Les camions rôdent, les tombereaux rôdent,[211]
les rues se déroulent rapides,
rumeur sourde et rauque, craquements, fracas...
Et le choeur large de l’or des sacs pleins de café!
5 Toutes les voies se dirigent vers le cri anglais de laSão Paulo Railway...
Mais voici les vents des désillusions!
Le café est en baisse!
Des cracs, des menaces, des audaces superfines.
Les richards se cachent dans leurs caféiers[212]
10 Où sont les hommes qui gouvernent?
Mais le Brésil croise ses bras au loin...
O les indifférences maternelles!...
Et les camions rôdent, les tombereaux rôdent,
les rues se déroulent rapides,
15 rumeur sourde et rauque, craquements, fracas...
Et le choeur large de l’or des sacs pleins de café!
Lutter!
La victoire pour ceux qui luttent seuls!
Les drapeaux, les clairons des magazins débordant de café...
20 Frapper le premier!
Et le Brésil croise ses bras, au loin...
Mais le sacre viendra, avec nos propres mains!
Vous, hommes qui gouvernez, en arrière!
Victoire!
25 Mettons des colliers de dents ennemies!
Couronnons-nous avec le café mûr!
Taratá!...
Et persiflons le monde entier!
O! Ce suprème orgueil d’être paulistement!
Mário de Andrade. Paisagem nº4, Pauliceia desvairada