NOTES
Prélude
1. Licence poétique très courante chez Rostand et maintes fois utilisée au cours de la pièce. L'élision du e muet permet au poète le gain d'une syllabe dans le décompte de l'alexandrin.
2. Le bandeau désigne ici la bordure saillante qui sert à marquer les pourtours de la voûte du théâtre. Généralement décoré, le bandeau, du côté de la scène, comporte en son centre un masque, « visage d'homme ou de femme sculpté, qui est employé comme ornement » (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866, désormais abrégé par les initiales GDU).
3. La clarine est une « petite sonnette qu'on pend au cou des animaux pour les empêcher de s'égarer quand on les mène paître » (GDU).
4. Nicolas de Malebranche (1638-1715), philosophe et prêtre, disciple de Descartes, eut pour principale ambition de concilier la raison et la foi chrétienne. Il nia ainsi la possibilité pour les bêtes d'avoir de l'intelligence et de la volonté, les représentant comme de simples automates.
5. La tradition fait du philosophe et fabuliste grec Ésope (620-560 av. J.-C.) un bossu.
6. Allusion à un épisode de l'Évangile, où il est dit que Pierre reniera Jésus trois fois avant le chant du coq (« Et Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois », Marc, 14,30).
Premier acte
1. L'ombelle est un ensemble de petites fleurs formant une coupole.
2. Ver luisant.
3. L'adjectif « roulant » renvoie ici à l'expression « il m'a roulé » (« rouler », en langage populaire, signifie « duper », « mystifier »).
4. La charge est une caricature.
5. Un basochien est un clerc, l'employé d'une étude de notaire ou d'huissier par exemple, au service d'un maître dont il apprend beaucoup. La basoche est le nom de la communauté des clercs, qui, entre autres choses plus sérieuses, se réunissaient et donnaient annuellement des fêtes réputées pour leurs représentations théâtrales très souvent parodiques. C'est bien évidemment cette dimension parodique qui intéresse Rostand et le personnage du dindon.
6. La ferme de Chantecler est une ferme du Pays basque : le piment d'Espelette, petite ville voisine de Cambo-les-Bains où Rostand s'est s'installé et a construit Arnaga, sa demeure, est très réputé.
7. La Poule Grise est victime de « l'amour de loin », thème cher à Rostand, qu'il a développé dans sa pièce La Princesse lointaine, jouée par Sarah Bernhardt en 1895 : un poète, Jaufré Rudel, qui a réellement existé et dont Rostand a découvert la vie à travers un essai de Gaston Paris, tombe amoureux de la princesse Mellissinde sur la seule renommée de sa beauté, sans jamais l'avoir vue, sinon par la description que lui en ont faite les pèlerins qui l'ont rencontrée. Il entreprend tout pour la voir, et, parvenu à son but, meurt heureux et comblé.
8. Manteau d'étoffe grossière utilisé par les paysans.
9. Un biset est un pigeon gris.
10. Instrument de musique, proche du trombone.
11. Étymologiquement, le terme, venant de l'anglais, signifie « science du peuple ». Il est apparu en 1872 dans la langue française sous la forme « folk-lore », comme l'écrit Rostand.
12. Saint-Roch : ce pèlerin du xive siècle se dévoua à la lutte contre la peste qui ravageait l'Italie, avant de la contracter puis d'en guérir. On l'invoque pour se protéger de cette terrible maladie. Traditionnellement, il est représenté avec son chien, un barbet.
13. Partie de la cuirasse qui protège la poitrine.
14. Le cheval de Caligula se nomme Incitatus. L'empereur romain, dans sa folie, lui fit construire des écuries magnifiques et lui décerna le titre de consul.
15. Le terme « muscadin » a été utilisé pendant la Révolution française pour désigner une partie de la jeunesse royaliste lasse des horreurs de la Terreur, qui se distinguait par son élégance recherchée. Plus généralement, « muscadin » désigne un jeune fat, d'une coquetterie ridicule dans sa mise et ses manières.
16. Peu à peu, en espagnol.
17. Comme très souvent dans l'œuvre d'Edmond Rostand, les grands passages lyriques, où s'expriment les sentiments les plus profonds et intimes du héros, ou encore les morceaux de bravoure, dans Cyrano de Bergerac par exemple, se caractérisent par une forme et une métrique poétiques particulières : il s'agit pour le poète de distinguer ces moments d'élévation du quotidien des personnages. C'est l'alexandrin qui est utilisé pour le langage courant des personnages ; Rostand, pour distinguer les moments singuliers, doit donc employer des formes spécifiques, ici l'ode, plus loin la stance, ou encore une métrique différente.
18. La base du bec du pigeon est recouverte par une membrane en forme de légère bosse qui permet à Rostand la métaphore du bourgeon.
19. Les pieds du pigeon sont généralement rouges ou noirs.
20. Ce passage fait écho à la fable Le Coche et la mouche de La Fontaine (1621-1695), que Rostand récrit à sa manière. Le coq propose une interprétation de cette fable diamétralement opposée à la morale qui lui est traditionnellement associée. Il ne présente pas la mouche comme un être inutile, insignifiant et orgueilleux, dont la taille est disproportionnée par rapport à l'ampleur de la tâche entreprise (faire avancer le coche) ; au contraire, loin de juger sévèrement la mouche, il la présente comme ayant une action décisive sur la situation – parce qu'elle révèle une âme d'artiste, inspirée (il évoque sa « petite musique », son psaume…) – On devine que Chantecler se reconnaît dans ce personnage : lui, petit coq d'une petite ferme, a l'immense devoir – et orgueil – de faire lever, par son chant, le soleil…
21. Genre de plante de la famille des rosacées.
22. Ugolin, tyran italien du XIIIe siècle immortalisé par Dante dans son Enfer, fut enfermé par ses ennemis dans une tour avec ses enfants et petits-enfants. Il mourut de faim après avoir dévoré sa progéniture.
23. « Fringuer » : « danser en sautillant ».
24. Étienne Mélingue (1808-1875) était un comédien, sociétaire de la Comédie-Française.
25. Un camerlingue est un cardinal qui a la charge des intérêts terrestres de la papauté (par opposition aux intérêts spirituels), et qui exerce le pouvoir temporel entre la mort d'un pape et l'élection de son successeur. Chantecler se présente ainsi comme le protecteur d'une Église composée des habitants de la ferme, Église signifiant d'abord « lieu du culte », « assemblée des fidèles ». Chantecler est le gardien de son troupeau, qu'il dirige et entoure de ses bons conseils. Mais le mot « camerlingue », surprenant dans la mesure où il est peu courant, donne aussi à Chantecler un rôle transitoire et le place, avec sa basse-cour, dans une attente : celle du retour du Christ (voir la Présentation, p. 31 sq.).
26. Le bon Patou paraphrase l'une des leçons données par le Christ, rapportées par les Évangiles de Matthieu et de Luc, invitant l'homme a être plus conscient de ses propres fautes et plus honnête envers lui-même : « Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou bien comment vas-tu dire à ton frère : “Attends ! que j'ôte la paille de ton œil ?” Seulement voilà : la poutre est dans ton œil ! » (Matthieu, 7, 3-4) Mais Patou, ici, se contente essentiellement de demander à Chantecler d'ouvrir les yeux.
27. Chien spécialisé dans la chasse aux rats.
28. Aujourd'hui, le nom « amour » est le plus souvent masculin au singulier et féminin au pluriel, alors que jusqu'au xviie siècle il était généralement féminin. Rostand l'emploie au féminin singulier par commodité pour le décompte du vers.
29. Dans Cyrano de Bergerac, Rostand avait déjà montré les limites de l'esprit pour l'esprit et de l'art de parler à la mode, dans la scène clé du balcon (acte III, scène 7) : dans cette scène, Cyrano, caché dans l'ombre, est chargé par Christian de séduire, pour lui, grâce à son éloquence amoureuse, Roxane, la belle et fervente adepte de la préciosité et de son langage extraordinaire. Le héros, touché par la grâce de cet instant qu'il a toujours attendu, se laisse gagner par une profonde sincérité :RepliqueCYRANO […] Je crains tant que parmi notre alchimie exquiseLe vrai du sentiment ne se volatilise,Que l'âme ne se vide à ces passe-temps vains,Et que le fin du fin ne soit la fin des fins !RepliqueROXANE Mais l'esprit ?…RepliqueCYRANO Je le hais dans l'amour ! C'est un crime, Lorsqu'on aime, de trop prolonger cette escrime !
30. Le King-Charles est une race de chiens nains, de la famille des épagneuls. Patou, bon et gros chien de garde, suggère par cette rime qu'il ne fait même plus peur, qu'il n'inspire plus aucun respect naturel.
31. En langage populaire, le verbe « scier » signifie « ennuyer ».
32. « Exclamation dont on se sert pour marquer l'étonnement » (GDU).
33. Le Merle emploie le participe passé dans un sens différent de Patou : « qui connaît, par expérience, certaines précautions bonnes ou nécessaires à prendre » (GDU).
34. Autre espèce de chèvrefeuille.
35. « S'esbigner » signifie « s'enfuir » en langage populaire.
36. Le Lefaucheux, du nom de son inventeur, est un fusil.
37. La remarque du Merle est un jeu de mots sur les deux sens du terme : « escarpolette » signifie aussi bien « balancelle » que « légèretés sans importance ».
38. Durées d'un bail de location (comprendre : trois, six ou neuf ans).
39. En argot, « envoyer quelqu'un au bain » signifie « envoyer promener quelqu'un ».
40. Jules Michelet (1798-1874), écrivain et historien, est notamment l'auteur de L'Oiseau (1856). En introduction de cet essai mêlant histoire naturelle et lyrisme, il raconte qu'un rouge-gorge lui a tenu compagnie lors de la composition du livre.
41. Le terme « kaki » était très récent au moment de l'écriture de la pièce.
42. « Tub » est un mot anglais apparu à la fin du xixe siècle et désignant une large baignoire.
43. Nom d'un chat qui apparaît dans différentes fables de La Fontaine (Le Vieux Chat et la Jeune Souris, Le Chat, la belette et le petit lapin et La Ligue des rats).
44. Clin d'œil à la réputation de l'horlogerie suisse.
45. Le philosophe Kant est connu pour ses habitudes : ses journées étaient toujours organisées strictement de la même manière, et les habitants du petit village où il résidait savaient l'heure sans horloge, uniquement en le croisant ou en l'apercevant lors de sa promenade quotidienne, puisqu'il effectuait toujours le même trajet, à heure fixe. Notons que la Poule ne prononce pas le « t » de « Kant » pour la rime avec le vers suivant (« estomaquant »), d'où l'incompréhension première de Chantecler.
46. Marchand de vin.
47. Le perroquet est un siège pliant, mais c'est aussi une boisson mêlant menthe et pastis, d'où le jeu de mots du Merle autour du ver, homonyme de « verre ».
48. La « chaconne » est une danse.
49. AlphonseToussenel (1803-1885) est l'auteur d'un traité d'histoire naturelle, Le Monde des oiseaux (1852), qui faisait encore autorité au moment où Rostand a écrit Chantecler. Ce que Rostand dit des transformations de la Faisane est véridique.
50. Gomme de résine que l'on extrait du thuya.
51. Le phénix est un oiseau mythologique qui a la capacité de renaître de ses cendres.
52. Ce terme désigne le faisan doré, en chinois.
53. Région du Caucase, théâtre de l'épopée de Jason, héros de la mythologie grecque chargé de récupérer la Toison d'or.
54. La Faisane rapproche son plumage de la palatine, une fourrure que les femmes d'alors portaient sur les épaules et autour du cou.
55. Qui a la forme d'un siphon ou avec un siphon.
56. Midas, le fameux roi légendaire qui reçut pour son malheur le don de transformer en or tout ce qu'il touchait, fut la dupe d'une autre histoire : juge d'un concours musical entre l'un de ses amis et Apollon, il choisit bêtement son ami, et le dieu, pour le punir, l'affubla d'une paire d'oreilles d'âne.
57. Io est l'une des nombreuses maîtresses de Jupiter. Junon, la femme de Jupiter, la transforma en génisse pour la soustraire à son mari.
58. La mode du gilet, élément clé du costume masculin, s'est profondément transformée entre 1830 et 1848, apogée du romantisme en France.
59. Veste légère en lingerie portée autrefois dans l'intimité par les femmes.
60. Juchoir.
61. Le pseudo-proverbe de la Vieille Poule ne peut-être compris que par rapport à la réplique de Patou. Celui-ci craint, dans un premier temps, à propos de l'attitude de Chantecler face à l'invitation de la Pintade, qu'il ne cède, qu'il ne « plie ». Mais la Vieille Poule, évoquant le roseau, rappelle alors la fable Le Chêne et le Roseau où La Fontaine compare la résistance du chêne, qui ne peut pourtant rien contre la tornade, à la souplesse du roseau, qui « plie, mais ne romp[t] pas ». Pour la Vieille Poule, Chantecler peut donc donner l'impression de céder à la Faisane, mais il ne le fera pas. Dans un second temps, Patou évoque ses peurs à propos du chant de Chantecler, et de son secret, avec le jeu de mots sur un autre sens de « faire chanter » : « faire révéler un secret ». Le proverbe de la Vieille Poule, en ce sens, montre que la nature de Chantecler, être un roseau, est peut-être de plier face aux femmes, fantastiques tornades, mais que cette nature lui permet avant tout de chanter, d'être un mirliton (qui est d'abord une flûte pour enfant et, par extension, un refrain populaire). Peu importe si Chantecler livre son secret, puisque sa nature est d'être toujours debout pour son chant !
62. Le Dindon cite partiellement la fin d'un vers d'Horace : « Quandoque bonus dormitat Homerus » : « Parfois le bon Homère sommeille ». Ce vers s'emploie généralement pour faire remarquer qu'un homme de génie n'est pas toujours égal à lui-même, et que son oeuvre peut comporter des faiblesses.
63. Le Merle se permet un dernier mot d'esprit avant de s'endormir. « Dormitons » est un néologisme, mélange de latin pour le radical et de français pour la terminaison.
64. La tornade passée, le roseau Chantecler s'est redressé.
65. Propter hoc : ici, « pour cette raison ».
Deuxième acte
1. Plante à fleurs jaunes.
2. La bouvière garde ou conduit les bœufs.
3. Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), peintre impressionniste, est l'un des meilleurs paysagistes du XIXe siècle. Lorsqu'il peignait, il avait toujours à la bouche une pipe.
4. Rostand évoque dans cette scène de nombreuses espèces de rapaces nocturnes de la famille des chouettes ou des hiboux.
5. L'abside est une chapelle.
6. Du latin benedictus (bénie, sainte), « benoîte » signifie « qui affecte un air doucereux ».
7. Rostand utilise l'orthographe ancienne de « nôtres » pour la rime avec « rostres » au vers suivant.
8. Becs.
9. Autre orthographe pour « cou ».
10. Malveillant.
11. Le fiel est la bile des animaux, et, au sens figuré, désigne l'amertume. Le Grand-Duc évoque ici la douleur amère que ressentent les Nocturnes.
12. Inflammation du péricarde, l'enveloppe du cœur. Le Grand-Duc montre encore que le cœur des Nocturnes est touché, au sens physique comme au sens moral.
13. Par ruse.
14. Genre de palmier.
15. Diminutif de « rastacouère » (de l'espagnol rastracuero, « traîne-cuir »), qui désigne en argot un étranger menant grand train et dont on ne connaît pas les moyens d'existence.
16. Griffes du coq.
17. Inflammation du globe de l'œil.
18. Genre d'insecte ailé auquel appartient le grillon.
19. Le mot « trépas » est bien évidemment synonyme de « mort », mais il est davantage utilisé en poésie, ce qui laisse penser que le Merle, esprit léger et superficiel – pour qui la poésie n'est qu'un jeu… de mots ! –, ne prend pas au sérieux les projets des Nocturnes et leurs chances de réussite.
20. Un burgrave est un dignitaire allemand. On doit à Victor Hugo un drame mettant en scène ces hauts dignitaires, Les Burgraves (1843).
21. Licence poétique de Rostand. Il faut prononcer « sé » pour la rime avec « menacé ».
22. Le platine a une résistance comparable à celle du cuivre, qui est très malléable.
23. Jeu de mots entre le nom palabre et la Calabre, région d'Italie réputée pour ses bandits.
24. Bohémienne.
25. Autre synonyme de bohémienne.
26. Problème de digestion.
27. Le Merle fait référence au dicton « avoir un estomac d'autruche », que l'on réserve à certains gros mangeurs qui sont rarement malades, cet animal étant capable d'avaler des pierres sans douleur. Le Merle explique par cette image qu'il faut parfois savoir fermer l'œil, amoindrir sa conscience, si l'on veut supporter l'existence.
28. Comme à son habitude, le Merle se fait le champion du néologisme en inventant le verbe « opporter » pour « il est opportun », « c'est opportun ».
29. Comme le pressentait et le craignait Patou dans l'acte I, la Faisane parvient à faire céder Chantecler : il viendra au jour de la Pintade. Le chien avait également compris que cette première abdication n'était que le prélude et la préparation de la seconde : la Faisane s'empresse de tirer avantage de la situation et évoque le sujet tant redouté par Chantecler, le secret de son chant.
30. Rouge d'émotion. Chantecler veut savoir si la Faisane est digne de son secret en s'assurant que son désir est bien un désir profond et non une banale curiosité.
31. La macreuse est un oiseau de la famille des canards.
32. Le tuf est un minerai.
33. Les rémiges sont les plumes des ailes.
34. La conque est à la fois un mollusque et un instrument de musique de la famille des cuivres et des buccins.
35. Froment.
36. Ville de Palestine, rendue célèbre par un épisode de la Bible (Livre de Josué, 6, 1-21) : les Hébreux, arrivés en Terre promise, rencontrèrent cette ville fortifiée qui leur était un obstacle insurmontable. Dieu ordonna alors à Josué, qui guidait les Hébreux, de les faire tous crier : ce cri détruisit les murailles de la ville.
37. Le soc est la lame de la charrue.
38. Pérorer : discourir avec emphase.
39. Barbillons : petits morceaux de chair sous le bec.
40. Le camail est une armure mais aussi un vêtement porté par les ecclésiastiques, ayant la forme d'une pèlerine.
41. Chènevière : champ où l'on cultive le chanvre.
42. Angélus : son de cloche qui se fait entendre le matin, à midi et le soir, pour indiquer aux fidèles le moment où ils doivent réciter la prière du même nom.
43. Christophe Colomb (1436 ou 1441-1506), qui découvrit l'Amérique, est le héros de cette anecdote historique devenue proverbiale. Lors d'un repas où ses détracteurs affirmaient que sa découverte était à la portée de tous, il leur proposa de faire tenir un œuf debout sur l'une de ses extrémités. Ils échouèrent tous, excepté Colomb qui y parvint en aplatissant légèrement une des extrémités de l'œuf sur une assiette. Chacun s'écria alors : « Ce n'était que ça ? ce n'est pas bien difficile », et Colomb répliqua ironiquement qu'en effet, il suffisait d'y penser. On évoque l'œuf de Colomb « à propos d'une chose qu'on n'a pu faire et que l'on trouve facile après coup » (GDU).
44. Le prophète Josué a déjà été évoqué plus haut, à propos de la Nuit et de Jéricho. Josué, pour permettre aux Hébreux d'écraser les villes qui s'opposaient à la conquête de la Terre promise, « s'adressa à Yahvé […]. Et le soleil s'arrêta, et la lune se tint immobile au milieu du ciel, et près d'un jour entier retarda son coucher » (Livre de Josué, 10, 12-13).
45. « Couper un pont » signifie « tomber dans un piège ».
46. « Que la lumière soit », en latin Fiat lux, est la phrase prononcée par Dieu pour faire naître la lumière le premier jour de la Création (Genèse, 1, 3).
47. Castor et Pollux, héros jumeaux de la mythologie dont le père est traditionnellement Jupiter, ont accompli ensemble tous leurs exploits et sont inséparables l'un de l'autre.
48. Stentor est l'un des héros de la guerre de Troie, surnommé par Homère « le Guerrier à la voix d'airain ». Le Merle, toujours très subtil, semble utiliser le nom dans ses deux acceptions : « Le nom de Stentor ne périra jamais ; il restera toujours une qualification proverbiale dont on gratifie ceux qui ont une voix forte et retentissante, ou, au figuré, ceux qui fatiguent les oreilles par l'expression répétée d'une opinion » (GDU).
49. Le lynx étant réputé pour son regard vif et perçant, le terme s'utilise pour désigner une personne dont l'esprit est pénétrant, habile, en l'occurrence pour tromper les gens.
50. Un Guèbre est un descendant des Perses qui a conservé, après les invasions arabes, la religion de Zoroastre, ou Zarathoustra, nommée parsisme. On pourrait penser que le Merle fait simplement étalage de son savoir et de sa culture, en réponse aux imprécations de Chantecler – qui une nouvelle fois distingue la lumière des ténèbres –, si sa remarque n'était pas aussi éclairante quant à la vision du monde que développe la pièce : « Le dualisme est la doctrine fondamentale du parsisme, antique et nouveau. Ce dualisme ne divise pas seulement le monde invisible en deux camps ; il partage aussi le monde sensible, avec tous ses habitants et toutes ses productions, en deux catégories bien tranchées ; il règne jusque dans l'homme, dans le coeur duquel il provoque de fréquentes luttes. Représenté symboliquement par la lumière et les ténèbres, il n'est autre chose au fond que l'opposition du bien et du mal, qui sont ramenés à deux principes vivants et ennemis » (GDU). Le parsisme est l'une des principales sources du manichéisme.
51. L'ellébore est une plante utilisée comme remède contre la folie.
52. Le Merle parodie les paroles prononcées par Ponce Pilate, administrateur romain de la Judée, rapportées par les Évangiles. Jésus, arrêté et jugé par les Pharisiens, des juifs comme lui, qui l'accusent de vouloir être le roi des juifs et changer la loi religieuse, est présenté devant Pilate pour qu'il confirme ce jugement ; le châtiment qu'on lui réserve est la mort. Pilate, ne trouvant rien à lui reprocher au terme de leur discussion, mais comprenant parfaitement que les juifs veulent sa mort, décide de laisser aux juifs le choix de sauver Jésus ou de sauver Barabbas, bandit et assassin notoire. Les juifs élisent le brigand, et Pilate se lave alors les mains devant tout le monde pour signifier qu'il n'est pas responsable de ce choix. Le Merle se place ainsi comme simple spectateur de la lutte qui va opposer Chantecler aux Nocturnes, tout en précisant qu'il a tout fait pour sauver le coq, en le priant de renoncer à ce qu'il croit être une folie.
53. Jeu de mots sur le surnom de Louis XIV, « le Roi- Soleil », qui a repris les rênes du pouvoir des mains des ministres, à sa majorité, en affirmant : « L'État, c'est moi ! »
54. Esprit sot et léger.
55. Saint Georges, selon la légende, terrassa un monstre ou un dragon.
56. Un ragoût.
Troisième acte
1. Le « bouquet de la Nymphe » désigne les nymphéas, des plantes aquatiques.
2. Le faune est un papillon.
3. Être malveillant et médisant.
4. Jeu de mots sur le titre de « prince de Galles » et la maladie de la « gale ».
5. Encore un néologisme du Merle : le terme résulte de l'agglomération de « Matou », surnom du chat, et de « Mathusalem », un patriarche hébreu qui vécut si vieux que son nom est devenu proverbial.
6. Nouveau jeu de mots du Merle sur trois sens du mot « chantre » : « celui qui chante » – le pinson sifflotant dans le poirier –, « celui qui célèbre » – d'où la personnification de l'arbre en Monsieur Poirier –, et « espèce de petit oiseau dont le chant est agréable ». « Le Chantre de Monsieur Poirier » est sans doute aussi un clin d'œil à la comédie d'Émile Augier, Le Gendre de Monsieur Poirier (1854).
7. On pourrait trouver la rime de Rostand (« ébahie »/« cobaye ») très audacieuse, mais le nom cobaye se prononçait à l'époque [Ko-ba-ie].
8. C'est en 1885 que Louis Pasteur inventa le vaccin contre la rage.
9. La Pintade se prend au jeu des néologismes : un gymkhana est une suite d'acrobaties.
10. Edward Coley Burne-Jones (1833-1898), peintre et décorateur anglais, est l'un des représentants du préraphaélisme, dont les œuvres se distinguent par l'importance donnée au décor, à la mise en scène.
11. Terme de prosodie ancienne qui ne correspond pas au type de construction utilisé par le Chœur des Abeilles.
12. John Ruskin (1819-1900) est un écrivain, peintre et critique d'art anglais.
13. Orné de pierres précieuses. Le Paon désigne, par un adjectif vieilli, ses magnifiques plumes dont les motifs ressemblent à des joyaux.
14. Préposition déjà désuète à l'époque d'Edmond Rostand, synonyme de « au milieu de ».
15. Un thesmothète était, dans la Grèce antique, un magistrat chargé « de préparer et de proposer les modifications à apporter aux lois » (GDU). Le Paon se présente ainsi comme celui qui fait les modes et qui décide ce qui est de bon ou de mauvais goût.
16. Tous les noms annoncés par l'Huissier-Pie sont des noms de véritables espèces de coq.
17. « Leucotite » : ce terme est absent des dictionnaires. Le mot le plus proche est « leucocyte », qui désigne un globule blanc. « Leucotite » pourrait être un néologisme signifiant « maladie du blanc » (composé du grec leuco, blanc, et de tite, suffixe employé pour désigner une maladie), ce qui prendrait sens par rapport au jeu sur les différentes couleurs de coqs dans l'ensemble de cette scène. Mais « leucotite », par ses sonorités, pourrait peut-être aussi renvoyer à « ovocyte » (de ovo, « œuf », et cyte, cellule) : selon cette hypothèse, le Coq de Ramelslohe, « un des plus récents leucotites », serait un coq des dernières couvées.
18. L'Art nouveau est un mouvement artistique qui apparaît dans les années 1890, mais dont l'influence s'achève avec la Première Guerre mondiale. Rostand doit à Alfons Mucha (1860-1939), l'artiste le plus représentatif de ce courant, l'affiche de l'une de ses pièces, La Samaritaine, en 1897.
19. Le coq à deux têtes, animal mythologique, était un symbole du pouvoir très répandu en Mésopotamie antique : Rostand, qui dans sa pièce veut des coqs extraordinaires mais crédibles, réduit la particularité de ce coq, qui devient ainsi le coq à deux crêtes.
20. Varna est une ville de Bulgarie.
21. L'espèce provient plus précisément du nord de la Chine.
22. Jeu de mots sur tambour-major, chef des tambours du régiment.
23. Karamalzaman, que Rostand orthographie « Karamalzaman », est le héros d'une des histoires des Mille et Une Nuits.
24. Le Bantam est un coq nain.
25. Autre nom du coq sans croupion.
26. À travers l'image du kaléidoscope, le Paon insiste sur la double variété des coqs qui défilent : la diversité des origines se complète d'un grand panaché de couleurs.
27. Le coq évoqué est vraisemblablement un faux coq, un jouet en plastique : comme pour le coucou de l'horloge, certains animaux de la basse-cour ne font guère de distinction entre les créatures réelles et les inventions des hommes.
28. Cochinchine est le nom donné par les Français à la partie méridionale du Viêtnam, dont ils firent une colonie à la fin du XIXe siècle.
29. Morceau qui se trouve au-dessus du croupion et réputé pour être l'un des meilleurs, de sorte que seuls les idiots ne le mangent pas.
30. Les « Deux Pigeons » sont les héros de la fable de La Fontaine du même nom, qui montre que l'amour suffit à tout.
31. Le tumbler est une « espèce de pigeon culbutant qui nous vient d'Angleterre » (CDU).
32. Le Merle évoque ici l'annexion de la Crète, en 1908, par la Grèce.
33. La fable Les Deux Pigeons de La Fontaine commence par ce vers : « Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre… »
34. Mot très vieilli, synonyme d'artificier.
35. Vert.
36. Vert clair.
37. Vert émeraude.
38. Adjectif dérivé du nom Roger-Bontemps, « personnage symbolique dont on donne le nom aux personnes gaies et insouciantes » (GDU). L'adjectif est donc à prendre dans le sens de « joyeux », « gai ».
39. Bouquets formés de petites fleurs serrées les unes contre les autres.
40. Pierres précieuses violettes.
41. Une chandelle est une fusée de feu d'artifice qui lance des étoiles explosives.
42. Qui a douze branches.
43. Juron.
44. Idiot.
45. Os du talon.
46. Phineas-Taylor Barnum (1810-1891), célèbre forain américain, organisait dans son American Museum des expositions de « monstres », humains ou animaux, plus ou moins factices, comme par exemple « un nègre blanc » ou « un cheval laineux ».
47. Excroissance de couleur vive que l'on trouve sur la tête ou sous le cou du coq.
48. Perroquets.
49. Ces deux adjectifs, vraisemblament inventés par Rostand, sont respectivement dérivés du nom « bubon » et de l'adjectif « révoluté ». « Révolutipenne » signifierait alors « sens dessous dessus, complètement retourné, renversé », et « buboniforme », « déformé par des grosseurs ». Chantecler insiste sur le caractère difforme de tous les coqs qui lui ont été présentés.
50. Pot de terre muni d'une anse, qui lui donne un peu les contours d'un coq.
51. La coquecigrue est un oiseau fantastique et improbable, absurde et grotesque. Le terme, par extension, désigne une personne idiote et sotte.
52. Superbes, magnifiques.
53. L'allitération est la répétition de phonèmes consonantiques ; elle structure d'un bout à l'autre la tirade du Coq.
54. Volaille obtenue en croisant le faisan et la poule. Le terme est également utilisé pour évoquer une personne sotte, ridicule ou qui conte des sornettes.
55. Faute de typographie. Ici le nom est à prendre dans le sens « erreur de fabrication ». Chantecler considère ces différentes variétés de coqs comme autant d'erreurs.
56. Diminutif de « coquard », possédant le même sens.
57. Niais.
58. Genre de passereaux.
59. Se préoccuper aveuglement d'une opinion.
60. Jean-Baptise Nicolet (1710-1796), directeur de théâtre, « s'ingéniait sans cesse à rendre son petit théâtre attrayant par la variété et la nouveauté du spectacle » (GDU). Rostand insiste sur l'intelligence du personnage.
61. Bandes d'étoffes utilisées pour embellir une tenue.
62. Personnes qui affectent des manières excentriques.
63. Pauvres d'esprit.
64. Hommes qui font les importants.
65. Capuchons.
66. Paysan qui élève des coqs.
67. Coqs castrés.
68. Style artistique en vogue au XVIIIe siècle, inspiré à la fois du baroque italien et du décor rocaille français. Par extension, l'adjectif signifie « démodé, ridiculement compliqué et tarabiscoté ».
69. Auguste Boudouresque (1835-1905), chanteur d'opéra, possédait une voix de basse. Marcel Boudouresque, dit Boudouresque fils (1862-1940), était, lui, baryton-basse.
70. Jean Elleviou (1769-1842) est un autre chanteur d'opéra.
71. Onomatopée imitant le chant du coq en allemand.
72. Onomatopée imitant le chant du coq, cette fois en anglais.
73. L'expression « croquer le marmot », légèrement déformée par Chantecler, signifie « se morfondre à attendre » (GDU).
74. Jeu de mots de Rostand. « Décliner » consiste à énoncer les différentes formes que revêt un mot latin suivant sa fonction dans la phrase (la déclinaison de rosa est généralement la première que l'on apprend). Mais par extension, le verbe peut également être utilisé dans le sens « dire, déclarer un nom » : Chantecler affirme ainsi, en « déclinant Rosa », qu'il est de son parti.
75. Chantecler évoque dans ce vers à la fois le feu de Bengale, élément de feu d'artifice que l'on utilise pour créer une lumière intense, et la rose provenant de cette région d'Inde.
76. Vases utilisés pour rafraîchir les liquides.
77. Perroquet.
78. Le catacoi est un nœud qui permet de tirer les cheveux en arrière.
79. Fébrifuges : qui font baisser la fièvre, la température du corps. Comprendre : il faut savoir garder la tête froide pour affronter le Pile Blanc.
80. La tranche-taupinière est une sorte de pioche que l'on utilise pour détruire les trous de taupe.
81. « Amusant », en argot.
82. Adjectif vieilli signifiant « qui est tordue », sous-entendu de rire.
83. Plusieurs explications possibles à ce surnom complexe : le coq, qui décline Rosa, mérite d'être qualifié par l'adjectif « latin », et, puisqu'il se dit responsable de l'aurore, le nom « clarté », en rapport avec la lumière, lui convient. Dans le même ordre d'idées, la langue latine est réputée pour sa clarté, ce terme étant pris cette fois-ci dans le sens de « netteté, précision du discours ». Chantecler est donc celui qui donne une explication à tout, y compris au lever du soleil. Enfin, « Votre Clarté », dans l'Empire romain, était un « titre honorifique que l'on donnait aux représentants de l'empereur dans les provinces » (GDU). Chantecler serait alors le représentant sur terre de la Lumière.
84. Personne stupide.
85. La queue du paon comporte des motifs qui ressemblent à des yeux.
86. Nom savant de l'empailleur.
87. Le serin est un oiseau, mais c'est aussi, en langue familière, une personne niaise, sotte.
88. Les mandibules sont les deux parties qui forment le bec.
89. Comprendre : des grappes de bulles de savon, qui éclatent quand on essaie de les attraper.
90. L'Auguste est une sorte de clown. L'adjectif « auguste », par ailleurs, signifie ironiquement, dans l'expression « prendre l'air auguste », « se donner un air, un maintien important ». Chantecler reproche au Merle d'être une pâle imitation du Moineau parisien. Le mot est peu usité dans ce sens, et vieilli, puisque seule l'édition de 1798 du Dictionnaire de l'Académie française (dorénavant abrégé par les initiales DAF) l'évoque.
91. Pyrrhonisme : « Habitude ou affectation de douter de tout » (DAF, 1878).
92. Le comte de Rivarol (1753-1801) est célèbre pour avoir été « un causeur admirable, un railleur irrésistible » (GDU).
93. Personnage de vaudeville niais et naïf, qui donna son nom à tout homme possédant ces traits de caractère.
94. Néologisme créé par la fusion des termes « caquet » et « kimono ».
95. « C'est du chiqué » signifie « c'est du bluff, du cinéma ». Le nom « chiqué », en langage familier, désigne une attitude prétentieuse qui manque de naturel.
96. Allusion à la Samaritaine, l'un des premiers grands magasins de France.
97. Cette longue tirade de Chantecler est le pendant de celle des « Non, merci ! » de Cyrano (acte II, scène 8).
98. Un camelot est « un marchand ambulant qui vend des articles de pacotille, spécialement les articles dits de Paris » (DAF, 1932-1935).
99. Le guano est une substance issue des fientes d'oiseaux, qui servait d'engrais. Cette exclamation est un clin d'oeil au mot de Cambronne, général de l'époque napoléonienne qui, refusant avec la garde impériale de se rendre à Waterloo, aurait répondu à l'offre de l'ennemi un « Merde ! » rendu célèbre par Victor Hugo dans Les Misérables.
100. Gavroche est l'un des personnages les plus attachants des Misérables de Victor Hugo : dans le roman, cet enfant des rues meurt héroïquement (« avec panache », aurait dit Cyrano) sur une des barricades des émeutes de 1832, une chanson sur les lèvres.
101. « Ne pas compter obtenir ce que l'on désire » (DAF, 1932-1935).
Quatrième acte
1. Le tussilage est une plante aux fleurs jaunes.
2. Genre de fougère.
3. La calandre est une espèce d'alouette.
4. Sécateur fixé au bout d'une perche pour couper les rameaux auxquels sont fixés les nids de chenilles, ou plus généralement les rameaux hors d'atteinte à la main.
5. Le chardon fait partie des mauvaises herbes qui nuisent notamment à la culture des céréales. La nielle est une plante qui pousse parmi les blés. Le nom est également utilisé pour désigner une maladie du froment.
6. Fautes légères.
7. Saint François d'Assise (1182-1226), fondateur de l'ordre des franciscains, se retira dans les bois et vécut avec les bêtes sauvages ; la légende raconte qu'il parlait avec elles.
8. « Touffe de plusieurs tiges de bois qui sortent d'une même souche » (DAF, 1878).
9. Espèce de petit oiseau.
10. Nom d'une pièce de théâtre d'Aristophane, poète grec du Ve siècle avant J.-C., auteur également des Oiseaux, l'une des sources de Rostand.
11. Oiseau de la famille des fauvettes.
12. Chapeau de soldat : le Pivert de Chantecler apparaît comme un défenseur de la langue des oiseaux.
13. Espèce de fleur de la famille des amarantes, de couleur rouge.
14. Enveloppe extérieure de la corolle de nombreuses fleurs.
15. Terme de chasse pour désigner la rosée.
16. Une plume de couleur fauve, voire rousse. L'adjectif ne s'utilise normalement que pour désigner la robe des chevaux.
17. Oiseau de l'espèce des passereaux.
18. Plantes grasses qui poussent au milieu des pierres.
19. Autre espèce de l'ordre des passereaux.
20. Parsifal est le héros éponyme de l'opéra de Wagner (1813-1883).
21. Ce néologisme particulièrement complexe est formé à partir du nom « Philomèle », qui traditionnellement, en poésie, désigne le rossignol, et peut-être du préfixe grec andr –, qui signifie « homme ». Le chant du Rossignol serait ainsi un chant trop marqué par la poésie humaine, qui ne pourrait pas toucher les animaux de la forêt. Le néologisme pourrait également provenir de l'agglomération de « Philomèle » et du nom « méandre », qui désigne, en poésie, les détours empruntés par le langage. Le chant du Rossignol est peu naturel, trop complexe et emberlificoté, selon les Crapauds.
22. Un gargarisme désigne l'action de se laver la gorge, en produisant un bruit peu mélodieux. « Se gargariser » signifie également, au figuré, « savourer avec une vanité ridicule » (DAF, 1932-1935).
23. « Sorte d'air d'opéra, ordinairement assez court, qui n'a ni reprise, ni seconde partie » (DAF, 1932-1935).
24. Le Crapaud désigne par là le poète, l'expression « Prends ton luth » étant le début d'un célèbre poème de Musset, La Nuit de Mai.
25. L'arioso est un genre musical pour soliste, né au XVIe siècle. Selon le Crapaud, le Rossignol n'est pas assez moderne puisqu'il chante encore comme Musset ou Lamartine.
26. Plante.
27. Forme poétique pastorale « dont les couplets finissent par le même refrain » (DAF, 1878). Ici, les couplets de la villanelle se terminent par l'alternance de deux refrains différents.
28. Ruelle encadrée de murs ou de haies.
29. « Herbe aromatique de la famille des rosacées » (DAF, 1878). L'air sent la rose.
30. Un appeau est un sifflet qui imite la voix d'un oiseau pour l'attirer afin de le capturer. À travers cette image, le rossignol évoque les attraits de l'amour.
31. Polichinelle est un personnage ridicule de la farce italienne. Une voix de Polichinelle est une voix aiguë et chevrotante.
32. La colophane est une résine dont on se sert pour frotter les cordes d'un instrument à cordes.
33. Thème de La Samaritaine, l'un des premiers succès de Rostand.
34. Gros tas de buissons et de fourrés où se réfugie le gibier.
35. André Chénier (1762-1794) est un grand poète lyrique français du XVIIIe siècle (auteur notamment des Élégies), qui au siècle suivant fut salué par la jeunesse romantique. Il mourut guillotiné pour s'être indigné des excès de la Terreur.
36. Le nécrophore est un coléoptère qui enterre les petits corps morts d'insectes ou d'animaux, pour y déposer ses œufs.
37. Nouvelle allusion à l'épisode des Évangiles déjà évoqué dans le Prélude de la pièce (voir Prélude, note 6).
38. Petite pièce soudée sur le fusil et qui sert à viser.