, L’Ordre du discours, Paris, Gallimard, 1971.

4.

Krzysztof Pomian, L’Ordre du temps, Paris, Gallimard, 1984, p. XII. Voir aussi, du même auteur, « La crise de l’avenir », Le Débat, 7, 1980, p. 5-17, repris dans Sur l’histoire, Paris, Gallimard, 1999, p. 233-262.

5.

Depuis, de multiples réflexions, menées à partir des divers champs disciplinaires mais soucieuses d’une portée plus générale, se sont déployées : voir, par exemple, Roger Sue, Temps et ordre social, Paris, PUF, 1994 ; Norbert Elias, Du Temps (1987), traduit par M. Hulin, Paris, Fayard, 1996 ; les réflexions de Paul Virilio, au fil de plusieurs livres depuis une quinzaine d’années ; Horst Günther, Le Temps de l’histoire, traduit par O. Mannoni, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 1995 ; Jean Chesneaux, Habiter le temps. Passé, présent, futur : esquisse d’un dialogue possible, Paris, Bayard, 1996 ; Jean Leduc, Les Historiens et le Temps. Conceptions, problématiques, écritures, Paris, Éd. du Seuil, 1999 ; Zaki Laïdi, Le Sacre du présent, Paris, Flammarion, 2000 ; Jean-Noël Jeanneney, L’Histoire va-t-elle plus vite ? Variations sur un vertige, Paris, Gallimard, 2001 ; Lothar Baier, Pas le temps. Traité sur l’accélération, traduit par M.H. Desart et P. Krauss, Arles, Actes Sud, 2002 ; Étienne Klein, Les Tactiques de Chronos, Paris, Flammarion, 2003: après avoir montré que nous parlons du temps « pratiquement de la même manière qu’avant Galilée » et démontré que la physique moderne et le temps ont partie liée, É. Klein achève son livre sur une note plus épicurienne invitant « à se fier à la faveur du moment, au kairos ».

7.

Michel de Certeau, Histoire et psychanalyse entre science et fiction, Paris, Gallimard, 1987, p. 89. Voir Jean Leduc, Les Historiens et le Temps. Conceptions, problématiques, écritures, Paris, Éd. du Seuil, 1999.

8.

K. Pomian, « La crise de l’avenir », op. cit., p. 233-262. Marcel Gauchet, La Démocratie contre elle-même, Paris, Gallimard, 2002, p. 345-359.

9.

Au sens où on l’entend dans The Invention of Tradition, édité par E. Hobsbawm et T. Ranger, Cambridge, Cambridge University Press, 1983.

10.

François Furet, Le Passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au XXe siècle, Paris, Robert Laffont, Calmann-Lévy, 1995, p. 808.

11.

Paul Valéry, Essais quasi politiques, in Œuvres, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1957, t. I, p. 993 (lettre d’abord parue en anglais en 1919) et 1063 (conférence à l’université des Annales, 1935). En 1932, il reprenait dans une conférence donnée dans le même cadre son diagnostic de 1919 sur le désarroi de l’Hamlet européen.

12.

Stéphane Mosès, L’Ange de l’histoire. Rosenzweig, Benjamin, Scholem, Paris, Éd. du Seuil, 1992.

13.

Stefan Zweig, Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen, traduit par S. Niémetz, Paris, Belfond, 1993, p. 9.

14.

Lucien Febvre, « Face au Vent, Manifeste des Annales Nouvelles », in Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, 1992, p. 35, 40 et 41.

15.

Id., « Vers une autre histoire », publié en 1949, repris dans Combats pour l’histoire, op. cit., p. 437 et 438 : « L’histoire, qui est un moyen d’organiser le passé pour l’empêcher de trop peser sur les épaules des hommes […]. Organiser le passé en fonction du présent : c’est ce qu’on pourrait nommer la fonction sociale de l’histoire. »

16.

René Char, Feuillets d’Hypnos, 62, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1983, p. 190. Ces notes, écrites entre 1943 et 1944, sont dédiées à Albert Camus.

17.

Étienne Tassin, Le Trésor perdu. Hannah Arendt, l’intelligence de l’action politique, Paris, Payot-Rivages, 1999, p. 32.

18.

Hannah Arendt, La Crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972, p. 13 et 14.

19.

Ibid., p. 19.

20.

Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, coll. «Quarto », 2002, p. 867.

21.

Edgar Morin, Claude Lefort et Jean-Marc Coudray, Mai 1968 : La Brèche, Paris, Fayard, 1968.

22.

Olivier Rolin, Tigre de papier, Paris, Éd. du Seuil, 2002, p. 36.

23.

Michel Deguy, dans Au sujet de « Shoah », le film de Claude Lanzmann, Paris, Belin, 1990, p. 40.

24.

Yosef Hayim Yerushalmi, Zakhor. Histoire juive et mémoire juive, traduit par E. Vigne, Paris, La Découverte, 1984, p. 12. Sylvie Anne Goldberg, La Clepsydre. Essai sur la pluralité des temps dans le judaïsme, Paris, Albin Michel, 2000, p. 52-55.

26.

Renaud Dulong, Le Témoin oculaire. Les conditions sociales de l’attestation personnelle, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 1998 ; Annette Wieviorka, L’Ère du témoin, Paris, Plon, 1998 ; Fr. Hartog, « Le témoin et l’historien », Gradhiva, 27, 2000, p. 1-14.

27.

Kerwin L. Klein, « On the Emergence of Memory in Historical Discourse », Representations, 69, 2000, p. 127-150. Politiques de l’oubli, Le Genre humain, 18, 1988. Sur l’historien à la fois « trouble-mémoire » et « sauve-mémoire », Pierre Laborie, Les Français des années troubles, Paris, Desclée de Brouwer, 2001, p. 53-71. Régine Robin, La Mémoire saturée, Paris, Stock, 2003.

28.

Fr. Hartog, « Temps et histoire. Comment écrire l’histoire de France ? », Annales, 1, 1995, p. 1223-1227. Zaki Laïdi décrit un « présent autarcique » : Le Sacre du présent, op. cit., p. 102-129. À partir d’une double expérience de médiéviste et d’observateur du mouvement zapatiste, Jérôme Baschet parle de « présent perpétuel » : « L’histoire face au présent perpétuel, quelques remarques sur la relation passé/futur », dans Les Usages politiques du passé, sous la dir. de Fr. Hartog et J. Revel, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 2001, p. 55-74. Marc Augé, Le Temps en ruines, Paris, Galilée, 2003,où il insiste sur le présent perpétuel de « notre monde violent, dont les décombres n’ont plus le temps de devenir des ruines » (p. 10). À quoi il oppose un temps des ruines, sorte de « temps pur, non datable, absent de notre monde d’images, de simulacres, de reconstitutions » (ibid.).

Le sens que je donne à présentisme est plus large que celui, presque technique, que lui conférait George W. Stocking, dans son essai « On the limits of “Presentism” and “Historicism” in the Historiography of the Behavioral Sciences » (repris dans Race, Culture and Evolution. Essays in the History of Anthropology, Chicago, The University of Chicago Press, 1982, p. 2-12). L’approche présentiste est celle qui considère le passé en ayant en vue le présent, alors que l’historiciste met en avant le passé pour lui-même.

29.

Écrire l’histoire du temps présent. En hommage à François Bédarida, Paris, Éd. du CNRS, 1993, p. 33. Henry Rousso, « Pour une histoire du temps présent », La Hantise du passé, entretien avec Philippe Petit, Paris, Textuel, 2001, p. 50-84.

30.

Voir, en dernier lieu, Olivier Dumoulin, Le Rôle social de l’historien. De la chaire au prétoire, Paris, Albin Michel, 2003, p. 11-61.

31.

Fr. Hartog, « Marshall Sahlins et l’anthropologie de l’histoire », Annales ESC, 6, 1983, p. 1256-1263.

32.

Reinhart Koselleck, Le futur passé, traduit par J. Hoock et M.-Cl. Hoock, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 1990, p. 307-329.

33.

Publié dans les documents préparatoires au colloque, le texte a été repris dans L’État des lieux en sciences sociales, Institut français de Bucarest, textes réunis par A. Dutu et N. Dodille, Paris, L’Harmattan, 1993, p. 29. Voir la présentation du dossier par Marcel Detienne, Comparer l’incomparable, Paris, Éd. du Seuil, 2000, p. 61-80.

34.

P. Ricœur, La Mémoire…, op. cit., p. 480-498, et « Mémoire : approches historiennes… », op. cit., p. 60-61.

35.

Jean-François Lyotard, « Les Indiens ne cueillent pas de fleurs », Annales, 20, 1965, p. 65 (article sur La Pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss).

36.

Par exemple, Günter Grass, Toute une histoire, traduit par Cl. Porcell et B. Lortholary, Paris, Éd. du Seuil, 1997 ; Cees Nooteboom, Le Jour des morts, traduit par Ph. Noble, Arles, Actes Sud, 2001. Dans un registre différent, Emmanuel Terray, Ombres berlinoises. Voyage dans une autre Allemagne, Paris, Odile Jacob, 1996 ; Régine Robin, Berlin chantiers, Paris, Stock, 2001.

37.

Étienne François, « Reconstruction allemande », in Patrimoine et passions identitaires, sous la présidence de Jacques Le Goff, Paris, Fayard, 1998, p. 313 (pour la citation de Scharoun), et Gabi Dolff-Bonekämper, « Les monuments de l’histoire contemporaine à Berlin : ruptures, contradictions et cicatrices », in L’Abus monumental, sous la présidence de Régis Debray, Paris, Fayard, 1999, p. 363-370.

38.

Voir, à partir d’un questionnement philosophique, les réflexions parallèles de Bertrand Binoche, « Après l’histoire, l’événement », Actuels Marx, 32, 2002, p. 139-155.

39.

K. Pomian, L’Ordre du temps, op. cit., p. 101-163. Karl Löwith, Histoire et Salut. Les présupposés théologiques de la philosophie de l’histoire (1953), traduit par J.-F. Kervégan, Paris, Gallimard, 2002.

40.

Daniel 2,28-45. Les références bibliques sont données dans l’édition de la Pléiade, publiée sous la direction d’Édouard Dhorme.

41.

Arnaldo Momigliano, « Daniel et la théorie grecque de la succession des empires », in Contributions à l’histoire du judaïsme, traduit par P. Farazzi, Nîmes, Éditions de l’Éclat, 2002, p. 65-71.

42.

Jacques-Bénigne Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p. 142.

43.

Augustin, La Cité de Dieu, 22, 30, 5. Auguste Luneau, L’Histoire du salut chez les Pères de l’Église, Paris, Beauchesne, 1964, p. 285-331.

44.

R. Koselleck, Le futur passé, op. cit., notamment p. 315-320.

45.

Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, in Œuvres, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1960, t. II, p. 921.

46.

Ernest Labrousse, Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au 18e siècle, Paris, Dalloz, 1933.

47.

Fernand Braudel, « Histoire et sciences sociales. La longue durée », Annales ESC, 4, 1958, p. 725-753.

48.

Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Unesco, coll. «La question raciale devant la science moderne », 1952, repris dans Anthropologie structurale deux, Paris, Plon, 1973, p. 377-431.

49.

Ibid., p. 393-394.

50.

Ibid., p. 397.

51.

Ibid., p. 417.

53.

K. Pomian, L’Ordre du temps, op. cit., p. 151.

54.

Francis Fukuyama, La Fin de l’Histoire et le Dernier Homme, trad. fr., Paris, Flammarion, 1992, p. 11 et 96. Spectres de Marx de Jacques Derrida (Paris, Galilée, 1993) est, notamment, une longue critique de la thèse de Fukuyama.

55.

Robert Bonnaud qui, lui, n’a nullement attendu 1989 pour croire, ou croire à nouveau, en une histoire universelle ne pense pas non plus qu’elle soit finie ! Bénéficiant néanmoins des interrogations présentes sur le temps, ses recherches ont reçu plus d’attention de la part des médias et du public. Explorateur depuis sa jeunesse des mécanismes temporels, il cherche en effet à repérer ce qu’il nomme des « tournants historiques mondiaux », en documentant des synchronismes (par exemple celui de - 221, valant pour le monde méditerranéen et le monde chinois). Ayant publié, en 1989, Le Système de l’histoire (Paris, Fayard), il n’a cessé depuis d’affiner et de préciser ses analyses, convaincu que l’histoire ne souffrait pas « d’un excès de dates, mais d’un défaut de chronologie raisonnée » : Tournants et périodes, Paris, Kimé, 2000, p. 13. Ses recherches doivent permettre de tracer des séries de « courbes planétaires » et revendiquent une portée prédictive. Voir, en dernier lieu, les réflexions de Jean Baechler qui propose une Esquisse d’une histoire universelle, Paris, Fayard, 2002.

56.

Sur la notion d’expérience, voir Reinhart Koselleck, L’Expérience de l’histoire, traduit par A. Escudier, Paris, Gallimard/Le Seuil, coll. «Hautes Études », 1997, notamment p. 201-204.

57.

Dans « Le langage et l’expérience humaine », Émile Benveniste proposait de distinguer entre le « temps linguistique » et le « temps chronique ». Le premier est « le temps de la langue », par laquelle « se manifeste l’expérience humaine du temps », tandis que le second est « le fondement de la vie des sociétés » (Problèmes du langage, Paris, Gallimard, coll. «Diogène », 1966, p. 3-13). Le régime d’historicité participerait de l’un et de l’autre. On peut se reporter également aux remarques de Norbert Elias sur les notions de passé, présent et futur : « Les concepts de passé, de présent et d’avenir expriment la relation qui s’établit entre une série de changements et l’expérience qu’en fait une personne ou un groupe. Un instant déterminé à l’intérieur d’un flux continu ne prend l’aspect d’un présent qu’en relation à un humain en train de le vivre, tandis que d’autres prennent l’aspect d’un passé ou d’un futur. En leur qualité de symbolisations de périodes vécues, ces trois expressions représentent non pas seulement une succession, comme l’année ou le couple « cause-effet », mais aussi la présence simultanée de ces trois dimensions du temps dans l’expérience humaine. On pourrait dire que passé, présent et avenir constituent, bien qu’il s’agisse de trois mots différents, un seul et même concept » (Du Temps, op. cit., p. 86 ; voir infra, chap.2, p. 69-70).

58.

R. Koselleck, Le futur passé, op. cit., p. 314.

59.

Ibid., p. 326-327.

1.

Marshall Sahlins, Des îles dans l’histoire, traduit sous la direction de J. Revel, Paris, Gallimard/Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1989, p. 78. La conférence avait été initialement prononcée en décembre 1982 devant l’American Anthropological Association. La formule de Sartre apparaît dans la préface à Questions de méthode (1976).

2.

M. Sahlins, ibid.

3.

Id., « L’apothéose du capitaine Cook », in La Fonction symbolique, Essais d’anthropologie réunis par M. Izard et P. Smith, Paris, Gallimard, 1979, p. 307-339.

4.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 13 : « On peut, de façon relativement assurée, apporter une solution structurale au mystère qui se pose de longue date : qui est l’auteur du crime ? L’identité de l’agresseur de Cook est déductible, à la façon de Sherlock Holmes, des catégories élémentaires » ; voir également p. 114-141 et, plus largement, l’ensemble du livre. Voir auparavant « L’apothéose du capitaine Cook », op. cit., p. 307-339.

5.

Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962.

6.

Si la conjoncture est une « situation qui résulte d’une rencontre de circonstance », la structure de la conjoncture est « la réalisation de fait des catégories culturelles dans un contexte culturel particulier » (M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 14).

7.

Claude Lévi-Strauss, « Le champ de l’anthropologie » (1960), repris dans Anthropologie structurale deux, Paris, Plon, 1973, p. 39-42 ; Georges Charbonnier, Entretiens avec Claude Lévi-Strauss, Paris, Plon/Julliard, 1961, p. 43-46 ; Cl. Lévi-Strauss, « Histoire et ethnologie », Annales ESC, 6, 1983, p. 1217-1231.

8.

G. Charbonnier, Entretiens avec Claude Lévi-Strauss, op. cit., p. 44.

9.

Claude Lévi-Strauss, « Histoire et ethnologie », Annales ESC, 6, 1983, p. 1218, nos italiques.

10.

Id., « Retours en arrière », Les Temps modernes, 598, 1998, p. 66-69. La phrase qui explique le refroidissement contemporain est une citation qu’il emprunte à un autre de ses articles, paru dans L’Homme, 126-128, 1983, p. 9-10.

11.

Id., Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, p. 25. Le texte avait d’abord paru dans la Revue de métaphysique et de morale, 3-4, 1949, sous le titre « Histoire et Ethnologie ».

12.

Voir supra, p. 24-25.

13.

Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Unesco, 1952, repris dans Anthropologie structurale deux, op. cit., p. 395 et 396 (nos italiques).

14.

Ibid., p. 396.

15.

Cl. Lévi-Strauss, Anthropologie structurale deux, op. cit., p. 23 : les faits sociaux qu’étudie l’anthropologie « se manifestent dans des sociétés dont chacune est un être total, concret, et jointif » (italiques de l’auteur).

17.

Ibid., p. 62.

18.

Ibid., p. 65.

19.

Histoire et Structure, numéro spécial, Annales ESC, 3-4, 1971.

20.

Jean-Pierre Vernant, Les Origines de la pensée grecque, 1re éd., Paris, PUF, 1962 ; M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 51-52.

21.

Fr. Hartog, L’Histoire, d’Homère à Augustin, Paris, Éd. du Seuil, 1999, p. 17-19.

22.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 53.

23.

Ibid., p. 54.

24.

Ibid.

25.

Ibid., p. 56.

26.

Plutarque, Vies parallèles, volume dirigé et préfacé par Fr. Hartog, Paris, Gallimard, 2002, p. 16-17.

27.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 60.

28.

Ibid., p. 64.

29.

Thucydide, Guerre du Péloponnèse, 1, 21. Fr. Hartog, « L’œil de Thucydide et l’histoire “véritable” », Poétique, 49, 1982, p. 22-30.

30.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 65.

31.

François Furet, « Le quantitatif en histoire », dans Faire de l’histoire, sous la dir. de J. Le Goff et P. Nora, Paris, Gallimard, 1974, t. I, p. 54.

32.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 68.

33.

Ibid., p. 69.

34.

Ibid.

35.

Michel de Certeau, L’Écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975, p. 11.

36.

M. Sahlins, « L’apothéose du capitaine Cook », op. cit., p. 329-330. À cela Nicholas Thomas objecte que, dans le structuralisme historique de Sahlins, « le système indigène n’est historisé que dans ses rapports avec les Européens » : « aucune place n’est faite pour les théories du changement indigène ou pour les transformations majeures qui ont fait des sociétés hawaïennes, tahitiennes et de Polynésie occidentale des systèmes sensiblement différents les uns des autres » (Hors du Temps. Histoire et évolutionnisme dans le discours anthropologique, traduit par M. Naepels, Paris, Belin, 1998, p. 160). Même si c’est le cas, ce dont je ne puis juger, l’analyse du moment d’interférence des deux systèmes garde toute sa valeur heuristique. Voir infra, p. 50.

37.

Reinhart Koselleck, Le futur passé, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 1990, p. 279-280.

38.

M. Sahlins, Des îles…, op. cit., p. 70.

39.

Ibid., p. 77.

40.

M. Sahlins, « L’apothéose du capitaine Cook », op. cit., p. 318.

41.

Ibid., p. 320.

42.

Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines, Paris, Gallimard, 1973, p. 13.

44.

R. Koselleck, ibid., p. 37-62. Et infra, p. 85.

45.

Johannes Fabian, Time and the Other. How Anthropology makes its Object, New York, Colombia University Press, 1983, p. 143.

46.

Marc Abélès, « Avec le temps… », Critique, janvier-février 1999, p. 55 : « Surmonter le grand partage, c’est-à-dire ne plus rejeter l’altérité dans un univers indexé sur la tradition, arrimé au passé, englué dans ses origines : tel est bien le projet des anthropologues critiques. Mais ils nous livrent peu d’instruments pour penser le contemporain au-delà de l’opposition simple entre modernité et tradition. Et surtout, ils semblent se désintéresser de la question, incontournable dans la réflexion sur le postmodernisme, du régime de temporalité dans lequel s’inscrit notre présent. »

47.

Time. Histories and Ethnologies, sous la dir. de D. Owen Hughes et Th.R. Trautmann, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 1995, p. 12.

48.

Nicholas Thomas, Hors du temps, op. cit., p. 17 et 175.

49.

Ibid., p. 161.

50.

Si les terrains, les références et les instruments d’analyse mis en œuvre diffèrent, on pourrait, néanmoins, relever un certain parallélisme entre, d’un côté, la démarche de M. Sahlins, démontant l’opposition événement/structure et, de l’autre, celle de P. Nora, s’attachant à montrer que l’historien du présent doit revenir « de l’évidence de l’événement à la mise en évidence du système » (« Le retour de l’événement », in Faire de l’histoire, op. cit., t. I, p. 225).

Chapitre 2. Ulysse et Augustin : des larmes à la méditation
1.

Fr. Hartog, Mémoire d’Ulysse. Récits sur la frontière en Grèce ancienne, Paris, Gallimard, 1996, p. 23-48.

2.

Marcel Detienne, Comparer l’incomparable, Paris, Éd. du Seuil, 2000, p. 76.

3.

Erich Auerbach, Mimesis, traduit par C. Heim, Paris, Gallimard, 1968, p. 20 et 33.

4.

Ibid., p. 21.

5.

Ibid., p. 28 : « Un lecteur un peu exercé fait aisément le départ, dans la majorité des cas, entre l’histoire et la légende. »

6.

Homère, Iliade, 18, 112, également 16, 60 et 19, 65. Sur le thumos comme souffle, associant émotion et respiration, Richard B. Onians, Les Origines de la pensée européenne, traduit par B. Cassin, A. Debru et M. Narcy, Paris, Éd. du Seuil, 1999, p. 73-74.

7.

Iliade, 23, 69-71.

8.

Ibid., 22, 387-390 : Achille déclare que jamais il n’oubliera Patrocle, même chez Hadès.

10.

Ibid., 1, 69-72. Marcel Detienne, Apollon le couteau à la main, Paris, Gallimard, 1998.

11.

Odyssée, 10, 492-495 ; 11, 100-137.

12.

Hésiode, Théogonie, 32 et 38.

13.

Odyssée, 8, 78 : selon l’oracle d’Apollon, Achille et Ulysse sont « les meilleurs des Achéens ».

14.

Ibid., 17, 290-327.

15.

Jean-Pierre Vernant, L’Individu, la Mort, l’Amour, Paris, Gallimard, 1989, p. 285.

16.

Pseudo-Longin, Du Sublime, 9, 12 (présentation et traduction par J. Pigeaud, Paris, Rivages, 1991) : l’Odyssée est présentée comme le poème de la vieillesse d’Homère (l’Iliade étant celui de sa jeunesse), où il rend à ses héros leurs pleurs, comme s’il s’agissait d’une dette longuement due ; elle est un epilogos à l’Iliade, ce récit qui vient après, tout comme le récit historique. Depuis longtemps, les spécialistes d’Homère ont cherché à mesurer en nombre d’années l’intervalle séparant la composition des deux poèmes : un siècle, un demi-siècle ?

17.

Gregory Nagy, Le Meilleur des Achéens, traduit par J. Carlier et N. Loraux, Paris, Éd. du Seuil, 1993, p. 44.

18.

Thucydide, Guerre du Péloponnèse, 1, 3, 4 : « ceux qui reçurent le nom d’Hellènes […] n’accomplirent rien ensemble avant la guerre de Troie » (traduction de J. de Romilly).

19.

Odyssée, 1, 341-344 : sur Pénélope pèse un deuil inoubliable (penthos alaston) ; en proie au regret de l’absence (potheô), elle se souvient toujours (memnêmenê aiei) du héros dont la gloire emplit l’Hellade et l’Argolide. Sur le pothos, les funérailles et l’épopée, voir Jean-Pierre Vernant, Figures, idoles, masques, Paris, Julliard, 1990, p. 41-50.

20.

Odyssée, 4, 93 et 105-112.

21.

Ibid., 4, 220-295.

22.

Ibid., 8, 73-92. Sur cette querelle, autrement inconnue, et sur son « rapport » à la Querelle, celle d’Agamemnon et d’Achille, voir G. Nagy, Le Meilleur des Achéens, op. cit., p. 44-48.

23.

Odyssée, 8, 266-368.

24.

Ibid., 8, 83-95 et 521-534.

25.

Ibid., 8, 542.

26.

Ibid., 8, 577-586 (traduction de Ph. Jaccottet). Voir David Bouvier, Le Sceptre et la Lyre. L’« Iliade » ou les héros de la mémoire, Grenoble, Jérôme Millon, 2002, p. 39-40.

27.

Odyssée, 8, 487-491 (traduction de Ph. Jaccottet légèrement modifiée).

28.

De même, pour l’épisode du cheval de bois, le signe de la vérité sera la capacité de Démodocos à chanter tout au long (katalegein) et dans le détail (kata moiran). Ulysse ira alors proclamant qu’il doit son chant à la faveur d’un dieu (Od., 8, 496-499). Sur kata kosmon dans ce passage, voir les remarques de George B. Walsh, The Varieties of Enchantment. Early Greek Views of the Nature and Fonction of Poetry, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1984, p. 8-9, que je ne suis pas totalement. De même, à la demande d’Éole, Ulysse lui raconte tout au long et dans le détail la prise de Troie (Od., 10, 16). La première phrase de l’Éloge d’Hélène de Gorgias énoncera que le kosmos du discours est la « vérité ».

29.

Hannah Arendt, La Crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972, p. 63.

30.

Odyssée, 8, 84-92 et 521-522. Sur ces larmes et cette scène, voir G.B. Walsh, The Varieties of Enchantment, op. cit., p. 3-13.

31.

Voir supra, p. 59. Odyssée, 8, 581-586. Alcinoos parle de son chagrin (achos, 8, 541) ; achos est aussi ce que ressent l’épouse qui vient de voir son mari mourir (8, 530), et c’est également ce que Ménélas dit endurer (achos alaston, 4, 108). On est bien dans le registre du deuil et du pothos.

32.

Ibid., 8, 523-531. Au chant 23, quand Ulysse et Pénélope se tiennent enfin enlacés, il est dit que « ses bras blancs ne pouvaient s’arracher à ce cou » (v.240).

33.

G. Nagy (Le Meilleur des Achéens, op. cit., p. 101) fait remarquer que la ressemblance avec Hector est frappante et que la situation, telle qu’elle résulte de la comparaison est étonnamment parallèle à celle d’Andromaque à la fin de l’Iliou Persis (d’après le sommaire de Proclus). Pietro Pucci, Ulysse polu­tropos, traduit par J. Routier-Pucci, Lille, Presses du Septentrion, 1995, p. 304-307 et 346-347.

34.

Pietro Pucci, ibid., p. 324-336.

35.

Fr. Hartog, Mémoire d’Ulysse, op. cit., p. 42-44.

36.

Odyssée, 9, 19 et 12-13.

37.

Ibid., 8, 579-580.

38.

M. de Certeau, L’Écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975, p. 117-120.

39.

Odyssée, 11, 42-50.

40.

Le « petit miracle de la reconnaissance », comme le nomme Paul Ricœur, ne peut être pour lui. Selon Ricœur, ce petit miracle est « d’enrober de présence l’altérité du révolu » (La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, Paris, Éd. du Seuil, 2000, p. 47).

41.

Paul Ricœur, Temps et Récit III, Paris, Éd. du Seuil, 1985, p. 355 : « Sans le secours de la narration, le problème de l’identité personnelle est en effet voué à une antinomie sans solution. […] Le dilemme disparaît si, à l’identité comprise au sens d’un même (idem), on substitue l’identité comprise au sens d’un soi-même (ipse) ; la différence entre idem et ipse n’est autre que la différence entre une identité substantielle ou formelle et l’identité narrative. […] L’ipséité peut échapper au dilemme du Même et de l’Autre, dans la mesure où son identité repose sur une structure temporelle conforme au modèle d’identité dynamique issue de la composition poétique d’un texte narratif. »

42.

Odyssée, 13, 1-2.

43.

J.-P. Vernant, L’Individu, la Mort, l’Amour, op. cit., p. 145-146 ; Pietro Pucci, « The Songs of the Sirens », Arethusa, 12, 1979, p. 121-132 ; Charles P. Segal, « Kleos and its Ironies in the Odyssey », L’Antiquité classique, 52, 1983, p. 38-43.

44.

Odyssée, 12, 189-191.

45.

Sur les hommes de l’avenir, voir D. Bouvier, Le Sceptre et la Lyre, op. cit., p. 54 et 93-97.

47.

Sur la fonction funéraire des Muses et des aèdes, voir Marcello Carastro, La Cité des mages : anthropologie et histoire de la notion de magie en Grèce ancienne, thèse EHESS, 2003.

48.

Ch. Segal relève que les Sirènes parlent le langage du savoir, mais que jamais la dimension du souvenir et de la mémoire ne caractérise leur chant (« Kleos and its Ironies », op. cit., p. 43). Laurence Kahn, « Ulysse ou la ruse et la mort », Critique, février 1980, p. 121-134.

49.

Sur le passé iliadique comme enregistrement des faits exemplaires, voir D. Bouvier, Le Sceptre et la Lyre, op. cit., p. 351-352.

50.

Hérodote, Histoires, 1, 5.

51.

Iliade, 16, 31 ; voir D. Bouvier, Le Sceptre et la Lyre, op. cit., p. 426-427, sur Achille se mettant « hors du temps humain », avant d’accepter finalement de « réintégrer une histoire qui va des pères aux fils ».

52.

Odyssée, 1, 327 : Phémios chante « le retour d’Ilion que Pallas avait endeuillé ».

53.

Augustin, Les Confessions, 11, 28, 38, in Œuvres de saint Augustin, 14, Paris, Bibliothèque Augustinienne, 1996.

54.

Ibid., 11, 28, 37.

55.

Ibid., 11, 28, 38.

56.

Odyssée, 5, 157-158 et 219-220.

57.

A. Solignac, Notes complémentaires, in Augustin, Les Confessions, op. cit., p. 590.

58.

Avec ce commentaire de Ricœur : « Tout l’empire du narratif est ici virtuellement déployé : depuis le simple poème, en passant par l’histoire d’une vie entière jusqu’à l’histoire universelle. C’est à ces extrapolations, simplement suggérées par Augustin, que le présent ouvrage [Temps et récit] est consacré » (Paris, Éd. du Seuil, 1983, t. I, p. 41). Ricœur aurait pu envisager de commencer avec Ulysse.

59.

Confessions, 11, 29, 39.

60.

Paul, Épître aux Philippiens 3,12-14 (traduction de J. Grosjean).

61.

Augustin, La Cité de Dieu, Préambule, in Œuvres de saint Augustin, 33, Paris, Bibliothèque Augustinienne, Desclée de Brouwer, 1959, t.I.

62.

Épître aux Philippiens 3,16 et 20.

63.

Genèse 12,1.

64.

Fr. Hartog, Mémoire d’Ulysse, op. cit., p. 29. Catherine Chalier, L’Histoire promise, Paris, Éd. du Cerf, 1992, p. 48-60.

65.

Exode 19,6.

66.

Yosef Hayim Yerushalmi, Zakhor. Histoire juive et mémoire juive, Paris, La Découverte, 1984, p. 31 et 40.

67.

Michael Walzer, Exodus and Revolution, New York, Basic Books, 1985, p. 7, 12.

68.

Évangile selon Matthieu 24,34, 36, 42 et 44.

69.

Oscar Cullmann, Le Salut dans l’histoire. L’existence chrétienne selon le Nouveau Testament, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1966, p. 173.

70.

Ibid., p. 185.

72.

Évangile selon Luc 9,27.

73.

Augustin, La Cité de Dieu, 22, 30, 5.

74.

H. Arendt, La Crise de la culture, op. cit., p. 164.

75.

Ibid., p. 166.

76.

Karl Löwith, Histoire et Salut. Les présupposés théologiques de la philosophie de l’histoire, Paris, Gallimard, 2002, p. 21-22 ; voir infra, chap.5, p. 183. À quoi il conviendrait d’ajouter la perspective du désenchantement, introduite par Max Weber : voir Pierre Bouretz, Les Promesses du monde. Philosophie de Max Weber, Paris, Gallimard, 1996.

Chapitre 3. Chateaubriand : entre l’ancien et le nouveau régime d’historicité
1.

Voir infra, chap.4 et 5, p. 116-119 et 176-185.

2.

Reinhart Koselleck, L’Expérience de l’histoire, Paris, Gallimard/Le Seuil, coll. «Hautes Études », 1997, p. 239.

3.

Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1951, t. II, p. 936.

4.

Ibid., Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1951, t. I, p.195.

5.

Chateaubriand, Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française, in Essai sur les révolutions – Génie du christianisme, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1978. Sauf indication contraire, toutes les références à l’Essai sont tirées de l’édition de Chateaubriand parue dans la Pléiade.

6.

Chateaubriand, Voyage en Amérique [cité Voyage plus bas], in Œuvres romanesques et voyages, Paris, Gallimard, coll. «Bibl. de la Pléiade », 1978, t. I, p. 888.

7.

Essai, p. 224 : « Littérairement parlant, l’Essai touche à tout, attaque tous les sujets, soulève une multitude de questions, remue un monde d’idées, et mêle toutes les formes de style. J’ignore si mon nom parviendra à l’avenir : je ne sais si la postérité entendra parler de mes ouvrages ; mais si l’Essai échappait à l’oubli, tel qu’il est surtout avec les Notes critiques, ce serait un des plus singuliers monuments de ma vie. » Sur cette façon qu’a Chateaubriand de multiplier les débuts, voir Claude Reichler, « Raison et déraison des commencements », Revue des sciences humaines, 247, juillet 1997, p. 175-176.

8.

Chateaubriand, Voyage en Amérique, édition critique par Richard Switzer, Paris, Didier, 1964, t. I, p. LXIX.

9.

Fr. Hartog, « Confronto con gli Antichi », in I Greci, t. I, Noi e I Greci, sous la dir. de Salvatore Settis, Turin, Einaudi, 1996, p. 3-37 ; La Querelle des Anciens et des Modernes, édition établie par Anne-marie Lecoq, Paris, Gallimard, 2001 ; Levent Yilmaz, La Querelle des Modernes. Temps, nouveauté et histoire à travers la Querelle des Anciens et des Modernes, thèse EHESS, 2002 (à paraître, Gallimard, 2004).

11.

Essai, p. 440.

12.

Ibid., p. 316 : « J’ai résolu de ne pas me rembarquer sur la mer du monde. J’en contemple encore quelques fois les tempêtes, comme un homme jeté seul sur une île déserte, qui se plaît, par une secrète mélancolie, à voir les flots se briser au loin sur les côtes où il fit naufrage. »

13.

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, note X, in Œuvres complètes, t. III, op. cit., p. 214.

14.

Essai, p. 43.

15.

Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955, p. 353.

16.

Fr. Hartog, « Entre les anciens et les modernes, les sauvages », Gradhiva, 11, 1992, p. 23-30.

17.

Essai, p. 40. Voir, à propos de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, Jean-Claude Berchet, « Un voyage vers soi », Poétique, 14, 1983, p. 91-108. Pierre Macherey, « L’Essai sur les Révolutions ou le laboratoire d’un style », Europe, 775, 1993, p. 29-45. Philippe Antoine, Les Récits de voyage de Chateaubriand. Contribution à l’étude d’un genre, Paris, Honoré Champion, 1997.

18.

Essai, p. 37.

19.

Ibid., p. 442.

20.

Jean-Jacques Barthélemy, Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, Paris, 1790, t. II, p. 3.

21.

Essai, p. 184, note B.

22.

Fr. Hartog, Le Miroir d’Hérodote, 3e éd., Paris, Gallimard, 2001.

23.

Sur le vieil Anacharsis, Fr. Hartog, Mémoire d’Ulysse. Récits sur la frontière en Grèce ancienne, Paris, Gallimard, 1996, p. 118-127.

24.

Abbé Rollin, Histoire ancienne, Paris, 1731-1738, t. III, p. 30.

25.

Essai, p. 188.

26.

Ibid., p. 185.

27.

Ibid., p. 186.

28.

Ibid., p. 189 et 191.

29.

Ibid., p. 193 (note de la nouvelle édition).

30.

Si Cicéron est celui qui donne la formule, canonique pour ainsi dire, dans De l’orateur, 2, 9, 36, la conception de l’historia magistra est antérieure : voir Fr. Hartog, L’Histoire, d’Homère à Augustin, Paris, Éd. du Seuil, 1999, p. 185-186.

31.

Essai, p. 91.

32.

R. Koselleck, Le futur passé, Paris, Éd. de l’École des hautes études en sciences sociales, 1990, p. 37-62.

33.

Ibid., p. 317-322.

34.

Essai, p. 51.

35.

Odyssée, 4, 388-393.

36.

Essai, p. 51.

37.

Ibid., p. 82.

38.

Ibid., p. 220.

39.

Ibid., p. 341.

41.

Ibid., p. 15.

42.

Ibid., p. 310.

43.

Ibid., p. 266.

44.

Fr. Hartog, « La Révolution française et l’Antiquité », dans L’Antiquité grecque au XIXe siècle. Un exemplum contesté ?, sous la dir. de Ch. Avlami, Paris, L’Harmattan, 2000, p. 7-46.

45.

Essai, p. 266.

46.

Ibid.

47.

Karl Marx, Le Dix-Huit Brumaire de Louis Bonaparte, Paris, Éd. Sociales, 1963, p. 13-15.

48.

Essai, p. 266.

49.

Ibid., p. 268 et 270.

50.

Ibid., p. 437 et 438.

51.

Ibid., p. 268.

52.

Ibid., p. 441 : « Rappeler les illusions du bonheur, par le souvenir de leurs plaisirs passés » ; le chapitre s’ouvre sur ces mots.

53.

Voyage, p. 676 et 677. À ce moment-là, les parallèles antiques ne lui paraissent pas encore viciés.

54.

Ibid., p. 677.

55.

Lettre de Washington au marquis de la Rouërie, qui avait écrit une lettre de recommandation pour Chateaubriand, citée par Richard Switzer, Voyage en Amérique, édition critique, op. cit., t. I, p. XXXVI.

56.

Voyage, p. 682.

57.

Ibid., p. 752, 822, 812, 711, 850 et 824.

58.

Ibid., p. 830.

59.

Chateaubriand, Atala, in Œuvres romanesques et voyages, op. cit., t. I, p. 16.

60.

Voyage, p. 703.

61.

Ibid., p. 684 ; Essai, p. 442.

62.

Essai, p. 446.

63.

Voyage, p. 886.

64.

Ibid.

65.

Essai, p. 37.

66.

Ibid., p. 42. Jean-Claude Bonnet, « Le nageur entre deux rives : la traversée comme expérience révolutionnaire », Bulletin de la Société Chateaubriand, 32, 1989, p. 55-60.

67.

P. Macherey, « L’Essai sur les Révolutions… », op. cit., p. 33.

68.

Essai, p. 15.

69.

Chateaubriand, Études ou discours historiques, in Œuvres complètes, Paris, 1831, t. III, p. 1.

70.

Voyage, p. 735. Il n’empêche que les éditeurs et critiques du texte ont prouvé qu’il avait été composé, en grande partie, à partir de fiches de lecture.

71.

Ibid., p. 663.

72.

Ibid., p. 853.

73.

Michel Butor, « Chateaubriand et l’ancienne Amérique », Répertoire 2, Paris, Éd. de Minuit, 1964, p. 152-192.

75.

Voyage, p. 685.

76.

Ibid., p. 726.

77.

Ibid., p. 710.

78.

Ibid., p. 716.

79.

Ibid., p. 830.

80.

Ibid., p. 857.

81.

Ibid., p. 749.

82.

Ibid., p. 857.

83.

Ibid., p. 862 et 863.

84.

Dans la préface du Voyage, Chateaubriand présente d’ailleurs une Tahiti, déjà très « segalenienne », qui a perdu ses danses, ses chœurs, ses mœurs voluptueuses, et se consacre à l’impression des bibles.

85.

Voyage, p. 867.

86.

Ibid.

87.

Ibid., p. 865.

88.

Ibid., p. 873.

89.

Ibid., p. 874.

90.

Fr. Hartog, « La Révolution française et l’Antiquité », op. cit., p. 30-35. Nicole Loraux et Pierre Vidal-Naquet, « La formation de l’Athènes bourgeoise », repris dans P. Vidal-Naquet, La Démocratie grecque vue d’ailleurs, Paris, Flammarion, 1990, p. 197-204.

91.

Cette façon d’envisager le problème de la liberté diffère évidemment de l’approche développée par Chateaubriand dans ses écrits politiques ; voir Jean-Paul Clément : Chateaubriand, Grands Écrits politiques, Paris, Imprimerie nationale, 1993.

92.

Jean Roussel, Jean-Jacques Rousseau en France après la Révolution, 1795-1830, Paris, Armand Colin, 1972, p. 369-380.

93.

Essai, préface, p. 23.

94.

Tout n’est pas réglé pour autant, car il faut encore combiner cette conception moderne de l’histoire comme progrès avec la vision chrétienne, voire avec les enseignements de l’Église. On en trouve un indice dans la volonté d’assurer que les découvertes les plus récentes viennent confirmer la chronologie de Moïse (ibid., p. 57, note de la nouvelle édition de l’Essai).

95.

Chateaubriand, Mémoire d’Outre-Tombe, op. cit., t. II, p. 922, et voir infra, p. 207-208.

96.

Lucien Febvre, dans la préface de Le Problème de l’incroyance au 16e siècle. La religion de Rabelais (1942), Paris, Albin Michel, 1968, p. 15 : « Le problème est d’arrêter avec exactitude la série des précautions à prendre, des prescriptions à observer pour éviter le péché des péchés, le péché entre tous irrémissible : l’anachronisme. »

97.

Agnès Verlet, Les Vanités de Chateaubriand, Genève, Librairie Droz, 2001, notamment p. 328-329, qui montre comment le concept de Vanités peut éclairer l’écriture des Mémoires d’Outre-Tombe.

98.

Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, Avant-propos, op. cit., t. I, p. 2.

100.

Chateaubriand, Vie de Rancé, in Œuvres romanesques et voyages, op. cit., t. I, p. 989.

101.

Michel de Certeau, Psychanalyse et histoire, nouvelle éd., Paris, Gallimard, 2002, p. 78.

102.

Chateaubriand, Vie de Rancé, op. cit., p. 989.

103.

Id., Préface générale à l’édition des Œuvres complètes de 1826.

104.

Volney, Les Ruines, Genève, Slatkine Reprints, 1979. Voir Jean Gaulmier, L’Idéologue Volney, 1757-1820. Contribution à l’histoire de l’orientalisme français, Genève, Slatkine Reprints, 1980.

105.

Volney, Voyage en Égypte et en Syrie, édition critique de J. Gaulmier, Paris, La Haye, Mouton, 1959, p. 22. On peut relever que, si Volney a vu Baalbek, il n’a en revanche jamais visité Palmyre.

106.

Id., Les Ruines, op. cit., p. 9.

107.

Ibid., p. 13.

108.

Ibid., p. 79.

109.

Ibid., p. 78.

110.

Ibid., p. 79.

111.

Ibid., p. 93 et 86.

112.

Volney, Leçons d’histoire, Avertissement de l’auteur, présenté par J. Gaulmier, Paris, Garnier, 1980, p. 84.

113.

Id., Tableau du climat et du sol des États-Unis (1803), in Œuvres 2, Paris, Fayard, 1989, p. 21.

114.

Chateaubriand, Études historiques, in Œuvres complètes, Paris, Firmin-Didot, 1842, t. I, p. 1.

115.

Ibid., p. 2.

116.

Ibid., p. 1.

117.

Ibid., p. 2.

118.

Ibid., p. 12.

119.

Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris, Garnier-Flammarion, 1981, préface de François Furet, p. 41. La première partie du livre parut en 1835, la seconde en 1840.

120.

Françoise Mélonio, Tocqueville et les Français, Paris, Aubier, 1993, p. 27.

121.

A. de Tocqueville, Voyages en Sicile et aux États-Unis, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1957, t. V, lettre au comte Molé, citée p. 26.

122.

Chateaubriand, lettre du 11 janvier 1835 (inédite), citée in Fr. Mélonio, Tocqueville et les Français, op. cit., p. 55.

123.

Tocqueville, De la démocratie en Amérique, op. cit., I, p. 61.

124.

Ibid., I, p. 65.

125.

Ibid., II, p. 399.

126.

Ibid., I, p. 57.

127.

Ibid., I, p. 69.

128.

Ibid., I, p. 71.

129.

Ibid., II, p. 399.

130.

Ibid., I, p. 62.