CHAPITRE 23
JE VAIS BRISER MA CAGE ROUILLÉE ET COURIR
Quand je me réveillai, je ne pus bouger. La première chose que je vis fut du ciment. J’étais toujours dans la cave, bien que je ne puisse dire si cela me soulageait ou non. Je doutais que Douglas ne me change d’endroit s’il avait des intentions malfaisantes, et je puisais un certain réconfort dans la familiarité du lieu. Au moins, je n’étais pas dans un nouvel enfer tout brillant.
Mes bras étaient attachés avec des liens en cuir usé qui comportaient des taches auxquelles je ne voulais pas penser. Mes jambes étaient fixées de la même façon. La table de torture que j’avais admirée avait été tirée du mur et j’y avais été installé. Pas très encourageant. Je tirai sur mes membres, ruant tant que possible, cherchant le moindre jeu. Aucun. Je jurai, si je survivais à ça, de ne jamais plus dormir. Chaque fois que je m’étais réveillé ces derniers temps, les choses avaient empiré de façon exponentielle.
— Sam ?
J’essayai de tourner la tête. En la faisant pivoter un peu vers le haut, j’aperçus Brid debout dans la cage. Elle, au moins, semblait en forme.
— Ça va ? demanda-t-elle.
— Je suis attaché à une table.
Elle me lança un regard à faire geler l’enfer.
— Désolé, fis-je. Sentir que ma vie ne tient qu’à un fil me fait dire des idioties. À part la table, je ne suis pas plus mal qu’avant.
Sauf que j’avais mal à la gorge, mais je n’en dis rien. À quoi bon en rajouter ? La coupe était pleine. Elle était dans une cage et moi attaché à une saleté de table. Sérieusement, que pouvait-il arriver de pire ?
— C’est mauvais, Sam, mauvais.
Brid se mordillait la lèvre.
— Ce que tu as fait lui a fait peur.
Brid secoua la tête.
— Il perçoit la peur, et c’est quelque chose qu’il ne supporte pas.
— Ça sent mauvais, je suis d’accord.
Je tirai de nouveau sur mes liens. Du solide.
— Selon toi, quelles sont les chances qu’il s’agisse d’une punition temporaire ?
— Zéro, fit-elle. Ça pue le sang et la peur. Toute cette pièce de merde empeste le sang et la peur, et j’en ai marre d’être ici.
— Je sais.
J’arrêtai de tirer et j’essayais de me détendre. Pas la peine de gâcher le peu d’énergie que j’avais en me tortillant.
— Bon sang, qu’est-ce qui t’a pris ?
Qu’est-ce qui m’avait pris, bon sang ?
— C’est comme si j’étais passé de zéro à cent à l’heure en une seconde.
Je devais cesser mes comparaisons avec des voitures. Si je survivais, je le mettrais aussi en tête de liste de mes résolutions.
— Il faut qu’on sorte de là.
Brid agrippa les barreaux.
— Essaie de faire venir Ashley.
— Je n’ai pas de cercle. En plus, je ne sais pas si je saurai le refaire. La dernière fois, c’était un coup de chance.
— Douglas a dit que le cercle servait à se protéger. Je ne pense pas qu’Ashley soit malfaisante. Elle ne te fera pas de mal. Fais-toi une image mentale d’elle, et appelle-la par son nom.
J’étais sceptique, mais je fermai les yeux et fit une tentative. On n’avait rien à perdre d’essayer. Je conjurai son image dans ma tête, avec ses chaussures en cuir et tout le reste. Je me projetai dans cette image et saisis mon pouvoir. Quand je le sentis suffisamment fort, je chuchotai le nom d’Ashley.
Elle surgit dans la cave presque aussitôt.
— Spectre du grand César !
Ashley jeta un bref regard dans la pièce avant de courir jusqu’à moi. Malgré toute son expérience, je pense que ma capacité à me retrouver dans des situations où ma vie était menacée la choquait. Personnellement, je songeais que c’était une phase à dépasser. Enfin, j’espérais avoir une chance d’y parvenir !
Elle me prit les poignets pour les lâcher brutalement à la seconde où elle toucha le cuir. Elle secoua sa main comme si elle s’était brûlée.
— Tu sais, ce type, je l’aime de moins en moins à chaque seconde qui passe.
Elle secoua la tête, l’air navré.
— Je suis désolée, Sam. Ces horribles trucs sont imbibés du pouvoir de Douglas, si tu vois ce que je veux dire.
— C’est bon, Ashley, répondis-je.
Nous savions tous que la situation était loin d’être bonne.
— Je ne comprends pas, fit Brid. Douglas voulait former Sam, non ? Ce n’est pas logique d’agir ainsi, la première fois que Sam réussit.
Ashley soupira.
— Je crains, d’après ce que m’a dit Ed, qu’il y ait bien une logique à tout ça.
Elle entreprit d’examiner la table sur laquelle j’étais attaché.
— Ça lui convenait de t’avoir sous la main tant que tu ne représentais pas une menace.
Elle se glissa sous la table.
— Mais une fois que tu as fait apparaître Ed…
Il y eut un coup sourd.
— Je n’ai pas l’impression que tu te sois rendu compte de ce que tu as fait.
— Non, en effet.
— Ed est une entité de niveau supérieur, Sam. La plupart des nécromanciens n’essaieraient même pas. Et toi, tu as réussi sans effort ni aucune pratique.
Elle sortit de dessous la table.
— Mais c’est toi que j’appelais ! Ed est certainement apparu en bonus.
Ashley s’épousseta les mains.
— Non, ce n’est pas ce que tu as fait. Normalement, il aurait dû y avoir un seul portail avec moi. Et même, Sam, pas de portail du tout ! J’aurais simplement dû entendre ton appel.
— Et donc ?
Brid se laissa tomber par terre dans la cage.
— Tu es devenu potentiellement dangereux, Sam.
Ashley me tapota la joue.
— Exactement. Mets-toi à sa place !
— Jamais de la vie !
Elle eut un sourire en coin.
— Je sais. Mais alors que tu étais incapable de fermer un cercle correctement, tu as trouvé moyen de faire apparaître Ed, le tout en une journée !
— Si je comprends bien, au moment où je réussis quelque chose, je vais être tué, pour cette même raison ! C’est à devenir fou… Pile au moment où je pensais enfin faire quelque chose de ma vie.
— Ta mère a certainement fait sauter son sceau sur toi, suggéra Brid.
— Super ! Même quand elle essaie de m’aider, elle manque de me faire tuer.
Ashley tapa du pied.
— Waouh ! Que c’est frustrant. Pourquoi on ne me laisse jamais faire mon boulot tranquillement ?
Elle mordilla son ongle.
— Il doit bien y avoir quelque chose à faire, murmura-t-elle.
— Eh ! fit Brid. Tu peux aider Sam à écarter ces barreaux ? Tu comprends, maintenant qu’il est dehors ? S’il m’aide à sortir, je pourrai défaire les liens.
Le visage d’Ashley s’éclaira et elle esquissa un petit bond de joie. Puis elle posa ses petites mains sur mes tempes.
— Ferme les yeux.
J’obéis. Elle éloigna une de ses mains de ma tempe et je sentis soudain une brûlure sur le flanc. Je regardai en direction de la douleur. La petite chipie m’avait coupé.
— Non mais c’est pas vrai ! Ashley ?
Pourquoi avait-on toujours besoin de mon sang, ces derniers temps ? Je n’étais pas un coussin à épingles, ma parole !
— Désolée, dit-elle, bien qu’elle n’ait pas l’air désolée du tout. C’est un truc pour lequel on a besoin de sang. Enfin, disons que ça ira plus vite comme ça.
Elle se mit sur la pointe des pieds et enduisit les symboles gravés sur les barreaux de la cage avec mon sang.
— Cette cage, ces symboles, sont tous réalisés avec de la nécromancie. Pour les défaire, il faut un nécromancien. Et c’est toi, mon ami. Maintenant, concentre-toi, Sam. Fais-toi une image de la cage et de sa magie à l’intérieur.
Je serrai les paupières.
— OK, et maintenant ?
— Ce qu’on cherche, c’est une faiblesse. Une petite faille à exploiter. Peu de sorts sont parfaits, et ce sera beaucoup plus facile si on tombe sur le point faible.
— Je sais déjà où il est.
— Quoi ?
Elle eut l’air surprise.
— J’ai trouvé une faille en observant de près la cage.
Par chance, je l’avais mémorisée.
Sur le moment, je ne savais pas quoi en faire, ni si elle me serait utile.
Je fronçai les sourcils.
— Enfin, je crois que c’était une faille.
— Ce n’est pas le moment de douter de toi, dit-elle. Maintenant, concentre ton pouvoir sur cet endroit. Mets-y tout ce que tu as.
— Qu’est-ce que ça fera ?
— Cela devrait créer une pression par excès. Comme quand il y a une surtension et que ça coupe le circuit.
Je retrouvai le point faible et suivis les instructions d’Ashley. Il ne se brisa pas comme je l’avais espéré. Disons plutôt qu’il s’effrita. La sueur perla sur mon front. Nous n’avions pas le temps pour un simple effritement. Je serrai les mâchoires, allant puiser au fond de moi, et j’envoyai tout ce que je pus sur la faille.
Le circuit se coupa, et la lueur du sort jeté sur la cage disparut.
— C’est fait, dis-je.
— Super, fit Ashley. Maintenant, il ne reste plus qu’à défaire le verr…
J’entendis un claquement sourd.
— Pas la peine, reprit Ashley.
Deux secondes plus tard, le visage de Brid était au-dessus du mien. Elle souriait, les yeux pétillants. Un baiser rapide sur mes lèvres, et elle commença à défaire les liens en cuir qui tenaient ma main droite. Le fermoir était rouillé, mais elle réussit à l’enlever rapidement. De mon bras libre, je lui fis signe de s’occuper de mes pieds pendant que je me démenais avec l’autre bras.
Le cliquetis d’un verrou qu’on tirait nous arrêta tous les deux. Brid n’aurait pas le temps de me libérer complètement. Je formai avec ma bouche les mots « cachez-vous ! ». Ne sachant qui allait descendre, j’évitai de parler à haute voix. J’ignorais si ce que l’on racontait de l’audition des loups-garous était de l’ordre de la réalité ou de la fiction, toujours est-il que je ne voulais pas que Michael nous entende. Après la résolution consistant à ne plus jamais dormir, en tête de ma liste, je décidai d’apprendre tout ce que je pourrais sur tout.
Ashley disparut en un clin d’œil. Brid rampa sous les marches. Pour rien au monde, elle ne serait retournée dans la cage. Ce qui était intelligent. À supposer qu’elle s’y cache et s’y fasse enfermer de nouveau, nous serions tous les deux dans de beaux draps.
Je glissai ma main droite dans les liens, faisant mine d’être attaché. La porte s’ouvrit en claquant. Je me redressai et aperçut Michael qui descendait les marches, les bras chargés. Je vis un grand bol et d’autres objets. Il me vit et sourit.
— Ça fait plaisir de te voir réveillé ! lança-t-il.
Son sourire de mangeur de merde s’élargit.
— Et pourquoi ça ?
— J’avais peur que tu dormes pour le final !
— Tu ne m’aimes vraiment pas, hein ?
— Non, vraiment pas.
— Pourquoi ? demandai-je. Qu’est-ce que je t’ai fait ?
Michael croisa les bras et s’appuya contre le mur.
— Un mec a bien le droit de haïr, comme d’autres ont un coup de foudre, non ?
— Oui, peut-être, si tu es un crétin.
Michael ne mordit pas à l’hameçon. Il émit juste un grognement. C’était la première fois qu’il ignorait une insulte. Il était le genre de type pour lequel on avait inventé l’expression « être à fleur de peau ». J’étais curieux. Et j’avais peur.
— Comment se fait-il que tu sois si plein d’entrain ?
— Parce que je vais être l’assistant de ta mise à mort.
Cette perspective semblait le réjouir.
Mon pouls s’accéléra, mais j’essayai de garder le sourire. C’est une chose de savoir qu’on risquait de vous tuer, ou qu’on vous tuerait probablement. Mais qu’on vous le confirme avec le sourire, et ça n’avait plus rien à voir.
Douglas descendit les marches, les manches retroussées, prêt à l’action. Le visage serein, il se dirigea lentement vers moi.
— Je croyais que vous me tueriez seulement si je n’arrivais pas à apprendre ?
Douglas prit le couteau sur l’étagère et l’examina.
— J’ai enfin réussi à faire un truc, et tout ce que je gagne, c’est de me retrouver attaché comme un vulgaire poulet. Ça veut dire quoi ?
— Tu m’as trop contrarié pour mériter de vivre encore.
J’attendis qu’il continue. Rien. Il vérifiait simplement le tranchant de son arme.
— Alors, ça y est ? Pourtant, même dans les James Bond, le méchant révèle son plan machiavélique ! Vous pourriez prendre votre chat sur vos genoux, vous asseoir dans un grand fauteuil en le caressant, et attendre que l’inspiration vienne.
S’agissait-il de Bond ou d’Austin Powers ? Ou d’inspecteur Gadget ? C’était incroyable comme on pouvait mélanger les genres. Je ne tenais pas à entendre ce qu’il avait prévu, ni même ce qui l’avait « contrarié ». Ce type d’information ne me réconforterait pas vraiment. Je n’avais qu’une chose en tête, donner du temps à Brid. Surtout ne pas regarder de son côté. J’essayais de retarder le moment et d’espérer.
— Faudrait demander à Nick Nack{1} de me mettre au courant !
Michael fronça les sourcils en me regardant.
— Nick Nack était tout petit.
— Ouais, je sais.
— Je ne suis pas plus un méchant dans 007 que tu n’es Sean Connery.
Douglas reposa le couteau sur l’étagère et alla chercher un morceau de craie.
— Mais parce que tu me fais pitié, je vais te donner un os à ronger, comme on dit.
Il choisit un gros morceau de craie qui aurait eu davantage sa place dans un jeu de marelle.
— Je ne sais pas comment tu as fait pour te cacher de moi, ni comment tu as dissimulé ton don une fois que tu as été ici. Ce que tu as fait, en effet, a réussi à me surprendre, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un certain temps.
Il se pencha en avant et commença le cercle.
— Il y a trop d’inconnues chez toi. Et depuis que tu as révélé ton don, ce n’est plus la peine de te former pour te le prendre.
— Alors tu avais prévu de me tuer depuis le début ?
Douglas souffla sur une poussière de craie.
— Oui.
Il repassa sur un trait un peu mince.
— Sauf si tu t’étais révélé utile. Mais en toute probabilité, oui.
Il traça un grand cercle, incluant la table et lui-même. Il se redressa et se dirigea vers une autre portion du sol. Malheureusement, cela l’emmena face à la cage.
La pièce entière se mit en mouvement. Douglas cria à Michael qui bondit vers les barreaux, Brid plongea hors de sa cachette. Elle fit entendre un cri de guerrière à mi-course et se transforma. Je crois que je ne savais pas à quoi m’attendre. Des membres en torsion, peut-être un peu de bave. Je n’imaginais pas que le processus aurait été si rapide. L’instant d’avant, Brid était suspendue en l’air, vêtue de mon T-shirt de Batman et de mon caleçon, l’instant d’après, elle était vapeur. C’était comme si Brid avait explosé en un million de particules, et quand ces particules revinrent ensemble, elle était de la fourrure blanche et des crocs en mouvement. Mes habits retombèrent au sol.
Michael se tourna si vite que je ne le vis même pas bouger. Pourtant, il ne fut pas assez rapide. Brid saisit son poignet dans sa mâchoire. Dans son élan pour s’arrêter, elle lui déchira le bras. Puis elle toucha le sol, glissant sur ses pattes. La nouvelle Brid était entièrement blanche, sauf l’intérieur des oreilles, rose comme le creux d’un coquillage. Même sous sa forme animale, elle était à couper le souffle. La regarder se mouvoir, c’était comme se retrouver dans une clairière au milieu de la forêt face à un cerf surpris dans son élan. La perfection du mouvement et de la forme au milieu de la nature suscitait émerveillement, peur et respect.
En la voyant se déplacer, j’aperçus une touche de cramoisi sur sa queue et sur une de ses oreilles. J’avais cru qu’elle était toute blanche. Je n’avais jamais vu de taches de cette couleur auparavant. Ses yeux étaient rouge flamme. Alors qu’elle fixait Michael, l’intensité de son regard s’accrut au point de donner l’impression qu’elle avait des boules de feu à la place des yeux.
Un bruit sourd de bouchon qui saute, et Brid redevint elle-même, à la différence qu’elle était nue.
— Je t’aurais bien combattu loup à loup, mais la transformation te prendrait trop de temps. Je risquerais de me faire vieille en t’attendant.
Elle se mit en position de combat, le visage dur.
Michael lança ses bras en avant, et ouvrit les paumes.
— Je peux changer ce que je veux quand j’en ai besoin.
Sa voix baissa jusqu’à se transformer en un grognement offensif. Je vis ses mains s’épaissir, des griffes sortir au bout de ses doigts.
— Vas-y, dit-il. Elles sont où, tes charmantes petites griffes ?
Sa voix était provocante.
— Oh, c’est vrai, tu n’as pas droit à la transformation partielle, hein, hybride ?
— Je ne suis pas aussi parfaite que toi, susurra-t-elle d’un ton mielleux.
Elle lança les bras dans un geste similaire. Au lieu de griffes, elle tenait dans chacune de ses mains une courte épée. La lame, d’environ soixante centimètres, s’échappait de sa paume. Brid se mit en position de combat, et sourit. Au même instant, les lames crachèrent des flammes, comme celles que j’avais aperçues juste avant dans ses yeux. Brid se précipita vers Michael qui esquiva l’assaut. Il roula sur le côté et donna un coup de griffe avec sa main. Quand ils se séparèrent, Brid saignait au niveau de la cage thoracique. La blessure avait l’air légère, et elle l’ignora. Ils commencèrent à tourner en cercle, face à face.
Une petite forme noire et argentée virevolta au-dessus de ma tête, puis près de Douglas. Elle ralentit et atterrit en haut des étagères, avant de se transformer en chat. Il leva la queue et s’assit.
— Il y a un problème.
La voix du chat était sombre. Malgré tout ce que j’avais déjà vécu, je fus surpris d’entendre le chat parler. Je n’en avais jamais écouté en dehors des films de Walt Disney. Pas étonnant que tout le monde m’ait regardé d’un drôle d’air quand je l’avais caressé. On ne caresse pas les animaux de compagnie qui parlent.
— Quoi encore ? demanda Douglas.
— Des intrus, dit le chat.
Douglas lâcha un juron sourd.
— De quel genre ?
— Des loups, à l’avant et à l’arrière de la maison, et ce qui ressemble à un gamin avec une planche à roulette.
La queue du chat s’agita furieusement.
— Je recommande que l’on retarde le rituel, et que l’on s’occupe de régler le problème.
— Je ne serai pas d’une grande utilité si je n’ai pas de sang, et avec le rituel, j’en aurai beaucoup. D’une pierre deux coups, James. Les défenses tiendront le temps nécessaire.
Brid lança Michael contre le mur à côté de nous. Il rebondit et se jeta sur elle comme si rien ne s’était passé.
— Occupe-toi de ça, ordonna Douglas au chat.
— Mais…
Douglas fit signe de trancher avec sa main libre.
— Occupe-toi de ça, j’ai dit.
Le chat agita une dernière fois la queue avant de sauter de l’étagère et de reprendre sa forme noir et argent. Elle fonça au haut des marches et disparut.
Douglas fit tournoyer le couteau dans sa main.
— Il est temps de commencer.
{1} Nick Nack est l’homme de main de Scaramanga dans le James Bond L’Homme au pistolet d’or.