Le décor

Au milieu de la forêt.

L'asile vert cherché par tous les cœurs déçus.

L'ombre qui simplifie et la paix qui soulage.

Sous des chênes géants dont on ne sait plus l'âge,

Racines écartant leurs contreforts bossus.

   

Passages d'écureuils. Lapins entr'aperçus.

Dans des vallonnements où croît le tussilage1,

Des champignons, parfois, se groupent en village.

Des glands tombent sans bruit, sur la mousse reçus.

   

Soir. Source. Un liseron. Comme on est loin du monde !

Des bouts d'une bruyère aux pointes d'une osmonde2

L'araignée a tendu son piège ornemental ;

   

Et, noire, l'on dirait – car dans ses fils tombée

Une goutte de pluie est ovale et bombée –

Qu'elle a pris une bête à bon Dieu de cristal.