Exercice 4 : bactéries et virus
Pour chacune de ces maladies, veuillez préciser si sa cause est une bactérie ou un virus :
A. Grippe.
B. Peste.
C. Pneumonie.
D. Ebola.
E. Rougeole.
F. Salmonellose.
G. Rhume.
H. Choléra.
I. Tuberculose.
J. Rage.
K. Angine.
L. Syphilis.
M. Gastro-entérite.
Solution :
A. Grippe, virus. B. Peste, bactérie. C. Pneumonie, bactérie ou virus. D. Ebola, virus. E. Rougeole, virus. F. Salmonellose, bactérie. G. Rhume, virus. H. Choléra, bactérie. I. Tuberculose, bactérie. J. Rage, virus. K. Angine, bactérie ou virus. L. Syphilis, bactérie. M. Gastro-entérite, virus.
On confond parfois les virus avec les bactéries. Pourtant ils n’ont rien à voir, si ce n’est que ce sont tous deux des microbes, c’est-à-dire des micro-organismes invisibles à l’œil nu, et qu’ils peuvent l’un et l’autre nous rendre malades. Le virus est un parasite. On estime qu’il en existe 100 millions de types, aux formes diverses. On peut rencontrer des virus ronds, allongés, en forme de bâtonnets, de roue, ou encore des virus qui ressemblent à une grosse boule garnie de picots, un peu comme une mine marine allemande de la Seconde Guerre mondiale. Pasteur a découvert le vaccin contre le virus de la rage sans avoir jamais aperçu ce dernier. Impossible de l’observer à l’époque. Il a fallu pour cela attendre les années 1960 et l’invention du microscope électronique.
Un virus est composé d’une coque faite de protéines (les protéines sont des molécules biologiques essentielles à la diversité du vivant, nous l’avons vu un peu plus haut), qui dispose à l’intérieur de matériel génétique ADN ou ARN, et donc d’un génome. Le virus a besoin de « violer » une cellule hôte pour se multiplier. Il se colle à la membrane d’une cellule, pénètre à l’intérieur et libère son patrimoine génétique. Le virus profite des mécanismes de la cellule pour obliger celle-ci à composer des centaines de copies de l’intrus. Pendant qu’elle est occupée à produire des bébés virus à la chaîne, elle n’a plus la possibilité d’assurer ses fonctions vitales. Elle finit par mourir envahie de l’intérieur. Il est très difficile de combattre un virus sans tuer la cellule où il s’est installé. Les virus ont causé des morts à la pelle dans l’histoire de l’humanité. Quelques exemples :
– 1918 : la grippe espagnole fait 40 millions de morts (50 à 100 millions de morts selon certaines estimations).
– 1957 : la grippe asiatique fait 1 million de morts.
– 1968 : la grippe de Hong Kong fait 1 million de morts.
– années 1980 à aujourd’hui : le virus du sida fait près de 40 millions de morts7.
– 2009 : le virus H1N1 fait 15 000 morts.
Les antibiotiques sont efficaces contre les bactéries, mais ne servent à rien contre les virus. Face à la grippe, par exemple, la vitamine C et la patience sont les seuls médicaments possibles pour aider le système immunitaire. Contre les virus, en revanche, il existe les vaccins. Savez-vous d’ailleurs que ce mot vient du latin vacca qui signifie « vache » ? En effet, le premier vaccin qui ait officiellement été mis au point, au XVIIIe siècle, était le vaccin contre la variole. Or il a été fabriqué à partir du virus de la vaccine, une maladie infectieuse des vaches et des chevaux.
Longtemps les virus n’ont pas été considérés comme des organismes vivants, mais l’opinion inverse est aujourd’hui largement défendue – je vous avais prévenu, les sciences du vivant sont complexes et brassent les incertitudes. En effet, un virus ne grandit pas, ne respire pas, ne se déplace pas tout seul, il ne peut pas se reproduire seul, contrairement à la cellule. Il est entendu en principe que tout être vivant présente l’autonomie parmi ses caractéristiques, et n’a donc besoin que de lui-même et d’un congénère de la même espèce pour se reproduire. Ce n’est pas le cas des virus. Il n’empêche, les virus parviennent à se multiplier et à évoluer en s’adaptant aux conditions environnementales. On a par ailleurs découvert récemment que des virus peuvent en infecter d’autres, et donc les rendre malades. S’ils peuvent être malades, c’est donc qu’ils sont bien vivants, soutiennent certains biologistes.
Et les bactéries dans tout ça ? Elles aussi ont plusieurs morphologies possibles, souvent en forme de bâtonnets (on les appelle bacilles) ou de sphères (elles sont alors dénommées cocci). Certaines ressemblent ainsi à des Tic-Tac poilus avec une longue queue. Elles se reproduisent seules, par division cellulaire, à raison d’une division toutes les vingt minutes. Certaines bactéries sont dangereuses pour notre organisme, comme Listeria monocytogenes, Legionella, certaines espèces Clostridium ou Escherichia coli. On dit qu’elles sont pathogènes. En revanche, la majorité des bactéries ne présente aucun danger pour les organismes qu’elles habitent en se nourrissant de matières mortes. On les appelle alors saprophytes. Les bactéries sont présentes partout : sur le sol, les objets, dans l’eau, dans l’air, dans notre corps… Toute l’histoire de la vie démarre avec ces micro-organismes dont nous sommes les descendants. Oui, notre ancêtre commun à tous est un être unicellulaire microscopique apparu il y a près de 4 milliards d’années. Pensez-y le matin, quand vous vous regardez dans le miroir. Modestie.