Pilon et mortier

Un Parenga*, nommé Sobhari, vivait en Gubbupada avec ses cinq filles. En ce temps reculé, il n’existait ni pilon ni mortier. Les gens décortiquaient les grains avec leurs doigts. Travail pénible, qui leur cassait les ongles. Un jour, une des filles dit à Sobhari :

– Papa, fabriquons des outils pour venir à bout de cette tâche, car nous nous esquintons les ongles et les doigts.

Les Parenga allèrent de village en village en quête d’instruments capables de décortiquer. Parvenant à la colline de Monidongar, ils aperçurent une vache sauvage et l’interrogèrent. Elle leur montra comment faire un pilon avec le bois d’acacia à cachou. Or, Sobhari n’avait même pas de hache pour couper cet arbre. La vache dit :

– Secoue-moi la corne de gauche !

De cette corne tombèrent une hache, un ciseau et une herminette. Avec ces outils venus de la corne, Sobhari fut en mesure de couper l’arbre et d’en faire un pilon et un mortier. Il rentra avec chez lui et ses filles purent les utiliser ; ils ne furent désormais plus ennuyés pour décortiquer, et les voisins suivirent leur exemple.