Les pages qui suivent réunissent l’ensemble de la correspondance philosophique de Ludwig Wittgenstein connue à ce jour1. Elles sont la traduction des documents suivants :
— Wittgenstein in Cambridge, Letters and Documents, 1911-1951, édité par Brian McGuinness, Oxford, Wiley-Blackwell, 2012 (2e édition revue et corrigée).
— Paul Engelmann, Letters from Wittgenstein with A Memoir, éditées par Paul Engelmann & Brian McGuinness, Oxford, Basil Blackwell, 19672.
— Briefe an Ludwig von Ficker, éditées par G. H. von Wright, en collaboration avec Walter Methlag, Salzbourg, Otto Müller, 19693.
— Letters to C. K. Ogden with Comments on the English Translation of the “Tractatus logico-philosophicus”, édité par G. H. von Wright, Oxford, Basil Blackwell, 1973.
— Lettres de Frege accusant réception du Tractatus logico-philosophicus, éditées par le Forschungsinstitut, Brenner-Archiv, Université d’Innsbruck, in Gesamtbriefwechsel. Publié en version électronique sur InteLex4.
— Briefwechsel zwischen Ludwig Wittgenstein und Moritz Schlick, éditées par le Forschungsinstitut, Brenner-Archiv, Université d’Innsbruck, in Gesamtbriefwechsel. Publié en version électronique sur InteLex.
— Briefwechsel zwischen Ludwig Wittgenstein und Friedrich Waismann, éditées par le Forschungsinstitut, Brenner-Archiv, Université d’Innsbruck, in Gesamtbriefwechsel. Publié en version électronique sur InteLex.
— Von Ludwig Wittgenstein an Rudolf Carnap, édité par le Forschungsinstitut, Brenner-Archiv, Université d’Innsbruck, in Gesamtbriefwechsel. Publié en version électronique sur InteLex.
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Correspondance philosophique est divisé en quatre sections et se clôt par une brève biographie intellectuelle de Wittgenstein extraite de l’Introduction de Brian McGuinness à Wittgenstein in Cambridge.
La première, intitulée « Correspondance », contient la traduction du corps central des lettres que Wittgenstein adressa à des philosophes et intellectuels et / ou qu’il reçut d’eux. Elle comporte :
— la correspondance avec Bertrand Russell, George Edward Moore, John Maynard Keynes, Frank Plumpton Ramsey, William Heriot Watson, Piero Sraffa, Alice Ambrose, Rush Rhees, Georg Henrik von Wright et Norman Malcolm ;
— les lettres qu’il écrivit à Ludwig von Ficker et à Paul Engelmann et sa correspondance avec Moritz Schlick et Friedrich Waismann, ainsi que l’unique lettre restée sans réponse qu’il adressa à Rudolf Carnap ;
— les différents échanges de Wittgenstein avec les personnalités de Cambridge dont il fut relativement proche ou qu’il côtoya — échanges publiés par le professeur McGuinness dans Wittgenstein in Cambridge.
La deuxième section, « Échanges avec C. K. Ogden sur la traduction anglaise du Tractatus logico-philosophicus », est la traduction française des Letters to C. K. Ogden with Comments on the English Translation of the “Tractatus logico-philosophicus”.
La troisième section regroupe les échanges de Wittgenstein avec ceux de ses élèves qui devinrent ses proches, mais ne connurent pas la notoriété de Rush Rhees, Georg Henrik von Wright et Norman Malcolm.
La quatrième section, intitulée « Documents et échanges à caractère académique », est la traduction des nombreux autres éléments inclus par Brian McGuinness dans Wittgenstein in Cambridge — ce qui veut dire qu’elle contient, d’une part, l’ensemble des lettres et des documents afférant aux rapports officiels que Wittgenstein a entretenus, plus particulièrement dans le cadre de son enseignement, avec des responsables et personnels administratifs de Trinity College et de l’Université de Cambridge, et, d’autre part, les extraits de comptes rendus des séances du Club des sciences morales auxquelles Wittgenstein participa.
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Conformément aux principes éditoriaux adoptés par les responsables de l’original (allemand ou anglais) de la correspondance de Wittgenstein, les lettres et documents sont numérotés et accompagnés d’un apparat critique recueillant les indications utiles à leur compréhension.
Étant donné qu’il n’existait pas, à ce jour, de numérotation pour l’intégralité de la correspondance philosophique de Wittgenstein, le volume a été intégralement renuméroté.
Chaque correspondant est présenté dans une notice, imprimée en caractères différents du corps de la correspondance. Il en va de même de l’apparat critique qui suit chaque lettre (ou document), et qui est le plus souvent la traduction de celui établi par les responsables des éditions originales. En de rares occasions, j’ai cependant estimé opportun, soit de l’alléger, soit de le compléter. Les modifications introduites étant mineures, je n’ai pas jugé utile de les indiquer.
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Accompagnés de leur apparat critique, les lettres et documents brassent une bibliographie considérable. S’agissant des ouvrages cités en plusieurs occurrences, pour ne pas alourdir inutilement le corps du volume, je me suis contentée d’y indiquer le titre original des livres ou articles cités (accompagné, entre crochets, de sa traduction, lorsque cela est apparu souhaitable) et j’ai introduit, en fin de volume, une bibliographie sélective où sont données les références à leur édition originale, ainsi qu’à leur édition française, lorsqu’il en existe une traduction.
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Mon travail de traduction a bénéficié de traductions déjà existantes de certains des fragments de la Correspondance philosophique que j’ai consultées et prises en compte. (Ces traductions ont été signées par Jean-Pierre Cometti, Gérard Granel — avec qui j’avais cotraduit les Cambridge Letters, édités par Brian McGuinness et Georg Henrik von Wright et parues aux Éditions TER, en 2006 —, Gilles-Gaston Granger, François Latraverse et Jean-Maurice Monnoyer.) Il a également bénéficié sur des points délicats de l’aide de Karen Rives, pour l’anglais, et de celle d’Alain David et de Serge Tabary, pour l’allemand, que je remercie vivement tous trois.
Je tiens également à remercier tout particulièrement et très chaleureusement l’un des responsables de l’édition, par les Brenner-Archiv, du versant autrichien de la correspondance de Wittgenstein, le professeur Allan Janik de l’Université d’Innsbruck, qui a rendu possible l’intégration dans ce volume de la partie de la correspondance absente de Wittgenstein in Cambridge.
Mes remerciements les plus sincères vont également au professeur Brian McGuinness, d’une part, qui m’a incitée à traduire le volet britannique de cette correspondance dont il est l’editor et, d’autre part, à Messieurs Cameron McEwen et Mark Rooks, ancien et nouveau responsables d’InteLex, qui ont accepté que les Éditions Gallimard publient la traduction de la partie de la correspondance qui n’est actuellement disponible qu’en édition électronique.
ÉLISABETH RIGAL
— Wittgenstein avait coutume, y compris dans sa correspondance, de souligner certains mots ou certaines expressions, d’un, deux ou trois traits. Dans la présente édition comme dans les éditions d’origine, les termes soulignés d’un trait ont été mis en italique, ceux soulignés de deux ou de trois traits ont été mis en petites capitales.
— Bien plus rarement, il lui arrivait de souligner certains mots ou passages dans les lettres qu’il recevait. Ils sont ici soulignés en pointillés.
— Il lui arrivait aussi d’écrire certains mots en capitales. Ils ont été rendus ici par de petites capitales.
— Lorsqu’une indication de date apparaît entre crochets : [ ], c’est qu’elle a été conjecturée par les editors sans pouvoir être établie façon certaine.
— La mention (Éd.) renvoie aux notes des différents editors (au sens anglo-saxon du terme) de la correspondance.
— La mention (N.d.T.) renvoie à mes remarques relatives à la traduction.
— La mention (É. R.) renvoie à mes interventions de caractère éditorial, qu’elles figurent en bas de page, en note ou dans les notices préliminaires de présentation des différents correspondants.
1. Les derniers éléments dont on ait connaissance (quelque cinq cents lettres adressées à Wittgenstein) ont été découverts tout à fait par hasard à Vienne, en 1988, dans l’arrière-boutique d’un agent immobilier.
2. Le « Mémoire » d’Engelmann n’est pas inclus dans ce volume.
3. Cette édition est aujourd’hui épuisée. (L’original de la correspondance Wittgenstein-von Ficker est aujourd’hui disponible en version électronique sur InteLex.)
4. Les lettres de Wittgenstein à Frege ont, quant à elles, été détruites lors du bombardement de Münster, en 1945.