[ALCHIMIE DU VERBE]

Fragment r°307

Enfin mon esprit devin [………………]

de [Londres ou de PékinI ou Ber] [……………]

qui disparaisse [………]II surIII[……………]

[la réjouissance populaire. [Voilà] [……………]

des petits [s]IV […………………]V

J’aurais voulu le désert orageuxVI de [ma campagne]VII

J’adorai308 les boissons tiédies, les boutiques fanées, les vergers brûlés. Je restais de longues heures la langue pendante, comme les bêtes harassées, je me traînais dans les ruellesVIII puantes, et, les yeux fermés, je m’offrais au Dieu de feu, qu’il me renversât Général, roi, disais-je, s’il resteIX un vieux canon sur tes rempartsX qui dégringolent, bombarde les hommes avec des morceauxXI de terre sèche. Aux glaces des magasins splendides ! Dans les salons frais !XII [manger……… Fais] manger sa poussière à la ville ! Oxyde des gargouilles. À l’heure emplis [les] boudoirs [de] sable brûla[nt] de rubisXIII.

[—–] je [—] cassaisXIV des pierres sur des routes balayées toujours. Le soleil souverainXV dardait uneXVI merde, dans la vallée, au centre de la terre, le mou[che]ron enivré à la pissotière de l’auberge isolée, amoureux de la bourrache, et dissous au SoleilXVII.

FAIM309images

JeXVIII réfléchis au bonheurXIX310 des bêtes ; les chenilles étaient les foules[s,] succession [de] petits corps blancs des limbes : l’araignée311 faisaitXX l’ombre romantique envahie par l’aube opaleXXI ; la punaise[,] brune personne, attendait qu’on passionne. HeureuseXXII la taupe, sommeil de toute la Virginité !

Je m’éloignais du contact. Étonnante virginité, de l’écrireXXIII avec une espèce de romance.

imagesCHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR.

Je crus avoir trouvé312 raison et bonheur. J’écartais leXXIV ciel, l’azur, qui est du noir, et je vivais, étincelle d’or de la lumière nature. C’était très sérieux. J’exprimai le plus bêtement

imagesÉTERNITÉ

DeXXV joie, je devins unXXVI opéra fabuleux. imagesÂge d’or313.

C’étaitXXVII ma vie éternelle, non écrite, non chantée, — quelque chose comme la Providence[,] les lois du monde, l’essenceXXVIII à laquelle on croit et qui ne chante pas.

Après ces nobles minutes, stupiditéXXIX complète. Je visXXX une fatalitéXXXI de bonheur dans tous les êtres : l’action n’était qu’une façon de gâcher une satiétéXXXII de vieXXXIII : [un] hasard sinistre et doux, un énervementXXXIV, errement. La moraleXXXV était la faiblesse de la cervelle.

Fragment v°314

[………………] êtres et toutes choses m’apparaissent[………………]

d’autres vies autour d’elles. Ce monsieur

[………………]

un ange. Cette famille n’est pas

[………………] [………………]. Avec plusieurs hommes

[………………] moment d’une de leurs autres vies

[………………] histoireXXXVI plus de principes. Pas un des sophismes [………] la folie enfermée. Je pourrais les redire tous, et d’autres et bien d’autres, et d’autres. Je sais le système. Je n’éprouvaisXXXVII plus rienXXXVIII, Mais maintenant, je n’essaieraisXXXIX pas de me faire écouter.

Un mois de cet exerciceXL : ma santé fut menacéeXLI. J’avais bien autre chose à faire que de vivre. Les hallucinations étant plus vivesXLII, la terreur venaitXLIII ! Je faisais des sommeils de plusieurs jours, et, levéXLIV, continuais les rêves les plus tristes, égaréXLV partout.

imagesMÉMOIRE315.

Je me trouvais mûr pour le trépasXLVI et ma faiblesse me tirait jusqu’aux confins du monde et de la vie, où le tourbillon dans la Cimmérie noire ; patrie des morts, où un grand [ Cimmérie………] une route de dangers, laissé presque toute l’âme auxXLVII316 épouvantes. imagesConfins du monde317.

Je voyageai un peu. J’allai au nord : je fermai monXLVIII cerveau. Je voulus reconnaître làXLIX toutes mes odeurs féodales, bergères, sources sauvages. J’aimais la mer, [bonhomme de peu], isoler les principesL, l’anneau magique318 dans l’eau lumineuseLI comme si elle dût me laver [d’une] souillureLII, je voyais la croix consolante. J’avais été damné par l’arc-en-ciel et les magiesLIII religieuses ; et pour le Bonheur, ma fatalitéLIV, mon ver, et qui.

Quoique le monde me parût très nouveau, à moi qui avais levé319 toutes les impressions possibles : faisant ma vie trop immenseLV pour aimer [bien réellement] la force et la beauté.

Dans les plus grandes villes, à l’aube, ad matutinumLVI320, au Christus venitLVII, quand pour les hommes forts le Christ vient, sa dent, douce à la mort, m’avertissait avec le chant du coq. imagesBon[heu]rLVIII321.

Si faible, je ne me crus plus supportable dans la société, qu’à force de bienveill[ance]LIX. Quel cloître possible pour ce beau dégoûtLX ? Tout cela s’est passé peu à peu.

Je hais maintenant les élans mystiques et les bizarreries de style.

Maintenant je puis dire que l’art est une sottise322. [Nos grandsLXI poètes] art aussi facile : l’art est une sottise.

Salut à la bont

I- Par[is] dans l’interligne, au-dessus de Pékin

II- un mot non déchiffré : peut-être tourne ou se tourmente ou plaisante

III- cette moitié de ligne et la précédente sont biffées

IV- petit[s] biffé, remplacé dans l’interligne par fournaise

V- deux mots en surchage, non déchiffrés, après petits

VI- Bouillane de Lacoste lisait crayeux

VII- la phrase est biffée imparfaitement ; des deux derniers mots seule apparaît la partie inférieure, à cause de la déchirure, incurvée vers le bas

VIII- rues corrigé en ruelles

IX- si tu surchargé par s’il ; as encore biffé, et surchargé par reste

X- remparts surcharge créneaux

XI- morceaux (Bouillane de Lacoste lisait monceaux) surcharge mottes

XII- Que les (non biffé) araignées (biffé), entre les deux phrases

XIII- la phrase dans le texte imprimé : Emplis les boudoirs de poudre de rubis brûlante. On lit : À l’heure lance du sable de rubis les ; boudoirs et brûla[nt] sont ajoutés dans l’interligne supérieur

XIV- Au début du paragraphe : Je portais des vêtements de toile biffé, suivi de Je me colorais (douteux)

XV- souverain dans l’interligne

XVI- dardait remplace descendait vers biffé ; une surcharge la

XVII- et qui va se fondre en un rayon, partiellement biffé et partiellement surchargé par et dissous au soleil

XVIII- Je surcharge J’ai

XIX- le début du mot surcharge bêtes ; le aux est resté avec x

XX- faisait dans l’interligne, au-dessus de romantique, biffé

XXI- l’araignée […] opale biffé

XXII- le sommeil ajouté dans l’interligne après Heureuse

XXIII- de l’écrire surcharge que j’essaie

XXIV- le surcharge du

XXV- Et pour comble de biffé partiellement, en tête du paragraphe

XXVI- un dans l’interligne

XXVII- À cette période, c’était biffé partiellement, en tête du paragraphe

XXVIII- les lois du monde, l’essence dans l’interligne

XXIX- le début du mot surcharge vint

XXX- mis corrigé en vis

XXXI- fatalité surcharge un autre mot

XXXII- une et le début de satiété surchargent d’autres lettres

XXXIII- seulement, moi, je laissais en sachant biffé entre vie : et [un] hasard

XXXIV- déviation biffé entre énervement et errement

XXXV- morale surcharge un autre mot, commençant par g

XXXVI- surcharge un autre mot

XXXVII- éprouvais surcharge un autre mot

XXXVIII- Ici, une phrase partiellement biffée : Les hallucinations tourbillonnaient [surchargeant étaient] trop

XXXIX- ne voudrais dans l’interligne, au-dessus de n’essaierais

XL- je crus dans l’interligne, après exercice

XLI- fut menacée remplace s’ébranla biffé

XLII- plus éprouvantes biffé entre plus vives et la terreur

XLIII- venait surcharge plus

XLIV- levé dans l’interligne

XLV- les plus tristes, égaré dans l’interligne

XLVI- le trépas dans l’interligne remplace la mort biffé

XLVII- aux biffé, remplacé par après une, suivi de emb[arca]tion, biffé ; sur une dans l’interligne, au-dessus de emb[arca]tion

XLVIII- formé mon dans l’interligne (en surcharge d’un ou deux autres mots) remplace rappelai au biffé

XLIX- Je voulus reconnaître là ajouté dans l’interligne inférieur. La phrase était donc initialement : je rappelai au cerveau toutes mes odeurs féodales […]

L- bonhomme […] principes dans l’interligne

LI- éclairée dans l’interligne, au-dessus de lumineuse. Tout ce passage : anneau […] lumineuse est plus ou moins biffé. Le mot lumineuse est suivi de J’aim [biffé]

LII- comment me laver de ces aberrations biffé entre me laver [d’une] et souillure

LIII- magies surcharge un autre mot

LIV- mon remords dans l’interligne, biffé entre Bonheur et ma fatalité

LV- énervait même après que me devrais plus ou moins biffé entre immense et pour

LVI- matutinum surcharge diluculum

LVII- au Christus venit ajouté dans l’interligne

LVIII- abrégé Bonr

LIX- Si faible […] bienveill[ance] ajouté entre les deux paragraphes

LX- Quel [malheur pitié] ajouté en marge

LXI- un autre mot, au-dessus de grands, qui est peut-être biffé