Deux jours après avoir excommunié en public le père Francesc Borrell, prieur de Santa Catalina, Eymerich soutenait une discussion tendue avec Berenguer de Aríl, évêque de Barcelone. La conversation avait lieu sous les hautes voûtes de Sainte-Marie de la Mer, où l’inquisiteur avait préparé de nombreuses cérémonies spectaculaires d’abjuration ou de condamnation, et tenu des oraisons éducatives.
L’édifice lui plaisait. Il avait été construit près des quais avec la contribution des bastaixos, les travailleurs du port. Il n’avait pas trop de décorations externes et ne s’imposait pas par sa grâce. Il était simplement solennel, austère, puissant, comme Eymerich aurait aimé que soit toute l’Église catholique, apostolique et romaine.
— Ce scandale doit cesser, disait l’évêque, qui faisait de sérieux efforts pour retenir sa colère.
Ils déambulaient lentement dans la nef centrale.
— L’information de l’excommunication du prieur n’a heureusement pas encore circulé, mais ce n’est qu’une question de jours, pour ne pas dire d’heures. Quand elle sera connue, elle emportera l’Étude dominicaine et plongera dans la honte toute l’organisation de Santa Catalina, si importante pour cette ville. Vous êtes en train de causer du tort à votre propre ordre, vous vous en rendez compte ?
Eymerich était très calme et maître de lui.
— Monseigneur, il vous a fallu deux jours pour m’accorder cette entrevue et vous ne m’avez pas encore demandé de quelles fautes j’accuse le père Borrell.
— J’ai pensé à une plaisanterie, ou bien à une phrase ironique qui vous aurait échappée. Le prieur est venu me voir en larmes seulement hier soir. Une partie du couvent a cessé de lui obéir parce qu’il vous craint, les autres le suivent, les plus indécis attendent l’évolution des événements. C’est une situation insoutenable. Inacceptable !
— Ce qui est inacceptable c’est ce qu’a fait Francesc Borrell. Je crois comprendre qu’il ne vous en a pas parlé.
— Non, et ça ne m’intéresse pas. Je le connais bien : c’est un saint homme, cultivé et profond, un professeur apprécié, au comportement sans reproche.
Berenguer de Aríl s’arrêta au centre de la nef et posa l’index sur la poitrine de son interlocuteur.
— Faites attention, père Eymerich. Où que vous mettiez les pieds vous semez la division. Je sais qu’il en est également ainsi dans votre couvent de Gérone. Vous fomentez la discorde, vous créez des partis opposés. Je ne permettrai pas que cela se passe à Barcelone.
— Vous voulez dire par là que vous ne souscrirez pas à mon acte d’excommunication.
— Certainement pas. Je ne suis pas aussi fou que vous.
Eymerich ne perdit pas son calme. Il lui arrivait souvent de rester impassible au cours de controverses où il était sûr d’avoir raison… C’est-à-dire toutes celles qu’il avait dû affronter. C’est en ces occasions qu’il établissait le plus froidement ses stratégies.
Il fit une révérence pour se libérer de ce doigt qui l’agaçait et parla sur un ton respectueux.
— Je vous remercie d’avoir exprimé votre opinion avec une telle franchise, monseigneur. Vous savez aussi bien que moi que votre avis est consultatif. Je vais y réfléchir longuement. Je déciderai ensuite si je maintiens l’excommunication ou si je l’annule.
L’évêque tressaillit.
— Sans mon consentement, vous n’avez le droit d’excommunier personne !
— Je suis désolé d’être le premier à vous en informer, mais ce n’est pas le cas. La juridiction d’un inquisiteur ne s’arrête que face aux hautes sphères du clergé, pour lesquelles il doit en référer au pape, et bien sûr face au pape lui-même.
Il afficha un sourire discret.
— Soyez donc rassuré. Je ne suis pas habilité à vous excommunier, et encore moins un cardinal, sans une consultation préalable avec un pontife. Un simple prieur dominicain, par contre, fait partie de ma sphère d’action.
Monseigneur Berenguer était interloqué.
— Quelle faute est censé avoir commise le père Francesc ?
— Vous me le demandez enfin. Il a reçu des informations précises sur des phénomènes démoniaques, confessées en plein Chapitre des fautes. Il a eu connaissance de visions sataniques et n’a pas pris les mesures nécessaires. Il a toléré pendant des mois des rapports familiers entre un de ses envoyés et un nécromancien célèbre. Cela ne vous paraît pas suffisant pour exclure un prieur du milieu de l’Église ? Que faudrait-il d’autre pour vous convaincre ?
Berenguer de Aríl, bien que déconcerté, ne s’avoua pas tout de suite vaincu.
— Vos spéculations, si je ne me trompe, ont pour origine les délires d’un étudiant en théologie, un dénommé Antonio Folquet, soumis à la torture et donc prêt à raconter n’importe quoi. La parole d’un homme encore jeune, et contraint à parler, contre celle d’un ancien religieux en voie de sainteté.
— Je vois que vous êtes mieux informé, monseigneur, qu’il n’y paraissait au début de cet échange de points de vue.
Le sourire qu’afficha Eymerich était empreint de cruauté.
— Les confessions de Folquet ont trouvé un écho, dont certaines dans mon expérience personnelle. J’essaie de remonter la chaîne des complicités. Ces dernières vont très haut.
— Vous êtes un sot ! Ivre de soupçons, vous risquez de démolir tout l’édifice ecclésiastique ! D’en chasser ses meilleurs éléments !
— L’Église, en s’épurant, se renforce. Ce n’est pas moi qui le dis mais l’évêque Hippolyte dans son ouvrage De Antichristo. Si vous ne reconnaissez pas mon autorité, monseigneur, vous accepterez certainement la sienne.
Berenguer de Aríl ne savait plus quoi répondre. Ce qu’il répliqua équivalait à une reddition.
— J’espère que vous avez en main des éléments plus solides que de simples indices. Je vous prie simplement de retirer l’excommunication formelle, père Nicolas. Elle peut vraiment causer des dommages irréparables. J’interrogerai moi-même le prieur Borrell et, s’il a quelque chose à cacher, je le contraindrai à le révéler.
Eymerich comprit que le moment était venu de passer à la manière douce.
— Je vous en serai reconnaissant, monseigneur. Oui, je retire l’excommunication. J’arrêterai le messager qui se prépare à la porter à Avignon. Je vous demanderai seulement une faveur.
— Je vous écoute.
— Lancer le clergé de Barcelone à la recherche de Ramón de Tárrega. Que les curés, les moines, les prêtres, les sœurs et les diacres interrogent les fidèles et explorent les plus sombres recoins à la recherche de l’évadé. Ça, je ne peux pas l’ordonner, vous oui. Le ferez-vous ?
— Oui, je le ferai, promit l’évêque après une courte réflexion. Vous pensez que l’hérétique se cache encore dans la ville ?
— Je pense plutôt le contraire, qu’il se trouve très loin d’ici. Mais il est indispensable de le chercher, même si cela s’avère inutile. Il serait bien sûr opportun d’avertir le roi de ce…
Un soudain tremblement du sol qui fit craquer les murs épais de la basilique interrompit Eymerich. Des chandeliers s’abattirent au sol, des tableaux se décrochèrent des murs. Du plâtre tomba du plafond, une colonne se fissura, le grand autel parut se fendre. Un vitrail explosa en une pluie de verre. Un grondement sourd monta des profondeurs. Les tuyaux de l’orgue tremblèrent et certains se plièrent.
Les deux religieux coururent à découvert par la petite porte découpée dans le battant. À l’extérieur la panique régnait. Les tentes que les vendeurs avaient dressées entre la basilique et le port étaient affalées sur elles-mêmes, leurs mâts s’inclinaient puis se brisaient en craquant. Les passants fuyaient dans tous les sens en hurlant, les animaux – poules, cochons, mulets, et même les chats et les rats – couraient en poussant des cris de toute nature. Le pavage était déformé, bombé. Des planches et des bottes de paille tombaient des toits. La mer, au contraire, était très calme, juste froissée par une brise légère. Une galère accostait à coups de rames, ignorant ce qui se passait à terre.
Eymerich eut un haut-le-cœur, une sensation qu’il commençait à connaître. Ce fut pour lui une révélation. Bien qu’il détestât toucher son prochain, il saisit le bras de l’évêque qui s’enfuyait à toutes jambes.
— Arrêtez-vous, monseigneur. C’est un cataclysme éphémère. Ça ne durera pas.
Berenguer de Aríl se débattit.
— Ce n’est pas une hallucination ! Regardez !
Il indiquait une masure en train de s’affaisser, recouverte par l’effondrement de son toit d’ardoise. Une femme et des enfants en sortirent en hurlant, suivis par deux hommes qui soutenaient une vieille incapable de marcher. Aussitôt après le bâtiment s’écroula dans un nuage de poussière.
Ce fut la dernière manifestation du tremblement de terre. Le paysage de ruines se stabilisa. Le séisme n’avait causé aucune victime. Et seules les constructions les plus fragiles s’étaient effondrées. La galère était en train d’accoster. Le comite se penchait au-dessus du bastingage, étonné de ne pas voir de bastaixos à qui lancer le bout.
Lorsque la nausée disparut, Eymerich commenta sombrement :
— Il a essayé de nous éliminer, ou plus probablement de m’éliminer. Avec des secousses telluriques plutôt que des fausses visions ou des cauchemars à ciel ouvert. Il suit, étape par étape, les instructions de ses maîtres et de ses traités de sorcellerie.
L’évêque semblait sur le point de s’évanouir. Il était pâle comme de la cire et transpirait abondamment. À cause du soleil, qui n’accordait aucune trêve au cœur d’un après-midi brûlant, mais également d’un état fébrile provoqué par la peur. Il avait la bouche sèche. Il déglutit plusieurs fois avant de demander :
— De qui parlez-vous, frère Nicolas ?
— De Ramón de Tárrega. Évidemment. Je vois que vous êtes effrayé, monsieur l’évêque, ajouta Eymerich d’un air malicieux. Ne serait-il pas préférable de laisser agir contre le diable celui qui en est familier ?
— Oui, je vous ai déjà accordé les pleins pouvoirs, répondit monseigneur Berenguer.
Il exprima un dernier doute.
— Nous venons d’assister à un phénomène qui est fréquent dans la nature.
Eymerich haussa les épaules.
— Sauf dans la péninsule Ibérique, où il est très rare. Y compris en Catalogne. Ne perdons plus de temps. Ramón, nécromant et juif, est l’homme que je veux maîtriser. Vous m’aiderez ?
L’évêque hésita un instant.
— Je ferai mon possible.
— J’ai votre parole et je vous fais confiance. Je vous remercie, monseigneur. Dieu soit avec vous.
— Et également avec vous.
Eymerich s’enfonça dans les rues latérales. Comme il s’en doutait, aucune maison n’avait été sérieusement endommagée. Les gens qui déambulaient dans les rues avaient été simplement attirés par le vacarme. Il se retira avant que quelqu’un ne le reconnaisse et ne lui réclame une bénédiction. Il retourna sur la longue place, en fait une chaussée plutôt large devant Sainte-Marie de la Mer. Les commerçants – pas seulement des Catalans, mais également des Castillans, des Levantins, des Arabes, des Africains – étaient occupés à redresser leurs tentes et leurs étals. Seule l’habitation qui s’était écroulée sous ses yeux avait l’air totalement détruite. Sa structure était peut-être trop fragile pour résister à une vibration intense bien que brève. La famille pleurait, regroupée devant les ruines, surtout la femme la plus âgée. Les autres bâtiments n’avaient subi que des dégâts mineurs.
Profitant de l’agitation, Eymerich rejoignit sans se faire remarquer la galère qui venait d’accoster. Les débardeurs étaient de retour et s’agitaient autour du navire, prêts à transporter les marchandises à terre. Un responsable de leur confrérie choisissait les hommes les plus aptes à la tâche.
L’inquisiteur aperçut un nauxer – chargé, avec d’autres compagnons de rang, de transmettre à l’équipage les ordres du capitaine et de les faire exécuter – qui avait l’air inactif sur le quai. Il observait cette partie du port comme pour en évaluer les dégâts et semblait plongé dans ses pensées.
Il s’en approcha.
— Monsieur, cette galère est très grande. Elle ne transporte que des marchandises ou également des passagers ?
Le marin, surpris d’être interpellé par un religieux, ôta son béret, révélant une calvitie avancée.
— Mon père, certains passagers se joignent parfois à nous. Ils doivent juste convenir du prix du voyage avec le comite.
— Où irez-vous en quittant Barcelone ? Dans une autre ville du royaume ou dans les colonies ?
— Nous faisons la navette entre le continent et la Sardaigne. Cette destination vous intéresse ? Je pense que mon capitaine vous accueillerait volontiers.
— Vous n’allez pas en Sicile ?
— Non, mais de tous les ports de Sardaigne il est possible d’embarquer pour les autres îles. Sicile, Corse ou même Majorque.
Eymerich réfléchit un instant en faisant quelques prévisions sur un calendrier idéal.
— Quand appareillez-vous ?
— Dans trois ou quatre jours. Cinq, s’il y a une très grande quantité de marchandises à embarquer.
— Parfait, commenta l’inquisiteur. Pouvez-vous me réserver une place ? Le prince Jacques en personne la réglera.
Le nauxer posa sa main droite sur sa poitrine et inclina la tête.
— J’en informerai notre comite. Ce sera un honneur de vous avoir à bord et de vous conduire en Sardaigne.
— Je compte sur vous.
Eymerich plongea sa main dans un petit sac attaché à sa soutane, sous son manteau, et en sortit quelques pièces qu’il tendit au marin.
— Nous nous revoyons demain matin pour le paiement et dans quelques jours pour le départ.
Le marin ôta à nouveau son chapeau pour le remercier.
— Soyez-en assuré, père. Je vous préparerai la meilleure cabine : sous le pont et à l’abri des intempéries. Je vous attends. Vous viendrez avec d’autres passagers ?
— Non, ce n’est pas ce qui est prévu. Vérifiez simplement que ma cabine est dépourvue d’insectes et bien propre. Je n’ai pas besoin de meubles. Juste un lit de camp.
— Je vous préparerai une pièce dans la zone la moins humide et je la ferai enfumer.
Pleinement satisfait, Eymerich s’éloigna du navire et s’engagea dans les ruelles qui allaient du port au centre de Barcelone. Tout était intact, aucune habitation ne présentait de fissures. On avait l’impression que les habitants de ces quartiers n’avaient même pas ressenti le tremblement de terre. Les hommes de peine portaient des hottes ou attendaient, un verre à la main, sous le rameau qui indiquait la présence d’une auberge. Les femmes, servantes ou esclaves capturées en Orient, se succédaient d’un pas rapide avec des paniers ou des vases destinés à leurs maîtres. Les lavandières se dirigeaient vers la rivière la plus proche en portant des ballots de vêtements et de draps. Des marchands arabes ou juifs attendaient les clients sur le seuil de leurs boutiques. On voyait des enfants partout, souvent nus, qui jouaient entre eux ou s’amusaient à courser des chats et des cochons.
Eymerich tourna après la cathédrale et trouva le prieur qui l’attendait devant Santa Catalina. Il ne s’attendait pas à cette rencontre et en fut irrité.
— Que voulez-vous ? lui demanda-t-il sèchement.
— Me confesser, afin de vous persuader de mon innocence.
— Je n’en ai pas le temps.
— Je m’en doute, père, mais le sacrement de la confession ne peut pas m’être refusé. Il fait partie des devoirs que nous partageons vous et moi.
Eymerich croisa les bras.
— Père Francesc, dans ce couvent vous trouverez d’autres confesseurs plus disponibles que moi. Si c’est l’excommunication qui vous préoccupe, sachez que je viens de la révoquer, en présence de l’évêque.
— Je vous en suis reconnaissant.
Borrell parut grandement soulagé.
— J’ai cependant vraiment besoin de me confesser auprès de vous. J’assume mes fautes. Mais elles sont différentes de celles que vous croyez.
Eymerich regarda le ciel. C’était le milieu de l’après-midi et il restait une heure et demie avant les Vêpres. Il n’avait pas déjeuné, mais il n’avait pas spécialement faim. Certainement à cause de la chaleur et des émotions accumulées.
— Très bien, soupira-t-il enfin. Je vous suis. Mais nous n’irons pas au confessionnal. N’importe quelle salle de Santa Catalina fera l’affaire, pourvu qu’elle soit déserte.
— Suivez-moi, père Nicolas.
Dans le dortoir des novices, situé au rez-de-chaussée, derrière la salle capitulaire, les grabats étaient vides. Les jeunes devaient être à la saignée périodique prévue par le règlement pour les maintenir en bonne santé, ou bien en cours avec un magister theologiae que l’excommunication du prieur n’avait pas intimidé.
Le père Francesc et Eymerich s’assirent sur le bord de deux grabats qui se faisaient face : de simples sacs bosselés posés à même le sol.
L’inquisiteur examina attentivement sa paillasse pour s’assurer qu’elle n’abritait pas de parasites. Satisfait de son examen, il lança :
— Entre nous, prieur, c’est peut-être inutile, mais je vous demande de réciter le Confiteor.
Francesc Borrell joignit les mains.
— Confiteo Deo omnipotens, isti Sanctis et omnibus Sanctis et tibi frater, quia peccavi nimis cogitatione, delectatione, consensu, verbo et opere. Ideo precor te, ora pro me.(3)
— Bien, frère. Qu’avez-vous à confesser ?
— Un seul, grave, péché mortel.
— Dites-moi lequel.
Le prieur déglutit. Ses aveux étaient apparemment douloureux.
— J’ai cédé aux pièges d’un personnage diabolique que je retenais prisonnier. Je me suis laissé séduire par ses arguments subtils. Je l’ai laissé libre d’exercer son art pervers. Mais le pire c’est…
— Allons, concluez.
— … que j’ai invoqué des démons en sa compagnie.
Francesc Borrell éclata en larmes, un flot qui paraissait intarissable, puis il poursuivit entre deux sanglots :
— Maintenant, je ne sais plus comment les repousser. Cette ville, que j’aurais dû sauvegarder, est totalement envahie par les hordes de Satan. Des prodiges effroyables, des apparitions inexplicables, des désastres qui paraissent naturels, mais ne le sont pas, se produisent quasiment tous les jours. Les portes de l’enfer se sont ouvertes sous Barcelone, et j’en ai été le complice.
Il tendit les bras vers l’inquisiteur.
— Faites quelque chose, si vous le pouvez !
Eymerich, en proie à mille pensées, ne fut aucunement étonné par les révélations du prieur, qu’il reçut avec détachement.
— Je ferai ce qu’il faut, mais comprenez bien que je ne peux pas vous accorder l’absolution.
— Non ?
La question du père Borrell ressemblait à un aboiement.
— Non.