Carte postale


8 avril 1952

Tu étais frais comme le cresson de ma rivière natale, et dispos comme un chardonneret sur la branche du cyprès, cher Nicolas, ce midi. J’ai été content et content de t’entrevoir. Je t’aime bien, durablement.

Ton tableau29 a l’odeur d’un bouquet d’étoiles de chaleur. Tout s’y passe dedans comme le cœur et l’exigence, la difficulté de notre esprit et la simplicité de notre sensibilité ardemment le demandent. Il est beau et je le regarderai longtemps. Je suis à l’Isle vendredi après-demain.

 

Fraternellement.

René Char