CHAPITRE 6

APPRENDRE À VOLER

EN ROUTE VERS LE MESS pour le repas du midi avec les copains, on s’attarde au bowling green. À cet endroit, les joueurs habillés de costumes blancs lancent des boules sur des pistes de gazon. Les spectateurs n’osent faire aucun bruit de peur de troubler leur concentration. On entend des «good shot!» discrets et des applaudissements presque inaudibles. Il y a une discrétion toute anglaise que je découvre peu à peu.

Le temps passe doucement pour les aviateurs pendant leur séjour à Bournemouth. La ville balnéaire est d’un calme très ennuyeux. Elle est occupée par des gens plutôt âgés que les bombardements ont chassés de leurs demeures.

Édouard et moi passons pas mal de temps ensemble. Édouard est le fils du notaire Jean de L’Islet-sur-Mer. Grand et mince, cheveux noirs et frisés, blagueur et pince-sans-rire, il est un peu rebelle face à ses supérieurs. Jadis, il a fait la vie dure aux frères du collège du Sacré-Cœur de Montmagny où il avait été admis après avoir été expulsé du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, où ses frères poursuivaient leurs études supérieures. Son comportement avait mis ses parents au désespoir.

Quelques semaines à peine après nous avoir réunis, le destin nous sépare à nouveau Édouard et moi. Nous nous quittons à la gare. Je prends le train pour Stratford et Édouard celui de Londres. Édouard se dirige vers Little Rissington afin de poursuivre son entraînement comme pilote sur les bombardiers. Moi, je pars pour l’OTU de Stratford afin de parachever mes cours de mitrailleur.

Le train pour Stratford traverse des régions de collines, des villes et des villages. Les fleurs, toujours abondantes, colorent les maisons, les gares et les jardins. Tout est baigné de lumière sous un ciel bleu azur. Aucun signe de guerre. Rien de rien. On aperçoit parfois un convoi militaire arrêté sur une petite route par notre passage. Guère plus.

Un autobus militaire attend les aviateurs à la gare de Stratford pour les conduire à la base aérienne. Leur kit-bag[19] contient la totalité de leurs biens. Chacun se comporte comme un simple touriste à la vue des beautés de la ville de Shakespeare. À la barrière de la base, les gardes vérifient les papiers. L’officier du jour[20] et son sergent indiquent aux aviateurs les baraques qui leur sont assignées. Ce sont les dispersal units[21], situées autour du camp. Le bruit constant des moteurs d’avions devient comme une musique à nos oreilles. «All gunners will report to the gunnery officer. At seven o’clock tomorrow», hurle le sergent.

Le principe des dispersal units est de minimiser les dangers lors d’attaques surprise par les bombardiers ou les chasseurs ennemis. Ce sont des huttes de métal connues sous le nom de Nissen huts. On les éparpille ici et là sur les fermes. Elles sont reliées par d’étroites pistes de macadam qui débouchent sur d’autres pistes permettant d’accéder aux salles communes, aux douches et aux toilettes. Mal chauffées, elles sont toujours humides et froides.

J’ai le lit n° 10. Je demande son nom à mon voisin de chambrée. Il s’appelle Russell. Il est navigateur. Il est originaire de Colombie-Britannique. Grand, les cheveux noirs, un bien solide gaillard que ce Russell. Je lui envie sa stature qui doit plaire aux filles.

Les échanges sur leurs noms, métiers et origines se poursuivent entre les 10 occupants de la chambrée. Nous provenons de tous les coins de l’Empire britannique. La langue anglaise, comme toujours, est de rigueur.

War starts tomorrow, dit Russell.

Tu as raison, maintenant c’est pour de vrai...

What did you say?

La première séance de briefing entre les mitrailleurs et les instructeurs est brève. Nous aurons une semaine de théorie et apprentissages de base et trois semaines d’entraînement sur des bombardiers Wellington équipés de tourelles Boulton Paul[22] armées de quatre mitrailleuses Browning. C’est tout.

Au début, on nous apprend le maniement de simples carabines Remington, Garant et Enfield. Nous apprenons la façon de démonter et assembler en une minute les culasses. Par la suite, nous passons à l’étude des mitrailleuses Browning. Les cours théoriques nous enseignent les effets de la gravité, la résistance de l’air sur la vélocité des balles et la façon d’atteindre des cibles en mouvement. Les cours de maniement des armes ont lieu dans un champ de tir, selon des pratiques strictes régies par une grande discipline militaire. Premier ordre: «Il est interdit de tuer ou de se faire tuer ici», hurlent nos instructeurs. «C’est pour plus tard et ailleurs qu’ici, compris?!» 

Pendant des heures, nos instructeurs nous harcèlent de questions. Ils nous font enlever et replacer les culasses, enfiler des balles en un interminable chapelet, charger les mitrailleuses, les mettre en arrêt, enlever les chapelets de balles, et ceci toujours plus vite. Le champ de tir est bruyant, l’odeur de la cordite irritante. Pour notre part, nous n’avons pas encore tiré une seule vraie balle. Épuisés, nous sommes heureux de retourner à notre baraque égarée sur la ferme, où nous sommes accueillis par des chants d’oiseaux.

How did it go today? demande Russell.

Je n’ai pas tiré une seule balle. Practice onlyLoad and reload.

What did you say?

Les heures et les jours passent vite tandis que nous allons de la théorie à la pratique. Nous devons démontrer notre savoir-faire au champ de tir. Des milliers de pigeons d’argile sont abattus à coups de fusils de chasse par les apprentis guerriers. Ces cibles mouvantes sont autant d’avions ennemis s’échappant de leur ligne de mire. Ces journées sont harassantes.

Russell, I had quite a day with rifles and machine guns.

Lucky you. It must be exciting. My day was spent on the Dalton rule.

Nous sommes tous pris dans un tourbillon de nouvelles connaissances que nous devons assimiler très rapidement. Le temps de l’insouciance est terminé. Les instructeurs sont sévères et exigeants. Les erreurs ne sont guère tolérées. Un climat de stress s’installe. La réussite ne dépend que de nous, et la pensée d’un échec est intolérable, car la sanction, terrible, est le retour pur et simple vers le Canada. Nous sommes tous des volontaires dans cette guerre. Il nous faut prouver que nous sommes les meilleurs.

Tous les jours, je dois traverser la ferme des Lindsay pour me rendre à mes cours et en revenir. Parfois, au loin, je vois une fille dans les champs. Elle conduit un tracteur! Je lui fais des saluts avec mon képi. Elle m’envoie la main en retour. Un matin gris et triste, je la retrouve toute souriante adossée à une clôture le long de mon chemin.

Hi there! aviator.

Bonjour!

You are French? Do you speak English?

I am French Canadian and I speak English.

My name is Clara, what is yours?

Mon nom? Voilà tout une question! J’ai été baptisé Gilbert, mais mes frères, mes sœurs et mes amis m’appellent Gilles. Ce nom pour les Anglais devient Guilles. Je n’aime pas ce nom. J’ai donc pris l’habitude de me prénommer Gill, ce qui est plus facile à prononcer pour eux.

Clara est grande et de forte taille. Ses cheveux bruns sont noués sur sa nuque et ses yeux noisette sont rieurs. Elle parle avec un accent que je ne connais pas. Les mots hésitent dans sa bouche, mais se libérant, ils sonnent doux à mon oreille. Elle m’invite à prendre un verre de cidre en sa compagnie! Je réponds sans hésiter: «Au retour de mes cours seulement! This afternoon, around four o’clock.»

Vers 16 heures, elle ouvre la barrière et m’invite à la suivre. Je suis étonné de la voir se diriger vers une grange délabrée au toit de chaume. Nous sommes accueillis par des poules, des oies et des canards qui quittent bruyamment les lieux en battant des ailes. Une fenêtre tamisée de toiles d’araignées laisse pénétrer une douce lumière. «My cider is up there with the hay!»

Une échelle de quelques barreaux nous mène au fenil qui déborde de foin. Assise sur une botte de foin, cruche à la main, elle remplit deux gobelets de cidre. Nous trinquons tout en faisant la conversation. Ses frères plus vieux sont déjà à la guerre. L’un d’eux est au Moyen-Orient tandis que le plus jeune est dans la marine sur l’océan Pacifique. Elle est seule avec ses parents à s’occuper de cette ferme. Les vaches, le tracteur, les poules, les oies et les cochons forment son univers. Elle attend la fin de la guerre et le retour de ses frères pour retourner aux études. Je lui parle de ma famille. Elle connaît peu le Canada et ignore qu’il y a des gens qui parlent français dans cette colonie. Elle prend ma main, m’attire vers elle et m’embrasse. Le cidre aidant, nous nous engageons dans un crescendo de gestes amoureux qui nous font vite tourner la tête. Un besoin d’oxygène interrompt nos manœuvres.

Let us be careful, Clara. You know! Babies...

You must be a Catholic! Don’t worry I have what is necessary... Gill, can you come on Sunday?

Mais oui! À quelle heure?

At ten o’clock, we will be alone. My parents will have gone to church.

Après une dernière étreinte, je quitte la ferme pour rejoindre mes compagnons à la baraque.

Russell, demain je ferai mon premier vol et des exercices de tir sur un grand manchon de coton tiré par un avion. But, tell me what is a «coil» that women have?

Russell rit de toutes ses belles dents et me dit:

You are a Catholic?

Yes, but what does it have to do with a «coil»?

Don’t you know that our women can avoid pregnancy with it? It’s forbidden by Catholics, right?

J’évite de poursuivre la conversation sur ce sujet de peur de montrer encore plus d’ignorance. Un stérilet, je ne sais pas encore ce que c’est.

Russell n’en continue pas moins à me parler de ses vols, comme si de rien n’était. «So, today, I had my first flight and tried out a triangular course of navigation. It went pretty well. The instructor was satisfied with my results.» Nous sommes tous totalement absorbés dans l’apprentissage de notre métier. Aucune permission ne nous a été accordée depuis notre arrivée.

Dimanche. J’ai rendez-vous avec Clara... Je me rends à la ferme à 10 heures, tel que convenu. Elle est à la barrière, accompagnée de ses canards et de ses oies.

Gill, my parents have gone to church in Atherstone on Stour, me dit-elle. We will be alone.

Escortés par les résidants de la basse-cour, main dans la main, nous allons à la grange et nous grimpons au fenil.

Gill, let’s have some cider! me dit-elle.

No Clara, I had such a headache the other day that it took me hours to get rid of it.

Après de multiples caresses et de longues embrassades, elle s’allonge sur le lit de foin qu’elle a à l’évidence soigneusement préparé. Nous enlevons nos vêtements. Le teint bronzé de son visage et de ses bras contraste avec la peau blanche de son corps. Je la découvre autant de mes lèvres que de mes mains. Ses yeux brillent. De sa bouche sortent des sons enivrants qui alimentent mes désirs. Abandonnés à de grandes jouissances, nous perdons peu à peu nos forces qui renaissent à nouveau, nous entraînant dans d’autres rythmes amoureux.

Couchés dans le foin, tout près l’un de l’autre, nous reprenons nos esprits. Comme je veux m’éloigner un peu d’elle, je m’appuie sur une balustrade qui cède aussitôt et me voilà, tête première, prêt à culbuter vers le plancher des vaches. D’une main forte, Clara m’attrape par une cheville et arrête ma chute. Le chien aboie. Les oies, les canards et les poules se ruent vers la sortie de la grange comme s’il y avait le feu. Seul le chien reste mais ne cesse pas pour autant de japper.

Benny, stop that, dit Clara.

Il se tait, branle la queue et me lèche le visage. Me voilà nu, cul par-dessus tête, pendant que Clara me retient avec vigueur. Je saisis un barreau de l’échelle et je reprends mon équilibre. Elle lâche prise et je regagne le fenil. Cette fois-ci, je ne refuse pas le cidre. Un fou rire incontrôlable s’empare de nous. Le chien jappe de joie. Les oies et les canards reviennent tranquillement dans la grange. Seule la truie semble indifférente à tout cela.

En riant, nous rejouons la scène de la chute et du sauvetage effectué par Clara, ma puissante amazone. J’imite les aboiements du chien. Suit une imitation réussie des oiseaux de la basse-cour, pris de panique. Les voilà qui prennent tous nos applaudissements et nos rires pour des menaces et quittent à nouveau la grange, plus inquiets que jamais. Nous rions tellement que nous en avons mal partout. Que la vie est belle!

Vidés de toute énergie, couchés sur le foin, nous sombrons bientôt dans le sommeil. Je quitte Clara alors qu’elle est encore endormie pour retourner à ma Nissen hut. En chemin, je m’arrête quelques instants pour cueillir des marguerites. Mes compagnons sont sortis pour manger lorsque j’arrive enfin. Épuisé, je m’endors sans même enlever mes vêtements. Je connais l’amour et c’est pourtant la guerre.

Je ferai la nuit prochaine mon premier vol de nuit. Deux élèves navigateurs nous accompagnent dans le vieux Wellington, ce qui porte notre équipage à sept aviateurs. Je ne connais personne du groupe. Nous décollons pour un cross-country de trois heures. Pour la première fois, je suis à mon poste de mitrailleur, dans la tourelle, seul, en pleine nuit. Le pilote fait un appel à tous, les moteurs démarrent en trombe et nous quittons l’aire de stationnement. Il est 3 heures du matin. La nuit sans lune est d’un noir opaque. D’autres bombardiers Wellington roulent vers la piste. Le pilote met les gaz, l’avion accélère et, assis dans ma tourelle, je suis le premier à quitter le sol. Le bruit est intense, mais il diminue une fois les roues rentrées dans le fuselage. Nous atteignons bientôt la vitesse de croisière. Je parcours le ciel du regard, pointant mes mitrailleuses armées ici et là, dans l’éventualité d’une attaque menée par un chasseur allemand à l’affût de proies faciles.

Nous survolons la mer d’Irlande. N’ayant aucun point de repère et en dépit du bruit intense des moteurs qui m’assure que nous avançons, j’éprouve une sensation d’immobilité dans ma tourelle. Parfois un phare, ici ou là, éclaire faiblement la nuit. Nos bombardiers voyagent en aveugle. Par souci de discrétion, ils n’affichent aucun feu de position. À l’intercom, j’entends l’instructeur qui transmet constamment à ses étudiants navigateurs des connaissances essentielles à la navigation aérienne.

Dans ma tourelle à l’arrière du fuselage, j’ai la sensation d’être détaché de l’avion. Des peurs s’éveillent et grandissent en moi: peur de la nuit, du bruit, de l’isolement, du froid, de la mer, du trou noir dans lequel je voyage.

L’idée du corps de Clara, encore près de moi, me calme quelque peu. Elle me ramène à la joie, à la vie, à la certitude qu’il y aura de nombreux autres rendez-vous sous ce toit de chaume. Il est 7 heures, l’aurore chasse la nuit. Le temps s’annonce beau et doux alors que des nuages solitaires dérivent vers le soleil levant. L’atterrissage se fait en douceur. Mon vol de nuit, le tout premier, s’est déroulé sans histoire.

Au petit déjeuner, l’adjudant nous dit que le commandant de la base désire nous parler. Le voici. Nous l’écoutons.

Messieurs, j’ai le regret de vous annoncer que deux de nos bombardiers sont entrés en collision au-dessus de la mer d’Irlande. Nous n’avons retrouvé aucun survivant. Les officiers du service de la sécurité vous interrogeront pour trouver des témoins de l’accident.

Quatorze aviateurs ont plongé dans la noirceur de la mer d’Irlande au moment même où je partageais le ciel avec eux. La nuit en apparence si calme portait aussi en elle l’enfer. Le bonheur de la vie ordinaire se berce-t-il ainsi sans cesse dans les bras des grands drames dont nous ignorons pour un temps l’existence?

Comme notre équipage n’a pas été témoin de la catastrophe, nous pouvons retourner au campement. Je suis inquiet. J’ai mal. Je ne peux comprendre qu’ils soient tous morts aussi bêtement. Ce n’était qu’un simple vol d’entraînement, une balade dans la nuit. La nuit les a engloutis. Je tremble à la pensée que ça aurait très bien pu être moi. Tout serait fini. Je ne reverrais plus ma famille. Dans quelques heures, Papa recevrait un message de l’armée annonçant ma disparition.

Ces dernières heures, j’ai vécu de tout mon être des moments intenses. Maintenant, j’ai mal partout tout en n’ayant mal nulle part. Mon cœur et mon esprit s’emballent. Je transpire abondamment. Je pleure d’un désespoir dont je ne connais pas tous les affluents. Je suis pris d’un sentiment étouffant de solitude sans fin. Je suis abasourdi.

J’emprunte ce matin-là le sentier habituel en direction de ma hutte militaire. Au loin, je vois la ferme des Lindsay et je suis surpris d’apercevoir Clara à la barrière. Je ne souhaite pas la voir, je veux être seul. Mais elle tient à me parler.

Gill, my father has received a telegram that my younger brother Rodney has been killed in the Pacific.

Je prends sa main dans la mienne. Je fixe mon regard dans ses beaux yeux noyés de tristesse et je m’éloigne sans rien dire. Je ne peux rien lui dire. J’ai envie de courir, de fuir, de disparaître. Je n’arrive pas à partager sa tristesse. J’ai trop mal, je suis perdu. Je voudrais revoir ma famille. Je veux rentrer au pays. La mort est tellement insensée et hasardeuse.

À ma hutte, je trouve le silence dont j’ai besoin. Je n’ai qu’un désir: me coucher au plus vite. Mais un copain vient me trouver: «Gill, your bunkmate Russell was killed in the collision tonight.» Russell, lui aussi, était au mauvais endroit au mauvais moment. Russell est mort, hors de toute signification. Il est mort pour rien, presque par hasard. Une collision entre deux avions à l’entraînement... Et il est mort.

Affolé, en sanglots, j’enlève machinalement mes chaussures et ma tunique. Je tombe sur le lit. Un hallucinant vertige s’empare de mes sens et m’entraîne dans un profond sommeil vide de rêves et de cauchemars. Je plonge dans le néant du haut d’un ciel qui n’a su retenir mes compagnons.

Notre entraînement arrive à terme malgré tout. Les pilotes, navigateurs, les opérateurs radio, viseur de lance-bombes et mitrailleurs sont en principe prêts. Le moment est venu de former des équipages. C’est au pilote que revient cette tâche difficile. Pour chacun, voici l’occasion de se choisir une famille.

Les finissants sont réunis dans le mess et les pilotes désignent leurs choix de navigateurs, opérateurs radio, viseur de lance-bombes et, en dernier lieu, de mitrailleurs. Cette cérémonie ressemble à une sorte de grande foire pour le choix de partenaires à l’occasion d’un bal gigantesque.

Le sergent pilote Charles Gauthier me pointe du doigt. Je rejoins le sergent Al Craig, navigateur, le sergent Jos McCrat, viseur de lance-bombes, le sergent Ian McCubbrey, radio. Je ne les connais que de vue. Pendant plus de 50 heures, nous allons voler ensemble afin de coordonner nos connaissances. Le temps est venu de quitter l’école et de gagner la guerre.