LA PRISE DE PHILISBOURG


VERS À LA MANIÈRE DE NEUF-GERMAIN1,
SUR LA PRISE DE PHILISBOURG (1688)

Quel genre de poésie La Fontaine n’a-t-il point imité ? Voici, après la polémique en bouts-rimés avec Furetière (voir supra), un autre échantillon de poésie mondaine auquel s’est parfois laissé aller le fabuliste. Il s’agissait de composer une pièce à la louange du Dauphin, sur la prise de Philisbourg (Philippsbourg), dont les rimes devaient rester identiques et former le nom de PHILISBOURG à chaque quatrain.

Rappelons que Louis XIV avait commencé la guerre dite de la Ligue d’Augsbourg en septembre 1688 en lançant ses troupes sur le Palatinat. En octobre, l’armée conduite par le Dauphin assiège Philippsbourg qui capitule au bout de trois semaines.

Va chez le turc et le sophi,

Muse, et dis, de Tyr à Calis2,

Que, malgré la ligue d’Augsbourg,

Monseigneur a pris PHILISBOURG.

Il s’est trompé dans son défi :

Nos quartiers vont être établis

Sur mainte ville et maint faubourg

Par la prise de PHILISBOURG.

Ma foi, l’Empire est déconfi,

Si bientôt ne sont démolis,

Par la paix, les murs de Fribourg,

Et l’imprenable PHILISBOURG.