1. La vue des lions porte six à huit fois plus loin que celle des humains. Ils repèrent leurs proies à une distance de trois kilomètres. Leur vision est particulièrement sensible au mouvement, et reste aiguisée la nuit – du fait de la forme ronde de la pupille et du tissu qui tapisse l’œil (tapedum lucidum) absorbant la lumière qui y pénètre (d’où l’effet de lueur « yeux brillants » de ce prédateur). Les lions ne nécessitent qu’un sixième de la lumière dont les humains ont besoin pour distinguer quelque chose dans l’obscurité.

2. Ce masochisme-là peut imprégner des assignés-hommes, aussi.

3. Avec la précaution de manier les outils de ces disciplines en sachant que toute l’épistémologie occidentale repose sur ce que Monique Wittig appelait « la pensée straight », ce paradigme dominant qui organise notre perception du monde à partir de catégories binaires, construites par les systèmes patriarcaux et coloniaux comme mutuellement exclusives et hiérarchisées entre elles (hommes/femmes, hétérosexuels/homosexuels, blancs/racisés, etc.). Voir Monique Wittig, La Pensée straight, Amsterdam, rééd. 2013 (1992).

4. Sur la métaphore de la camera obscura qui désigne le phénomène de renversement idéologique qui distord nos cadres de perception du réel, voir Karl Marx, L’Idéologie allemande, dans Karl Marx, Œuvres, III, Philosophie, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1982, p. 1056 : « Si, dans toute l’idéologie, les hommes et leurs conditions apparaissent sens dessus dessous comme dans une camera obscura, ce phénomène découle de leur procès de vie historique, tout comme l’inversion des objets sur la rétine provient de son processus de vie directement physique. »

5. Isabelle Sorente, La Faille, JC Lattès, 2015.

6. Entretien personnel mené avec l’autrice en 2015, à la sortie du roman : « La Faille, d’Isabelle Sorente, le roman comme miroir du mal contemporain », Hachette, 7 octobre 2015, en ligne.