QUATORZIÈME CODE DE SAGESSE : L’Éternel est mon berger : je ne manque de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages. Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme. Il me conduit dans les sentiers de la vie juste.
UTILITÉ : Depuis des siècles, les paroles de ce psaume majeur constituent une source de force et de réconfort en période de perte, de peine et de nécessité.
SOURCE : La Bible catholique, Psaume 23, version abrégée.
Le Psaume 23 est l’un des hymnes les plus universellement reconnus et les plus fréquemment récités de la Bible chrétienne, un hymne souvent mentionné par le nom qui reflète la première phrase : « L’Éternel est mon berger. » On récite souvent ce psaume lors de funérailles et de services commémoratifs pour réconforter ceux qui pleurent la perte d’êtres chers. Un regard plus attentif à la construction de ce psaume et aux paroles mêmes révèle pourquoi cette prière ressort parmi les 150 hymnes du livre des Psaumes.
Le Psaume 23 est l’œuvre de David, le roi biblique, à une époque de sa jeunesse où il gardait un troupeau de moutons. Je mentionne cela parce que son imagerie reflète le point de vue d’un berger qui soigne son troupeau et en assume la responsabilité. Ce faisant, il rejoint quelque chose de profond et d’ancien dans notre psyché. Un sentiment de réconfort apparaît immédiatement à la première phrase : « L’Éternel est mon berger. » Le travail d’un berger est de surveiller, de garder et d’entretenir les bêtes à sa charge. Lorsque nous perdons un être cher, le fait de penser à Dieu dans le rôle d’un berger nous assure que notre proche continue d’être choyé dans son parcours vers l’au-delà. Cela nous donne aussi le sentiment d’être nourris en l’absence de ce proche.
La puissante image d’un Dieu berger est antérieure au Psaume 23 et remonte à environ 3 000 ans, à l’époque de la Babylone ancienne. Dans le Code d’Hammourabi, un texte gravé dans une stèle de basalte qui se trouvait au centre de la ville d’Hammourabi 700 ans avant l’époque de David, les 282 règles de conduite données par le roi de Mésopotamie se terminent par la métaphore ancienne du berger : « Je suis le berger qui apporte le bien-être et une abondante prospérité ; mon règne est juste… afin que le fort ne puisse opprimer le faible, et que l’on traite la veuve et l’orphelin avec justice. » Évidemment, le sentiment de protection et de soutien a conservé une place de choix dans la psyché humaine.
Un dimanche après-midi, on frappa inopinément à ma porte. C’était particulièrement inattendu car, à l’époque, j’habitais une région isolée du nord du Nouveau-Mexique, au bout d’un chemin de terre en cul-de-sac, à une heure de la plus proche épicerie et à plus de huit hectares de mon voisin. Qui pouvait bien me rendre visite au beau milieu de nulle part par un dimanche après-midi ? Le mystère fut vite résolu lorsque je jetai un coup d’œil par la porte entrouverte.
Debout sur mon balcon, deux dames en tenue traditionnelle tenaient des dépliants de la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah située dans la ville la plus proche, à plus de 30 kilomètres. Après quelques secondes de banalités, elles vinrent au but de leur visite.
« Nous n’avons pas l’intention de vous déranger, dit l’une des femmes, mais nous nous demandons si vous aimeriez discuter de la Bible avec nous. »
De toute évidence, elles ne savaient pas que j’écris des livres sur la science et la spiritualité, et que l’une de mes grandes passions est de chercher les découvertes et les traductions d’anciens textes bibliques. Elles furent plus qu’étonnées de ma réponse enthousiaste et de mon grand sourire.
« Bien sûr ! dis-je. Et comment ! J’adorerais parler de la Bible avec vous. Entrez, s’il vous plaît. Par laquelle voulez-vous commencer ? »
Elles affichèrent un regard inexpressif lorsque mes paroles se réverbérèrent dans l’entrée.
« Que voulez-vous dire ? demandèrent-elles. Il n’existe qu’une Bible. »
« Eh bien, dis-je, c’est là que les choses peuvent devenir vraiment intéressantes. Aujourd’hui, les chercheurs en ont de nombreuses à leur disposition, chacune dotée de plusieurs traductions. »
« Vraiment ? répondirent-elles. Comment se fait-il qu’on n’en ait pas entendu parler? »
Leur réponse prépara le terrain à la conversation qui se poursuivit pendant les trois heures suivantes. Le thème de la conversation que j’ai eue ce jour-là prépare également le terrain à la solution aux mystères persistants des versets les plus appréciés de la Bible, dont le Psaume 23.
Dans cette conversation, j’ai commencé par partager un choix de bibles et de traductions récentes en anglais. La liste partielle ci-dessous nous donne une idée du nombre de versions qui existent.
King James Version (1611, révisée en 1769)
American Standard Version (1901)
Thompson Chain Reference Bible (1908)
A New Translation of the Bible (1928)
The Bible: An American Translation (1935)
Knox Bible (1949)
Revised Standard Version (1952)
The Berkeley Version in Modern English (1959)
Dake Annotated Reference Bible (1963)
The Jerusalem Bible (1966)
New American Bible (1970)
New English Bible (1970)
New American Standard Bible (1971)
New King James Version (1982)
Revised English Bible (1989)
New Revised Standard Version (1990)
21st Century King James Version (1994)
Contemporary English Version (1995)
New Living Translation (1996, révisée en 2004)
New English Translation (2005)
Avec tant de traductions et d’interprétations du texte le plus sacré de la tradition chrétienne, une question est évidente : laquelle est la meilleure ? Quelle version reflète de la façon la plus précise les paroles originales et l’intention des divers auteurs, y compris celui du Psaume 23 ? Cela dépend surtout de la préférence du lecteur et de l’usage auquel on soumettra le texte. Aux fins des codes de sagesse, mes versions préférées de la Bible chrétienne sont la New King James Version (KJV) de 1982 et la New International Version (NIV) de 1978[2]. L’interprétation de cette dernière tire parti de la technologie du 20e siècle pour reconstruire les textes bibliques en araméen, en hébreu et en grec anciens qui comprennent le texte massorétique en hébreu, les manuscrits de la mer Morte, le Pentateuque samaritain, la Vulgate latine, la bible syriaque Peshitta, le Targoum aramaïque, et la Juxta Hebraica ou Vulgate de saint Jérôme pour les psaumes.
Pour comprendre le Psaume 23, il faut en connaître les nombreuses traductions, étant donné les nuances révélées dans les textes. Par exemple, la version courante de la Bible du roi Jacques commence au verset 1 par les mots « Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. » Une interprétation fréquente de cet énoncé consiste à le lire comme un ordre. Puisqu’il ne nous « manquera rien », nous avons le sentiment d’être entre les mains habiles de notre berger.
Autrement, ce serait ignorer la magnitude et la capacité de notre berger, le Seigneur.
La traduction de la NIV, cependant, fondée sur les interprétations les plus précises des textes originaux, nous offre une nuance importante qui ne figure pas dans la traduction courante. Cette nouvelle version dit ceci : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. »
Elle évoque quelque chose de plus qu’un ordre à suivre. Elle déclare une possibilité relative à notre état actuel. En raison du rôle de berger du Seigneur, et à son accomplissement, notre état actuel ne connaît pas la privation – quelqu’un veille sur nous et s’occupe de nos besoins essentiels.
Cette interprétation est davantage appuyée dans la liste détaillée des besoins satisfaits. Notre berger nous nourrit au verset 2 (pour les moutons de David, les verts pâturages étaient la source alimentaire), nous rétablit et nous guide au verset 3, nous protège au verset 4, nous donne la force d’affronter les difficultés de la vie au verset 5, et nous procure amour et vie éternelle au verset 6. En gardant à l’esprit ces interprétations, on voit clairement les raisons pour lesquelles le Psaume 23 est un hymne de force et de réconfort.
Voici le texte complet du Psaume 23 tel que traduit dans la New International Version. Récitez ce code par séries de trois répétitions, en silence ou à voix haute, jusqu’à ce que votre force intérieure remplace le doute sur votre capacité de transformer vos choix et votre vie.
[2] Nouvelle version de la Bible du roi Jacques, et nouvelle version internationale. Les passages cités ici ont été librement traduits de l’anglais. (ndt)