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Vieux et jeunes
Une révolution littéraire était en train de se préparer. Au début tout était très lent. Il fallait du temps pour que les journaux réagissent, que des librairies ouvrent, et surtout, pour que de nouvelles œuvres soient écrites. Les poèmes et les pièces de théâtre peuvent avoir un effet immédiat, mais en général la littérature, surtout les romans, demande une longue gestation, suivie de longs mois d’écriture et de récriture. Le premier chef-d’œuvre de la littérature gay qui parut après Stonewall était un roman vieux de soixante ans.
E. M. Forster avait écrit Maurice en 1913, mais il ne voulait pas le publier tant que sa mère était en vie. Or celle-ci vécut longtemps. Il avait donné le manuscrit à des amis compréhensifs, dont le jeune Christopher Isherwood, qui avait été impressionné. « Il n’est pas trop daté ? » lui avait demandé Forster. « Pourquoi faudrait-il qu’il ne le soit pas ? » avait répondu Isherwood1. La mère de Forster finit par mourir, mais l’écrivain remit la publication pour préserver sa réputation. Ne pouvant écrire sur ce qui lui tenait à cœur, il n’avait rien publié depuis La Route des Indes, en 1924. Lui aussi vécut longtemps, mourant en 1970 à l’âge de 91 ans. Maurice fut publié un an plus tard, sous la direction d’Isherwood. Les craintes de Forster étaient fondées. Le roman, l’histoire d’un long coming-out, dont la psychologie et la retenue sont un peu datées, ne fut guère apprécié par les critiques. Certains étaient déçus d’apprendre que l’auteur était homosexuel, d’autres en profitèrent pour dire que Forster était un écrivain surestimé. « Maurice, malgré ses nombreux défauts, est le seul livre sincère de Forster, déclara Marvin Mudrick, plein de nerfs, d’hystérie, d’infatuation et d’amertume2. »
1971 vit également la publication posthume de la poésie complète de Frank O’Hara. Ce dernier était mort en 1966 à Fire Island, renversé par une voiture. Il avait 40 ans. Nous en reparlerons dans le chapitre suivant, entre-temps je dirai simplement que sa sexualité n’aura été librement reconnue qu’après sa disparition – et après la libération gay.
Plusieurs batailles pour cette libération étaient en cours dans la presse. En septembre 1970, quelques semaines après la première gay pride mondiale, Harper’s en fit un long compte rendu, avec le titre suivant en une : « Homo/Hétéro : la bataille de l’identité sexuelle ». Le papier était signé Joseph Epstein, qui analysait sa propre homophobie en s’appuyant sur Freud, André Gide, Gore Vidal, Norman Mailer et « Elliott, le coiffeur d’une de mes amies chic ». Hélas, au lieu de surmonter ses craintes, Epstein finissait en les justifiant. « Si je pouvais, je ferais en sorte que l’homosexualité disparaisse de cette terre. » Il avouait avoir peur pour ses quatre fils et concluait : « Rien ne m’attristerait plus que si l’un d’eux se révélait homosexuel. Car je sais qu’il serait condamné à un état de négritude permanente parmi les hommes, obligé, quoi qu’il fasse pour s’adapter à sa condition, de vivre comme participant de la douleur de cette terre. » L’idée que le monde pourrait être changé afin que les homosexuels (et les Noirs) ne soient plus opprimés ne lui traversait pas l’esprit.
Un mois après la parution de cet article, la Gay Activist Alliance débarqua dans les locaux de Harper’s : une douzaine de militants gay, en cheveux longs et jeans, occupèrent les bureaux pendant une journée entière. Il y avait notamment le journaliste Arthur Bell, Arnie Kantrowitz, futur spécialiste de Whitman, et Vito Russo, auteur de l’essai qui ferait date, The Celluloid Closet. Ils étaient venus exposer la question du droit des homosexuels tout en offrant des cafés et des beignets au personnel3. Midge Decter, rédactrice en chef adjoint de Harper’s, n’apprécia guère.
Depuis la mort de Frank Merlo, en 1963, Tennessee Williams vivait une vie étrange, planant entre les vapeurs d’alcool et les somnifères. « J’ai traversé les sixties en dormant », avouera-t-il à Gore Vidal qui lui répondit qu’il n’avait rien raté4. A vrai dire le dramaturge était devenu tellement paranoïaque et imprévisible que ses amis l’évitaient. Il avait même embauché un compagnon, qui avait souvent peur de ses réactions. Pendant les répétitions de sa nouvelle pièce, Le Paradis sur terre, il riait constamment, mais les comédiens ne savaient pas si c’était à cause d’eux ou de son texte. La pièce fut créée à Broadway mais elle fut retirée de l’affiche au bout d’un mois. Le frère de l’écrivain, Dakin, persuada alors son frère de se faire soigner. Tennessee Williams fut interné dans un pavillon psychiatrique en 1969, mais dès qu’il ne prenait plus de médicaments, il était en manque. Plus tard il dira avoir eu deux attaques cardiaques sur place.
Il se réveilla des sixties pour se retrouver au cœur d’une drôle de bataille. C’était à la fin de l’année 1971 : une nouvelle pièce, Nightride, d’un inconnu signant Lee Barton, venait d’être montée off-Broadway. La pièce est un face à face entre un chanteur de rock ouvertement gay et un vieux dramaturge homosexuel qui n’a rien écrit depuis dix ans. Le spectacle fut largement commenté par les critiques, dont l’un identifia le second personnage comme étant Tennessee Williams. Peu après Lee Barton publia un article consacré à ce dernier dans le New York Times.
La pièce suivante de Tennessee Williams, Avis aux petites embarcations, se déroule dans un bar où sont rassemblés plusieurs écorchés vifs, dont Quentin, un scénariste gay. Elle fut créée en mars 1972 et eut de meilleures critiques que les pièces des dix années précédentes, mais la plupart mettaient l’accent sur le personnage de Quentin, comme si l’œuvre était « les garçons de la bande » de l’écrivain. La sexualité de l’auteur éclipsait tout.
En 1972, le film Cabaret sortit sur les écrans. Isherwood fut dubitatif, presque autant que face à la comédie musicale, malgré le plaisir de se voir incarné par Michael York, un beau comédien doué d’une voix suave, une octave plus grave que la sienne. Le personnage n’était plus hétérosexuel, mais Isherwood trouvait que son homosexualité avait l’air d’être « une faiblesse ridicule […] comme faire pipi au lit6 ». Pour les gay de ma génération, ce film fut une révélation. A nos yeux, le héros était évidemment un homosexuel qui évite de commettre l’erreur d’épouser sa meilleure amie. Tous deux couchent avec le même homme, ce que révèle le dialogue suivant : « Fais-toi sauter par Max ! » déclare York. « C’est ce que je fais », répond Liza Minnelli. York a un sourire amer et enchaîne : « Moi aussi. » Ce triangle sexuel était une idée du scénariste, Jay Presson Allen, et il correspondait plus à l’époque où le film fut tourné qu’à l’époque où le roman original avait été publié. Quoi qu’il en soit, le film attira un nouveau public qui découvrit Isherwood. Dont un jeune officier ayant servi dans la marine pendant la guerre du Vietnam, Armistead Maupin, qui se débattait encore avec sa sexualité. Il fut tellement frappé par Cabaret qu’il se mit en quête des œuvres complètes d’Isherwood.
Gore Vidal, lui, passait de moins en moins de temps aux Etats-Unis. En 1971, il vendit Edgewater et acheta avec Howard Austen une villa baptisée La Rondinaia (« Le nid d’hirondelles »), à Ravello, en Italie. C’est là qu’il commença à écrire son roman consacré à un grand homme de l’histoire américaine, Aaron Burr. Il avait décidé de se lancer dans le roman historique, évitant de parler d’homosexualité, un thème qui avait nui aux ventes de Two Sisters, une méta-fiction mêlant mémoires, scénario et fiction. Cependant il en parlait très librement dans ses essais et ses entretiens. Il en discuta longuement avec John Mitzel et Steve Abbott dans Fag Rag en 1973, mais il écrit par la suite à un ami : « Je ne vois pas très bien l’intérêt de ces revues de pédés – du moins pour ceux d’entre nous qui ont la possibilité d’écrire ailleurs et de dire la même chose. Le rêve de ces journaux c’est que le chef de la police de L. A. s’amourache de leur style et qu’un jour il soit illuminé, comme saint P[aul], et comprenne que les pédés non seulement sont bien mais mieux7 ! »
Ces Mémoires d’un vieux crocodile sont un méli-mélo libre et chaleureux de souvenirs plus ou moins fiables et d’anecdotes. Peu importe qu’il fût ivre ou défoncé, le dramaturge savait encore écrire. Les critiques furent déçus de voir qu’il en disait plus sur ses liaisons que sur son théâtre, mais Tennessee Williams n’a jamais été très disert sur son art. Les lecteurs gay, eux, étaient plus enthousiastes, car ils étaient sensibles à la franchise avec laquelle il évoquait ses aventures. L’écrivain reçut beaucoup de courrier. Pour certains, qui ne connaissaient que l’auteur d’Un tramway nommé Désir, il devint un modèle admiré.
Le chapitre le plus connu, « La côte basque », est un portrait polyphonique de dames de la haute échangeant des ragots dans un restaurant sélect de New York. Portrait vache mais vivant. Hélas, les autres chapitres ne sont plus que vaches et ennuyeux. Raconté par un certain P. B. Jones, double de Capote qui gagne sa vie en étant masseur et gigolo, Prières exaucées est une pochade pornographique sur la vie littéraire et mondaine, vue par un écrivain qui, au fond, avait horreur du sexe. C’est du porno malveillant et sans joie. Le chapitre le plus long, « Des monstres à l’état pur », est ce que Capote a écrit de plus ouvertement gay, et de pire. Comme si l’auteur avait décidé de rivaliser avec ses pairs mais échouait. La voix du narrateur, fondée sur l’autodérision, est une pâle imitation de celle de Myra Breckinridge. Un long épisode avec Denham Fouts permet d’identifier le fameux giton de L’Ami de passage, comme si Capote espérait le voler à Isherwood. Mais le Denham Fouts de Capote n’est plus qu’un sale petit tapin dépourvu de la dimension comique et mystérieuse que le personnage de Paul avait chez Isherwood. (Les deux écrivains l’imaginent mourant après sa cure de désintoxication, mais Capote ajoute une précision sordide : il meurt assis aux toilettes.) Pire encore, la scène où P. B. Jones se rend au Plaza pour se mettre au service d’un dramaturge célèbre et moustachu, M. Wallace, « un nabot trapu, pansu, bouffi d’alcool, avec fausse moustache collée au-dessus d’une lippe laconique ». Tout le monde reconnut Tennessee Williams, à qui rien n’est épargné, ni ses mauvaises critiques les plus récentes, ni son compagnon mort. Sa chambre d’hôtel sent la merde de chien. Jones est obligé de sortir son bouledogue avant de se déshabiller pour son client, mais M. Wallace préfère parler plutôt que de baiser. Le portrait que nous offre Capote est caricatural, mais sauvé par un moment de vérité, après un long monologue du dramaturge qui explique qu’il meurt d’un cancer et pense que P. B. Jones se ment à lui-même :
En 1976, c’était au tour du mensuel Christopher Street de voir le jour. La revue, qui reprenait le nom de la principale rue du quartier gay de New York, s’intéressait aux sujets politiques et culturels et avait pour ambition de devenir un New Yorker gay. Son rédacteur en chef, Charles Ortleb, était un jeune rédacteur-concepteur originaire du New Jersey qui avait fait ses études dans le Kansas. Il avait avec lui une bande de journalistes gay, dont Arthur Bell, Michael Denneny et Patrick Merla. Ils emménagèrent dans les anciens bureaux en sous-sol de la New York Review of Books, sur la Treizième Ouest, et le premier numéro parut en juillet 1976 – avec un placard vide en couverture. Denneny, qui était aussi éditeur chez St Martin’s Press, dira plus tard qu’ils pensaient que les écrivains gay avaient des tiroirs pleins de manuscrits non publiés. A vrai dire, ils comprirent bientôt que la plupart n’écrivaient que lorsqu’ils étaient sollicités. Au début, les écrivains publiaient sous pseudonyme afin de tricher sur le nombre de signatures. Pour le graphisme, Ortleb fit appel au directeur artistique Rick Fiala, à qui il demanda des dessins humoristiques à la manière du New Yorker. Fiala travaillait aussi sous pseudonyme, même si son style et ses personnages éternellement souriants sont reconnaissables. Un de ses premiers dessins représentait un personnage gay annonçant à des amis, tout sourire : « Si vous voulez mon avis, on s’amusait plus quand c’était pas naturel. »
Pendant ce temps-là, la librairie de Craig Rodwell avait pris son envol et déménagé sur Christopher Street en 1970, à deux pas du Stonewall Inn. A Toronto, en 1971, la librairie Glad Day ouvrit, dont le nom reprenait celui d’une gravure de William Blake. Une succursale fut inaugurée à Boston en 1977. Giovanni’s Room ouvrit en 1973 à Philadelphie, en référence au roman de James Baldwin, La Chambre de Giovanni – les propriétaires de la librairie avaient écarté le nom « La Cité de la nuit », jugé trop sérieux, et « Le puits de solitude » (titre d’un roman de Radclyffe Hall), trop déprimant. Il y eut ensuite la librairie Lambda Rising, en 1974, à Washington, A Brother’s Touch à Minneapolis, A Different Light à San Francisco, et bien d’autres.
Les années sont parcourues librement et rapidement, à la mode picaresque, jusqu’à la crise des années 1930 : Christopher et Heinz viennent de quitter l’Allemagne, Hitler prend le pouvoir et Heinz se retrouve sans patrie. Interdit de séjour en Angleterre où il est considéré comme un étranger en situation illégale, il part avec Christopher en Grèce, puis aux îles Canaries, au Portugal, au Danemark et en Hollande. Christopher tâche de lui obtenir un visa mexicain. Il est en Angleterre quand Heinz est expulsé de France. Tous deux se retrouvent au Luxembourg, mais leur avocat ne peut pas obtenir de visa pour Heinz s’il ne rentre pas en Allemagne. C’est ce qu’il fait, mais il est arrêté pour avoir fui la conscription. Un procès a lieu, Heinz est condamné à la prison et au service militaire. Christopher fait ce qu’il peut d’Angleterre. Désespéré, il écrit en citant son propre journal :
« Au début je ne pensais pas du tout à Heinz. Du moins j’essayais. Je me sentais comme une maison dont une pièce, la principale, est fermée à clé. Puis, avec une grande prudence, je me suis autorisé à penser à lui par petites doses – cinq minutes à la fois. Alors j’ai pleuré un bon coup et ça m’a fait du bien. Mais il est très difficile de pleurer quand on sait d’avance que cela vous fera du bien. »
Le livre aurait pu s’achever sur ce drame, mais ce n’est pas le cas. Car c’est non seulement une épreuve de vérité, mais une épreuve de réalisme, dépourvue de tout mélodrame. La vie continue, Christopher continue. Auden et lui s’en vont en Chine où ils sont témoins d’une guerre cruelle, puis aux Etats-Unis, où Isherwood tombe de nouveau amoureux. Le livre finit alors que le vieux « je » annonce au jeune « Christopher » que ce nouvel amour ne durera pas, mais qu’il finira par rencontrer « le compagnon idéal auquel tu pourras te révéler totalement, et néanmoins être aimé pour ce que tu es, non pour ce que tu feins d’être ». La rencontre n’aura pas lieu tout de suite.
Gore Vidal signa une critique chaleureuse dans la New York Review of Books. « La phrase d’Isherwood ne pèche par aucun excès. Les verbes sont forts. Les noms précis. Les adjectifs rares. La troisième personne étonne et séduit, tandis que la première est un guide efficace, jamais bêtement bégueule13. » Peter Stansky, historien de la littérature gay, émit un avis plus réservé dans la même revue tout en demeurant élogieux. En Angleterre, les critiques furent mauvaises car l’écrivain était encore accusé d’avoir fui la guerre, mais l’accueil aux Etats-Unis témoignait d’un vrai respect. Un critique regrettait que l’auteur réduise sa personne à n’être « que » un homosexuel. Grotesque. L’écrivain embrasse la totalité de sa vie : sa famille, ses engagements, son écriture. Il se dévoile comme jamais un écrivain ne s’était dévoilé avant lui. C’est l’homme tout entier qui nous est peint, et les proportions sont parfaites.
Un des passages les plus émouvants, avant l’arrivée aux Etats-Unis, est celui où l’écrivain met à l’épreuve ses convictions, y compris son pacifisme :
« Supposons, se disait maintenant Christopher, que je tiens à ma merci une armée nazie. Je peux la faire sauter en appuyant sur un bouton. Les hommes qui composent cette armée sont bien connus pour torturer et assassiner des civils – tous à l’exception de l’un d’entre eux, Heinz. Appuierai-je sur le bouton ? Non – un instant… supposons que je sache que Heinz en personne, par lâcheté et par contagion morale, devenu aussi mauvais qu’eux, prend part à tous leurs crimes ? Appuierai-je sur le bouton même en ce cas ? La réponse de Christopher, donnée sans l’ombre d’une hésitation, était : bien sûr que non […] Ainsi Christopher était-il forcé de se reconnaître pacifiste – bien que grâce à une argumentation qu’il ne pouvait admettre qu’avec la plus vive répugnance14. »
Il passe au crible ses autres principes.
« Ce qui avait commencé de faire surface dans son esprit confus, c’était un conflit d’émotions. Il se sentait obligé de devenir pacifiste, il refusait de nier son homosexualité, il voulait conserver le plus possible ses opinions de gauche. Pour le présent, tout ce qu’il pouvait faire était de prendre ses idées l’une après l’autre pour les réexaminer, les faire sonner comme des pièces de monnaie en disant : celle-ci est fausse ; celle-là est vraie mais n’a pas cours ; celle-ci, je crois pouvoir la garder. »
Bien entendu, une des pièces résonnait de façon particulière aux oreilles des lecteurs gay. Christopher et son monde sortit au moment où le public de l’écrivain s’affirmait. Le livre se vendit très bien et Isherwood reçut un courrier de lecteurs impressionnant, plus que Tennessee Williams pour ses mémoires. Certaines étaient des lettres blagueuses et grivoises (un écolier anglais de 15 ans envoya sa photo en écrivant au dos : « Mes seins sont en feu15 »), mais d’autres étaient plus graves, profondes, pleines de gratitude envers l’auteur et son œuvre, jugée exemplaire. Le jour où Isherwood signa son livre à la librairie Oscar Wilde, à New York, la queue sur le trottoir était interminable. C’était exactement là où la police et les manifestants gay s’étaient affrontés quelques années plus tôt. Gore Vidal taquinera Isherwood ainsi : « Les gens vont penser que Christopher Street doit son nom à ta pomme16. »