Le loup et l’agneau
Intelligence animale
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Sire, répond l’agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
— Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’agneau ; je tette encor ma mère
— Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
— Je n’en ai point.
— C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge. »
Là-dessus, au fond des forêts
Le loup l’emporte et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Intelligence et agressivité sont les deux mamelles de la survie
Jean de la Fontaine vient à la rescousse du petit, du faible, de l’innocent. Pour ce faire, il prend certainement des risques. C’est sans doute pour cette raison que cette fable, peut-être la plus morale entre toutes, se passe de morale, le poète ayant réussi à faire passer le message de la manière la plus limpide qui soit. Claire comme de l’eau de roche, comme une fontaine jaillissante, comme une onde pure. Pour une fois, je n’ai pas hésité entre plusieurs interprétations !
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On a longtemps pensé que ce sont les chasseurs, en un mot les carnassiers, qui sont les plus intelligents. Cela semblait logique puisque leur nourriture est plus énergétique et leur laisse plus de loisirs pour se reposer, rêvasser et donc penser. Les antilopes, en revanche, sont des êtres vraiment stupides de passer leur vie à se laisser dévorer par des lions, des hyènes ou des tigres forcément plus malins ! Cela rappelle certaine théorie de triste mémoire où les Juifs étaient accusés par les nazis de bêtise, eux qui se laissaient amener comme des moutons à l’abattoir d’Auschwitz. Les prédateurs s’imaginent toujours être les plus malins mais, Dieu merci, l’histoire finit en général par leur donner tort. En Allemagne comme ailleurs.
Certes, le fait d’être un prédateur assure un certain niveau de sécurité – rares sont les inconscients qui osent marcher sur la queue du lion qui dort – et cette supériorité permet de dormir sur ses deux oreilles. Dormir et produire du som
meil paradoxal, donc du rêve, donc de l’intelligence, si l’on en croit le neurobiologiste Michel Jouvet
64. D’ailleurs, il n’y a qu’à observer le lion, le tigre, le loup et le chat : ils produisent beaucoup plus de sommeil paradoxal que la gazelle, la vache et l’antilope. Quant à nous, les humains, nous sommes les champions du monde toutes catégories du sommeil paradoxal et de l’intelligence.
Sauf que nous sommes loin d’être de purs carnassiers ! Nous sommes des omnivores opportunistes, à l’occasion des charognards. D’où le goût de certaines ethnies pour la viande faisandée (gibier) ou rassise (viande d’élevage). Par ailleurs, ce ne sont pas les plus grands prédateurs, mais les animaux qui se sentent le plus en sécurité qui arrivent à dormir le plus profondément et aussi à rêver la nuit
65, traîner à ne rien faire le jour, voire s’ennuyer
66, donc à devenir les plus intelligents : les éléphants sont de stricts herbivores, comme les gorilles ou les perroquets, cela ne les empêche pas de figurer au palmarès de l’intelligence animale. Bizarrement, les rhinocéros, proches des éléphants en ce qui concerne leur mode de vie, costauds, blindés, quasi invulnérables, ne sont pas vraiment réputés pour leur niveau intellectuel.
Il subsiste d’ailleurs quelques autres légers problèmes qui mettent à mal cette théorie : les dauphins, les baleines ne sont pas considérés comme des débiles mentaux… mais personne n’a encore pu détecter chez eux de sommeil paradoxal. Ils ne mangent pas de viande, que du poisson. Si ce sont bien des prédateurs et s’il n’est pas sûr qu’ils rêvent, ils sont malgré tout relativement en sécurité quand ils se reposent.
Comme presque toujours, il me semble évident que toutes ces belles théories ne sont une fois encore que le fruit de la fatuité de l’homme, se voulant carnassier parce que c’est supposé plus noble que broutard (en réalité omnivore) et rêveur. L’homme se pense, s’autoproclame le plus intelligent des animaux de la Création et s’imagine que, pour lui arriver à la cheville, les autres bêtes doivent aussi manger de la viande pour
pouvoir, lorsqu’ils digèrent, rêver en dormant. La preuve ? Dans la Genèse, Yahvé donne le pouvoir à Adam sur tous les êtres vivants qui peuplent la terre, la mer et les airs. Rien que ça ! N’oublions cependant pas que ce n’est qu’après le déluge que les humains commencèrent à manger les animaux.
Pourtant cette hypothèse de la supériorité du carnassier est fausse. Si l’on y regarde de plus près, il apparaît que les plus performants, les plus conquérants, les plus doués des animaux, ceux dont la suprématie sur la Création est la plus spectaculaire, sont des omnivores et à l’occasion des charognards : des animaux qui mangent un peu de tout selon les circonstances, les saisons et qui sont généralement vulnérables, peu cuirassés, peu armés, peu rapides, donc condamnés à s’adapter toujours et en toutes circonstances. Pensez au rat, au porc, à la corneille, au renard… et à l’homme. Toutes ces espèces sont considérées comme particulièrement intelligentes. Tous, y compris nous, les hommes, sont de taille plutôt moyenne. Ils ne sont ni très gros, ni très petits. D’autres omnivores existent, comme les ours, mais ils semblent voués à disparaître malgré leur indéniable intelligence et leur capacité à s’adapter aux variations de climat. Leur taille et leur férocité les rendent trop dangereux pour l’homme qui ne tolère pas leur présence à ses côtés. L’humain n’est pas partageur.
On remarque aussi que le loup, un carnivore, a des difficultés pour survivre dans un monde dominé par l’homme, contrairement au renard ou au chien sauvage, comme le dingo d’Australie, plus opportunistes dans leur recherche de nourriture. Quant au chien domestique, c’est un commensal, voire un parasite comme le chat, le cheval, la vache, la chèvre, le mouton, la puce, le pou, le pigeon, le moineau… L’intelligence n’entre pas en ligne de compte chez nos compagnons, tolérés ou indésirables.
Il est indispensable d’être spécialement malin et inventif quand on est aussi faible, lent et vulnérable qu’un singe nu, peu musclé, sans griffes, ni crocs, survivant au milieu de
la savane et de ses redoutables habitants. Inventer le feu, la pierre taillée, la coopération, l’élevage, la culture, le stockage, était et reste une nécessité absolue. Une question de survie. N’oublions pas qu’il y a eu sur terre une douzaine au moins d’hominidés et que nous sommes les seuls à avoir survécu. Nos cousins étaient-ils moins intelligents, physiologiquement moins adaptables, moins inventifs, moins féroces ? Nul ne sait. Toujours est-il que les « autres » hommes ont tous disparu.
On l’a vu, l’éléphant, puissant, énorme, a développé une intelligence hors du commun, à l’inverse du rhinocéros qui peut se contenter de brouter stupidement tant il est bien cuirassé et armé qu’il est de sa ou ses cornes. Mais les deux sont voués à disparaître si l’homme ne fait rien.
Le gorille, le gibbon, l’orang-outan sont très intelligents mais eux aussi disparaissent inexorablement. Ils sont strictement végétariens et occupent des niches écologiques très spécialisées. Leur adaptabilité est très faible. Ils meurent quand il fait froid ou sec. Le chimpanzé et le bonobo sont pour leur part des omnivores, ils mangent des fruits, des feuilles, des insectes. À l’occasion, ils chassent et dévorent des singes inférieurs. Curieusement, ils peuvent vivre sans manger de viande mais fonctionnent comme les chasseurs. Ils lancent des traques et festoient pour le plaisir. Ils sont remarquablement intelligents et inventifs et, pourtant, ils se montrent incapables de faire face à un monde dominé par l’homme et eux aussi vont bientôt ne plus exister, du moins à l’état sauvage.
Ces primates supérieurs sont probablement encore trop spécialisés, trop adaptés à la forêt, trop arboricoles. Ils n’arrivent pas à survivre dans un monde qui change, un monde sans arbres ou presque. Ils ne parviennent pas à émigrer dans d’autres biotopes désertiques, polaires, tempérés. Leur physiologie ne leur permet pas de changer de climat, donc d’environnement, donc de nourriture et de mode de vie.
Malgré toute leur belle intelligence, ils n’ont pas su faire ce que font depuis quelques décennies les sangliers, les che
vreuils, les rats, les souris, les pies, les corneilles et aussi les renards, tous animaux originellement sylvestres, devenus de parfaits banlieusards. Étonnamment, les geais, proches cousins des pies, intelligents, omnivores, ne parviennent pas à quitter la forêt. Leur nombre n’augmente pas.
Enarquus enarquus domesticus : un animal en voie de disparition ?
Le spectacle permanent donné par la plupart des (anciens) élèves de l’École nationale d’administration, ou ENA, démontre qu’on peut être à la fois supérieurement intelligent… et complètement con. Les faibles capacités d’adaptation de l’énarque, omnivore opportuniste suradapté à un biotope très restreint et spécialisé – la vie dans les couloirs et antichambres des administrations et des ministères, la direction des entreprises publiques –, le rendent particulièrement vulnérable. Leur exceptionnelle capacité à créer du déficit n’est plus considérée par Bruxelles comme indispensable au service public. Leur nombre ne tend guère à augmenter, d’autant que leur fécondité est plutôt faible à tous points de vue. On peut penser que dans un monde voué au capitalisme libéral et surtout à la prise de responsabilité, leur survie en tant qu’espèce est menacée. Un simple trait de plume comme la suppression de l’École suffirait à les exterminer à terme. Certains pensent d’ailleurs que ce serait un bon moyen d’éradiquer ces coûteux parasites de l’hominis gallici administratio. Qu’en pensent Greenpeace et le WWF ? Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une espèce endémique que, de fait, on ne trouve qu’en France.
Faut-il proposer un moratoire, une réserve ?
Les empailler ?
À quoi sert l’intelligence ?
Pourtant, ma théorie de l’intelligence en tant que meilleur instrument de survie se révèle fausse elle aussi. Les éléphants figurent, on l’a dit, parmi les plus malins du règne animal. Et leur puissance est telle que leur sécurité n’est que très rarement mise en cause par les autres espèces. Ils sont assez spécialisés
au niveau alimentaire, étant strictement végétariens, comme le gorille, lui aussi des plus brillants. Quant aux perroquets, eux aussi géniaux dans leur genre, ils sont eux aussi très spécialisés sur le plan gastronomique, tout en étant du genre hyper-vulnérable. Les corbeaux, pour leur part, sont particulièrement intelligents, ils sont omnivores, mais ils sont du genre proie plutôt que prédateur… heureusement pour eux, leur nombre et leur organisation quasi militaire leur permettent de contrer les attaques des rapaces.
Alors, pourquoi certaines bêtes sont ou deviennent-elles prépondérantes et d’autres pas ? Et, surtout, pourquoi certaines espèces ont-elles tendance à l’expansion numérique dans un monde autant dominé par l’humain, au point que les rats et les renards, pourtant combattus par les hommes, semblent prendre un malin plaisir à proliférer malgré toutes les campagnes de dératisation ?
Quittant le point de vue anthropocentrique pour adopter une perspective un peu plus objective, force est de constater que chaque espèce qui a survécu a mis au point une ou plusieurs stratégies et qu’elle s’y tient. Le rhinocéros est puissant et a le cuir épais. Une technique qui marche dans un monde sans fusils. La tortue a une solide carapace, efficace dans un monde sans feu et sans gastronomes (tortues d’eau), ni collectionneurs de carapaces (tortues de mer), ni sacs en plastique ressemblant trop aux méduses (idem)… Le hérisson se met en boule épineuse… ce qui fonctionne parfaitement dans un monde sans voitures. La vipère est venimeuse, ce qui ne l’empêche pas de rester très discrète. Certaines grenouilles arboricoles aussi, mais elles le font savoir par d’éclatantes couleurs. Parfait dans un monde sans pesticides. La gazelle est rapide… Presque autant que le guépard, mais moins que les balles. La mante religieuse imite les feuilles d’arbres à s’y méprendre, encore faut-il qu’il lui reste des feuilles ; le dromadaire dispose d’une réserve d’eau en forme de bosse, la chauve-souris a un radar, la fourmi fourmille et l’homme est intelligent.
L’intelligence, une stratégie de survie comme les autres ? Autant que le long cou des girafes, pas plus que la grande langue visqueuse des fourmiliers, au même titre que les puissantes griffes de l’oryctérope et de la taupe ? L’intelligence, oui, à condition qu’elle soit associée à une physiologie qui s’adapte à tous les climats, toutes les nourritures, les altitudes, qui permet de survivre en cas de glaciation, de réchauffement, de sécheresse, d’inondation.
L’avenir proche nous dira si l’intelligence de l’homme lui permettra de stopper et d’inverser la destruction systématique et généralisée de son environnement. Ni plus ni moins…
Et au diable les hiérarchisations !
L’intelligence de l’agressivité
Alors, pourquoi certaines espèces cherchent-elles à devenir intelligentes et d’autres pas ? Sont-ce les espèces les plus agressives qui deviennent les plus intelligentes ? Ce n’est en tout cas pas l’avis de La Fontaine.
Le génie est-il d’abord l’apanage des plus méchants des animaux ? Le fabuliste a raison : le cochon
67, le corbeau sont intelligents et s’adaptent à tous les régimes, tous les climats. Ils ne sont pas agressifs dans les conditions normales.
Hooliganisme chez les éléphants, ou comment transformer un animal pacifique en racaille
Pendant quelques années, des bandes d’éléphants adolescents et jeunes adultes se sont livrées à des actes impensables chez les proboscidiens (« porteurs de trompe »). Terreurs des savanes, ils se sont mis à tout détruire sur leur passage, attaquant et massacrant sans raison des rhinocéros alors que d’ordinaire les deux espèces coexistent de manière pacifique. Que s’était-il donc passé ?
Comme c’est souvent le cas, ce sont les artistes, en l’occurrence un écrivain, Muriel Barbery, qui a donné la réponse dans son
roman
L’Élégance du hérisson68. Quand l’héroïne se pose la question : qu’est-ce qui pousse les adolescents à incendier l’appartement de leurs parents ? La réponse est : cela arrive lorsqu’ils n’ont pas de culture. J’ajouterai : quand ils n’ont pas la culture de leur espèce ou de leur famille, les gens comme les bêtes deviennent méchants et stupides.
Qu’était-il donc arrivé à nos jeunes éléphants pour qu’ils se comportent en blousons noirs ? Leur histoire mérite d’être racontée. L’Afrique du Sud avait décidé de créer un parc idéal, un Éden où toutes les espèces africaines seraient représentées. Ils ont donc délimité une zone immense et commencé à importer des animaux. Pour capturer les éléphants, une technique horrible fut utilisée : des mères furent abattues en masse, puis débitées sous les yeux de leurs bébés que l’on avait même trouvé le moyen d’attacher aux cadavres dans l’attente des camions de transport. À l’époque on n’imaginait pas à quel point ces pachydermes sont intelligents et sociaux et à quel point ce spectacle pouvait représenter un traumatisme indélébile au sens clinique du terme.
Un peu plus tard, les jeunes furent lâchés dans la savane et livrés à eux-mêmes. Ils s’organisèrent en bandes, exactement comme dans nos modernes banlieues où souvent les parents ont totalement démissionné et livrent sans contrôle leurs petits à des prédateurs comme la télévision, internet et autres jeux vidéos. On ne sait pas si nos éléphanteaux fumèrent du cannabis, mais on sait qu’ils commencèrent à se battre et à terroriser tout ce qui vivait autour.
D’un point de vue éthologique, on remarque que le fait d’être sevré trop tôt pour un animal social provoque à la fois une agressivité exacerbée et un certain nombre de déficits au niveau intellectuel. Ainsi, des jeunes porcelets trop tôt séparés de leur mère (deux mois au lieu de douze) passent leur temps à se battre entre frères et sœurs, à se montrer hyperanxieux, se précipitant tête baissée dans les culs-de-sac des labyrinthes et échouent aux tests d’intelligence qui leur sont proposés (comme le test de la piscine).
D’un point de vue psychiatrique, on peut aussi supposer que nos éléphants adolescents souffraient d’un syndrome de stress post-traumatique et qu’ils s’étaient structurés comme des états limites (borderline).
Une fois qu’ils eurent compris ce qui se passait dans leur réserve idéale, les gardiens sud-africains qui connaissaient le hooliganisme des townships eurent une idée géniale : ils importèrent des vieux mâles.
Quelques mois plus tard, les meurtres de rhinocéros avaient définitivement cessé. Les modèles d’identification et d’éducation avaient fonctionné. On ne sait pas si les patriarches à trompe utilisèrent la manière forte (kärcher) ou s’ils se montrèrent plus pédagogues ; ce qui est certain, c’est qu’ils obtinrent des résultats à faire pâlir d’envie nos modernes éducateurs de rue.
L’agressivité est indispensable à la survie dans la jungle de la vie, qu’elle soit tropicale ou urbaine. Le problème, c’est l’agressivité non contrôlée, gratuite, impulsive. Quand un adolescent passe son temps à se battre, à harceler ses proches ou les filles dans la rue, il existe de nombreuses méthodes :
– soit on entrave le comportement indésirable, avec des moyens mécaniques (menottes, camisoles de force, bricoles, cellules) ou pharmacologiques (neuroleptiques et autres camisoles chimiques) ;
– soit on utilise positivement ce trop-plein d’énergie, comme on transforme un torrent furieux en courant électrique. Par exemple, un enfant qui tape avec un bâton sur tout ce qui bouge sera initié à l’escrime où il apprendra les règles du duel, le respect du maître d’arme et de l’arbitre, et essaiera de « tuer » son adversaire sans jamais lui faire de mal car les épées sont mouchetées.
Le loup de la fable a-t-il été victime de maltraitance ? A-t-il perdu sa culture ? Il est vrai que la situation n’est pas normale car un loup est un animal social, très rarement seul, et il ne prend qu’exceptionnellement le temps de discuter avec les agneaux avant de les déguster !