CHAPITRE 9

Essais d’explications de l’acupuncture

Acupuncture, neurotransmetteurs et hormones cérébrales

La transmission de l’information au niveau du système nerveux implique la libération au niveau des synapses (c’est-à-dire des contacts entre les nerfs) de certaines substances chimiques. Les substances libérées diffèrent suivant la nature de la synapse ; on sait aujourd’hui que l’acupuncture agit en facilitant la libération de ces substances. De nombreux médicaments facilitent, ou au contraire bloquent, la diffusion de ces « médiateurs chimiques ». Ces médicaments agissant sur les neurotransmetteurs sont utilisés en anesthésie (pour combattre la douleur ou les spasmes), dans certaines maladies (comme le Parkinson) ou encore pour certaines addictions (comme le besoin de fumer du tabac). L’action de l’acupuncture recouvre également ces indications. Dans ce bref chapitre, nous montrerons comment l’acupuncture agit sur la libération des substances chimiques indispensables à la neurotransmission. Ces substances sont nombreuses et nous n’en décrirons que quelques-unes.

Sérotonine

Elle apparaît en liaison directe avec l’efficacité de l’analgésie acupuncturale. Si l’on bloque la production de sérotonine, l’acupuncture est nettement moins efficace ; par contre, l’injection de précurseurs de la sérotonine en augmente l’action.

Chez l’homme, on a montré que les drogues qui empêchent la réabsorption de la sérotonine (et donc agissent en augmentant son taux circulant) accroissent du même coup l’efficacité de l’acupuncture. Notons que de telles drogues sont actuellement utilisées pour soigner de nombreuses maladies. Ainsi, la clomipramine (vendue sous le nom d’Anafranil®) utilisée pour traiter les dépressions nerveuses augmente le taux de sérotonine et donc facilite le traitement par acupuncture.

Le médecin acupuncteur qui prend un malade en traitement doit donc absolument connaître les médicaments utilisés par son patient ; certaines médications augmentent l’efficacité de la méthode, d’autres, comme nous le verrons, rendent l’acupuncture presque inefficace.

Il est donc faux de dire qu’un traitement par acupuncture nécessite l’arrêt de toute médication. Il est par contre vrai d’affirmer qu’un traitement par acupuncture ne peut être bien appliqué que par un médecin. Lui seul connaît les drogues et est autorisé à les prescrire, lui seul est autorisé à pratiquer la microchirurgie qu’est l’implantation de toute d’aiguille, lui seul est capable d’intervenir en cas de malaise, de syncope ou d’accident plus grave.

Acétylcholine et catécholamines

Ce sont les neurotransmetteurs par excellence : les premiers découverts, ils sont aussi les mieux distribués dans l’organisme. Rares sont les fonctions qui ne sont pas sous la dépendance de ces deux substances.

De nombreuses expériences, que nous trouvons inutile de décrire dans ce volume, démontrent le rôle de l’acétylcholine et des catécholamines dans l’analgésie acupuncturale 33.

Pour seul exemple, citons le fait que la néostigmine, anticholinestérasique (qui augmente donc le taux d’acétylcholine), augmente la durée et la profondeur de l’analgésie par l’acupuncture.

Substances endogènes morphinomimétiques

La découverte des endorphines est récente. Etonnés de trouver dans le cerveau des récepteurs à la morphine, substance exogène, les chercheurs se sont demandé s’il n’y avait pas une substance similaire à la morphine, non encore connue, et qui serait libérée par le cerveau. Ces substances, dont l’effet ressemble à celui de la morphine sont dites morphinomimétiques ; on en connaît déjà une quinzaine. Comme ces substances ont une action qui est très globalement similaire à la morphine on leur a donné le nom d’endorphines.

On pense actuellement que la réceptivité différente de certaines personnes à la douleur serait due à un taux différent d’endorphines circulantes. Les Chinois ont montré que l’analgésie par acupuncture augmente le seuil douloureux ainsi que le taux des substances endogènes morphinomimétiques dans le cerveau, dans le liquide céphalo-rachidien et dans le sang. Si on injecte dans le cerveau une substance inhibitrice des peptidases (les substances morphinomimétiques étant des peptides leur taux augmente donc car elles ne sont plus détruites par les peptidases), comme la bacitracine, on constate non seulement l’augmentation prévue des substances morphinomimétiques mais également une augmentation de la durée de l’analgésie. La naloxone, médicament antagoniste de tous les opiacés (sans effets propres très importants) est donc inhibiteur des substances morphinométriques. Et on pourrait s’attendre à ce qu’il inhibe certains effets de l’acupuncture : c’est ce qui se produit. La Naloxone ne supprime cependant pas tous les effets de l’acupuncture puisque, nous l’avons vu, cette dernière facilite également la libération d’autres substances comme la sérotonine. Il semblerait même que le blocage (par la Naloxone) des récepteurs opiacés augmente le taux de sérotonine circulante et ainsi, lorsque l’acupuncture agit par le biais de la sérotonine l’utilisation de Naloxone augmente son effet. Il y a donc intérêt pour le médecin à connaître les médiateurs responsables de l’obtention des effets. Lorsque nos connaissances seront plus importantes, le médecin acupuncteur choisira, pour faciliter son traitement, des drogues provenant de l’arsenal classique : l’Orient et l’Occident médical seront réconciliés. On sait, par ailleurs, que l’homme s’habitue relativement vite à la morphine : il y a accoutumance et dépendance. De ceci résulte l’obligation d’augmenter les doses et aussi l’inefficacité de ces drogues après une très longue utilisation. De nombreuses expériences ont montré qu’une accoutumance s’installe également pour l’analgésie acupuncturale : après quelques heures, le seuil douloureux revient à sa valeur initiale. Par contre, il semblerait que, chez certains animaux et chez l’homme, les récepteurs morphiniques et les récepteurs aux substances morphinomimétiques libérées par l’acupuncture soient différents. Ainsi, et ceci vérifié, la portée en sera exceptionnelle, les douleurs morphino-dépendantes pourraient encore bénéficier de l’analgésie par acupuncture.

Réponses à l’acupuncture

Les variations de réponse des individus à l’acupuncture pourraient résulter de la variation de libération de sérotonine et des substances morphinomimétiques. Les mesures pratiquées montrent clairement que lorsqu’une bonne réponse apparaît, la libération de ces deux substances est importante ; par contre, en cas de mauvaise réponse, la libération de ces substances est très faible. Notons encore que le rapport entre ces substances est important et qu’ainsi une personne qui ne répond pas à l’analgésie par acupuncture peut fort bien bénéficier de l’acupuncture pour d’autres indications. Pour terminer, notons que pour obtenir une bonne analgésie, il est nécessaire que le rapport magnesium/calcium sanguin soit modifié ; la morphine, comme l’acupuncture agit sur ce rapport.

Acupuncture et psychologie

Les esprits « éclairés » refusent d’admettre l’efficacité de l’acupuncture parce qu’elle est noyée dans un jargon ésotérique et qu’elle n’apporte pas la preuve scientifique de son action.

Les meilleurs esprits lui reconnaissent, cependant, une action sur les maladies psychosomatiques…

Nous avons voulu dans ce petit volume, montrer que le jargon ésotérique provient d’une conception cosmologique de l’homme, et parfois aussi d’une traduction erronée. Cependant, pour qui veut bien considérer ce jargon comme une métalangue avec tout ce que ceci comporte d’opérationnel, l’acupuncture apparaît comme extrêmement logique.

En ce qui concerne les preuves scientifiques, elles arrivent lentement.

Pour ce qui se rapporte aux maladies psychosomatiques, si l’acupuncteur obtient de meilleurs résultats que son confrère allopathe, c’est qu’il consacre à l’entretien davantage de temps que ce dernier. Le médecin acupuncteur « fait du Balint » 34 avant l’heure !

Signalons simplement que s’il y a participation psychique dans la guérison (l’exacerbation de la réaction douloureuse avant la guérison, comme on la rencontre chez l’hystérique, en est peut-être une des manifestations), elle n’agit pas à titre exclusif. Pour seule preuve, signalons l’action de l’acupuncture chez les nourrissons et en médecine vétérinaire. Celle-ci est utilisée en routine, à l’Institut Vétérinaire de Pékin, chez les chevaux gravement malades et qui supportent mal l’anesthésie classique. Même les opérations les plus douloureuses (sur l’abdomen) se pratiquent sans difficultés chez l’animal. Nous voyons mal comment on pourrait conditionner les animaux avec la parole.

Acupuncture et réflexothérapie

On a proposé d’expliquer l’acupuncture par la réflexothérapie. L’acupuncture agit très certainement comme réflexothérapie et il est certains que la stimulation de certains points engendre des réflexes somatiques et viscéraux. Il n’est cependant pas possible d’expliquer toutes les manifestations de l’acupuncture par la seule réflexothérapie, comme cela ne l’est pas, non plus, par l’action des seules endorphines.

L’action de l’acupuncture est surdéterminée, c’est-à-dire que suivant les points stimulés, les mécanismes mis en jeu sont nombreux et différents.

Acupuncture et physiologie

Bien qu’il soit à l’heure actuelle encore impossible d’expliquer par des considérations purement physiologiques l’action de l’acupuncture, la connaissance de certaines données classiques est utile car les mécanismes en jeu sont vraisemblablement (du moins pour certains d’entre eux) identiques.

Nous pensons intéresser le lecteur par les deux paragraphes qui suivent : le premier explique comment la douleur d’un organe se manifeste loin de lui, et le second explique pourquoi on manipule les aiguilles en acupuncture.

La douleur rapportée

La douleur d’un organe profond est souvent ressentie sur une surface corporelle et non dans l’organe lui-même. On donne à cette douleur le nom de douleur rapportée. Cette douleur peut se manifester sur la surface de peau qui recouvre immédiatement l’organe, mais elle apparaît aussi à distance.

Ceci résulte de ce que des fibres nerveuses cutanées et des fibres nerveuses viscérales pénètrent ensemble dans la moelle épinière et s’articulent avec les mêmes neurones.

Ainsi, la stimulation des fibres viscérales et des fibres de la peau provoque au niveau de la moelle épinière une information unique vers le cerveau en empruntant les mêmes voies.

L’homme, qui connaît bien la topographie de sa peau, mais fort mal la localisation de ses organes profonds, interprète la douleur viscérale comme étant d’origine cutanée.

Notons également que l’endroit de projection de la douleur n’est pas le fruit du hasard : l’endroit de projection et l’organe source possèdent une origine embryologique identique : ils proviennent d’un même métamère (un métamère est un segment de l’embryon ; il se différencie au cours de la phase d’embryogenèse en plusieurs organes et tissus spécialisés).

Prenons l’exemple d’une douleur bien connue, celle de l’appendicite. Bien que l’appendice soit situé à droite dans la fosse iliaque, la douleur rapportée est habituellement située autour de l’ombilic. Embryologiquement, l’appendice provient d’une partie de l’intestin primitif, qui lui même se développe près de l’ombilic.

De ceci il convient de retenir deux notions importantes :

image un organe malade signale parfois sa douleur sur une partie de la peau parfois bien éloignée du point d’origine de la douleur ;

image l’organe malade et la partie de la peau douloureuse ont une même origine embryologique.

La douleur rapportée trouve donc son origine dans l’embryogenèse.

Les points d’acupuncture actifs sur certains organes trouvent également leur origine dans une même embryogenèse : ceci explique peut-être leur action réflexogène.

L’étude des rapports entre l’embryogenèse et l’acupuncture mériterait un petit ouvrage ; la place nous manque pour en discuter ici.

L’électricité cellulaire

Toute cellule est positive à l’extérieur et négative à l’intérieur ; comme le Yang est en haut et le Inn en bas.

Les liquides contenus à l’intérieur des cellules (dits liquides intracellulaires) et les liquides qui baignent les cellules (dits liquides extracellulaires) sont de composition chimique fort différente.

Cette différence, constante pour toutes les cellules, porte essentiellement sur trois ions : le sodium (Na+), le potassium (K+), et le chlore (Cl-). Les deux premiers sont des ions positifs et le dernier est un ion négatif (cation).

Le schéma suivant est valable pour toutes les cellules :

image Milieu extracellulaire (en mEq) : Na+ : 142 ; K+ : 5 ; Cl- : 103.

image Milieu intra-cellulaire (en mEq) : Na+ : 10 ; K+ : 141 ; Cl- : 4

On explique cette différence par une consommation importante de certaines substances dès leur pénétration dans la cellule et aussi par une sélectivité dans le transport des substances à travers la membrane cellulaire. Certaines substances sont transportées activement d’un côté à l’autre de la cellule et ceci indépendamment de la concentration.

Pour exemple, citons la pompe sodium-potassium. Un transport actif des ions sodium d’un côté est contrebalancé par un transport actif des ions potassium de l’autre côté : les ions sodium sont pompés d’un côté de la membrane et les ions potassium de l’autre. Ceci assure une différence significative dans les concentrations ioniques car l’on sait que de tels mécanismes existent également pour de nombreuses substances (comme l’oxygène et le glucose) ; on comprend ainsi que le milieu intracellulaire et le milieu extracellulaires soient différents.

Cette propriété quasi-magique de la membrane cellulaire est responsable de la différence d’électricité qui se manifeste entre la surface et la profondeur de la cellule (potentiel électrique). La surface d’une cellule est toujours positive et l’intérieur est toujours négatif. Ceci est vrai pour toutes les cellules de l’organisme.

Cette différence de potentiel électrique explique la plupart des manifestations nécessaires à la vie. Sans elle le muscle ne pourrait se contracter, l’influx nerveux ne pourrait circuler et… l’énergie dans les Méridiens serait bloquée !

Pour la clarté, choisissons un exemple bien connu. La fibre nerveuse, comme toute cellule (il s’agit, en effet d’une cellule, mais qui est parfois fort longue) possède, au repos, une différence de potentiel. On l’a mesurée : elle est de 85 millivolts et on lui a donné un nom, c’est le potentiel de membrane.

Si pour une quelconque raison une partie de la fibre devient subitement perméable à tous les ions et il y aura un rapide passage d’ions sodium vers l’intérieur et celui-ci deviendrait, pour un bref instant, positif par rapport à l’extérieur qui serait négatif : la membrane serait dépolarisée.

Pour différentes raisons, que nous n’exposerons pas, cette dépolarisation s’étend horizontalement des deux côtés de la fibre, ce qui rend les régions adjacentes perméables au sodium. Il s’en suit une nouvelle dépolarisation et, de proche en proche, la première dépolarisation s’étend à toute la fibre : le courant électrique circule.

La zone dépolarisée ne le reste pas. Du fait de la pompe sodium-potassium, elle retrouve immédiatement sa polarisation. Par contre, l’influx nerveux s’est propagé à tout le nerf.

Pour provoquer la dépolarisation initiale, pour rendre donc un court instant une région de la membrane cellulaire perméable, plusieurs moyens peuvent être utilisés : substances chimiques, décharges électriques, contact avec le froid, pression, traumatisme…

Lorsqu’on pique un point d’acupuncture on y provoque un léger traumatisme, une dépolarisation locale qui s’étendra sur tout le Méridien.

On comprend ainsi qu’outre l’aiguille classique, le médecin utilise parfois le courant électrique, la chaleur, des substances chimiques et même parfois la simple pression, comme dans l’acupressing.

Cependant, nous l’avons vu, très rapidement, au point d’action, l’équilibre se rétablit et il est donc nécessaire, pour provoquer une nouvelle dépolarisation, d’agir à nouveau : c’est exactement ce que fait l’acupuncteur en stimulant les aiguilles ou en envoyant un courant électrique modulé.

Pour l’acupressing, également, il est nécessaire de presser le point plusieurs fois de suite, à intervalles réguliers.

Les expériences de Becker

Becker, médecin américain, spécialiste des greffes cutanées, a démontré (sans le vouloir) plusieurs énigmes de l’acupuncture.

Travaillant sur la salamandre, animal qui, comme on le sait, est capable de régénérer complètement un membre sectionné, il a démontré :

image l’existence des Méridiens curieux Jenn Mo et Tou Mo ;

image l’effet réel de la « puncture à l’opposé » ;

image l’effet des champs magnétiques.

Les expériences de Becker, les travaux du technicien bordelais Prioré 35, les recherches américaines sur les greffes osseuses, ressuscitent l’électrobiologie. Celle-ci étant le substrat scientifique de l’acupuncture, il nous semble intéressant d’analyser ces travaux.

Les Méridiens Jenn Mo et Tou Mo

Ces deux Méridiens curieux, nous l’avons vu, courent médianement sur la face antérieure et postérieure du corps.

Étudiant les différences de potentiel électrique de la peau dans le cadre de son étude sur les greffes cutanées, Becker a montré qu’il existe sur la face ventrale de la salamandre une ligne de courant négatif ; une ligne identique, mais de courant positif, cette fois, existe sur le dos.

Ces deux lignes correspondent aux deux Méridiens décrits par la tradition chinoise comme mer des Inn (Jenn Mo, négatif) et mer des Yang (Tou Mo, positif).

La puncture à l’opposé

Pour régulariser l’énergie (et donc rétablir la santé), l’acupuncteur stimule souvent le Méridien du membre opposé. Cette puncture à l’opposé est suggérée dans les ouvrages classiques, mais rien ne permettait encore de l’expliquer.

Becker a montré que, si l’on sectionne le nerf d’une patte de salamandre, le potentiel électrique à son extrémité baisse, ce qui est normal ; mais il baisse davantage encore au niveau de l’extrémité de la patte opposée, ce qui est plus étrange. On a suggéré qu’il s’agissait d’une simple réaction biologique, mais les expériences sur des modèles artificiels prouvent qu’il s’agit d’une réaction de couplage électrique.

En acupuncture, ce couplage est réalisé grâce à l’existence des vaisseaux de jonction, les vaisseaux anastomotiques Lo.

Cette expérience, qui explique la tradition chinoise, permet également de comprendre l’origine des douleurs qui siègent du côté opposé à la lésion.

L’effet des champs magnétiques

Si l’on sectionne la patte d’une grenouille, le phénomène de régénération observé chez les salamandres ne se reproduit pas. Pourquoi ?

Becker a montré que les potentiels électriques dégagés au niveau de l’amputation sont différents chez les deux espèces.

En appliquant un potentiel semblable à celui de la salamandre au moignon d’amputation d’une grenouille, il est parvenu à provoquer la repousse complète de la patte.

Cette régénération provoquée, la première dans l’histoire du monde, est due uniquement à une modification du potentiel électrique ; donc à une nouvelle distribution de l’énergie circulante. C’est cette distribution de l’énergie, source de la vie, qui est postulée depuis 5000 ans par les Chinois.

L’électromagnétisme et l’électrobiologie

L’électromagnétisme n’est pas un inconnu à nos lecteurs ; nous avons insisté sur l’énergie qui circule dans les Méridiens et sur le dipôle Inn-Yang ; nous avons expliqué comment en provoquant une dépolarisation l’aiguille provoque la circulation de cette énergie, nous avons montré l’usage qui est fait des courants électriques en acupuncture, etc.

Les différentes charges de courant (les niveaux d’énergie Inn et Yang) induisent des phénomènes électromagnétiques. Ceux-ci circulent suivant des lignes de force. Ces lignes de force sont, très vraisemblablement, les Méridiens, et l’électromagnétisme, l’énergie. Nous avons discuté dans le chapitre consacré à l’acupressing des perturbations quotidiennes provoquées par l’électromagnétisme, et l’action magnétique des planètes a été discutée dans le paragraphe consacré à la chronobiologie.

Actuellement, les médecins redécouvrent les vertus des ondes magnétiques. Plusieurs centaines de malades dans le monde ont bénéficié du traitement mis au point par le Docteur Bassett. Ce traitement, utilisé pour la première fois à New York, est aujourd’hui testé (avec grand succès) dans les universités anglaises, françaises, belges, italiennes, etc.

Ce traitement, très simple, consiste à soumettre des fractures osseuses à l’action de champs électromagnétiques spécifiques. Certains malades qui présentaient des fractures infectées et que l’on ne parvenait pas à consolider, même au prix de nombreuses opérations (parfois même l’amputation était envisagée), ont guéri en moins d’un mois, par la seule action d’un champ électromagnétique circulant à travers le plâtre.

Les courants électriques pulsés utilisés pour consolider les fractures sont produits par d’assez grosses machines. D’autres expériences (dont il nous est impossible de donner le détail, ici) démontrent que de très petits appareils portatifs donnent des résultats identiques.

Actuellement, grâce à ces courants pulsés, quelques médecins, de par le monde, soignent les ulcères de jambe, font croître les plantes, guérissent les gangrènes, etc.

Toutes ces guérisons, et nous insistons, sont produites par la simple circulation d’ondes électromagnétiques… Cette action est postulée depuis des millénaires par les médecins chinois.

Le Docteur Bassett, spécialiste de la méthode, écrit : « En somme, nous sommes en train d’apprendre à parler le langage électrique des cellules. Nous pouvons d’ores et déjà, en variant la nature du courant utilisé, obtenir que les cellules fabriquent du cartilage plutôt que de l’os, du muscle plutôt que des tendons et inversément. » (cité par le Docteur Escoffier-Lambiotte dans l’article Résurrection de l’électrobiologie, Le Monde du 20 février 1980).

Ce langage électrique que nous apprenons à parler, d’autres l’utilisent régulièrement sous la dénomination Inn-Yang !