Paris, 16 novembre 1951

Cher René, Nous voilà vendredi soir, moi j’ai eu une très bonne après-midi. Nous avons regardé près de dix fois les deux exemplaires faits de bout en bout avec Baudier.

Dubourg présente le livre à Bérès demain matin, là c’est le noir pour moi parce que les dividendes, je n’y ai jamais rien compris. Sans toi, je le laisse faire ce qu’il veut naturellement.

Il se peut que nos lettres se croisent, mais que faire, j’ai envie de te dire que cela va.

On peut commencer la vente quand tu voudras, tu peux signer tout le livre à partir de lundi. Si tu ne te sens pas bien, je descendrai à ta guise jusqu’à l’Isle, si tu penses que c’est mieux pour ta santé de te reposer un peu plus avant l’hiver à Paris.

Je te joins le « CHAR » définitif, on ne peut rien y changer ; je te ferai une planche peinte pour toi au cas où cela reste un cauchemar pour tes yeux.

Vu Braque20, dimanche à Varengeville. Il a bien travaillé cet été, je crois. Sans exagérer, son atelier là-bas, sent la bataille à pleins poumons, malgré tout le montage des bricoles savantes.

À demain René. Merci encore une fois. Nicolas P. S. La page de titre n’est pas répétée. La couverture réelle du livre est toute blanche repliée sur les extrémités seulement et avec Poèmes de René Char Seulement c’est tout. Repliage.