O ma Londres des brumes froides!
Plein été. Et les mille millions de rosiers...
Il neige des parfums.
Froid. Il fait très froid...
5 Et l’ironie des jambes des midinettes
qui ressemblent à des ballerines.
Le vent est un rasoir
dans les mains d’un espagnol...
Arlequinade![218]
10 Il y a deux heures le soleil se consuma
et dans deux heures il consumera...
Un saint Nigaud passe en chantant sous les platanes
un tralàlà... Gendarmes! Prison!
Nécessaire la prison
15 pour qu’il y ait civilisation?
Mon coeur se sent très triste
pendant que le grisâtre des rues frissonnantes
dialogue une complainte avec le vent...[219]
Mon coeur se sent très gai!
20 Ce petit froid revêche
me fait sourire...
Et je vais... je vais... en ressentant
l’inquiète allégresse[220] de l’hivernage
comme un goût de larmes dans la bouche...
Mário de Andrade. Paisagem nº 1, Pauliceia desvairada