Notes
1. Autre détail intéressant qui peint bien la personnalité de feu Prétextat : il détient des esclaves, alors que l’Église a réclamé l’abolition de l’esclavage en rappelant qu’aucun homme ne peut se prétendre détenteur de son prochain, comme lui créé à l’image de Dieu.
2. L’on peut aussi se faire l’avocat du diable et dire que la culpabilité de Frédégonde, quoique plausible, n’est pas démontrée. Après tout, ainsi qu’on l’a vu, l’Austrasie trouvait son intérêt dans le meurtre de Prétextat, à condition de faire accuser la reine de Neustrie. Et l’évêque de Rouen comptait quelques solides ennemis, capables d’avoir agi de leur propre chef.
3. Histoire des Francs, VIII, 41.
4. Histoire des Francs, VIII, 42.
5. Histoire des Francs, VIII, 43
6. Grégoire de Tours (VIII, 44) fait état d’une réponse donnée aux envoyés neustriens mais n’en révèle pas le contenu. Était-il dépourvu de véritable intérêt ou bien donnait-il plus ou moins raison à la Neustrie, notamment sur le maintien de Clotaire dans ses droits, ce qui expliquerait que le chroniqueur austrasien ait préféré n’en pas parler ?
7. C’est la version de Grégoire de Tours (VIII, 44).
8. C’est aussi l’opinion de Bruno Dumézil dans sa biographie de Brunehilde.
9. Précaution inutile : le cadavre de Radegonde jouissait d’un privilège mystique bien connu, l’incorruptibilité, qui le mit à l’abri des lois ordinaires de la décomposition. Les protestants qui profanèrent son tombeau le 15 mai 1562 furent eux-mêmes obligés de le constater, puisque c’est un corps intact qu’ils jetèrent dans le bûcher allumé pour la destruction des « superstitions papistes ».
10. Histoire des Francs, IX, 20.
11. Ce mariage ne se fera d’ailleurs pas.
12. Histoire des Francs, IX, 11.
13. Histoire des Francs, IX, 34. S’il ne convient pas de prendre au pied de la lettre l’anecdote rapportée par Grégoire, selon laquelle Frédégonde aurait tenté de tuer sa fille en lui rabattant sur le cou le couvercle du coffre à bijoux dans lequel elle avait avidement plongé, l’explication qu’il donne des querelles entre la reine et la princesse, celle-ci se posant en véritable héritière et souveraine de Neustrie, doit avoir un fond de vérité.
14. Histoire des Francs, IX, 18.
15. Sauf en cas d’urgence, et dès lors qu’on renonçait à baptiser les nouveau-nés, l’usage se maintenait encore dans la dynastie mérovingienne d’attendre la date traditionnelle de Pâques pour procéder au baptême. Cependant, depuis 496 et la conversion de Clovis, il était admis que la cérémonie pouvait être célébrée aussi à Noël. Il subsiste donc un léger doute sur la date du baptême de Clotaire II : Noël 590 ou Pâques 591.
16. Histoire des Francs, IX, 20.
17. C’est-à-dire devenir un grand guerrier puisque Clotaire signifie « Glorieux au combat ».
18. Histoire des Francs, IX, 28.
19. C’est ainsi en effet que l’histoire devait se finir. Childebert n’avait plus que quatre ans à vivre ; ses fils ne parviendraient pas à perpétuer la dynastie et Clotaire II réunirait sur sa tête toutes les couronnes franques.
20. Histoire des Francs, X, 27.
21. Ce qui n’est même pas certain, car nous ne savons rien des circonstances du décès du couple. L’hypothèse de l’intoxication alimentaire est plausible mais un virus hivernal spécialement agressif n’est pas à exclure.
22. Brunehilde manifesta en public peu de chagrin, et quelques historiens en ont conclu, ce qui paraît exagéré, qu’elle avait attenté à la vie d’un fils adulte désireux de s’émanciper de la tutelle maternelle.
23. La mort de Grégoire de Tours crée un vide irréparable dans nos sources, vide qui ne sera pas comblé de sitôt. En dépit de ses partis pris et ses défauts, de sa tendance à embellir la vérité quand cela l’arrangeait, de la noircir quand il parlait de la Neustrie, et de tout incliner à ses vues, l’évêque chroniqueur était un témoin unique. À compter de sa disparition, les historiens ne peuvent plus s’appuyer que sur Frédégaire, qui n’est pas contemporain des faits, et qui, versant dans l’excès contraire, est hostile à l’Austrasie. Ce vide explique les lacunes et les incohérences concernant les ultimes années du VI e siècle et l’absence de réponses à nombre de questions.
24. Et le sera bien plus encore en 600 lorsque l’Austrasie obtiendra à Dormelles une victoire écrasante sur la Neustrie qui sera alors démembrée pour un temps, ne laissant à Clotaire II qu’un minuscule royaume le long de la Seine dans la région rouennaise.